Des mèmes sur fond de guerre civile : petite histoire du mouvement Boogaloo
On se souvient que l’éléction de Donald Trump en 2016 avait été accompagnée d’un mouvement virtuel au cours duquel l’alt-right américaine et le suprématisme blanc avaient inondé les réseaux sociaux à grand renforts de mèmes, d’insultes et de commentaires allant du racisme explicite à la promotion de leur futur président. Depuis, Trump a fait son chemin et l’extrême droite américaine aussi. Si le suprématisme blanc reste vigoureux aux États-Unis sur des forums comme 4chan, ces dernières années ont vu le développement exponentiel d’une nouveau mouvement, plus confus, en apparence moins politisé et centré essentiellement sur la question des armes : le droit d’en détenir, l’usage à en faire, etc. Plus libertariens que racistes, certains de ses membres sont même radicalement opposés à l’existence de la police, en vertu de quoi ils ont rejoint le mouvement déclenché il y a un mois par le meurtre de George Floyd à Minneapolis.
Cet article, d’abord paru sur le site de Bellingcat aux États-Unis puis traduit sur le site de l’Esquinte qui nous l’a fait parvenir, revient sur le mouvement « Boogaloo » qui désigne justement cette nouvelle tendance de l’extrême droite libertarienne.
Certains ont tôt fait de brandir le drapeau de la guerre civile en voyant les Boogaloo à la manoeuvre dans les manifestations, parfois armées, contre le confinement ou encore dans certains rassemblements du mois dernier. En lisant cette enquête, on constate plutôt à quel point l’existence de cette tendance est avant tout virtuelle : des forums comme Reddit ou 4chan à Facebook, c’est d’abord sur les réseaux qu’elle s’exprime. Et dans les rares moments où des membres appellent leurs « amis » au secours, ils se comptent en général sur les doigts de la main, et c’est tant mieux.
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