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#237 | 6 avril
 
 
 
Coronavirus : une biologistique des corps
 

« Il faut entrer dans une boutique Zara pour comprendre la religion du déstockage. » par Olivier Long



Dans cet article, Olivier Long nous emmène dans les magasins Zara pour discuter de la logique et de la logistique du « zero stock » propre au toyotisme et au Lean management. L’envers du déstockage, c’est la circulation infinie. On parlait de marchandises, on parle aujourd’hui de masques volés sur les tarmacs et de corps transbahutés en TGV. Finalement, la pensée magique qui a poussé à gérer des vies comme on gérait des habits, « n’est-elle pas un nécessaire retour d’un refoulé ? »

 
 
 
 
 
Coronavirus, un saut de l’ange existentiel et politique
 

« Finalement, après soixante-dix années de sprint économique et trois siècles de marathon, l’humanité affairée a ralenti. »



La progression foudroyante du Covid-19 nous précipite toutes et tous dans une situation inédite. Le choc est planétaire et quasiment synchronisé. Il touche tous les domaines de la société : le sanitaire, le social, le politique, l’économie. Il modifie les façons d’habiter, d’aimer, de vivre et de survivre, de travailler, de se parler, de mourir et d’être enterré. Plus que jamais, le monde tremble sur ses bases. [1]

Un texte de Quentin Hardy

 
 
 
 
 
Réflexions sur la peste
 

par Giorgio Agamben



Dès le 26 février, le philosophe Giorgio Agamben avait alerté sur l’instauration de l’état d’exception justifié par la menace du coronavirus (article publié dans Il Manifesto). Son dernier texte paru sur le site Quodlibet questionne le rôle de la science dans la fabrique (religieuse) du consentement aux mesures de confinement. Se sentant malades de la peste, les animaux humains ne risquent-ils pas un plus grand péril, politique ?

 
 
 
 
 
Nûdem Durak : nouvelles de prison
 

par Joseph Andras



Nûdem Durak est une chanteuse kurde de 32 ans. Incarcérée jusqu’en 2034 par le régime d’Erdogan, elle continue de résister, malgré la maladie. Tandis que son courrier et ses visites sont suspendus pour cause de pandémie mondiale, l’écrivain Joseph Andras revient sur l’emprisonnement de celle avec qui il correspond.

 
 
 
 
 
Politique des confins
 

Bruxelles, Hong Kong, France, États-Unis



De la politique du « zéro lit vide » dans les hôpitaux français aux prisonnières qui fabriquent des masques à Hong Kong pour 100 euros par mois, de la politique de quarantaine carcérale en Belgique aux projets délirant de Google pour « prédire et prévenir les risques liés aux maladies infectieuses et au climat », cet article donne un aperçu tantôt effrayant, tantôt amusant du monde à l’heure du coronavirus.

 
 
 
 
 
Etat d’urgence sanitaire et violation réitérée du confinement
 

L’avocat Raphaël Kempf nous explique les ressorts d’un nouveau délit



Adoptée dans la hâte et sans grand débat, la loi du 23 mars 2020 a instauré l’état d’urgence dit « sanitaire » ayant officiellement pour objet de faire face à l’épidémie de covid-19. A l’image de toute loi d’exception, la loi du 23 mars 2020 a entrainé la création, supposée temporaire, de dispositifs de restrictions des droits et libertés et de nouveaux délits. Outre la prolongation d’office, et sans intervention du juge, des délais de détention provisoire, cette loi a instauré le délit de « violation réitérée du confinement » destiné à punir de trois ans d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende les contrevenants aux mesures de confinement. Dans un entretien que nous avons mené avec lui, l’avocat Raphaël Kempf dénonce les aberrations de ce délit qui piétine la présomption d’innocence.

