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Maurizio Lazzarato
Deuxième article d’une série de quatre (I. Pourquoi la guerre ?). Ici Lazzarato nous force à penser le contexte politique actuel à travers les notions d’ état d’exception de Carl Schmitt et d’accumulation primitive de Karl Marx. Les erreurs critiques des penseurs post-modernes (Agamben, Deleuze, Foucault, etc) a été de réfléchir la reproduction du monde social à la fois, pour les uns, anhistorique et à l’extérieur des formes productives du capital, et, pour les autres, à l’extérieur de la violence génocidaire du souverain, soit comme un biopouvoir autonome du politique et de l’économie. En retraçant la ré-organisation d’un nouveau nomos de la terre post-seconde guerre mondiale et l’organisation expropriatrice d’un nouveau cycle d’accumulation, Lazzarato fait apparaître clairement la continuité fondamentale entre démocratie libérale, capitalisme monopolistique, guerre, guerre civile, fascisme et génocide. Catastrophe du passé donc, mais lumière de l’histoire qui éclaire évidemment la Palestine, l’Ukraine, le Soudan et le Venezuela d’aujourd’hui. Lumière pâle de l’aube qui pointe encore sur un nouveau cycle de guerre et d’appropriation qui s’annonce, mais peut-être aussi sur une limite à venir.
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