Voir en ligne
   
 
 
 
#259 | 19 octobre
 
 
 
Quelques notes autour de « l’effondrement »
 

« Chaque génération a une mission qui la dépasse. La nôtre : rester chez nous. »



Rester-chez-soi-en-tant-que-mission-exceptionnelle… Il y a douze mois, n’importe quel étant humain aurait souri face à cet énoncé, imaginant un sketch des Monty Python, une fiction de Stanislav Lem ou une punchline du prochain épisode de Black Mirror. Bienvenue en 2020, il s’agit juste d’un message de l’Organisation mondiale de la Santé.

 
 
 
 
 
Faut-il perdre le temps de vivre ?
 

Eloge de l’inutile et des mauvaises raisons



Notre vie se ressert dans l’étau du travail, dans l’étau de l’utile. Nous sommes devenus les unités d’un jeu de stratégie virtuelle où le gouvernement joue sa partie sans attendre l’avis de ses pions ; du balancement poétique et critique du poète « métro, boulot, dodo » [1], ils ont fait un slogan assumé, encensé, accepté.

 
 
 
 
 
Terreur et récupération
 

Enseignants, « il n’y a rien de réjouissant à recevoir, comme les soignants hier, nos applaudissements aujourd’hui. »



Les réactions d’horreur et de stupéfaction suscitées par l’assassinat de Samuel Patty, professeur d’Histoire-Géographie à Conflans-Sainte-Honorine sont unanimes. Mais c’est justement parce que cette barbarie nous accable tous que sa récupération politicienne et de tous bords peut apparaître indécente. Nous avons reçu cette réaction, à chaud, d’une enseignante scandalisée d’être dramatiquement érigée en héro après avoir pris l’habitude au fil des années de se sentir méprisée ; notamment par sa hiérarchie qui s’empresse aujourd’hui d’invoquer une solidarité qu’elle considère hypocrite et intéressée.

 
 
 
 
 
Technopolice et Smartcity
 

[Mayday - Podcast]



Déploiement de la 5G, drones, reconnaissance faciale, capteurs sonores, big data, GAFAM et transformations mercantiles de la ville, l’enfer est sur terre, il est souvent bardé de technologie et on peut toujours le faire reculer.

 
 
 
 
 
« Le travail, il faut l’abattre »
 

Qui s’est amusé à suspendre des smartphones sur des arbres quasiment à la porte des magasins ? Et pourquoi ?



Travail salarié et capitalisme vont de pair, la chose est entendue. Mais on ne se souvient pas toujours dans les détails de leur imbrication : cet article revient de manière très claire sur la constitution du « travail libre » en lien avec les évolutions du capitalisme. Du travail industriel à la chaîne de montage et jusqu’au « travaux à la con » documentés par Graeber, Eduardo Cassais montre ici avec rigueur qu’aucune tâche ne saurait échapper à la perversité et à l’horreur du travail salarié. Il n’y pas de bon travail, pas de valeurs du travail à défendre puisque le travail se réduit tout entier à sa valeur...irrémédiablement marchande. Travailler plus ou travailler moins n’y fera rien non plus : « Le travail, il faut l’abattre. Le travail et le capitalisme étant indissociables, on ne saurait supprimer l’un sans mettre fin à l’autre. Autant dire qu’il faut briser le capitalisme, le pulvériser, l’atomiser. »

 
 
 
 
 
Communiqué : « Une montagne en haute mer »
 

Les insurgés zapatistes annoncent qu’ils traverseront l’atlantique en 2021



Très récemment, début octobre 2020, les zapatistes ont publié un communiqué, dans ce style fleuri dont ils ont le secret. Message typique de la poésie révolutionnaire ; message qu’il convient, comme tous les textes zapatistes, depuis la fin du 20e siècle, de mâcher et méditer. Communiqué annonçant la venue, possible, d’une délégation féminine en Europe, l’an prochain, en avril.

 
 
 
 
 
Au Chiapas, les peuples organisés face à l’offensive paramilitaire
 

« Résistance sereine, digne humilité, humour jovial et étincelle du regard » Jérôme Baschet
En 1997, le petit village d’Acteal, dans les montagnes du Chiapas, est attaqué par un groupe paramilitaire. 46 indiens, dont 21 femmes et 15 enfants, sont abattus par machettes et armes lourdes ; l’un des pires massacres du Mexique contemporain, et un symbole du fléau paramilitaire au Chiapas. Ironie morbide : le 3 septembre 2020, l’Etat mexicain reconnaît pour la première fois sa responsabilité dans (...)



