Discussion argumentée avec Alain Badiou

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Ivan Segré - paru dans lundimatin#46, le 1er février 2016

Pour lire la première partie de la discussion.

« Je préfère un usage progressiste d’une notion réactionnaire, à un usage réactionnaire d’une notion progressiste. »

Charles Atlan

Le 21 décembre 2015 paraissait dans « Lundimatin » le premier volet d’une discussion argumentée avec Alain Badiou. Je l’interrogeais sur l’argument de sa lettre ouverte à Alain Finkielkraut parue le jeudi 12 novembre dans Le Nouvel Observateur, et concluais que s’il me jugeait « fréquentable », nous devrions bientôt pouvoir nous expliquer ici même. Le mois de janvier touchant à sa fin, je propose de reprendre les choses où je les ai laissées et, en attendant que Badiou ne se manifeste, de faire un pas de plus.

Dans sa lettre ouverte, Badiou expliquait qu’il ne répondrait pas à l’invitation de Finkielkraut (de venir fêter les trente ans de l’émission radiophonique « Réplique » sur France-Culture), la raison étant qu’avec la parution de L’identité malheureuse en 2013 un « pas » aurait été franchi : d’une « crispation identitaire » sans doute déjà « très réactive », mais que Badiou jugeait encore « loyale et sincère », Finkielkraut serait passé à quelque chose de beaucoup moins « loyal », sinon peut-être de moins « sincère », qui est « le devenir central, dans [sa] pensée, du concept proprement néo-nazi d’Etat ethnique ». Ceci étant posé, Badiou en venait au soutien de Finkielkraut à l’Etat d’Israël : remarquant qu’il paraissait « apprécier le charme des colons, dès qu’ils sont israéliens », Badiou y reconnaissait l’effet d’une « bascule » de l’intellectualité juive « du côté du culte barbare et sans issue autre que meurtrière d’un Etat colonial ». La question de l’identification de l’Etat d’Israël à un « Etat colonial » était de la sorte posée, mais en des termes équivoques. Le lecteur du Nouvel observateur pouvait en effet l’interpréter de deux manières : a) par « Etat colonial », Badiou entendait désigner la politique d’occupation, de colonisation et d’expropriation menée par l’Etat d’Israël au-delà des frontières dites « de 1967 » (désignant en réalité celles de l’armistice de 1948 concluant la première guerre israélo-arabe qu’on appelle « guerre d’indépendance » côté israélien et nakbah ou « désastre » côté palestinien) ; ou bien b) par « Etat colonial », Badiou entendait nommer la substance même de l’Etat d’Israël, qu’il s’agisse de l’occupation de Hébron (au-delà des frontières de 1967) ou de celle de Tel Aviv-Jaffa (à l’intérieur de ces frontières).

Finkielkraut ayant à maintes reprises pris publiquement position pour la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 et l’arrêt, voire le démantèlement de la colonisation juive, s’ensuit ou bien que Badiou l’accuse à tort d’avoir basculé « du côté du culte barbare et sans issue autre que meurtrière d’un Etat colonial », ou bien qu’il juge que ce basculement est de même nature qu’on soit favorable à la colonisation des « territoires occupés » (« the Israeli-occupied territories » désignant dans le langage du droit international les terres situées au-delà de la frontière dite de 1967 et administrées militairement par l’armée israélienne, qui y a donc le statut d’une armée d’occupation), ou qu’on s’y oppose à l’instar de Finkielkraut (pour s’en tenir ici strictement à sa position de principe). J’interrogeais donc Badiou à ce sujet : comment fallait-il comprendre sa charge ? Est-ce à dire que, selon lui, soutenir l’occupation israélienne de Tel-Aviv revient à basculer « du côté du culte barbare et sans issue autre que meurtrière d’un Etat colonial », au même titre que soutenir l’occupation israélienne de Hébron ? On conçoit que, s’il osait afficher une telle radicalité dans les colonnes du Nouvel Observateur, s’ensuivraient quelques désordres, et qu’il préfère donc rester sur ce point un tantinet équivoque. Mais le philosophe ne cessant par ailleurs de louer la transparente univocité mathématique, et la demande d’explicitation ayant en l’occurrence pour cadre « Lundimatin », on s’explique mal sa prudence, si du moins il ne doit pas être question de son mépris. Aussi poursuivons le travail au corps : le philosophe finira bien par réintégrer la caverne, et nous gratifier de son Idée.

