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#352 | 26 septembre
 
 
 
Appel à rejoindre la 4e saison des Soulèvements de la Terre
 

En une année et demi, les Soulèvements de la Terre sont déjà venus à bout de trois saisons. Voici l’annonce de la 4e, si ce n’est pas encore un programme, c’est déjà une invitation : « Nous nous situons à une première étape de la constitution d’un front de résistance au désastre et de reprise en main de nos moyens d’existence. »
Les Soulèvements de la Terre sont nés il y a maintenant 1 an et demi de la réunion de paysan.nes, habitant.es de territoires en luttes et militant.es de la jeunesse climatique. Nous (...)



En une année et demi, les Soulèvements de la Terre sont déjà venus à bout de trois saisons. Voici l’annonce de la 4e, si ce n’est pas encore un programme, c’est déjà une invitation : « Nous nous situons à une première étape de la constitution d’un front de résistance au désastre et de reprise en main de nos moyens d’existence. »

 
 
 
 
 
Le pouvoir des infrastructures
 

Comprendre la mégamachine électrique
Rencontre avec Fanny Lopez



Dans À Bout de Flux, qui vient de paraître aux Éditions Divergences, l’historienne de l’architecture Fanny Lopez poursuit un travail qui s’attache à décortiquer les dimensions politiques et spatiales des infrastructures énergétiques. L’auteur y déploie une double histoire du numérique et des réseaux de production, d’acheminement et de transmission électrique : un éventail de prises pratiques par lesquelles comprendre le fonctionnement de cette « mégamachine ».
A l’heure où les appareils gouvernementaux présentent la sobriété individuelle comme réponse à la crise de l’énergie, et où Ursula Von Der Leyen nous apprend comment nous laver les mains sans gaspiller de l’eau en sifflant l’hymne européen, Fanny Lopez revient avec clarté et finesse sur les aspects matériels de ces infrastructures, et met en relief différentes propositions pour les mettre en déroute : leur opposer d’autres formes de réseaux, d’autres rapports à la technique.

 
 
 
 
 
« Non ti schiantare » : en route vers Rome et le fascisme qui vient
 

Serge Quadruppani



A cent ans de distance de la Marche sur Rome de Mussolini et consorts, l’Italie s’affirme une fois encore comme un laboratoire du monde occidental, avec la possibilité d’accession au pouvoir d’un parti descendant direct du fascisme historique. Face à cette situation, un ami écrivain calabrais nous invitait récemment à puiser dans la boîte à outils de son peuple de l’Aspromonte. Ces descendants de bergers millénaires et de philosophes grecs utilisent volontiers une expression que des siècles de résistance à la colonisation du nord n’ont cessé d’approfondir : « non ti schiantare » : « n’aie pas peur ».

 
 
 
 
 
« Il serait beau de témoigner que nous avons conscience de notre nuit »
 

Parham Shahrjerdi



Parham Shahrjerdi est un écrivain iranien. Traducteur de Blanchot, Duras et du comité invisible en farsi, il est aussi responsable des éditions Nashr-e Paris et Namomken qui publient de nombreux e-books censurés en Iran. En écho au soulèvement iranien, il nous a transmis ce texte qui depuis l’épidémie de Covid-19 éclaire la situation de son pays et la répression qui y sévit. [1]

 
 
 
 
 
Décoloniser les imaginaires de la révolte
 

« Femmes, Vies, Libertés, sauvons-nous de nos sauveurs »



Emeutes, manifestations et une révolte qui grogne depuis que Masha Amini, une jeune iranienne d’origine kurde, est morte alors qu’elle avait été interpellée par la police des mœurs. D’abord dans les rues de Téhéran, puis dans plusieurs villes du pays, les manifestations se sont dispersées à l’extérieur des frontières, en Turquie, au Liban, en Allemagne ou en Grèce et ailleurs. Là bas, les coupures de l’accès à internet et aux réseaux sociaux se conjuguent avec une répression policière extrêmement violente – on soupçonne déjà plusieurs dizaines des morts après 8 jours de manifestations – et rendent nécessaire et vitale la levée des solidarités. Ici, dans les grands media comme dans des petits réseaux et sur les murs des activistes du like des nombreuses images circulent des femmes présentes dans les rassemblements qui ôtent leurs voiles et coupent parfois leurs cheveux en scandant « Femme, vie, liberté ».

