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#442 | 9 septembre
 
 
 
L’École contre l’enfance
 

Un lundisoir avec Bertrand Ogilvie autour de son livre Inclassable enfance



Toute notre vie, nous la passons entre le lion, le chameau et l’enfant : la rébellion, le devoir et la création. Voilà que Bertrand Ogilvie décorrèle l’enfance de l’enfant : l’enfance est l’ensemble des « virtualités faibles » à laquelle tout un chacun doit pouvoir revenir pour se débarrasser du lion comme du chameau. Pour cette rentrée des classes, on se questionne avec lui sur le lien entre l’école et l’enfance et sur la façon dont l’école française, « institution structurellement perverse » produit tout le contraire de ce qu’elle prétend. Si pour certains c’est une évidence, pour d’autres cela serait peut-être un paradoxe : à l’École, on n’apprend rien. Mais quel est ce « rien », alors, que l’on apprend ?
Lieu proclamé de transmission des savoirs, elle est aussi celui de l’évaluation, de l’apprentissage de l’échec et de l’apprentissage d’une place sociale. La question qui se pose alors est celle de savoir comment il est possible de ressaisir et de laisser place au désir de savoir comme condition de possibilité d’un apprentissage joyeux — et cela, nous dit Ogilvie, n’exige pas autre chose, pour celles et ceux qui transmettent le savoir que de « désobéir, quotidiennement, sans cesse, discrètement, obstinément, avec désinvolture » — de saboter l’école.

 
 
 
 
 
Grimacez vous êtes filmés !
 

Une histoire d’infiltration dans une société de vidéosurveillance



Greta Kaczynski n’aime pas les caméras. Depuis sa tendre enfance, elle a toujours le sourcil tendu pour repérer une à une ces boules de cristal qui jalonnent l’espace public, et ne manque jamais de grimacer ou de lever le majeur à l’attention des petits voyeurs, en chair ou en algorithmes, qui la scrutent depuis leur chambre obscure. Toute haine saine devant être théorisée, elle s’est adjointe les services d’un confrère journaliste, spécialiste de sécurité informatique et auteur d’un intéressant petit livre, Circulez ! - La ville sous surveillance, le dénommé Thomas Jusquiame. Celui-ci a poussé le vice jusqu’à se faire recruter dans une société de vidéosurveillance afin d’en mieux décortiquer le fonctionnement. Découvrez ci-dessous cette étrange aventure et les quelques leçons à en tirer !

 
 
 
 
 
FIN de l’ÉTÉ
 

« Dilater la richesse, le sens et la portée du geste sportif pour l’arracher aux serres appauvrissantes et polluantes du capitalisme. »

Communiqué officiel de l’Équipe Terrestre d’Écologie



Nous, membres de l’Équipe Terrestre d’Écologie [1], avons malgré tout considéré les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Et nous sommes au regret d’inviter nos contemporains à reconnaitre que le Pouvoir a pu s’enorgueillir de la ferveur populaire qui les a entourés.

 
 
 
 
 
Interrègne - Etat des lieux d’une décomposition
 

Groupe Révolutionnaire Charlatan



Le GRC (Groupe Révolutionnaire Charlatan), nous a transmis cette première partie d’une analyse plus large de la conjoncture éthico-politique que nous traversons : la décomposition. « Dans ce basculement progressif, ce qu’on distingue surtout c’est que les tendances qui existent depuis longtemps déjà deviennent structurantes et irréversibles : la crise économique ne se résorbera pas, la liquidation de l’État-providence et de plusieurs services publics sera définitive, et l’inflation économique ne reculera pas plus que l’inflation du vote lepéniste et la fascisation de ses cadres. » Reprendre donc, et à bras le corps, la question révolutionnaire

 
 
 
 
 
Le système dans tous ses États
 

ou comment survivre à l’idéologie du « vivant »



Puisque le dernier livre des Soulèvements de la Terre, Premières secousses, donne à lire quelque chose d’un dialogue réalisable et urgemment nécessaire entre des approches le plus souvent ramenées aux seuls vocables de postmoderne et anti-industrielle, je souhaite tenter d’enfoncer le clou en proposant une ouverture (possiblement un brin polémique), en partant du terme « vivant ». Celui-ci est de plus en plus présent, mais, comme l’on sait, le terme de « nature » est, lui, contesté par des sensibilités notamment féministes, celles dont on peut comprendre bien des fondements grâce notamment au « Manifeste Cyborg » de Donna Haraway (1985).

