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#308 | 11 octobre
 
 
 
Pour en finir avec 2022
 

« Qu’on y réfléchisse de toutes les manières, la seule stratégie valable à court et long terme, c’est de couper l’alimentation. »



Qu’on le veuille ou non, nous voilà de nouveau captés par le cirque électoral. Que l’on vote ou pas, en se pinçant le nez ou par désespoir, jamais une procédure « démocratique » ne nous aura paru aussi usurpée et avilie. Cet article propose de faire quelques pas en arrière afin de balayer les fausses évidences et d’étayer les intuitions justes : la démocratie représentative, cette farce, se termine. « Et si l’escalade de l’hystérie ne reflétait pas simplement le fond de l’air en crise, mais l’ultime stratagème par lequel un appareil politique complètement à plat continue d’essayer de rouler ? Et si elle avait totalement pour fonction, cette clameur médiatique en train de criser, crisser, piaffer, pouffer, de recouvrir une rumeur qui indique à tout le monde par où ça fuit, à grands coups de sifflements ? »

 
 
 
 
 
Nous habitons un corps
 

Monchoachi



Le poète et penseur martinquais Monchoachi, qui avait écrit l’an passé dans nos colonnes sur l’abbatage de statues coloniales en Martinique, nous a transmis ces réflexions sur le corps et la parole, leur entremêlement et le sort qui leur est fait dans l’environnement techno-scientifique actuel. « Car c’est dans le parler de notre langue, dans ce qu’elle dit avec le plus d’intensité, le kò, que nous atteignons notre ’pays natal’ en vue d’habiter, ainsi qu’il convient d’habiter, là où se trouve la richesse, qui n’est que belle pauvreté. »

 
 
 
 
 
La révolution cousue main
 

une rencontre avec Sabrina Calvo [lundisoir]



Comme il est bon, par les temps qui coulent, de remporter une victoire. Cette victoire, c’est Sabrina Calvo qui nous l’offre avec son Melmoth furieux paru aux éditions La Volte, un assaut poétique mené amour battant dans un Paris parallèle, dans un Belleville libéré en néo-Commune au sein de laquelle fleuriront assez d’exaltations, d’inventions et de rêves pour mettre à mal un empire à deux (sales) têtes : la métrique d’un côté, algorithme phagocyte qui enserre et assèche tout et chacun, Eurodisney de l’autre, parc aux plaisirs fades et sans ferveur qui digère les imaginaires de ses visiteurs.

 
 
 
 
 
La race et l’inconvertible
 

Un extrait du livre « Des Empires sous la terre »
Mohamad Amer Meziane



Comment comprendre les obsessions monstrueuses dont l’époque entoure ce qu’elle appelle « l’islam » ? Dans la magma écoeurant du débat public, ce sujet recommence à tout occulter : à la fois la pandémie et sa gestion sécuritaire, ses conséquences économiques et sociales, ainsi que les effets d’un désastre climatique qu’elle semble avoir suppléé comme incarnation de l’effondrement...
Il faudrait pouvoir se demander non pas ce que ce terme, « l’islam », désignerait vraiment, éternisant les querelles d’experts et les critiques des divers amalgames, grossissements, confusions et fantasmagories, mais ce qui se met à fonctionner lorsque s’élève le tumulte qui entoure son usage politique, sécuritaire et médiatique.
Est-il possible alors, comme le font des voix minoritaires et bien intentionnées, de n’y voir qu’un aspect collatéral du racisme et de la démagogie gestionnaire ? Ou la continuation de vieilles logiques policières et contre-insurrectionnelles ? Ou encore, banalement, une énième façon de détourner l’attention d’une opinion fatiguée, qui n’a plus rien à attendre de la politique que l’intensification de ses craintes et des raisons de demander plus de protection, plus de contrôle et de sécurité ?
Et en effet, ce qui fonctionne en France, lorsqu’on parle d’islam, c’est un peu tout ça... Mais n’y a-t-il pas autre chose ? Un élément qui serait comme le liant, la matrice et le principe moteur des tristes phénomènes qui viennent d’être cités ?

 
 
 
 
 
L’en-même temps de l’image en marche
 

À propos du portrait officiel de Macron
Juliette George



La présidence de Macron nous aura habitué à placer l’image et la communication au pinacle des vertus politiques. Cet article propose de revenir au coeur de cette partie, la plus visible du pouvoir macronien : l’image du président lui-même, et ce à travers une analyse du portrait officiel, qui résume à lui seul bien des aspects de son quinquennat. Bonne lecture.

 
 
 
 
 
Que faire de la police ?
 

La réformer, l’abolir ou la défaire ?
[Jeudi 14 octobre, Montreuil, discussion publique]



Nous avons assisté, ces dernières années, à la diffusion toujours plus large de sentiments négatifs à l’égard des forces de l’ordre. Pas une manifestation sans que l’on entende entonné le désormais fameux « Tout le monde déteste la police », pas une ville qui ne soit décorée de plus ou moins discrètes inscriptions ACAB, « tous les flics sont des bâtards ». Mais alors que faire d’une intuition ou d’une revendication si massivement partagée et pourtant tue dans l’espace médiatico-politique ? Hasard du calendrier, la rentrée littéraire 2021 nous a gratifié de trois excellent ouvrages qui tentent de circonscrire ces questions : faut-il réformer la police, l’abolir ou la défaire ? Pour tenter de faire avancer le débat, nous vous convions jeudi 14 octobre à partir de 19h à l’A.E.R.I. à Montreuil (57 rue Etienne Marcel) en présence de Serge Quadruppani, Irene, Pierre Douillard et du Collectif Matsuda.