 
 
 
 
 
Offensive d’Iran
 

Adreba Solneman



Pour comprendre l’importance et les enjeux du soulèvement actuel en Iran, il est nécessaire de se pencher sur ce qu’a été la « révolution iranienne » de 1979 et la contre-révolution qui l’a suivi. Or l’histoire de cette révolution est très mal connue en occident, nous pourrions même dire qu’elle a été sciemment incomprise tant elle échappait aux canons de la gauche de l’époque. Quelques-uns se sont néanmoins attelés à ne pas se satisfaire du prêt-à-penser qui vit dans l’insurrection un accès de violence barbare contre le progrès et une régression dans un totalitarisme arriéré. Nous pensons évidemment à Michel Foucault [2] mais aussi et surtout aux travaux de La bibliothèque des émeutes, collectif de théoriciens anonymes qui prirent la révolution iranienne comme point de départ de leurs recherches. Les auteurs ayant disparus et leurs ouvrages étant désormais introuvables, nous reproduisons ici un long extrait du magistral « Du 9 janvier 1978 au 4 novembre 1979 » d’Adreba Solneman. Si le ton et le vocable peuvent parfois paraître agaçants, le contre-récit proposé est documenté et brillant.

 
 
 
 
 
La grande Souille
 

« Des sangliers envahissent Brest, détournent un tramway, bloquent les axes routiers. »



Des sangliers envahissent Brest, détournent un tramway, bloquent les axes routiers. Le lieutenant Lionel se shoote aux médocs. Des écolos radicaux équipés d’arbalètes attaquent les CRS en plein centre-ville. [3]
Damiens Meaudre déploie, dans un roman à paraître au mois d’octobre, une fiction dans laquelle les rapports de force s’inversent, à la faveur de toutes nouvelles alliances entre espèces. Ça s’appelle La Grande Souille.

 
 
 
 
 
La puissance sans acte
 

Stefano Oliva



À parcourir l’œuvre singulière de Paolo Virno (1952), un peu connue des lectrices et lecteurs de lundimatin, on a l’impression qu’il a suivi deux chemins distincts, depuis ses premiers écrits des années 80, au sortir des années de préventive passées dans la cellule 11 du secteur des « politiques » de la prison de Rebibbia, sous le chef d’inculpation d’« association subversive » et « constitution de bande armée », jusqu’aux récents volumes, plus concentrés sur les questions du langage. Mais à s’y pencher de plus près, une fois qu’on l’a suivi sur l’un et l’autre chemin, il semble évident que, comme dit l’autre, « le chemin est un seul et le même ».

 
 
 
 
 
La machine à gouverner, bras armé de la cybernétique
 

Arnaud Billon



Les critiques contemporaines de la cybernétique s’attaquent volontiers à sa dimension philosophique [4]. Assurément, la pensée cartésienne, véritable arrachement à la nature est à compter dans les racines d’une cybernétique elle-même en lien avec la gouvernance moderne [5]. Ceci construit une véritable « pensée logistique [6] ». On se dirige alors vers les sciences cognitives pour comprendre. Ou, plus mobilisé, on veut défendre une certaine vision de la vie en société contre la pensée cybernétique ; il faut alors se rattacher à une forme de théorie sociale, voire d’idéologie capable de contrer le puissant mouvement de fond d’artificialisation du monde.
Mais un contre-discours, même très bon, est-il de nature à inverser la tendance à l’artificialisation du monde ?

 
 
 
 
 
Le jour de la mort de jean-luc godard
 

In Extremis



Le jour de la mort de Jean-Luc Godard je me suis mise à penser trop vite.
Les pensées arrivent très vite pour attraper le bord, l’absent, pour demander encore une fois – et peut-être par fidélité à ce phénomène extraordinaire qu’est la pensée d’un être, son âme, et le chemin qu’elle prend quand cet être s’en va.
Que devient la pensée de quelqu’un qui meurt.
Où passe-t-elle en moi.

 
 
 
 
 
Elections présidentielles au Brésil [2]
 

Ne surtout plus penser à vouloir sauver la démocratie



Au Brésil, le vote est obligatoire pour tous les citoyens âgés de 18 à 70 ans. Ce dimanche 02 octobre, c’est donc plus de 150 millions de personnes qui vont participer au scrutin. Après vous avoir présenté il y a deux semaines un album Panini des candidats à l’élection de 2018, [7] cet article propose cette fois d’analyser comment, après quatre années du mandat de Jair Bolsonaro, la situation politique du pays illustre l’impasse d’une pensée du « sauvetage de la démocratie ».

 
 
 
 
 
Devêtir la violence
 

[Poésie]



Jean-Claude Leroy est à la fois romancier, poète et contributeur occasionnel à Lundimatin. Il nous propose cette semaine un nouveau texte brut, improvisé, qui rappelle la nécessité certaine de dévoiler ce qui se loge derrière la rhétorique du pacifisme en temps de guerre, et invite à « arracher la dent creuse de l’espèce humaine ».

 
 
 
 
 
 
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