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#240 | 27 avril
 
 
 
Edward Snowden à 1312BPM
 

[Chanson]



« Nous vivons un moment qui restera gravé dans nos vies comme celui où le système aura été tellement mis à l’épreuve, tellement écartelé avec des gouvernements tellement dépassés que nous nous retrouvons en mesure de changer les choses. »

 
 
 
 
 
Le hantement du monde - Barrières d’espèces, barrières d’espace
 

Gil Bartholeyns



Des superincendies aux pandémies, le dénominateur commun est l’effraction continue des espaces et le brassage brutal des espèces. En traitant les non-humains comme des choses, nous avons créé les conditions de notre propre fin. Comment sortir d’une très longue histoire.

 
 
 
 
 
La 5G, infrastructure logique d’internet
 

« La 5G esquisse une transformation de la majorité des infrastructures de production et de circulation »



De nombreuses théories conspirationnistes accompagnent le déploiement actuel de la 5G. Il en est de même pour le Covid-19, et il n’a donc pas fallu attendre longtemps pour que d’aucuns tissent un lien entre la mise en route de la cinquième génération des standards pour la téléphonie mobile et la propagation du virus couronné. Utilisons cette rumeur comme prétexte pour nous intéresser au développement de cette nouvelle technologie de communication. Et comprendre en quoi la promesse de l’Internet partout « met en jeu le monde et les manières d’y vivre ».

 
 
 
 
 
Relance - Alessandro Pignocchi
 

Le retour à la normale en bande dessinée [épisode 3]



Après deux épisodes beaux et drôles à lire ici et , Alessandro Pignocchi poursuit sur sa lancée (son travail est également consultable en ligne par ici). Dans cet épisode, Macron et Bruno Le Maire découvrent le perspectivisme de Viveiros de Castro, la Chouette chevêche et les plurivers.

 
 
 
 
 
Vivre et laisser mourir - Santiago Amigorena
 

« Pourquoi les vies que l’on tente de sauver aujourd’hui nous paraissent-elles plus importantes que celles que l’on ne sauve pas d’habitude ? »



Je voudrais poser une question simple qui ne me semble pas avoir été encore posée : Pourquoi les vies que l’on tente de sauver aujourd’hui en menant la « guerre » contre le Covid-19, nous paraissent-elles plus importantes que celles que l’on ne sauve pas d’habitude ? Ou bien : Qu’est-ce qui fait qu’un système qui depuis toujours est absolument incapable de mobiliser le peu qu’il faut pour sauver d’autres vies est aujourd’hui prêt à tout pour sauver celles-ci ?

 
 
 
 
 
Jeter l’éponge et prendre les armes
 

La grève des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles



Ceci est l’histoire d’un combat.
Un combat acharné, irrationnel, peut-être fou.
Dans cette histoire il n’y a ni bon ni méchant.
Il y a juste un système.
Un système économique, social, politique.
Un système où “sous-traitance” rime avec “maltraitance”.
C’est l’histoire de vingt femmes de chambre qui ont jeté l’éponge…
Et qui ont pris les armes.

 
 
 
 
 
Le noir de l’eclipse
 

Enikó FEKETE [Film]



Faire face à une des plus belles scènes du cinéma. Cela ne veut pas dire grand-chose la splendeur des scènes, mais il y a une nécessité à le dire quand même, sans intention particulière.

 
 
 
 
 
Nouvelles réflexions
 

Giorgio Agamben



Sur le conseil d’« experts », le gouvernement italien a fait le choix du confinement général de la population, mesure exceptionnelle justifiée (comme en France) par le risque d’une saturation des hôpitaux et le souci de limiter les victimes du coronavirus. L’absence de consensus médical sur un tel choix pose question si l’on en imagine les conséquences politiques. Assiste-t-on à une forme de gouvernement par la science, délaissant les considérations éthiques et les valeurs démocratiques ? Où nous mènent les modélisations abstraites des biostatisticiens, transformées en dogmes (« Flatten de curve », « Stay at home ») à appliquer plus selon la foi que selon la raison ?

