Peter Rambauseck (1934-2016)

et l’histoire de la gauche radicale en Allemagne dans l’après-guerre

paru dans lundimatin#267, le 18 décembre 2020

La semaine dernière, nous évoquions l’histoire de la gauche antiautoritaire allemande d’après-guerre à travers la figure de Hans-Jürgen Krahl et de ses rapports houleux avec Adorno. Cela a motivé un ami à nous transmettre cette autre bribe de l’histoire subversive allemande, soit un portrait de Peter Rambauseck
 [1], ami de Rudy Dutschke, échappé de la RDA et cible de la Stasi.

Ce texte, signé collectivement, est paru dans la revueKosmoprolet, (No 5, 2018). Cette revue est en partie éditée par le collectif de Berlin, Les ami-e-s de la société sans classes, qui, depuis 2003, développe un travail de discussion et de publication de textes ; ce collectif s’inscrit dans les courants inspirés de l’héritage de la gauche radicale et anti-autoritaire allemande.

Ce texte se veut un hommage à notre ami et camarade Peter Rambauseck, décédé le 26 juillet 2016 à l’âge de 82 ans. En tant que soixante-huitard resté fidèle à ses convictions radicales, Peter nous a transmis ses expériences, à nous qui venions après lui. Par la précision de ses analyses, il nous a permis de partager le souffle qui a caractérisé ce dernier soulèvement révolutionnaire au niveau mondial. Toutes les énergies de la révolte antiautoritaire sont restées vivantes chez lui jusqu’à ses derniers moments, y compris dans le plaisir de contredire, dans le refus inconditionnel de tout le vieux fatras. Mais, parfois, il prenait consciemment une attitude infantile et têtue que ni les dénonciations des renégats, ni les compromis rouges-verts ne réussissaient à étouffer. Comment peut-on, en tant qu’antiautoritaire, rester tout au long d’une vie inconditionnellement fidèle à ses convictions ? Et comment pouvons-nous honorer nos morts ? « Nous », qui ne disposons ni de mausolées, ni de monuments aux morts ni de bréviaire pour rendre hommage ; « nous », qui ne disposons ni d’un parti, ni d’un catéchisme qui stérilise l’élan révolutionnaire, l’embaume et le perpétue pour des siècles à venir. Si l’on prend Peter comme exemple, ce qu’il aurait refusé d’être, ce serait comment rester fidèle à une cause sans s’enfermer dans le cercueil en verre du dogmatisme, tâche presque impossible à résoudre.

La vie de Peter Rambauseck qui reflète presque un siècle d’histoire de la gauche radicale en Allemagne, y compris dans ses moments magnifiques et ses catastrophes, nous permet finalement aujourd’hui de poursuivre le chemin. Peter a grandi dans un milieu prolétaire communiste. Son père, Hans Janocha, était peintre en bâtiment et, selon Peter, « il avait appris le métier dans une petite ville où il y avait plus de châtiments que de nourriture ». À l’époque de la république de Weimar, Hans Janocha était connu à Berlin comme un « voyou du KPD  » [2]

 ; il était membre de l’Union des combattants du Front rouge, organisation qui s’affrontait méthodiquement et passionnément aux nazis. Après la prise du pouvoir par ces derniers, Hans fut parmi les premiers communistes internés par les sections d’assaut nazi (SA) dans un camp de concentration improvisé où il subit d’innombrables sévices. Peu après la naissance de Peter en 1934, il émigra à Prague puis s’incorpora à la « colonne Thälmann » des brigades internationales pendant la guerre civile espagnole. En août 1938, il fut tué au cours de la bataille de l’Ebre. Charlotte Rambauseck, la mère de Peter, sténodactylo de métier, était également membre active du KPD. Avant de partir se former à l’école Lénine de Moscou, afin d’intégrer comme fonctionnaire le service secret du parti et de poursuivre la lutte antifasciste, elle plaça son fils d’à peine 1 an chez une mère nourricière. Peter ne la reverra plus jamais, elle non plus.

À partir de 1941, commencèrent pour Peter les longues et pénibles années au cours desquelles les enfants des grandes villes furent évacués vers les campagnes. Une véritable odyssée, où il fut trimbalé de foyers national-socialistes de Thuringe en Prusse orientale, de Poméranie au Danemark et en Tchécoslovaquie. Le but de ces institutions consistait à mettre au pas et à briser les enfants. Les gamins devaient porter des uniformes ; si l’ordre ne régnait pas dans leurs dortoirs, ils étaient soumis à des châtiments corporels. Ceux qui mouillaient leur lit à cause de cette ambiance de terreur étaient obligés d’exposer leurs draps souillés dans la cour.