...

Prévenant l’infamante accusation, Badiou expliquait dans sa lettre ouverte qu’au temps de l’Algérie coloniale il s’était opposé avec tout autant de fermeté à l’Etat « français » qu’il ne s’oppose aujourd’hui à l’Etat « juif », sinon plus encore, et que si donc on prétendait l’accuser d’être « anti-juif » parce qu’il s’oppose à l’Etat « juif », il répondrait qu’il a été plus encore « anti-français ». La comparaison de la situation israélo-palestinienne avec l’Algérie coloniale est décisive dans cette affaire, puisqu’il se trouve que Finkielkraut lui-même y recourt, appelant de ses vœux une sorte de général De Gaulle israélien (comme l’aurait été Rabin, dit-on, s’il n’avait été assassiné), de manière à ce que deux Etats voient le jour en Palestine, l’un à dominante ethnique judéo-israélienne, l’autre à dominante ethnique arabo-palestinienne, autrement dit pour que voient le jour un Etat israélien et un Etat palestinien, indépendants et dissociés, sur la base des frontières de 1967, comme se sont dissociées la France et l’Algérie en 1962. On comprend aussitôt que si Badiou visait au titre d’« Etat colonial » la seule politique d’occupation de Hébron par différence avec celle de Tel-Aviv, il se trouverait partager avec Finkielkraut une même position de principe, et sa charge serait donc insensée, singulièrement à cet endroit : « Il est vrai que vous semblez apprécier le charme des colons », écrivait-il à Finkielkraut, « dès qu’ils sont israéliens ». Mais comme on l’aura sans doute déjà compris, Badiou ne conçoit pas l’Etat d’Israël comme un « Etat colonial » du seul fait qu’il occupe Hébron, mais bien du seul fait qu’il occupe Tel-Aviv-Jaffa.

La charge n’en demeure pas moins opaque, puisque personne ici-bas, à mon humble avis, n’oserait soutenir sans rire que Finkielkraut adopte des positions archi-coloniales exclusivement lorsqu’il s’agit d’israéliens, et non lorsqu’il s’agit de français, d’européens ou d’euro-américains, sauf à juger, bien sûr, qu’il y a une différence substantielle entre l’« Etat colonial » d’Israël d’une part, les politiques néocoloniales des puissances euro-américaines d’autre part, différence qui serait la suivante : tandis que les politiques néocoloniales ont partout succédé, depuis les années Soixante, aux démantèlement des Etats coloniaux (Indochine et Algérie françaises, Congo belge, Indes britanniques, etc.), l’Etat d’Israël ferait exception, demeurant le dernier « Etat colonial », autrement dit l’unique Etat dont la substance même est coloniale, et conséquemment archaïque, ou anachronique, dans un monde pour l’essentiel décolonisé. La charge devient en ce cas d’une transparence quasi-mathématique : « Il est vrai que vous semblez apprécier le charme des colons, dès qu’ils sont israéliens ». Entendez : dans un monde pourtant décolonisé, vous continuez de justifier, dès qu’il s’agit d’Israël, un archaïsme colonial.

