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#495 | 3 novembre
 
 
 
Ectoplasmes et flashs fascistes
 

Un lundisoir avec Nathalie Quintane



Juin 2024, dissolution de l’Assemblée nationale et possible arrivée de l’extrême droite au pouvoir. Nathalie Quintane, écrivaine qu’on ne présente plus ou que l’on présente mal, s’est mise à consigner ce qu’elle voyait : des objets, des anecdotes, des scènes comme autant de flashs fascistes. Ces micro-évènements tout à fait ordinaires qui nous disent que quelque chose se passe : des langues qui se mettent à baver, des corps qui se ratatinent et la bêtise qui se raidit. Soixante-dix fantômes (éd. La Fabrique), n’est pas vraiment un essai et pas tout à fait de la poésie. Quintane aime bien l’idée de « fantaisie réaliste » parce que ça permet d’imaginer des têtes rouler et d’en rigoler mais elle est aussi un peu ethnographe, styliste et chroniqueuse. Ça fait beaucoup pour une seule personne mais c’est pour ça qu’on l’a invitée.

 
 
 
 
 
Canon français : le banquet qui file la nausée
 

Pierre-Édouard Stérin, les traditions inventées et les forceurs de la ripaille



Cet automne, le Canon français, une marque de la galaxie Stérin connue pour les banquets qu’elle organise dans différentes régions, a cherché à organiser un de ses repas en Bretagne. D’abord prévu au Château-des-pères dans le petit village de Piré-sur-Seiche, l’événement a finalement été annulé par le propriétaire du lieu face à l’opposition marquée d’habitants de cette partie du sud-est rennais. Le projet politique de la marque avait échappé a son attention.
Le Canon français a finalement trouvé en urgence un second lieu d’accueil, au château de Blossac au sud de Rennes, après s’être répandu dans la presse en arguments fallacieux et en éléments de langages éculés. Mais l’opposition à ces porte-drapeaux d’une tradition inventée de la ripaille « à la française » se manifeste toujours vivement. Ici, quelque matière pour ne pas laisser le Canon français dire n’importe quoi.

 
 
 
 
 
Revendication d’un sabotage sur la plateforme chimique de Balan
 

« Nos combats peuvent paraître désespérées, nos tentatives de mettre des bâtons dans les rouages dérisoires, nos résistances futiles. Pourtant… »



Alors que nous nous apprêtions à boucler l’édition de cette semaine, la revendication d’un sabotage nous parvenait d’une messagerie cryptée. Après avoir effectué quelques recherches, aucune trace dans la presse locale ou nationale d’une action écologiste malveillante dans l’Ain le 5 octobre dernier, faut-il croire ou douter ? Face à l’ampleur d’une question si profondément métaphysique, nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il s’agissait au moins d’une oeuvre poétique et littéraire et qu’elle avait de ce fait toute sa place dans nos pages.

 
 
 
 
 
La « paix » de Trump ou le plan de tous les dangers
 

Elena Aoun



Signée le 13 octobre dans de grandes effusions congratulatoires par les présidents égyptien et turque, l’émir du Qatar et Donald Trump, la déclaration s’intitule « Paix et prospérité durables ». Toutefois, pour de nombreuxses spécialistes de la région, rien n’est moins sûr, en raison de fragilités liées tant à la lettre qu’à l’esprit du plan porté par Trump, qu’ainsi que d’éléments de contexte préoccupants.

 
 
 
 
 
Les conditions politiques d’un nouvel ordre mondial
 

Maurizio Lazzarato



Deuxième article d’une série de quatre (I. Pourquoi la guerre ?). Ici Lazzarato nous force à penser le contexte politique actuel à travers les notions d’ état d’exception de Carl Schmitt et d’accumulation primitive de Karl Marx. Les erreurs critiques des penseurs post-modernes (Agamben, Deleuze, Foucault, etc) a été de réfléchir la reproduction du monde social à la fois, pour les uns, anhistorique et à l’extérieur des formes productives du capital, et, pour les autres, à l’extérieur de la violence génocidaire du souverain, soit comme un biopouvoir autonome du politique et de l’économie. En retraçant la ré-organisation d’un nouveau nomos de la terre post-seconde guerre mondiale et l’organisation expropriatrice d’un nouveau cycle d’accumulation, Lazzarato fait apparaître clairement la continuité fondamentale entre démocratie libérale, capitalisme monopolistique, guerre, guerre civile, fascisme et génocide. Catastrophe du passé donc, mais lumière de l’histoire qui éclaire évidemment la Palestine, l’Ukraine, le Soudan et le Venezuela d’aujourd’hui. Lumière pâle de l’aube qui pointe encore sur un nouveau cycle de guerre et d’appropriation qui s’annonce, mais peut-être aussi sur une limite à venir.

