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#256 | 28 septembre
 
 
 
« Connivence »
 

Un feuillet perdu d’Arthur Rimbaud



Cher Lundi !

Voilà que j’ai dû apprendre la nouvelle de ma prochaine panthéonisation ! Le croyez-vous, vous ? Quel spectacle ! Vous comprendrez les raisons qui me font retrouver ce feuillet perdu d’un vieux carnet d’illuminé : c’est une question de vie ou de mort - surtout de mort.

Ce n’est plus exactement de la fantaisie. Mais je vous en supplie, ne soyez pas vache : publiez, comme vous voudrez, cette petite minute de littérature ancienne dans votre prochain numéro. Et, de grâce, ne soyez pas exécrable au point de ne rien répondre.

A.R.

 
 
 
 
 
Panthéonisation de Rimbaud : Le châtiment du Tartufe
 

Vivian Petit



«  C’est épatant, comme ça a du chien, les notaires, les vitriers, les percepteurs, les menuisiers et tous les ventres, qui, chassepot au cœur, font du
patrouillotisme aux portes de Mézières ; ma patrie se lève !… Moi, j’aime mieux la voir assise ; ne remuez pas les bottes ! c’est mon principe.  »
Arthur Rimbaud, 25 août 1870

« tout est français, c’est-à-dire haïssable au suprême degré  »
Arthur Rimbaud, 15 mai 1871

Depuis quelques semaines, le milieu des lettres est en ébullition. L’objet d’une telle effervescence ? La possibilité du transfert au Panthéon des restes d’Arthur Rimbaud, et de ceux de son amant Paul Verlaine. Cette revendication ô combien subversive a été élaborée par Frédéric Martel, conseiller du prince connu pour avoir soufflé aux oreilles de Michel Rocard, Bernard Kouchner et Martin Hirsch.

 
 
 
 
 
Dans le Val de Suse, l’État et la honte
 

Liberté pour Dana et Stefano !



Le 17 septembre, une invasion de policiers a réveillé les habitants de Bussoleno, petit village de moins de 6.000 habitants situé au coeur du Val de Suse. Les agents étaient venus arrêter Dana, un des visages les plus connus des notav, le mouvement contre la nouvelle ligne TGV Lyon-Turin. Elle a été arrêtée à la suite d’une condamnation à deux ans de prison ferme pour avoir parlé au mégaphone durant une action de péage gratuit en 2012. Un paysan de la haute vallée, Luca Abbà, se trouvait alors à l’hôpital entre la vie et la mort après être tombé d’un pylône auquel il était monté pour protester contre l’expropriation de terrains où devrait passer la ligne de TGV. Voici un appel à une marche aux flambeaux publié quelques heures après la descente policière.

 
 
 
 
 
Le féminisme comme hologramme
 

« Twerker avec les vivants que moisir avec les cadavres »



En même temps qu’une ardente critique interne du féminisme, rédigée par une italienne née au 21e siècle, lundimatin vous offre la possibilité de réviser vos connaissances sur la pop italienne des années 70 à nos jours.

 
 
 
 
 
Beyrouth : Maintenant que tout s’en est allé
 

Jana Traboulsi



Il y a des choses que l’on ne comprend que quand le corps les vit. Parmi ces choses, l’absurde.

 
 
 
 
 
Notre circonstance : effrontée et brillante comme la négation
 

Will Alexander



« … un monument de carnage et d’excès ».
- Dahr Jamail

Nos écoles sont fermées, entravées de façon prolongée, et notre ciel obscurci par les cendres de volcans futurs, tandis que l’économie reste paralysée par un astigmatisme numérique qui tente de survivre par insatisfaction prolongée. Demeure une atmosphère inopérable entre cimetières et chamailleries.

 
 
 
 
 
Lettre sur la viralité
 

Fabien Vallos



La crise actuelle n’est pas sanitaire, comme s’échine à le démontrer cet article de Fabien Vallos, mais « profondément métaphysique ». Pourquoi ? Parce qu’au fond, notre époque se cramponne à elle-même, via le triomphe des « entreprises pharmaceutiques et informationnelles » et des politiques sanitaires autoritaires. Cette crispation traduit selon lui la tendance occidentale à rechercher toujours la stabilité de l’être à travers son unité, sa cohérence. Il fut un temps, on justifiait cette stabilité mais aussi tous les accidents et les désordres par l’existence d’un Dieu, qui faisait ce qu’il pouvait pour maintenir l’ordre. Aujourd’hui, on accuse les terroristes et les virus de vouloir bouleverser l’ordre et transformer l’être. Selon Janos, la viralité est en effet ce qui transforme l’être (et d’abord le vivant) : à nous de trouver un autre rapport que la peur ou la crispation face à elle. Bonne lecture.

 
 
 
 
 
Référendum sur l’indépendance de la Kanaky
 

Quand les militants de métropole tiennent un discours hors-sol.



Le 4 octobre prochain est organisé le troisième référendum (et le second prévu par les accords de Nouméa) sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. A cette date, les personnes inscrites sur la « liste électorale spéciale pour la consultation à l’accession à la pleine souveraineté » pourront répondre « oui » ou « non » à la question « Voulez-vous que la Nouvelle Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? »

 
 
 
 
 
Et la rivière eaurifère
 

Raoul Tarez



Il y a cette carte digitale : d’abord l’empire de la perception, mais une perception biaisée parce que cartographiée. Ceci ne peut pas exister comme cela : ce n’est pas possible. Et pourtant il y a toujours la carte : comme une immense simplification, une immense réduction, une immense régression. Je cherche un point sur cette carte : Monte Samai.

 
 
 
 
 
Faire sauter la banque - Jérémy Désir-Weber
 

Le rôle de la finance dans le désastre écologique



Après dix années passées entre grandes écoles et trading à haute fréquence, Jérémy Désir-Weber démissionne avec fracas de son poste de cadre, dans le département des risques du marché, au siège mondiale de HSBC, au coeur de la City de Londres. Il livre son témoignage pour raconter la « genèse d’une révolte », son parcours, sa prise de conscience graduelle, notamment écologique, à notre époque « où s’abstenir de choisir, c’est encore choisir ». Il refuse désormais de contribuer à « ce que Riesel et Semprun appelaient l’administration du désastre et la soumission durable ». Radicalement.

 
 
 
 
 
 
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