Nous y voilà donc : « Lorsqu’un maître en l’art d’écrire fait des faux pas tels qu’il ferait honte à un jeune lycéen intelligent, il est raisonnable de supposer qu’ils sont intentionnels ». C’est la formule de Leo Strauss au sujet d’un « art d’écrire sous la persécution ». Badiou étant un tel « maître », il est raisonnable de supposer que, loin d’ignorer les prises de position publiques de Finkielkraut au sujet de la création de deux Etats en Palestine, l’un israélien, l’autre palestinien, il l’accuse précisément de justifier, ce faisant, le singulier archaïsme colonial qu’est substantiellement l’Etat d’Israël, non sans avoir donc relevé d’abord « le devenir central, dans [sa] pensée, du concept proprement néo-nazi d’Etat ethnique ». C’est pourquoi, dans une lettre ouverte parue dans Le nouvel Observateur, il décline l’invitation de Finkielkraut. Et certes, on est heureux d’apprendre que Badiou n’ira pas fêter l’anniversaire d’un « néo-nazi ». Cela dit, on est un peu navré d’apprendre, par la même occasion, qu’il était donc invité.

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La comparaison avec l’Algérie coloniale, disions-nous, est décisive dans cette affaire puisqu’et Finkielkraut et Badiou articulent le problème en ces termes, celui d’un rapport analogique (de type a/b = c/d) entre la France et l’Algérie, Israël et la Palestine, si ce n’est que l’un et l’autre ne conçoivent donc pas l’analogie de la même manière. À suivre Finkielkraut, l’analogie est opérante dès lors qu’on situe Tel-Aviv à la même place que Paris, et Ramallah à la même place qu’Alger, l’Etat d’Israël « légitime » occupant la place de la métropole, l’Etat d’Israël « illégitime » (celui de la colonisation au-delà des frontières dites de 1967) occupant la place de l’Algérie française. En revanche, à suivre Badiou, le problème ne s’articule pas en ces termes, l’Etat d’Israël étant, de A à Z, ou de Tel-Aviv à Hébron, une même création coloniale, ayant d’une part, sur le terrain des idées, argué d’un mythe pour faire valoir un prétendu droit sur la Palestine, ayant d’autre part, sur le terrain des faits, usé de l’impérialisme britannique comme d’un cheval de Troie pour assoir sa domination coloniale [1].

Quelle est, à ce sujet, ma position ? Je commencerai par une remarque, en forme de question : comment Badiou, philosophe platonicien, peut-il poser comme analogues les rapports entre la France et l’Algérie d’une part, Israël et la Palestine d’autre part, s’il conteste que l’« Etat colonial » d’Israël dispose d’une métropole, autrement dit d’une terre qu’il occuperait de manière non-coloniale ? Le moins qu’on puisse dire, c’est que son analogie est bancale, ne disposant que trois pieds au lieu des quatre pieds attendus. Sur ce point précis, et à envisager les choses formellement, le platonicien, c’est donc Finkielkraut.

N’en reste pas moins posée la substantielle question de savoir si l’Etat d’Israël est une création coloniale de A à Z et non seulement de N à Z, ce à quoi je réponds, pour ma part, oui : il est tout à fait fondé, historiquement, de considérer que l’Etat d’Israël est une création coloniale et, partant, de le qualifier d’« Etat colonial », de Tel-Aviv-Jaffa jusqu’à Hébron, ou de A à Z. Ce qu’il reste en revanche à déterminer, c’est l’analogie de cette situation coloniale avec une autre situation coloniale connue, sachant que sur ce point Badiou est, disons, peu platonicien.

Abordant la question substantielle, un bref détour par l’histoire coloniale s’impose. À s’en tenir à notre modernité, je situe le commencement de cette histoire en 1492 avec la découverte de l’Amérique. Il se trouve en effet que l’ensemble du continent américain, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est une immense création coloniale de l’Argentine au Canada, ce dont témoignent les langues qui y sont majoritairement et officiellement parlées, et les hommes qui les parlent : l’espagnol, le portugais, l’anglais, le français, à savoir les langues des métropoles qui colonisèrent le continent américain, avant que les colons issus de la métropole ne coupent le cordon ombilical et affirment leur indépendance. Y-a-t-il quelque analogie avec la situation coloniale en Palestine depuis, disons, 1917 ? L’hébreu, à la différence du portugais, de l’espagnol, de l’anglais ou du français, n’indique aucune métropole avec laquelle les colons juifs auraient coupé le cordon ombilical. Cependant l’hébreu, objectera-t-on, est une langue artificiellement recréée afin de justifier un mythe dont la prosaïque réalité était une vulgaire occupation coloniale. Soit. Quelle langue parlaient donc les colons juifs venus d’Europe ? Comme on sait, ils parlaient principalement yddish, sorte de dialecte judéo-allemand, de même que les juifs d’Espagne, en 1492, parlaient le judéo-espagnol. La singularité de la création coloniale nommée « Israël », c’est donc l’absence, en ce cas précis, de cordon ombilical. Appelons cela une singularité symbolique.