« Résistance sereine, digne humilité, humour jovial et étincelle du regard »
Jérôme Baschet

En 1997, le petit village d’Acteal, dans les montagnes du Chiapas, est attaqué par un groupe paramilitaire. 46 indiens, dont 21 femmes et 15 enfants, sont abattus par machettes et armes lourdes ; l’un des pires massacres du Mexique contemporain, et un symbole du fléau paramilitaire au Chiapas. Ironie morbide : le 3 septembre 2020, l’Etat mexicain reconnaît pour la première fois sa responsabilité dans le massacre d’Acteal.

 
 
 
 
 
Il faut être absolument moderne
 

(pour le farfeluïste démantèlement d’une bombe trafiquée par Rimbaud)



par Maom Orff

À Paul Bélanger, le poète du plus qu’Incertain
et à Maro Maro, enfant bâtard d’un fantôme
et d’un coup de vent, un genre Rimbaud
auto-saboté avant de le devenir,

« Parmi l’énumération nombreuse des droits de l’homme que la sagesse du XIXe siècle recommence si souvent et si complaisamment, deux assez importants ont été oubliés, qui sont le droit de se contredire et le droit de s’en aller. »
– Charles Baudelaire

 
 
 
 
 
Le droit et le tordu - Lettre ouverte à Eyal Sivan
 

Par Ivan Segré



Cher Eyal Sivan

Tu as depuis longtemps pris position, au sujet de la situation israélo-palestinienne, pour « un Etat commun du Jourdain à la mer », et c’est une vision que j’ai partagée avec toi, du moins que j’ai cru, un temps, partager avec toi.

 
 
 
 
 
Image et politique II
 

Jérome Benarroch



Le 8 septembre dernier Jérômes Benarroch nous faisait part de quelques considérations sur Image et politique. « Il y a des photographies d’arbres, uniquement d’arbres, dans des forêts, qui pourront être politiques, sans pour autant évoquer de près ou de loin une quelconque action de lutte, et inversement des photographies militantes, qui accompagnent donc des démarches à portée politique, mais qui ne sont que banalités et ennui, et n’auront par là même aucune valeur politique profonde. »
Pour étayer cette idée, le philosophe et talmudiste nous propose cette semaine quelques photographies.

 
 
 
 
 
Appel à mettre en crise la crise
 

Adresse aux artistes, technicien·ne·s, comédien·ne·s, danseur·se·s, chorégraphes, metteur·se·s en scène, directeur·trice·s et employé·e·s de structures culturelles



Terrorisé à l’idée de perdre son public et prêt à tout pour maintenir le spectacle, dès l’annonce du couvre-feu le milieu culturel s’est empressé une nouvelle fois de s’adapter aux règles de l’état d’exception sanitaire.

Nous avons reçu cet appel qui à contre-courant de ce sauve-qui-peut propose au contraire de suspendre les spectacles, rappelant que la question de l’art ne se joue pas que dans la représentation. Il s’agirait de s’émanciper de la temporalité des mesures restrictives du gouvernement afin de reprendre un coup d’avance.

 
 
 
 
 
Serbie : « Le fleuve n’est pas uniquement un fleuve »
 

Après avoir mis le feu aux poudres, l’hydroélectricité se fait arracher des entrailles des rivières...



Voici deux ans, lundimatin avait publié une longue enquête intitulée : Chroniques d’un eldorado Balkanique - L’hydroélectricité met le feu aux poudres !. Force est de constater que depuis, la situation ne s’est pas améliorée.
Devant l’obstination des prédateurs à construire leurs microcentrales hydroélectriques en Serbie, la révolte n’a fait que grandir [2].

 
 
 
 
 
Sécu symbole
 

« S’en remettre au logement dans ce pays, où les cloportes sont mieux logés, c’est scandaleux. »



Ô Séréna ma bien aimée, je n’ai guère dormi. Je n’suis pas fière mais c’est ainsi. On s’refait pas. Si j’étais venue dormir chez toi, nous aurions pu penser ensemble sur des sujets intéressants. Nous aurions parlé de Simone Weil et des planètes autour de nous, ça aurait pu être vraiment bien. Mais ce réel imaginé n’a pas eu lieu.

 
 
 
 
 
 
m'inscrire / me désinscrire