Du fait de cet excès de violence permanente, de ces abandons et transferts répétés, la perte définitive de ses parents représenta pour Peter une blessure qui le rongea toute sa vie durant. C’est de là que probablement réside l’origine de sa révolte constante contre l’autoritarisme et sa sensibilité. Au moment de l’effondrement de l’État national-socialiste, dans les dernières semaines de la guerre, les enfants devaient se débrouiller en voyageant sur les toits et les marchepieds des trains sous les bombardements alliés, en traversant les bois et les champs ainsi que les villes en ruine. Solitaire, de Bavière jusqu’à Berlin, c’est probablement alors que Peter acquit la conviction que même le plus misérable devait se battre seul pour son propre sort.

Dans l’après-guerre, en Allemagne de l’Est (RDA), pris en charge par des anciens combattants de la guerre d’Espagne, Peter suivit une formation de mécanicien et essaya de suivre les pas de son père, ce héros inconnu. À cause en partie de « l’angoisse de devoir vivre seul  », comme il le formula un jour, il s’engagea dans la « police populaire militarisée »  [3], situation qu’il ressentit bien vite comme une prison. Il appréhenda l’État du socialisme réel de la RDA comme paralysant et étouffant, ce qui ne l’empêcha pas d’apprécier le fait d’avoir été soutenu, malgré ou plutôt à cause de ses origines prolétariennes, dans sa formation scolaire et même universitaire. Il vécut mal l’encasernement généralisé de la société et perçut ses institutions répressives comme une continuité historique de certains aspects du national-socialisme. Le cercueil de verre où étaient conservées les histoires des héros révéla des fissures. C’est alors que se concrétisa en son for intérieur la certitude que le but de l’émancipation devait lui apporter, à lui aussi, quelque chose, que c’était aussi son destin personnel qui était en jeu.

Peu après la construction du mur de Berlin en 1961, à l’aide d’un passeport d’un soldat américain falsifié, Peter Rambauseck fuit l’Allemagne de l’Est en direction de Berlin-Ouest où il commença des études en sciences politiques afin de « comprendre et maîtriser le passé  » comme il disait. Il rejoint le SDS  [4], plus précisément le groupe « Anschlag » autour de Rudi Dutschke, Bernd Rabehl et Dieter Kunzelmann. Là, Peter découvrit une organisation qui proposait de combattre l’aliénation de l’existence par la lutte sociale. Peu avant d’entreprendre des études en sciences politiques, il essaya brièvement de suivre des études de médecine. Mais, en tant qu’enfant d’ouvrier de Berlin-Est, il se sentit perdu au milieu d’une grande majorité d’enfants de la bourgeoisie. De même, à l’intérieur du SDS, lui, le prolo, ne semblait pas trouver sa place. Sauf que là, au contraire de ce qui s’était produit avec les étudiants de médecine, il n’accepta pas que le jargon « à la Adorno » et les combats de petits chefs le renvoient au rôle que la société bourgeoise avait prévu pour les personnes de son origine. Dans une interview, il décrivit ce processus d’acquisition de connaissances et d’attitudes comme le moment fondateur de sa libération : « C’est à partir de ce moment-là, parce que je prenais de plus en plus confiance en moi, que j’osais davantage : je posais des questions sans avoir la crainte d’être considéré comme l’ignorant de service ». Le mouvement des années 60, avec les espoirs qu’il charria, devint pour Peter un pôle de références et imprégna son comportement jusqu’à son dernier jour. Tout en maintenant sa liberté d’esprit, nous avions toujours l’impression de nous trouver face à un trentenaire de 1968, que ce soit par le geste qu’il faisait en ouvrant d’un seul coup une bouteille de bière ou la façon dont il fumait un joint. C’était la même chose quand, ne percevant pas le sens de certains sujets de discussion, il prenait un ton rude et désapprobateur, qui rappelait les réunions des mâles du SDS. Peter avait trouvé dans l’élan antiautoritaire, en tant que mouvement d’émancipation universaliste, ce pour quoi il valait la peine de s’accrocher de façon fondamentale. Cette dimension universaliste avait pour lui une telle importance que cela l’amena à ignorer, voire à réprouver certains courants tels que le mouvement féministe.

Lorsqu’à l’intérieur du SDS commença à s’imposer la conviction selon laquelle les ouvriers avaient un rôle à jouer dans une révolution communiste, la voix « authentique » du camarade « Ramba » prit du poids ; mais il se refusa fermement à être instrumentalisé car il était conscient du fait que la condition prolétarienne ne devait pas être idéalisée. L’idolâtrie croissante envers la classe ouvrière parmi les enfants de la bourgeoisie, l’utilisation soudaine d’un langage soi-disant proche des masses pour être bien compris, Peter considérait tout cela comme un mélange de masochisme et d’arrogance. Dès le début, cela l’amena à un rejet systématique des innombrables groupes « communistes » de « religion » stalinienne qui se formèrent. Opposition qu’il exprima lors de la réunion fondatrice du parti maoïste KPD/AO  [5] par une attaque à la farine contre Christian Semmler, son président fraîchement élu.