 
 
 
 
 
Destins critiques de Walter Benjamin
 

groupe volodia / Abrüpt



Au printemps dernier paraissait Destins critiques de Walter Benjamin, coordonné par le groupe volodia et publié chez Abrüpt. L’ouvrage se compose d’un avant-propos du groupe volodia, de la version française de l’exposé « Paris, capitale du XIXe siècle » (1939) et d’une somme d’interventions textuelles ou graphiques. En voici la préface.

 
 
 
 
 
Deux nouveaux livres aux éditions lundimatin
 

Dix sports pour trouver l’ouverture de Fred Bozzi
La société réticulaire de Ian Alan Paul



En plus de nos éditions en ligne hebdomadaires et de la revue papier, lundimatin publie désormais des livres disponibles dans toutes les bonnes librairies et en ligne sur cette page.

 
 
 
 
 
L’ordre des choses
 

À propos de l’oeuvre du poète Manuel Joseph
Alexandre Costanzo



Dans la nuit du 24 au 25 octobre 2021, une des figures les plus importantes de la poésie contemporaine française disparaissait brutalement à l’âge de cinquante six ans. Il s’agit de Manuel Joseph. Il avait publié de nombreux poèmes dans des revues, des catalogues et quelques plaquettes, sept livres, et s’était décidé à faire paraître son dernier ouvrage intitulé Quissac dont la forme documentaire rend compte d’un séjour de plusieurs semaines dans une institution psychiatrique.

 
 
 
 
 
Éthique de l’ubique
 

Ubique une enquête [4/5]



On appellera « ubique » tout ce que l’on désigne tantôt par le signifiant « informatique », tantôt – et de plus en plus – par celui de « numérique ».
L’ubique est le nom et l’objet d’une enquête. Celle-ci a pour objectif de déterminer le caractère révolutionnaire ou contre-révolutionnaire de l’ubique. Peut-on se fier et prendre appui sur l’ubique dans une visée émancipatrice ? Ou, au contraire, l’ubique doit-elle être combattue en raison des incomparables moyens de contrôle et de domination qu’elle fournit ?

 
 
 
 
 
Le château gonflable
 

À propos de l’expulsion d’une occupation de sans-papiers



C’était le 17 octobre dernier à Bruxelles, dans le quartier d’Anderlecht. Un château gonflable crevé, quinze blessés, des centaines de policiers, soixante-dix personnes expulsées dont quinze enfants. Récit.

 
 
 
 
 
L’histoire marchant en crabe
 

À propos de Capital et race de Sylvie Laurent



Beaucoup a été écrit et débattu quant à la manière dont race et capital se nouent dans l’Histoire. Dans ce (très) long article, perro apporte sa pierre à l’édifice depuis ce courant de la pensée critique bien particulier qu’est la théorie de la valeur et autour de la somme Capital et race de Sylvie Laurent, que nous avions recensé ici.

 
 
 
 
 
L’après Mai 1968
 

[Mayday podcast]



Cette semaine, Mayday propose une émission documentaire et narrative sur la déflagration politique de Mai 1968 pendant les années qui suivent. Il sera notamment question des maoïstes français, de la rencontre du jeune Mohammed Kenzi habitant du bidonville de Nanterre avec les gauchistes de l’université à l’origine des occupations de Mai 68, du livre de Kells de Sorj Chalendon, de l’expérience d’établie de la chanteuse Dominique Grange, du scandale de Nelly Cavallero raconté par Nathalie Quintane ou du très haut niveau de conflictualité de la manif de Malville contre le réacteur nucléaire super-Phénix.

 
 
 
 
 
 
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