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#278 | 8 mars
 
 
 
Contre la résilience. À Fukushima et ailleurs
 

de Thierry Ribault - [Bonnes feuilles]



Alors que nous nous apprêtons à commémorer les 10 ans de la catastrophe de Fukushima, voici un extrait du livre tout juste paru de Thierry Ribault intitulé Contre la résilience. À Fukushima et ailleurs aux éditions L’échappée. En se servant de l’exemple du Japon, il montre ici de façon convaincante en quoi le concept de Résilience est de ceux qui servent à nous enfumer. Nous enfumer intellectuellement parce que la notion est souvent "ambigüe et définie de manière nébuleuse". Mais nous enfumer réellement aussi, en diffusant l’idée qu’après tout, la catastrophe en mouvement qu’est notre monde est encore une opportunité, que l’on peut non seulement s’adapter à elle mais aussi en tirer parti, comme l’explique Kazuo Furuta en parlant de super-résilience : « la société peut devenir plus robuste et plus intelligente qu’avant la survenue de l’accident, en se restructurant à partir de l’expérience. ». Peut-être la résilience est-elle un de ces nouveaux concepts qui viennent remplacer l’idée de Progrès, trop grossier pour être accepté tel quel de nos jours.

 
 
 
 
 
Pour en finir avec le béton armé et son monde
 

depuis la ZAD de la colline de Mormont



« Le béton incarne la logique capitaliste », comme le dit Anselm Jappe, auteur de Béton, arme de construction massive du capitalisme paru l’année dernière aux éditions L’échappée. C’est cette affirmation que vise à éclairer cet article qui tente de tirer les enseignements du livre de Jappe depuis la ZAD de la colline de Mormont, en Suisse. Non seulement l’expansion du capitalisme est indissolublement et matériellement liée à celle du béton armé qui a permis de construire les métropoles, les grattes-ciels mais aussi les barrages du XXe siècle ; mais le béton est également l’analogue matériel de la valeur en régime capitaliste : uniforme, adaptable à tous les contextes et indifférents aux particularités, en constante augmentation et générant un ravage permanent du monde. À l’heure où des appels à bloquer les industries les plus polluantes se succèdent (comme celui du 17 avril prochain publié ici-même), cet article tente de documenter concrètement les liens entre les logiques industrielles et capitalistes et, par là, de relier la pensée écologique à une réflexion de fond sur l’économie.

 
 
 
 
 
Grève de la faim de Koufontinas : la Grèce retient son souffle
 

Yannis Youlountas



Nous avions évoqué la semaine dernière la grève de la faim de Dimitris Koufontinas, ancien membre du mouvement du 17 novembre. Toute cette semaine, les rues d’Athènes et de Grèce se sont embrasées faisant craindre au gouvernement un soulèvement similaire à celui qui avait fait trembler le pays en 2008 après l’assassinat par la police du jeune Alexandros Grigoropoulos. Depuis Athènes, l’activiste et réalisateur Yannis Youlountas rend compte quotidiennement de la situation sur son blog. Nous en reproduisons ici les derniers comptes rendus.

 
 
 
 
 
Caliban et la sorcière de Sylvia Federici
 

[Note de lecture]



En raison de l’actualité éditoriale de Silvia Federici, nous republions cette recension parue à l’origine en 2015 sur Antiopées. En effet, les éditions La Fabrique viennent de publier Une guerre mondiale contre les femmes. Des chasses aux sorcières au féminicide. Or, comme le dit l’auteure en introduction de ce dernier recueil, « dans une certaine mesure, pour la première partie tout au moins [soit la première moitié de l’ouvrage], les théories [que les articles recueillis] proposent et les informations qu’ils présentent figurent déjà dans Caliban et la sorcière. » Frederici ajoute ensuite qu’il lui a souvent été demandé « ces derniers temps d’éditer un petit livre accessible revenant sur les principaux thèmes de Caliban et la sorcière, destiné à un public plus large ».

 
 
 
 
 
L’homme n’est pas bon : le virus Corona, le capital, l’État, les vaches et nous
 

Franco Piperno



Cet article est la retranscription et la traduction d’une conférence donnée à l’école de Bologne le 2 avril 2020 par Franco Piperno. Forcément, il est un peu daté et à le lire on se rappelle presque avec nostalgie de la période du confinement du printemps 2020 durant laquelle la perception de la crise était si nette qu’elle plaçait d’emblée les analyses sur le terrain de l’Histoire et de l’espèce humaine. Le texte de Piperno ne fait pas exception : il montre que la crise du Covid ne doit pas être perçue dans le cadre de la luttes des classes mais plutôt comme une confrontation entre l’humanité et la nature ; il revient ensuite sur la transmission des virus des animaux aux humains, sur l’absurdité de l’industrie pharmaceutique et de la médecine aujourd’hui et enfin sur les nouveaux rapports au monde à faire exister.

 
 
 
 
 
Le capitalisme définitif
 

Carsten Juhl



L’article qui suit nous vient du Danemark et de la plume de Carsten Juhl, historien, traducteur et théoricien de l’art qui fonda en 1967 la section scandinave de Programme Communiste, reliée à la pensée de Amadéo Bordiga et au Parti Communiste International (PCI). Le propos est un peu sinueux : il tente de faire dialoguer la proposition récente d’Agamben de parler d’un « capitalisme communiste » pour décrire la montée en puissance du modèle chinois dans la phase actuelle avec les analyses de Mikkel Bolt Rasmussen sur le capitalisme fasciste et la situation américaine depuis quelques années. Pour cela, il fait de multiples détours par l’histoire, les insurections des 10 dernières années, la théorie de l’art, la philosophie de Lyotard et ses reprises pas toujours heureuses dans les cultural studies américaines.