Même si Peter partageait avec la RAF (« Fraction armée rouge »), avec le Mouvement du 2 Juin et avec d’autres groupes militants où il avait des amis, la conception selon laquelle la lutte pour une société meilleure était une affaire d’engagement absolu, il considérait néanmoins que leur stratégie était prétentieuse. Car celle-ci consistait à allumer de façon volontariste la mèche de l’antagonisme de classes. Peter préférait, lui, une « propagande indirecte par l’action  », comme il le formula postérieurement. Dans le groupe de base de « Wedding », quartier prolétaire de Berlin où se trouvaient des ouvriers de Telefunken et d’AEG, on se devait d’essayer de nouveaux types de rapports sociaux préfigurant une société libérée. C’est dans ce but que les camarades créèrent un local de réunion ouvert à tous, avec une bibliothèque, où ils affirmèrent, sans se cacher, leurs objectifs. Ce lieu devint, en effet, un centre d’attraction pour de jeunes ouvriers qui sentaient, malgré toutes les campagnes médiatiques, que les buts affichés les concernaient tout autant.

La popularité de Peter dans ce mouvement et son activisme dans le milieu spontanéiste éveillèrent à partir de 1970 la curiosité de la police politique est-allemande (Stasi)  [6]. À travers Peter, celle-ci essaya d’obtenir des informations sur le milieu de la gauche radicale de Berlin-Ouest. La Stasi le considérait comme faisant partie du noyau dirigeant des antiautoritaires, c’est à dire de ceux qui critiquaient toute forme de direction. Pour preuve, le dossier de 140 pages constitué à son nom par la Stasi. La méthode utilisée pour tenter de recruter Peter est exemplaire de la pratique ignoble et manipulatrice du « fascisme rouge » (formule d’Otto Rühle  [7]). Elle confirma toute l’aversion de Peter pour ces méthodes. La Stasi avait identifié dans le drame de son enfance perdue son talon d’Achille ; elle avait retrouvé un ancien combattant de la guerre d’Espagne qui avait représenté pour Peter un père de substitution. Ce dernier devait prendre contact avec Peter, sous prétexte de motifs personnels, et devait mesurer son sentiment de culpabilité envers la RDA, compte-tenu du destin de son père et du fait que Peter avait fui le pays. Culpabilité dont il pourrait se libérer. Le fonctionnaire de la Stasi qui rédigea le rapport résuma laconiquement le résultat de cette tentative : « Le contact “espagnol” et sa femme furent accueillis chaleureusement par le sujet “Rotgardist” (nom de code donné par la Stasi à Peter). Ce dernier fut très ému de les revoir. » Quatre ans durant, la Stasi tenta de faire parler « Rotgardist » sur son milieu politique en manipulant son traumatisme d’enfance. Mais Peter confirma tous les préjugés qu’un fonctionnaire stalinien pouvait avoir vis-à-vis d’un vaurien ou d’un anarchiste. Il esquivait les questions précises et répondait de façon vague ; il ne venait pas aux rendez-vous, soi-disant par négligence. « Une fois sa mentalité bien cernée », la Stasi, frustrée, mit fin en 1974 à cette tentative de recrutement menée avec beaucoup de moyens.

Ce fut cette même « mentalité » qui incita Peter à participer activement à Berlin-Ouest à l’organisation d’un congrès sur Cronstadt en 1971, à prendre part aux actions autour de l’immeuble occupé « Georg von Rauch » [8] ainsi qu’à la publication de la revue, La révolution sociale n’est pas une affaire de parti (1971-72), qui précéda par ses positions politiques la revue Kosmoprolet  [9]. Au-delà de son intérêt pour la dissidence communiste et en particulier pour le communisme de conseils, Peter portait une attention particulière à la pédagogie émancipatrice, en s’inspirant des théories de Marcuse sur les groupes marginaux et des idées exposées par Ulrike Meinhof dans Bambule  [10] ainsi que des expériences de sa propre enfance. Ceci l’amena à confronter les conclusions théoriques à l’épreuve de la pratique. Ainsi, participa-t-il activement pendant des années à la Werkschule  [11], où des adultes cohabitaient avec des adolescents ayant fui les institutions pour enfants, en tant que partenaires égaux, dans le but de réaliser un processus d’apprentissage et de travail qui permette de sortir la tête de la boue d’une existence médiocre.

