Heidegger, Gagarine et l’esprit de la zad

Par rabbi Charles Atlan

paru dans lundimatin#47, le 8 février 2016
« Nay, come, let’s go together » (Hamlet ; William Shakespeare)

De passage en France, pour affaires, j’ai appris que Bernard-Henri Lévy faisait paraître un livre intitulé « L’esprit du judaïsme ». Souhaitant l’acquérir, je me suis rendu dans une librairie militante à Montreuil, où je me trouvais par hasard. Hélas, ils ne le vendaient pas. Je leur ai donc demandé s’ils avaient quelque chose dans le même esprit, et d’un bon rapport qualité-prix. Ils m’ont proposé Défendre la zad d’un collectif nommé « mauvaise troupe », éditions de l’éclat, 45 pages, 3 euros.

ZAD furent d’abord les initiales de Zone d’Aménagement Différé (1974), puis c’est devenu une zad : une « zone à défendre ». L’idée est simple : il y a un lieu où vivent des gens, des animaux, des plantes, et il y a des gens extérieurs à ce lieu qui veulent le transformer en tout autre chose. En l’occurrence, il s’agit du bocage de Notre-Dame-des-Landes qu’on veut transformer en aéroport. Des gens du lieu, alors, s’organisent pour défendre le bocage et empêcher la construction de l’aéroport. C’est ainsi que naît une « zad ».

Le titre du livre, littéralement « Défendre la zone à défendre », indique cependant, par ce singulier redoublement, qu’il est aussi et peut-être d’abord question d’autre chose que d’un bocage particulier : il s’agirait principalement de défendre le concept de « zad », ou plutôt « l’esprit de la zad », à savoir une certaine pratique de l’occupation et de l’aménagement d’un territoire donné, disons une certaine manière d’habiter. De l’avenir d’un bocage particulier, on est passé à une question politique de portée générale : qu’est-ce qu’habiter collectivement un lieu, bocage, quartier ou pays ? Il y a donc une zone particulière à défendre, en l’occurrence le bocage de Notre-Dame-des-Landes, et au-delà il y a un esprit à défendre : « l’esprit de la zad ».

Les adversaires de la zad sont les gens qui veulent transformer le bocage en aéroport, et au premier chef l’Etat français qui a décrété que c’était un projet « d’utilité publique » et en a confié la réalisation à une entreprise multinationale (Vinci). Du point de vue de l’Etat, il y a donc d’une part les représentants de l’intérêt général et d’autre part une poignée d’intérêts particuliers, de factieux, d’indigènes qui au prétexte de préserver un bocage obstruent le développement d’une région et, ce faisant, nuisent au plus grand nombre. Déterminé à ce que l’Etat de droit et la volonté générale priment sur la force d’un groupe d’intérêts particuliers auquel se sont associés des bandes d’anarchistes, de hors-la-loi et de drogués, le gouvernement envoie sur place des forces de l’ordre dans le dessein d’écraser les zadistes. Mais ceux-ci résistent, se renforcent et reculant d’un pas en font deux. Telle est, en gros, l’intrigue. Que penser du conflit qui oppose les indigènes et les zadistes aux représentants de la loi et du capital ? Pour tenter d’éclaircir ce point, je m’appuierai sur un texte d’Emmanuel Lévinas qu’un libraire libanais de Bruxelles m’a tantôt remis en mémoire, ce dont je lui suis gré : « Heidegger, Gagarine et nous », paru dans Information juive en 1961 (et repris dans Difficile liberté, éditions Livre de poche, pp. 347-351).

Heidegger, explique en substance Lévinas, pense que le règne de la technique est une aliénation, parce qu’il déracine l’homme, parce qu’il le rend étranger sur la terre, égaré, déchu : « Les hommes auraient perdu le monde ». Pour le retrouver, il nous faudrait reconquérir le sens d’être, renouer avec l’expérience originaire du dévoilement de la nature et habiter ce dévoilement : « Un peu d’humanité éloignerait de la nature, beaucoup d’humanité nous y ramènerait ». Lévinas décèle dans cette philosophie une nostalgie de l’enracinement et finalement de l’enfance : « Retrouver le monde, c’est retrouver une enfance pelotonnée mystérieusement dans le Lieu ». Or cela ne lui inspire guère confiance, à Lévinas, qui sait trop bien ce que cette « enfance pelotonnée mystérieusement dans le Lieu » réserve aux juifs, sachant que de quelque « Lieu » qu’il puisse s’agir, on peut être sûr que les juifs n’en sont pas. En outre, Lévinas sait pourquoi le judaïsme appelle à détruire les idoles :

« La voilà donc l’éternelle séduction du paganisme, par-delà l’infantilisme de l’idolâtrie, depuis longtemps surmonté. Le sacré filtrant à travers le monde – le judaïsme n’est peut-être que la négation de cela. Détruire les bosquets sacrés – nous comprenons maintenant la pureté de ce vandalisme. Le mystère des choses est la source de toute cruauté à l’égard des hommes ».

