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#341 | 30 mai
 
 
 
L’Étoile jaune et la rafle du Vél’ d’Hiv
 

Il y a quatre-vingt ans se déroulait l’innommable !
Un texte inédit de Maurice Rajsfus



Il y a 80 ans aujourd’hui, le 29 mai 1942, une ordonnance nazie rendait le port de l’étoile jaune obligatoire pour les juifs, dès l’âge de 6 ans. S’ensuivit la stigmatisation, l’exclusion, la déportation et pour beaucoup la mort. En guise de commémoration, nous publions ce texte inédit de Maurice Rajsfus, célèbre militant et historien de la répression, que nous ont confié ses enfants et ses éditeurs. Rédigé à l’occasion du 75e anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv, ce texte aussi poignant qu’affûté revient sur ses souvenirs d’enfance, lorsque il fallut porter l’étoile, raser les murs et craindre à chaque instant, le zèle de la police française. Et comme il en va tout au long de l’œuvre de Maurice Rajsfus, il ne s’agit pas seulement de se souvenir mais aussi et d’abord de déceler ce qui dans l’histoire, continue malheureusement de résonner dans le présent : « Les forces de l’ordre ne font pas de politique, nous a-t-on toujours expliqué. »

 
 
 
 
 
Recettes de Tasmanie pour faire transpirer la machine
 

ou comment empêcher la destruction d’une forêt millénaire par une entreprise minière



Cette semaine, la journaliste Greta Kaczinsky nous emmène au cœur de la Tasmanie où un mouvement de résistance écologique s’efforce d’empêcher la destruction d’une partie de la forêt pluviale de Tarkine par une compagnie minière. Elle s’est entretenue avec Charley, un.e activiste local.e : « Des luttes sont en cours sous toutes les latitudes et je pense que ces histoires doivent circuler. Ce qui marche, ce qui ne marche pas. Il y a des recettes qui font transpirer la machine et leur font avoir des cauchemars. Il y a des histoires qui nous font sortir de nos canapés, chausser nos bottes, se tenir la main en avançant. On doit en parler, sentir que la terre tremble de toutes parts, que la résistance s’organise et grandit. Un printemps rampant, depuis la forêt, à travers les barbelés et par delà les frontières. »

 
 
 
 
 
Parcoursup et la police prédictive
 

La vie, le destin, l’algorithme



Quoi de commun entre la police prédictive et Parcoursup ? Les deux reposent sur des algorithmes, certes, mais ils sont surtout deux outils plus ou moins subtils du contrôle social assisté par ordinateur. À chaque fois, l’algorithme incarne une somme de décisions politiques dont l’importance n’a d’égale que l’opacité : tout repose alors sur l’efficacité opérationelle, l’interface, la baisse du taux de criminalité ou la répartition des élèves dans les filières en fonction de leurs choix. Une fois n’est pas coutume, les causes structurelles ou les déterminations collectives sont converties et neutralisées en décisions individuelles.

 
 
 
 
 
Haïr la Palestine
 

Sionisme et effacement
Mabny Lil-Majhoul



De retour de Palestine, Mabny Lil-Majhoul part de l’assassinat de la journaliste Shirine Abou Aqleh par les forces d’occupation israéliennes à Jénine et de quelques anecdotes récemment vécues, cela afin de plonger dans l’histoire du sionisme et de la colonisation. Une réponse virulente mais aiguisée à un article de Stéphane Zagdanski publié dans lundimatin l’année dernière : Penser la Palestine.

 
 
 
 
 
Fermez le capitalisme !
 

Une lecture de Héritage et fermeture. Une écologie du démantèlement d’Emmanuel Bonnet, Diego Landivar & Alexandre Monnin



Il n’est pas indifférent de noter que les auteurs de cet essai à six mains, mais composé de trois textes respectivement identifiés à chacun d’eux, sont tous trois professeurs dans une grande école de gestion et management, l’ESC Clermont Business School, où ils couvrent par leurs attributions ou spécialisations respectives le champ sémantique et pratique de la « science » managériale, science dont il est dit qu’elle « s’intéresse en priorité au pilotage de l’action collective finalisée » (p. 25) : innovation et entrepreneuriat (E. Bonnet), économie et humanités numériques (D. Landivar), redirection écologique et design (A. Monnin). La mention a son importance dans la mesure où les auteurs prennent place dans les réflexions actuelles en écologie politique en s’ancrant dans la réalité industrialo-managériale et en invitant à partir d’elle et contre elle à une prise de conscience pour un changement radical.

 
 
 
 
 
Le deuil secret de Walter Benjamin
 

Jean-Claude Silbermann
[Ouroboros]



En toute beauté il est un deuil secret
Walter Benjamin (sonnet B52)

En dépit de la célèbre (et médusante) réplique de Mallarmé à Degas [1], il arrive parfois au poète de pouvoir confier une idée à la Bouche d’Ombre – et que celle-ci s’en saisisse comme d’une chance : il arrive parfois au poète de donner vie à un dessein qui sans lui n’eût été qu’un concept en l’air, pas même une velléité.

 
 
 
 
 
La folie des grands leurres
 

Ft. Alain Damasio et Vinciane Despret
[Diamant Palace épisode 3]



« Un robot ne doit pas blesser un humain », c’est la première loi de la robotique formulée par l’écrivain de science fiction Isaac Asimov. A quel moment définit-on que le développement technique peut nous blesser, nous faire du mal ? Est-il toujours synonyme de progrès humain, écologique, social ? Quelle est la vision du monde de la poignée de personnes qui contrôle les industries de la tech ? La machine est-elle toujours vue comme un outil à l’usage des humains ou se développe-t-elle désormais pour elle-même, dans sa propre logique ? Les technologies vont-elles nous sauver du désastre climatique ? Au 1310e jour d’occupation du Diamant Palace, la radio pirate interroge la place des technologies dans nos sociétés contemporaines et se projette dans l’avenir. Pendant ce temps-là, dans la techno-chapelle, épiés par les portraits des nouveaux grands gourous de la tech, Alain et Vinciane construisent une tour de Kapla.

 
 
 
 
 
Super-héros - Une histoire politique
 

William Blanc
[Note de lecture]



Depuis l’apparition de Superman en juin 1938, les super-héros ont envahi la culture populaire planétaire et constituent « une mythologie largement diffusée dans l’industrie des loisirs en ce début de XXIe siècle  ». L’historien William Blanc montre comment, imaginés d’emblée comme des « outils politiques » par leurs créateurs issus de milieux modestes, ils ne peuvent être réduits à de simples produits de divertissement : Captain America devait corriger Hitler et Wonder Woman promouvoir l’émancipation des femmes.

 
 
 
 
 
 
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