Mais il y a aussi une singularité matérielle, car ce qui rend toute analogie bancale avec l’histoire coloniale du continent américain, c’est le rapport entre colons et indigènes et l’analyse des courbes démographiques de ce rapport : sur le continent américain, comme australien, les colons n’ont cessé de croître tandis que les indigènes n’ont cessé de décroître ; à l’inverse, les indigènes de Palestine n’ont cessé de croître sur un rythme à peu près semblable à celui des colons juifs, et ceci sans entrer pour l’heure dans détail de la question.

Passons maintenant à la seconde vague coloniale, apparue au XIXe siècle, et qui s’étendit depuis le Proche-Orient jusqu’à l’Extrême-Orient en passant par l’Afrique. Dans ce cas d’école, il y eut d’abord un mouvement de colonisation puis de décolonisation, les colons, principalement français et britanniques, dans une bien moindre mesure allemands, belges, espagnols ou portugais, se dépliant d’abord sur tous ces territoires, qu’ils gouvernaient plutôt qu’ils ne peuplaient, puis se repliant dans leur métropole. Ce fut notamment le cas de l’Algérie française, de la Palestine sous mandat britannique, de l’Indochine ou des Indes britanniques. On a vu la différence avec le cas des colons juifs, qui eux n’ont pas de métropole, ce à quoi s’ajoute une autre différence : la domination coloniale juive fut, en Palestine, corrélative au peuplement juif, ce qui sous cet angle la rapporte davantage à la colonisation de l’Amérique, nonobstant les différences susmentionnées.

Il y a enfin, et surtout, au regard de la colonisation de l’Amérique, puis du Proche-Orient, de l’Afrique et de l’Extrême-Orient, une différence d’échelle puisque si espagnols, portugais, belges, allemands, français et britanniques se partageaient le monde sans vergogne, pillant les matières premières et exploitant la force de travail, les colons juifs, eux, aveuglés par un mythe, n’ont rien trouvé de mieux que d’envahir un petit territoire sans aucune autre valeur que symbolique, et d’y fonder, en 1947, un Etat socialiste, lequel fut d’abord soutenu militairement par d’autres Etats socialistes (jusque 1956).

Donc oui, l’Etat d’Israël est historiquement une création coloniale, mais une création coloniale très singulière, tellement singulière que se gargariser à ce sujet du syntagme « Etat colonial » et risquer des analogies bancales avec l’Algérie française ne témoigne pas d’une extrême finesse, c’est le moins qu’on puisse dire. Quant à laisser entendre qu’il s’agit du dernier Etat colonial dans un monde partout décolonisé, et comme d’une tâche anachronique qu’il conviendrait de nettoyer bien vite pour qu’on puisse s’occuper d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire mondiale, enfin débarrassé des restes d’un temps archaïque, voilà qui témoigne d’une forclusion éminemment réactionnaire de ce que fut l’histoire coloniale occidentale, de la manière dont elle a bâti le monde dans lequel nous vivons, et de la place qu’y occupèrent les juifs de 1492 à 1947 (notamment si on juge que l’impérialisme nazi est un sous-produit irraisonné du colonialisme européen).