Tout à l’opposé de la nostalgie heideggérienne d’un « Lieu », il y a aujourd’hui, poursuit Lévinas, l’exploit du soviétique Gagarine, le premier homme à voler dans l’espace :

« Pour une heure, un homme a existé en dehors de tout horizon – tout était ciel autour de lui, ou, plus exactement, tout était espace géométrique. Un homme existait dans l’absolu de l’espace homogène ».

La grandeur de Gagarine, observe alors Lévinas, est « d’avoir quitté le Lieu ». Et c’est en quoi, s’il est littéralement soviétique, il est également juif, en esprit, car « le judaïsme a toujours été libre à l’égard des lieux ». Revenons maintenant à nos moutons.

Considérant que la construction d’un aéroport vaut bien la destruction d’un bocage, l’Etat décrète la chose d’utilité publique et prononce l’avis d’expulsion des habitants, de la faune, de la flore. La résistance s’organise et avec elle « l’esprit de la zad ». Est-ce l’Etat soviétique contre le bocage heideggérien ? C’est une question d’exégèse. A s’en tenir aux images, il semble acquis que les indigènes et les zadistes sont des adorateurs de quelques bosquets sacrés, soucieux d’enraciner leur existence dans la nature, les mignons paysages, les petits oiseaux, tandis que l’Etat et le capital s’efforcent de quitter le « Lieu ». Ce serait toutefois oublier qu’à suivre Lévinas, il convient précisément de se méfier des images, ainsi que la Bible nous l’enseigne : « Que le Livre des Livres est sobre dans ses descriptions de la nature ! – « ’Pays où coulent le miel et le lait. ‘ – Le paysage se dit en termes alimentaires ». La rhétorique des images est un opium qui anesthésie les esprits, ou les exalte, mais ne les renforce pas. A l’inverse, « le miel et le lait » allient saveur et consistance, raffinement et force. C’est donc la voie à suivre : la vision de l’esprit plutôt que la puissance de l’image.

...

Le projet d’aéroport est-il en effet d’utilité publique ? Difficile de se prononcer sans une certaine connaissance du dossier. On sait par contre que la multinationale Vinci est un groupe d’intérêts privés, on sait également comment est structurée l’entreprise et la logique qui l’anime : une structure hiérarchique de type pyramidal y garantit l’effectivité sans reste de la logique du capital. On sait aussi la manière dont les multinationales vassalisent de par le monde les régimes parlementaires, leurs élus et leur droit, comme ils vassalisent les dictatures. On sait enfin le nom qui fut donné au déploiement de 2000 policiers pendant plusieurs semaines dans le but d’éradiquer toute résistance zadiste en ce lieu : « l’opération César ». Bref, il y a l’esprit de l’imperium d’une part, « l’esprit de la zad » de l’autre. On a identifié à gros traits le premier terme de l’antagonisme. Mais qu’est-ce que « l’esprit de la zad » ? Est-ce l’enracinement dans un « Lieu » d’hommes et de femmes en quête de bosquets sacrés ? Qui sont ces opposants à la marche du progrès, de l’Etat et du capital ? Il y a bien sûr les habitants du bocage, les paysans et puis les zadistes de tous horizons. Mais il y a aussi ceux qui les rejoignent pour mille autres raisons, créant avec eux un monde composite, hétérogène, anarchique :

« Des dizaines de nouveaux venus peuplent le bocage. Il y a ceux pour qui la zad est un refuge, parce que sans contrôle d’identité : des mineurs en fugue aux réfugiés de Calais venus se reposer quelque temps faute d’avoir pu gagner l’Angleterre… Il y a ceux, burinés par les galères et le rue, pour qui la zad est un rivage. Il y a tous ceux qui débarquent et s’installent attirés par ce que l’endroit porte d’utopie. A quoi s’ajoutent bien sûr ce passage et ce brassage permanent qui, même s’ils nous épuisent parfois, témoignent de l’espoir et de la curiosité qu’éveille ailleurs la magie de la zad » (p. 24-25).

L’ « esprit de la zad », aussi magique fût-il, n’est donc pas l’esprit du « Lieu » au sens où l’entend Lévinas lorsqu’il prend le parti de Gagarine contre Heidegger. C’est même l’antithèse de l’esprit du « Lieu », et comme une manière de « détruire les bosquets sacrés », de renouer avec « la pureté de ce vandalisme ». Car l’adoration du « Lieu » se reconnaît toujours à une chose, sorte de trait saillant que Lévinas dessine en une phrase, et qui est tout le contraire de « l’esprit de la zad » :

« L’implantation dans un paysage, l’attachement au Lieu, sans lequel l’univers deviendrait insignifiant et existerait à peine, c’est la scission même de l’humanité en autochtones et en étrangers ».