 
 
 
 
 
Le « masculin » et le « féminin » dans la cabale
 

Autour du « Sexe des âmes » Aléas de la différence sexuelle dans la cabale de Charles Mopsik



On doit à Charles Mopsik (1956 - 2003) penseur et chercheur français, d’avoir renouvelé les études de la Cabale (mystique juive). Son œuvre retentissante, composée de traductions, d’annotations et d’éditions influencera durablement la philosophie française. Charles Mopsik a su dégager de l’univers lumineux de la mystique juive son aspect moderne et toujours actuel mais aussi sa part universelle, travaillant pour et dans l’avenir, s’adressant aussi bien aux générations présentes qu’aux générations futures.

 
 
 
 
 
Le confinement du dehors II - Hors-de
 

« D’un bourg à l’autre, d’une rive à l’autre, d’un bruissement l’autre… le passage des amitiés. »



En juin dernier nous publiions un article intitulé Le confinement du dehors dont voici le second épisode. En analysant la banalisation de l’état d’urgence pandémique et des opérations gouvernementales qui vont avec, il tente de trouver les chemins dérobés pour réinventer un temps et un espace différents de ceux qui règnent, notamment en partant d’un lieu, la Ferblanterie, « un ancien moulin, lieu de vie, d’accueil et de passages situé à Rivey-Les Bordes ».

 
 
 
 
 
La psychiatrie en temps de Covid
 

« Enfermer, attacher, injecter, comprimer, détourner, délaisser… »
Par Sandrine Deloche



Dans cette tribune à la Zola, Sandrine Deloche, médecin pédopsychiatre, exerçant dans le secteur public, nous dresse un tableau chaotique de ce qu’est devenue la psychiatrie en général et celle qui est censée soigner les enfants et les adolescents, en particulier. La covid-19 est un révélateur supplémentaire de l’uberisation de la médecine qui soigne les esprits. Les chèques psy en bois, octroyés par un gouvernement inconséquent sont symptomatiques d’échecs redondants livrant à elle-même toute une génération sacrifiée.
Face à ce délitement programmé du soin psychique, les praticiens en sont réduits à tenter de préserver des fondamentaux non-négociables.

 
 
 
 
 
La rue avec sursis
 

« Sous les pavés, le sang des oubliés »



Cet article nous vient de Lille et revient sur l’activation du Plan Grand Froid en février dernier et sa désactivation une semaine plus tard, rejettant à la rue et à la merci des policiers des centaines de sans-abris et d’éxilés. Il montre avec colère toute l’hypocrisie de ce plan d’urgence qui, « comme tout autre mesure d’exception qui nous rappelle que la Constitution est un conte pour enfant qu’on nous susurre chaque soir pour nous endormir ».

 
 
 
 
 
Contre la paralysie virale
 

« Nous sommes hébétés par les murs qui se succèdent à l’horizon et nous ne décidons rien. »



Nous sommes cloués par l’inertie, neutralisés par les annonces, par l’attente des annonces, par les annonces d’annonces …

Nous sommes hébétés par les murs qui se succèdent à l’horizon et nous ne décidons rien. Nos espaces de discussions ont été resserrés, restreints, condamnés à une clandestinité de misère. Nous sommes abrutis par nos courses entassés et nos conversations tournent en rond, nous ne parlons plus de politique, mais de masques, de (re)confinement, de couvre-feu. Nos esprits sont englués dans cette marée sourde, figées comme les affiches de films, comme les annonces d’expositions fantômes, fermés comme les salles de concert. Nous ne savons plus contre quoi protester : il y a bien un virus, il est bien dangereux, il y a bien des gens qui meurent et des guérisseurs qui s’épuisent.
Alors...

 
 
 
 
 
L’actu des oublié.e.s - Spécial 8 mars
 

Un nouveau podcast bimensuel des luttes



On nous signale la naissance de ce nouveau podcast bimensuel qui couvre les luttes à travers le monde. Cette semaine, une émission spéciale pour le 8 mars.

 
 
 
 
 
Les Internants : acheminement d’un entretien
 

Philippe Tancelin



Il fut d’emblée désiré un poème, non qu’il ne soit plus attendu mais que sous ses mots murmurés, soit craint le soliloque d’un rêve contre l’épreuve consentie du cortège des pertes…
Nous voici non pas rendus au silence, mais bien acharnés à hurler « nous ne sommes pas fous » mais il est vrai horrifiés par ce qu’il en coûte d’un traitement de sangles sur nos libertés blessées, meurtries…

 
 
 
 
 
« Qu’est-ce que l’État ? »
 

Agustín García Calvo



Nos confrères qui animent le site de la bibliothèque Fahrenheit nous ont transmis cette fiche de lecture sur l’ouvrage Qu’est-ce que l’État ? d’Agustín García Calvo (1926-2012). Nous avions déjà publié quelques textes de ce philologue, poète et essayiste espagnol (L’Utopie véritable ou Le verbe se fit chair, Des arbres et des hommes) ainsi qu’un entretien (Contre le Temps et le Pouvoir). Dans cet essai, il revient sur la naissance de l’État, ses caractéristiques et son alliance avec la science comme système de justification du pouvoir.

 
 
 
 
 
 
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