Si donc l’Etat d’Israël est une création coloniale, il l’a été tout autrement que le continent américain, ou que le Koweït, ou que l’Arabie Saoudite, puisque les pétromonarchies du golfe ne sont rien d’autre, à leur tour, que des créations coloniales, et dont la raison d’être est à y bien regarder d’un cynisme abyssal. Il n’empêche que, dans certains milieux prétendument « progressistes », il est autrement plus excitant, sinon jouissif, d’évoquer l’Etat colonial d’Israël plutôt que l’Etat colonial des Etats-Unis d’Amérique, du Koweït ou de l’Arabie Saoudite. Comme disait Brassens, la bandaison, ça ne se commande pas.

...

Pour conclure ce second volet de notre discussion argumentée avec Alain Badiou, laissons-là l’Argentine, l’Algérie, le Koweït ou la Nouvelle Calédonie, et revenons à la situation éminemment singulière qui nous occupe, celle d’Israël-Palestine. Je soutiens pour ma part, dans des livres, des articles, que l’avenir du sionisme, et des sionistes - dont je suis -, passe nécessairement par la construction d’une politique égalitaire entre juifs et arabes en Israël-Palestine, et que l’égalité, et la paix qui lui succèdera, passeront, à court, moyen ou long terme, par la création d’une forme commune d’organisation politique, israélo-palestinienne, fondée principalement sur l’être-là des habitants, indépendamment de leur origine géographique, ethnique ou confessionnelle. C’est ma conviction. Mais elle est donc doublée d’une autre conviction, non moins décisive, qui est qu’un tel avenir ne pourra voir le jour sinon sur la base de cet énoncé de l’Organisation Politique, à laquelle appartenait jadis Alain Badiou : « Tous ceux qui sont ici sont d’ici ».

C’est pourquoi, plutôt que de me gargariser d’une analogie bancale avec l’Algérie coloniale, non sans laisser planer, avec semble-t-il quelque satisfaction, l’hypothèse d’un repli des colons juifs vers je ne sais quelle métropole imaginaire, et plutôt que d’identifier l’Etat d’Israël à un anachronisme coupable dans un monde enfin décolonisé, je préfère pour ma part citer, au sujet de cet Etat et de sa classe dirigeante, les lignes qu’ont écrites Michael Hardt et Antonio Négri au sujet de Thomas Jefferson, et bien au-delà de lui :

« Au cours d’un épisode qui compte parmi les moins glorieux et les moins courageux de sa carrière, c’est la peur qui poussa Thomas Jefferson, président de 1801 à 1809, à justifier le compromis qui rendait l’esclavage légal non seulement dans le nouvel Etat du Missouri, mais aussi sur l’ensemble des Etats-Unis. ’Nous tenons le loup par les oreilles, écrit-il, et nous ne pouvons ni le retenir, ni le laisser s’échapper sans danger. Sur l’un des plateaux de la balance, il y a la justice, et, sur l’autre, la préservation de soi’. Dans la mesure, raisonnait Jefferson, où les injustices commises contre des générations d’esclaves avaient nourri chez ces derniers une colère légitime qui, si on lui laissait libre cours, ne manquerait pas d’emporter la société blanche, l’esclavage, aussi injuste fût-il, devait continuer afin de tenir la bête en respect. C’est la même logique ignoble qui a cours aujourd’hui dans la société sécurisée, mais les loups sont désormais laissés à eux-mêmes et rôdent dans l’ombre, alimentant ainsi un sentiment de danger perpétuel. Et, dès lors, il n’y a plus d’injustice que cette peur généralisée ne saurait justifier » [2].

Bref, il y a ceux qui œuvrent à sortir du régime de la peur, que ce soit à Jérusalem ou Athènes, Bamako, Tarnac ou Paris, et ceux qui régurgitent, au sujet d’« Israël », le cadavre qu’ils ont dans la bouche. J’ai toujours considéré qu’Alain Badiou faisait partie des premiers. Mais j’attends aujourd’hui qu’il me le confirme.

[1Je laisse volontairement de côté ici la question du rôle de l’ONU dans cette histoire.

[2Déclaration. Ceci n’est pas un manifeste, Raison d’agir, 2013, p. 36.

Ivan Segré est philosophe et talmudiste
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