 
 
 
 
 
Ombres rouges et amnistie
 

Sur l’acharnement à l’encontre des exilés italiens des années 1970
J.L. et Oreste Scalzone



Le 28 avril dernier, la police française interpelait dix anciennes et anciens militants révolutionnaires italiens des années 1970 en vue de leur extradition et malgré les engagements passés de la France. Nous en avions rendu compte ici, sous la plume d’Alessandro Stella et avec Sophie Wahnich & Jacques Wajnsztejn. Pour mieux comprendre les enjeux politiques de cet acharnement vieux de 50 ans, nous renvoyons vers une série d’entretien avec Oreste Scalzone que nous avions publiée en 2016 et dans laquelle il revenait en 10 dates sur 10 années de soulèvements : Oreste contre la montre. Cette semaine, nous publions ces deux nouveaux textes, de J.L. et Oreste Scalzone, qui reviennent sur l’opération « ombres rouges » et sur les enjeux de l’amnistie.

 
 
 
 
 
Le kapo n’aime pas les dominos
 

Zemmour, les Juifs et la colonisation
Jérémy Rubenstein



Eric Zemmour est un falsificateur de l’histoire, dont l’objectif central est de rassembler deux droites historiquement ennemies, gaulliste et pétainiste. Cette falsification se fait à travers l’occultation de l’antisémitisme du régime de Vichy. Néanmoins, la trajectoire personnelle du pamphlétaire s’inscrit dans une autre histoire : celle du colonialisme français en Algérie, qui a œuvré à la séparation des juifs et des musulmans afin d’asseoir sa domination. C’est en tant que produit de cette histoire que nous nous intéressons à ce falsificateur.

 
 
 
 
 
Métaphysique de la radicalité capitaliste
 

[Carnets de réclusion #8]
Jean-Marc Royer



Dans lundisoir du 4 octobre 2021, Sandra Lucbert posait une fois de plus la nécessité de défaire un discours qui enserre la réalité du capital, notamment dans sa forme actuelle, le néolibéralisme. Puisse les notes de ce carnet y contribuer, dans un autre registre et à sa manière.

 
 
 
 
 
De l’acceptation du QR code et des mobilisations en cours
 

Lutter contre le passe sanitaire : une cause juste, oui ou non ?



Une professeure de philosophie dans le 93 et accessoirement lectrice de lundimatin a été légèrement agacée par la distance parfois prise dans nos pages avec la mobilisation anti-passe sanitaire. Elle nous explique dans ce texte, pourquoi il lui semble crucial politiquement d’être dans la rue chaque samedi.

 
 
 
 
 
Remettre le jour avec la nuit
 

Entretien radiophonique avec Gil Bartholeyns à propos du livre Le hantement du monde, zoonoses et pathocène



Nos amis de laviemanifeste on réalisé ce passionnant entretien radiophonique avec Gil Bartholeyns que nous avons récemment reçu un lundisoir) et dont nous avions publié les bonnes feuilles du livre Le hantement du monde, zoonoses et pathocène discuté ici.

 
 
 
 
 
La revue Minotaure - Un phare dans la nuit du XXe siècle
 

Dietrich Hoss



Si comme nous vous ne connaissiez pas ou mal la revue d’inspiration surréaliste Minotaure (1933-1939), cet article de Dietrich Hoss devrait vous intéresser. Il est extrait d’une autre revue, contemporaine celle-ci : L’ouroboros, revue lyonnaise de luxe communal dont le 3e numéro vient de voir le jour (vous pouvez en lire l’éditorial à la fin de cet article) et dont nous avions déjà parlé par ici.

 
 
 
 
 
Hebel. Le levier
 

Frédéric Metz



Hebel est un écrivain en Allemagne admiré de Kafka, Benjamin, Bloch, Wittgenstein, Canetti, Sebald – et en France presque entièrement inconnu... Depuis mai 2016, le Hebel-Kolportage diffuse par de nombreux et variés canaux (dont lundimatin : ici, et ) des traductions inédites d’historiettes de Hebel.

Ici, Frédéric Metz propose sous forme de petits paragraphes montés une présentation de Hebel en « levier ». Après tout, Hebel ne veut rien dire d’autre que levier en allemand... [1]

 
 
 
 
 
Xavier Ricard Lanata (1973-2021)
 

Un homme qui parle. In memoriam



Xavier Ricard Lanata est décédé le 5 septembre 2021 des suites d’une tumeur au cerveau ; il avait 48 ans. Penseur, écrivain et militant, il a parcouru le monde entier, notamment lorsqu’il occupait un poste de direction au Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD). Outre ses activités militantes, il est l’auteur de cinq livres parus, d’un sixième qu’il adressa à son éditeur des Puf avant de succomber à la maladie. Dans les dernières semaines de son existence, ne pouvant plus écrire, il conçut aussi, in extremis, un roman, par dictaphone, Socrate sur le mont Palomar, où il est question de Platon et des étoiles. Xavier Ricard Lanata était un visionnaire.

 
 
 
 
 
 
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