 
 
 
 
 
Serge Berna, voyou lettriste évanescent
 

« Il faut que chaque inadapté, chaque raté, chaque inutile constitue un canal d’écoulement qui vide la société »



Le « scandale de Notre Dame » paraîtrait-il anodin aujourd’hui, alors que les provocations de tout style sont si nombreuses, souvent diligentées par les opérateurs du spectacle eux-mêmes, en vue de divertissement ? Une certaine histoire de l’agitation se plaît à conserver un bon souvenir de ce fait d’arme pratiqué sans autre arme que le verbe dressé contre la morale chrétienne et la prédominance cléricale. C’est que des trublions à la réputation de voyou osèrent, en ce dimanche de Pâques 1950, troubler la cérémonie pascale que conduisait l’archevêque de Paris, Monseigneur Feltin. L’athéisme comme outrance ou comme blasphème, ou encore comme respiration  [2], chacun appréciera.

 
 
 
 
 
En finir avec le nouvel hygiénisme poétique 
 

Péquenaude de Juliette Rousseau : une écriture éco-féministe



Mais quelle mouche peut bien piquer les ressortissant.es des sciences humaines pour que certains d’entre eux et elles foncent tête bêche en littérature ou en poésie ?
Le petit monde éditorial hexagonal de la gauche critique se peuple ainsi de livres où leurs auteurs et autrices délaissent les outils et rigueurs - stylistiques et méthodologiques - de leur armature intellectuelle première pour s’adonner à une écriture littéraire et/ou poétique en vue d’y déployer cette même charge politique à partir de leur subjectivité sensible.

 
 
 
 
 
Intifada étudiante de mai 2024
 

Chronique d’une occupation à Bruxelles



On a beaucoup parlé des occupations d’universités en soutien à la Palestine, celle de Science Po à Paris ainsi que toutes celles qui ont essaimé aux États-Unis. Nous publions cette semaine le récit de l’occupation de l’Université Libre de Bruxelles doublé d’une étonnante schizoanalyse Deleuzo-Guattarienne.

 
 
 
 
 
Résistance-transit
 

Notes autour de La Gare de Raphaël Geffray



A se demander si le monde de La Gare est habitable, il nous vient un profond sentiment de malaise. Il s’agit d’un univers de flux, de mouvements, de croisements, de réseaux et de branchements. Comme si, ici, les lignes de chemins de fer formaient des constellations dans un ciel artificiel plutôt que dessiner des routes terrestres.

 
 
 
 
 
La Pwofitasyon de la France sur les Antilles
 

Mireille Pierre-Louis



La semaine dernière, nous évoquions le retour des mobilisations contre la vie chère aux Antilles à travers l’analyse des enjeux de l’octroi de mer de Mireille Pierre-Louis. Cet article en est la continuité, il y est question des enjeux fiscaux et de leur imbrication dans le racisme structurel français qui maintient aujourd’hui encore les DOM sous son joug.

 
 
 
 
 
Sur les pratiques du punk radical [2/3]
 

« La scène punk comme un prolétariat d’un nouveau genre »
Alex Ratcharge



Seconde partie de ce long et passionnant article d’Alex Ratcharge sur le punk radical [3]. On y croise Abbie Hoffman et la queue de comète hippie, Maximum Rock’n Roll la bible en papier toilette du punk anarcho-communiste mondial et la culture et les usages du Do-It Yourself [4].

 
 
 
 
 
« matinées sans police, suivi de guerre »
 

Carmen Diez Salvatierra



Dans matinées sans police suivi de guerre, Carmen Diez Salvatierra explore le paradoxe d’ « une existence dans laquelle tu te soustrais », un quotidien bâti de nos renoncements et envahi par des injonctions capitalistes et gouvernementales à gérer nos journées dans une logique productiviste. Une existence dans laquelle on se soustrait est alors une existence désincarnée et mortifère dans laquelle nos corps se traînent sur le chemin du travail ou lors de promenades balisées par les autorisations de sorties. Écrits entre 2018 et 2023, ces textes sont traversés par l’expérience des confinements, des mesures sanitaires et de l’immense douleur ou colère qui en découlent.

 
 
 
 
 
 
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