 
 
 
 
 
Contagion & Phase 2
 

Giorgio Agamben



Dès le 11 mars, Giorgio Agamben entrevoyait l’horizon dystopique d’une société sans contact, telle qu’elle semblait pouvoir se dessiner à travers l’expérience politique alliant confinement et distanciation sociale, sous le couvert de l’urgence sanitaire.

Après les nouvelles annonces du gouvernement italien, le philosophe voit se préciser les contours inquiétants d’une humanité séparée : loin de promettre un retour au lien humain, le déconfinement risque de prolonger la phobie de la contagion que le spectacle médiatique alimente comme une superstition. Résonance stridente de l’adage : « Diviser pour mieux régner » ?

 
 
 
 
 
Vie nue
 

Helene Crouzillat [Film]



Derniers jours d’une vie. Tu accomplis ta tâche intensément pour réfréner la rage qui te tient le ventre, brûlante et anarchique.

 
 
 
 
 
Carnets de reclusions #2
 

StopCovid : le Backtracking pour tous



Jean-Marc Royer s’était intéressé dans un premier texte, à la question du parti-état-patron chinois à la pointe de l’innovation scientifique mondiale en matière de contrôle social. Il se penche aujourd’hui sur sa déclinaison française. Cet article fait écho à un entretien avec Félix Tréguer paru la semaine dernière dans lundimatin.

 
 
 
 
 
Vagabondage et confinement
 

« Le lien entre les mesures barrières et condamner quelqu’un à travailler gratuitement ? Aucun, si ce n’est cette condamnation au labeur du mauvais pauvre. »



Florian François-Jacquemin, avocat au bareau de Seine-Saint-Denis, expose ici les logiques Moyen-âgeuses qui relient les lois de 1351 contre les pauvres et les vagabonds à la verbalisation de la violation du confinement par l’article L3136-1 du Code de la santé publique. On fait même pire aujourd’hui puisque « l’imaginaire médiéval du vagabond rencontre celui du colonialisme ».

 
 
 
 
 
L’état d’urgence sanitaire et l’état du droit du travail
 

Entretien avec Emmanuel Dockès, professeur de droit à l’Université de Nanterre



Parmi la litanie des mesures adoptées sans débat par le gouvernement sous couvert d’état d’urgence sanitaire, figure un nouveau toilettage de printemps pour le droit du travail. Pour décoder les « mesures d’urgence » élaborées en la matière, nous avons questionné Emmanuel Dockès, professeur de droit à l’Université de Nanterre. En suivant le fil qui va de l’allongement de la durée du travail à l’obligation de poser des congés, en passant par les injonctions à ne pas cesser le travail dans certains secteurs « clefs », on mesure à quel point la réglementation d’exception est sans rapport avec la lutte contre le virus. Jusqu’où le gouvernement a-t-il poussé la logique libérale mortifère pour distordre le droit du travail au nom de la sécurité sanitaire ? [1]

 
 
 
 
 
Les évidences incomprises de la pandémie
 

Entretien avec Michalis Lianos



Après nous avoir confié ses précieuses analyses sur le mouvement des Gilets Jaunes dans une série d’entretiens, le sociologue Michalis Lianos a accepté de nous éclairer à nouveau sur la situation déclenchée par l’apparition du Coronavirus. S’il est peu enclin à céder à l’idéalisme ou l’enthousiasme, le moment que nous traversons a malgré tout la vertu de révéler, selon lui, quelques évidences de l’époque à propos de la finance, la production, internet ou encore les éboueurs et la place des plus modestes.

 
 
 
 
 
Biopolitique du confinement suspendu - Jacques Fradin
 

« Le nœud coulant de l’étranglement biopolitique : non pas le savoir ou la science, mais l’incertitude radicale. »



Fable du déconfinement provisoire
Ou du confinement intermittent et répété.

Les sirènes de l’alarme se mirent à hurler.
Et les drones gardes se mirent à circuler au-dessus des rues en proclamant, hauts parleurs au maximum : confinement, confinement, le confinement reprend ce soir à 18 heures, couvre-feu à 19 heures et plan écarlate activé.