L’esprit de la Zad, c’est donc l’anti-« Lieu », et comme « l’absolu de l’espace homogène » : « Il y a ceux pour qui la zad est un refuge, parce que sans contrôle d’identité ». Seul l’absolu de l’espace homogène, en effet, permet l’habitation d’une multiplicité hétérogène, d’une « multiplicité générique » dirait le camarade Alain Badiou, lorsqu’il philosophe… C’est ce que les zadistes expérimentent : en lieu et place d’un partage entre autochtones et étrangers, lequel partage caractérise le « Lieu » de Heidegger et incidemment son antisémitisme, vient au jour un autre partage, distinguant entre qui participe de « l’esprit de la zad » et qui y demeure résolument étranger, et hostile. C’est pourquoi leur texte conclut :

« Nous appelons à ce que l’esprit de la zad continue à se diffuser, empruntant chaque fois des voies singulières, mais avec le désir d’ouvrir partout des brèches. Des brèches face à la frénésie sécuritaire, face au désastre écologique, face à la fermeture des frontières, à la surveillance généralisée, à la marchandisation de tout ce qui existe » (p. 38).

De cet « esprit de la zad » témoignent les sujets qui y sont discutés, les initiatives qui en surgissent, et la forme politique qui trouve à s’y réaliser :

« Qu’elles concernent les enjeux propres à la vie sur la zad ou les manifestations pour maintenir la pression sur les pro-aéroports, l’organisation de la solidarité avec les communes kurdes ou avec les inculpés de la lutte contre la ferme industrielle des milles vaches, les initiatives sont nombreuses et peuvent émaner d’une discussion au coin du feu comme d’une décision collective en assemblée. C’est ce foisonnement constant qui conjure la possibilité d’une prise du pouvoir. C’est ce qui rend impossible qu’une composante de la lutte ne devienne hégémonique, ou qu’un leader détienne entre ses mains la parole et le destin du mouvement » (p. 30).

Participer à l’« esprit de la zad », c’est donc s’efforcer d’initier collectivement une forme de vie hors impérium, et commencer d’en éprouver l’invraisemblable consistance, de manière non seulement à transformer un coin du monde mais aussi, et surtout, de manière à se réapproprier un corps, une parole, une humanité. « Dès lors, écrit Lévinas au sujet de l’exploit de Gagarine, une chance apparaît : apercevoir les hommes en dehors de la situation où ils sont campés, laisser luire le visage humain dans sa nudité ». C’est précisément l’exploit des zadistes, car vivre « l’esprit de la zad » nous met enfin face à nous-mêmes et aux autres, comme pour la première fois, affirment-ils :

« Dans cette effervescence, la situation inédite de la zad et la vacance du pouvoir nous offrent l’opportunité rare d’avoir une prise directe sur ce qui conditionne matériellement et affectivement nos existences. Face au défi d’une vie partagée sur la zone, une autre bataille s’engage alors, contre nous-mêmes et en nous-mêmes cette fois. Il ne s’agit plus seulement d’affronter le pouvoir sous sa forme la plus visible, mais de se battre contre ce qui s’est niché au plus profond de nos êtres. Il y a toujours, en nous tous, quelque chose de ces individus séparés, engoncés dans leurs identités sociales, culturelles, politiques. La mise en échec d’un dispositif policier ne suffira jamais à détruire ce qui nous tenaille encore de consumérisme, de dépendances dévastatrices, de préjugés, de sexisme ordinaire… Comment nous délester de l’habitude lâche de vouloir tout contrôler ? Les conflits qui naissent dans le bocage, qu’ils portent sur l’usage d’un bien commun, sur un désaccord politique ou sur une agression physique, ne sont pas fondamentalement différents de ceux qui animent n’importe quel quartier ou village. Sauf qu’il n’y a plus ici d’instance supérieure et hégémonique pour arbitrer et intervenir. Nous devons alors prendre à bras le corps des enjeux complexes que nous nous empressons d’ordinaire de taire ou de confier à une quelconque institution spécialisée : police, justice, hôpital psychiatrique, conseil municipal, chambre d’agriculture… (p. 25-26).

Ce qu’on comprend donc à la lecture de cet opuscule consacré à « l’esprit de la zad », c’est que ce qu’il s’agit de défendre n’est pas tant un bocage particulier face à un aéroport, non plus qu’un droit des faibles face à la puissance de l’empire, mais plutôt une manière d’habiter qui, aussi circonscrite soit-elle dans l’espace et le temps, témoigne pour tous qu’il est possible de s’affranchir des rapports sociaux de servitude et de domination, et qu’au regard de cet affranchissement les centaines de milliers d’usagers d’un aéroport de plus ne sont que des ombres bien inconsistantes, s’agitant vainement sur les murs d’une caverne.