À 70 ans passés, Peter rejoignit le collectif de la revue Kosmoprolet. Il participait à des débats, animait des conférences, tel qu’il l’avait fait des décennies auparavant. Il nous invitait à des discussions dans sa petite maison d’été qu’il avait aidé à restaurer, dans la province de Mecklenburg-Vorpommern. Dans son appartement de Wedding, situé au rez-de-chaussée, il nous régalait avec des tartes qu’il faisait lui-même et hébergeait des camarades étrangers de passage. Par la chaleur de ces relations, on ressentait toujours un germe d’espoir, celui de pouvoir revivre dans toute leur dimension les rapports humains qui avaient surgi durant la révolte antiautoritaire des années 60. Peter souffrit de leur disparition durant la triste période des années 1990 et 2000. Dans les conversations autour d’un verre, il mentionnait souvent le vide laissé dans son être par des parents qu’il n’avait jamais connus et le choc amer provoqué par une découverte faite après la chute du mur. Contrairement à ce qu’il croyait, sa mère n’avait pas été assassinée par la Gestapo mais avait été exclue du KPD pour déviation trotskiste et avait vécu jusqu’à sa mort, au début des années 90, en Allemagne de l’Ouest.

À l’hôpital, au cours des longs mois de souffrance qui précédèrent sa mort, des copains lui avaient offert le livre d’Ulrike Heider, Vögeln ist schön. Die Sexrevolte von 68 und was von ihr bleibt  [12] [Il est bon de baiser. La révolte sexuelle de 68 et ce qu’il en reste]. Peter le lut avec grand plaisir. Il prenait probablement encore plus de plaisir à le mettre bien en évidence sur sa table de chevet car cela provoquait l’irritation du personnel soignant qui avait en moyenne 40 ans de moins que lui. Ce qui prouve finalement que 68, et surtout les aspects qui concernaient directement Peter, n’étaient ni une révolte de jeunesse ni un conflit de générations mais plutôt un projet de vie global qui s’alimentait de la ferveur des besoins existentiels. Peter était le compagnon de ceux qui souffraient ; il prenait la condition des faibles et des mutilés comme point de départ de ses réflexions sur la société. D’après cette perspective, la révolution serait — en paraphrasant Kafka — la hache pour l’océan de glace qui est en nous, et dans un sens politique, la hache pour fissurer le cercueil de verre.

Les ami-e-s de la société sans classes

Traduit par Gisela Richter et Marc Geoffroy

Portrait de Peter Rambauseck, crayon, auteur inconnu, vers 1990.

[1Ce portrait avait été publié dans la revue l’Échaudée que nous remercions de nous laisser le republier

[2Parti communiste allemand.

[3Structure paramilitaire ayant précédé la formation de l’« armée populaire » de la RDA.

[4« Sozialistischer Deutscher Studentenbund », à l’origine, le SDS était l’association étudiante du SPD. Il fut exclu par le parti en 1961 pour orientation gauchiste. À partir du milieu des années 60, elle regroupe des tendances diverses, allant des positions situationnistes aux influences du socialisme de gauche et de l’École de Francfort, à des orientations anti-impérialistes. Le SDS devint l’un des centres organisationnels et théoriques de la révolte de 68, avant de se dissoudre en 1970 en raison de désaccords dans son sein.

[5KPD/AO : « Kommunistische Partei Deutschlands/Aufbauorganisation », parti maoïste qui a vu le jour après le déclin du mouvement de 1968. Son objectif était de surmonter « l’échec de la révolte antiautoritaire » avec un parti véritablement discipliné et prolétarien sur le modèle du KPD de la République de Weimar. Il était majoritairement composé d’anciens étudiants.

[6 « Staatssicherheitsdienst », service de renseignement et police secrète de la RDA. Cet organisme avait, à l’intérieur du pays, une fonction répressive contre les opposants et les critiques du régime. La Stasi fonctionnait également en tant que service secret du régime à l’étranger.

[7Voir Otto Ruhle, Fascisme brun, fascisme rouge, Spartacus 1975.

[8L’immeuble Georg von Rauch fait partie de l’ancien hôpital Bethanien de Kreuzberg à Berlin, qui a été occupé en 1971 et qui est depuis lors une maison autonome - maintenant légalisée - pour jeunes sans-abri. Georg von Rauch était un militant anarchiste qui a été abattu par la police en 1971.

[9Revue anti-autoritaire-communiste publiée dans les pays germanophones depuis 2007. Toutes les éditions (y compris des traductions) sont disponibles sur kosmoprolet.org.

[10Téléfilm de 1970, dont Ulrike Meinhoff a écrit le scénario. Le film décrit les méthodes autoritaires de l’éducation en foyer et montre une révolte des résidents. Après son interdiction de diffusion à la télévision, le scénario est paru en 1971 sous forme de livre : Ulrike Meinhof, Bambule. Fürsorge - Sorge für wen ?, Berlin 1971.

[11Ecole d’apprentissage pratiquant des méthodes anti-autoritaires et fondée sur des expériences danoises.

[12Ulrike Heider : ’Vögeln ist schön. Die Sexrevolte von 1968 und was von ihr bleibt’, Berlin 2014.

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