 
 
 
 
 
Italie : Plaidoyer pour un deuil public.
 

par Donatella Di Cesare



Cette tribune de la philosophe et essayiste italienne, Donatella Di Cesare fut publiée en Italie sous le titre « Dedichiamo un giorno a un rito pubblico per commemorare le vittime del coronavirus » dans le journal L’Espresso du 20 avril 2020.

Dans ce billet, partant des images bouleversantes des camions militaires à Bergame chargés des cercueils des victimes du coronavirus qui ont fait la une des journaux le mois dernier, Donatella Di Cesare fait un véritable plaidoyer pour que s’organise en Italie une journée de deuil et de commémoration : elle y souligne la portée éthique, humaine et historique de ces innombrables disparitions privées d’un vrai rite d’adieu.

Ce texte, traduit par Silvia Guzzi, fait écho à ceux de Mathieu Yon, publiés ici-même mais diffusés bien au-delà de nos colonnes : Je ne vous pardonnerai pas

 
 
 
 
 
Dynamique des confinements généraux
 

Attachement, enfance et liberté



Voici une analyse originale du confinement imposé à une grande partie de l’humanité depuis quelques semaines. Les auteurs (un psychiatre et un juriste) exposent la théorie de l’attachement de John Bowlby, psychiatre anglais, qui leur permet d’analyser le confinement comme une recherche de sécurité qui, au péril de notre liberté, nous renvoie à une condition de détresse enfantine. Ils proposent alors de désactiver l’attachement pour retrouver un sens de l’exploration du monde et des autres.

 
 
 
 
 
Déconfiner le déconfinement - Pérola Milman
 

« Tous les jours, nous devenons des étrangers de nous-mêmes. »



Maintenant c’est devenu normal. Les journées qui passent, à la maison, les sorties de temps en temps, à errer. A s’aérer. Les yeux sans regard, vides. Ils évitent ceux des autres masqués croisés dans les rues. Sans vie. Au loin, des bruits en écho : un ballon contre le mur, les pieds des enfants tapent le sol, lourds. Leurs voix aiguës résonnent. Et le cri de la corneille. C’est comme si la chaleur du soleil qui remonte les thermomètres vers des records pour la saison n’arrivait pas à enlever la froideur au monde. Et maintenant c’est devenu normal.

 
 
 
 
 
Michaux ou l’Exorcisme par ruse
 

« Leur raison d’être : tenir en échec les puissances environnantes du monde hostile. »



« Celui qui ne dissout pas celui qui vient à lui,
un Sphinx s’y forme et c’est de Sphinx que l’on meurt »
(Le « Maître de Ho »
dans « Les Sphinx », 56)

 
 
 
 
 
Sauver des vies
 

« Quelle vie sauvons-nous, exactement, en ce moment ? » - Par Cornélia Hummel, sociologue de la vieillesse



Ce court texte nous vient d’une sociologue suisse de la vieillesse et du vieillissement dans les sociétés occidentales, Cornélia Hummel. Elle explique comment les personnes agées sont particulièrement visées et touchées par les mesures de confinement et le déconfinement à venir.

 
 
 
 
 
Écureuils à la dérive : de l’état d’exception chilien
 

Gerardo Muñoz



Une série d’articles publiés par Giorgio Agamben dans le sillage du COVID-19 a été accueillie sans surprise par les « gardiens de nuit » de la démocratie libérale. [2]

 
 
 
 
 
La Rue - Oxytocine
 

[Un clip, une chanson et googlemap]



Pendant que certain.e.s sont cloîtré.e.s dedans, d’autres sont enfermé.e.s dehors. Avec La Rue, l’auteure-interprète et vidéaste Oxytocine propose une dérive musico-poétique dystopique dans l’espace public virtualisé, une surveillance de la surveillance de.s masse.s prises en panoptech’.

 
 
 
 
 
Télétravail, Covid19 et après…
 

Patrick Cingolani



Dans le contexte du confinement, le télétravail a été mis à l’honneur. Selon la ministre du Travail, Muriel Penicaud, « un emploi sur trois peut être en télétravail ». Eu égard aux conditions d’aménagement du temps, aux disponibilités des membres de chaque famille, aux possibilités d’échapper à l’enfermement du bureau, le mot a une tonalité plaisante. À son propos d’aucuns parlent au demeurant de « travail agile » ou de « smart work », deux belles qualités juvéniles. Derrière les promesses heureuses, il y a un horizon plus dystopique qui mérite d’être interrogé.

