Un extrait du livre « Des Empires sous la terre »
Mohamad Amer Meziane
Comment comprendre les obsessions monstrueuses dont l’époque entoure ce qu’elle appelle « l’islam » ? Dans la magma écoeurant du débat public, ce sujet recommence à tout occulter : à la fois la pandémie et sa gestion sécuritaire, ses conséquences économiques et sociales, ainsi que les effets d’un désastre climatique qu’elle semble avoir suppléé comme incarnation de l’effondrement...
Il faudrait pouvoir se demander non pas ce que ce terme, « l’islam », désignerait vraiment, éternisant les querelles d’experts et les critiques des divers amalgames, grossissements, confusions et fantasmagories, mais ce qui se met à fonctionner lorsque s’élève le tumulte qui entoure son usage politique, sécuritaire et médiatique.
Est-il possible alors, comme le font des voix minoritaires et bien intentionnées, de n’y voir qu’un aspect collatéral du racisme et de la démagogie gestionnaire ? Ou la continuation de vieilles logiques policières et contre-insurrectionnelles ? Ou encore, banalement, une énième façon de détourner l’attention d’une opinion fatiguée, qui n’a plus rien à attendre de la politique que l’intensification de ses craintes et des raisons de demander plus de protection, plus de contrôle et de sécurité ?
Et en effet, ce qui fonctionne en France, lorsqu’on parle d’islam, c’est un peu tout ça... Mais n’y a-t-il pas autre chose ? Un élément qui serait comme le liant, la matrice et le principe moteur des tristes phénomènes qui viennent d’être cités ?
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