Refermant le livre, je compris la portée du geste des libraires de Montreuil qui, plutôt que « L’esprit du judaïsme » de Bernard-Henri Lévy, m’avaient vendu pour la modique somme de 3 euros un petit livre rouge paru aux éditions de l’éclat : Défendre la zad du collectif mauvaise troupe. A l’heure, critique entre toutes, où le « César » des intellectuels français tente de mettre la main sur « l’esprit du judaïsme », faisons du judaïsme une zad ! Tel était, pensai-je, leur message, qui n’est pas tombé dans la fabrique d’un sourd…

...

Dans le train qui me conduisait vers une cathédrale dessinée par Monet, où je devais remettre une cassette en échange d’une enveloppe, je réfléchissais aux enseignements des zadistes, à la situation en Israël-Palestine, aux cathédrales, aux minarets, à Heidegger... Evoquant les contradictions, les antagonismes, les conflits qui ne manquent pas de surgir au sein de la commune zadiste, le collectif mauvaise troupe évoque « le chemin tortueux d’une expérience » qui parvient à tenir ensemble des orientations apparues d’abord comme inconciliables, et conclut : « C’est ainsi qu’au fil des conflits, dont nul ne peut nier la dureté, une certaine intelligence collective se dégage de la confrontation entre nos différentes sensibilités » (p. 26). Plus loin, au sujet « des us et coutumes » qui peu à peu instruisent, orientent la vie collective, ils les opposent aux « lois écrites de la République ». Oralité des corps d’une part, écriture de la loi de l’autre, telle est l’invariante structuration de la vie collective. Les zadistes l’expérimentent autrement qu’à la manière dominante et, dans l’épreuve, nous parlent de « l’arbre de vie », concept dit « cabalistique » :

« La légitimité sur laquelle elles [nos règles] s’appuient est celle du vécu, de l’expérience, et ne relève pas d’une quelconque transcendance – intérêt général incarné par l’Etat, marché ou volonté divine. Dans la brèche ouverte par le repli du pouvoir, s’engouffrent une multiplicité d’espaces de décision, d’organisation et de délibération autonomes qui viennent progressivement le destituer » (p. 30).

Méditant la question israélo-palestinienne, je me dis alors qu’il y a à combattre, outre l’inégalité dramatiquement concrète d’un rapport de forces, une surdité non moins dramatique, bien qu’encore abstraite, des forces dites « progressistes » aux enseignements des zadistes. Le symptôme de cette surdité, on le lit par exemple dans un passage crucial de La persistance de la question palestinienne de Joseph A. Massad :

« Ce qu’exige la résistance palestinienne est la déseuropéanisation du Juif. Elle en appelle au sionisme pour qu’il renonce à la source d’inspiration qu’est pour lui l’antisémitisme européen. Ce que les Palestiniens appellent de leurs vœux c’est l’asiatisation des Juifs européens d’Israël, avec le résultat qu’ils en viennent à se considérer non seulement comme étant au Moyen-Orient, mais du Moyen-Orient. Ce faisant, les Palestiniens touchent au cœur le projet sioniste qui n’est autre que l’européanisation du Juif en milieu asiatique. L’insistance des idéologues sionistes est régie par le refus du retour de l’asiatique dans le Juif, dont ils savent que sa conséquence serait la perte du soutien européen et américain » (La Fabrique, 2009, p. 41).

Quelle que soit la pertinence des analyses de Massad, elles aboutissent ultimement à ce renversement : contre l’européanisation du juif en milieu asiatique, on en appelle, au nom de la résistance palestinienne, à l’asiatisation des juifs européens d’Israël. Autrement dit, pour que les « colons » juifs de Tel-Aviv cessent d’être des « colons », il n’y aurait que deux voies : ou bien ils retournent d’où ils viennent, ou bien ils s’asiatisent où ils sont. Les zadistes, eux, préfèrent la vision de l’esprit à la puissance de l’image. Et leur leçon est la suivante : qu’il s’agisse du « Lieu » nommé Europe ou de celui nommé Asie, de l’Occident ou de l‘Orient, c’est un même marécage : bosquets sacrés, enfances pelotonnées, mythes païens. Qu’on s’européanise, ou qu’on s’asiatise, on ne sort pas de la scission fondatrice entre autochtones et étrangers.

Concluons dès lors que, dans un coin paumé de la cambrousse, il y a un lieu d’exception, irréductible, inconditionnel, où il est donné à chacun d’éprouver l’absolu de l’espace homogène, l’absolu de l’utopie zadiste, où tous ceux qui sont ici sont d’ici, non pas au sens où tous auraient répondu à l’injonction de se notre-dame-des-landatiser, mais au sens où tous, ici, ont « quitté le Lieu ». Appelons-les, avec Lévinas, des fils de Gagarine.

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