 
 
 
 
 
SPECTRES (3) - VIRUS COURONNE
 

par Nicolas Klotz



Gare St Lazare

Son corps est un alliage de metal et de muscles
il est habillé en noir
il marche vite
un code secret est gravé dans son dos
un tatouage océanique dépasse de la manche gauche de sa chemise
sa peau est blanche
son crâne, rasé
des chaussures, type doc

 
 
 
 
 
Traversée conceptuelle de l’irreprésentable
 

Par Jonnefer Barbarosa, de l’université PUC de São Paulo



On trouvera ici une analyse philosophique de la situation actuelle à partir de l’exemple particulier du Brésil : Jonnefer Barbarosa analyse ici, entre autre, le nihilisme politique et ses méthodes d’effacement des traces de la dissidence (ou de la maladie), la nécropole au sens littéral (les fosses communes au Brésil) et enfin la manière dont la pandémie fait événement.

 
 
 
 
 
Un aller-retour à la normale s’il vous plaît
 

Fantazio



J’ai rien calculé, je me suis retrouvé devant lui et c’est sorti tout seul comme la flèche dans l’art de tirer la flèche, le zen à l’aveuglette, j’ai parlé comme tout fluide en cascade, comme pendant la chance du débutant, j’ai vu le président, il m’a écouté, hyper gentiment. [3]

 
 
 
 
 
« Le communisme commence par le lointain »
 

Un fragment retrouvé d’Ainsi parlait Zarathoustra



Ce matin-là, Zarathoustra était épuisé, car la fièvre l’avait pris d’assaut toute la nuit.

 
 
 
 
 
Poisson d’Avril Mon Cul
 

Marc Perrin



. 1 . Certainement nous sommes en guerre.

. 2 . Certainement pas aux côtés de Nacron.

. 3 . Certainement pas depuis le 16 mars 2020.

 
 
 
 
 
État d’urgence sanitaire : l’ordre social quoi qu’il en coûte
 

Des groupes de défense juridique signent une tribune commune



Depuis le mois de mars on assiste au déploiement d’un arsenal de mesures destiné à enrayer la propagation du covid-19. Bien loin de concerner le seul champ médical, ces mesures impliquent des transformations profondes du fonctionnement des institutions étatiques, et notamment judiciaires. L’état d’urgence sanitaire instaure un État autoritaire, anéantit les droits de la défense et exacerbe le réflexe sécuritaire. Dans ce contexte, les groupes de défense collective et legal teams restent actifs pendant le confinement pour ne laisser personne isolé·e face à la police et aux juges.

 
 
 
 
 
Saboter la ville
 

« Il faut accumuler les lianes et planter des jungles à chaque croisement. »



Le Sabot est une revue littéraire et illustrée de sabotage. Ses 28 pages mêlent poèmes, récits, dessins, photographies et désirs d’employer la langue de manière offensive. La distribution de son neuvième numéro, prévue début mars, a été perturbée par le confinement. On y appelle à saboter la ville, or nous sommes nombreux∙ses à nous y retrouver confiné∙es depuis plus d’un mois, confronté∙es aux déplacements surveillés, à l’étroitesse des espaces, aux amendes injustifiables et aux élans d’entraides.

 
 
 
 
 
Décaméron-19
 

Le Decameron de Boccace, chaque matin, à 8H00.



Nous avons demandé à des acteurs d’enregistrer depuis chez eux les nouvelles du Décaméron de Boccace. Ils ont répondu. Une série de miniatures sonores, de petites histoires du XIVe siècle. À partir du mardi 24 mars 2020, tous les jours à 8h, lundimatin publiera une nouvelle, lue par des acteurs français, mais aussi allemands, autrichiens, italiens, et autres. Cent nouvelles, une par jour, au petit déj pour les abdos et les zigos. [4]

Sylvain Creuzevault

 
 
 
 
 
 
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