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#342 | 6 juin
 
 
 
Entretien avec Trou noir, la revue de la dissidence sexuelle
 

« Le communisme n’abolit pas la politique et la sexualité mais leur séparation »



Depuis janvier 2020, Trou Noir, la « revue en ligne de la dissidence sexuelle », propose chaque mois à travers ses articles, d’explorer la question du désir, de la révolution et du communisme. Une version papier publiée par les Éditions la Tempête vient de paraître en librairie. Les articles inédits qui composent ce premier volume explorent les différentes pistes théoriques empruntée par la revue depuis deux ans : le fascisme de Renaud Camus de sa littérature homosexuelle du Tricks à son Grand Remplacement ; la violence transphobe jugée dans le théâtre d’une justice d’État ; la remontée à la surface des écrits subversifs de Guillaume Dustan ; la psychanalyse dans le viseur d’une politique du Monstre chez Preciado ; et l’affirmation d’un gai communisme avec Mario Mieli. Afin de mieux comprendre la démarche de cette excellente revue, nous avons profité de cette parution pour poser quelques questions à ses animateurs.

 
 
 
 
 
Sarcelles : une jeune femme piégée dans un ascenseur inondé par une fuite d’eau géante
 

« Cette vidéo montre l’impuissance face à la situation que nous vivons »



Vendredi 20 mai dernier, à Sarcelles, une jeune femme a failli se noyer, piégée dans un ascenceur bloqué au sous-sol de son immeuble par une inondation. Son témoignage ainsi que les images de la montée des eaux ont fait le tour de la toile. Un lecteur de lundimatin y a vu le symbole et la métaphore de la condition faite aux quartiers populaires.

 
 
 
 
 
Ecologie : une histoire de méthode
 

(essai de gnoséosophie 4)
Fred Bozzi



Au lieu de rapporter l’inécologie à un déficit d’application de la connaissance, voire à un déni de connaissance, la gnoséosophie propose d’attaquer la racine épistémique de la crise écologique. Mais sachant que la mise en cause de la science peut se révéler inefficace (puisqu’après la critique, tout tend à rentrer dans l’ordre), elle s’inquiète de proposer une autre façon de connaitre. Autrement dit elle s’efforce d’imaginer une méthode écologique de production de connaissances à partir de l’épistémologie dominante.

 
 
 
 
 
Conquérir le désert
 

De l’actualité du colonialisme
Par Guillermo Kozlowski



« Pourquoi insister ? Le colonialisme semble une vieille question. On ne voit plus ces fanatiques, sanguinaires, ignares et ridicules conquistadores espagnols se promener avec leur croix et leurs épées. Les pays du tiers-monde sont indépendants. Ne restons pas esclaves du passé alors, vivons dans le présent, regardons le futur… » Dans ce texte, Guillermo Kozlowski revient sur la place du désert dans la géographie, l’imaginaire et les stratégies coloniales. Conçu comme une étendue vide et stérile même lorsqu’il est plein et peuplé, il est le produit d’une opération permettant de justifier la conquête, la colonisation, la civilisation. Ces arguments sont relativement connus mais l’article les déploie avec des exemples moins courants, comme la « conquête du désert » en Argentine au 19e siècle après la Révolution et l’indépendance du pays face aux conquistadors espagnols en 1816. Bonne lecture.

 
 
 
 
 
Marcher, marcher, même en dormant
 

Notes sur Le Livre de la jungle insurgée d’Alpa Shah



Alpa Shah, autrice de cette Plongée dans la guérilla naxalite a construit l’ouvrage ainsi sous-titré autour du récit des sept nuits de marche nocturne qu’elle a effectuées en 2010 au sein d’un escadron de guérilleros en route vers une forêt du Jarhkand, dans l’Inde orientale, où devait se tenir une conférence régionale de leur organisation maoïste. Comme nous y incite la très éclairante préface de l’éditrice, le Livre de la jungle insurgée n’est pas sans rappeler l’Hommage à la Catalogne de George Orwell, avec sa juxtaposition, littérairement fort réussie, entre une narration à la première personne, pleine de suspense et de rebondissements, et la socio-histoire d’un grand combat – en l’occurrence celui d’une rébellion vieille de 50 ans et déployant au cœur du sous-continent plus de 10 000 combattantes et combattants.

 
 
 
 
 
Willy se meurt
 

L’Orque désenchantée (depuis son bassin)
Stéphanie Chanvallon



L’Orque désenchantée (depuis son bassin)
murmure à qui sait l’entendre
sa soif d’Océan.

L’Orque au bout d’elle-même (depuis la Seine)
murmure désespérément
la Mer en péril.

L’espace se resserre.
Et vous n’entendez pas.

 
 
 
 
 
Le gros nécrotératoplasme extraterrestre [1/4]
 

Túpac & Micaela, Pérou
(Chants d’utopie, XXXII)
Brice Bonfanti



Yo ya no tengo paciencia para aguantar todo esto
Je n’ai plus la patience de supporter tout ça

Micaela Bastidas Puyucahua
lettre à José Gabriel Túpac Amaru, [1780]

Finie l’attente du grand soir. Infinie l’attention, dans le petit matin. Le grand soir de l’attente est fini. Petit matin, dans l’infini vit l’attention. Matin, comme demain, c’est maintenant. Maintenant est matin, demain est maintenant : demaintenant, matintenant. Chaque demain est rapporté à maintenant, et aucun maintenant reporté à demain.

 
 
 
 
 
 
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