Lectures de Guy Hocquenghem et René Schérer
« Nous – les gauchistes – ne faisons du texte que l’usage le plus bête, le plus conforme, le plus “majeur” au sens de Deleuze-Guattari dans le Kafka, le plus dicté, le plus proche de la platitude utilitaire et de la soumission au sens. (…) Il n’y a pas eu d’écrivain ni d’écriture révolutionnaire depuis Mai. (…) Nous n’avons pas laissé surgir les façons d’écrire et de lire qui rompent avec les présupposés du faux et du vrai, du juste et du faux »
Guy Hocquenghem, A propos de Sartre, 1975.
« Les procès, les exclusions, je connais, je me les suis tous tapés. Exclu de chez les trotskistes, les maos me cassaient la gueule. »
Guy Hocquenghem, Lettre à ceux qui sont passés du col mao au Rotary, 1986.
Depuis des mois, dans le sillage de ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’affaire Matzneff, nombre de médias glosent sur la supposée complicité passée de la « gauche » des années soixante-dix, des « intellectuels » ou des « soixante-huitards », avec ce que nous nommons désormais la pédocriminalité. Cette controverse, jetant l’anathème sur tout un pan de la pensée critique de cette époque, ne prend pourtant appui que sur quelques citations décontextualisées ou sur des pétitions publiées dans les années 70 dont l’objet n’est que rarement mentionné.
Après Foucault, Dolto ou Deleuze, c’est maintenant le fantôme de Guy Hocquenghem, écrivain et fondateur du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR), qui se trouve sur le banc des accusés.
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