 
 
 
 
 
Confinement, Emmanuel Macron et journée de l’autisme
 

« Des autorisations de sortie en pdf personnalisé. Fallait y penser ! »



Je dois être un peu autiste. Comme mon fils. Sauf qu’Émile il n’est pas un peu autiste, il l’est complètement. Il s’est même un peu radicalisé ces derniers temps. Mais moi, son père, je dois être un peu autiste quand même parce que, comme souvent les autistes, je suis complètement perdu quand un discours s’éloigne, même un peu, de la vérité.

 
 
 
 
 
Mise en demeure
 

« Ordre du confinement ! Au bercail les enfants fous, les terribles, les tornades, les déjantés »



« Ici on accueille des enfants à part, en journée seulement. Le jardin est une respiration adossée, un lieu d’espacement. Gambader, faire la toupie, gratter le sol, fouiller les environs, regarder les insectes, jouer avec l’eau, sentir le soleil, tout autant de saisies fortuites qu’ils feraient à l’accoutumée mais là rien. Ils sont absents. Ordre du confinement ! Au bercail les enfants fous, les terribles, les tornades, les déjantés. Rideau. »

Par Sandrine Deloche. Médecin pédopsychiatre

 
 
 
 
 
Décaméron-19
 

Le Decameron de Boccace, chaque matin, à 8H00.



Nous avons demandé à des acteurs d’enregistrer depuis chez eux les nouvelles du Décaméron de Boccace. Ils ont répondu. Une série de miniatures sonores, de petites histoires du XIVe siècle. À partir du mardi 24 mars 2020, tous les jours à 8h, lundimatin publiera une nouvelle, lue par des acteurs français, mais aussi allemands, autrichiens, italiens, et autres. Cent nouvelles, une par jour, au petit déj pour les abdos et les zigos. [2]

Sylvain Creuzevault

 
 
 
 
 
Relance (suite) - Alessandro Pignocchi
 

Le retour à la normale en bande dessinée [épisode 2]



Nous publiions la semaine un premier épisode de Relance. Il était introduit ainsi :

Comme toute crise, celle que nous traversons rebat les cartes. Ce qui semblait encore récemment impensable, d’une radicalité à peine concevable, apparaît soudain tout à fait plausible et même sur le point d’advenir.

 
 
 
 
 
Du messianisme en temps de crise
 

« Il n’est de sortie possible qu’à condition que nous en construisions la porte »



Cet article démonte patiemment les différentes formes d’optimisme et de « solutions » face à la « crise » du coronavirus comme autant de craintes et de superstitions qui assignent à la passivité. Si la situation est ouverte, c’est sur nos propres forces et nos propres actions qu’il va falloir compter pour « mettre à bas l’histoire universelle dont ce virus est l’ultime émanation ».

 
 
 
 
 
Chine : Etat d’urgence épidémique [4/4]
 

Xu Zhangrun : « Le peuple qui est en colère n’a plus peur »



Nous proposons aujourd’hui la traduction d’extraits du texte de Xu Zhangrun許章潤, « Le peuple qui est en colère n’a plus peur » (愤怒的人民已不再恐惧), un long essai écrit en langue classique, publié en ligne le 4 février 2020 [3].

Sous forme d’une lettre à ses « compatriotes » en neuf points, Xu Zhangrun analyse les « échecs du mode de gouvernance totalitaire » et le système de « corruption politique », les racines de « l’écroulement économique », les errances de la « censure en ligne », l‘étouffement de la « société civile ».

 
 
 
 
 
« Vive la mort, à bas l’intelligence ! »
 

Le Brésil, Bolsonaro et le coronavirus



Nous avons reçu ce texte du Brésil, paru le 2 avril dernier : il revient sur le personnage sinistre de Jair Bolsonaro et son déni face au coronavirus. En faisant le parallèle avec les formes antérieures du fascisme, notamment le franquisme, l’auteur interprète la politique du président brésilien comme une célébration répétée de la mort.

 
 
 
 
 
Le Rêve de l’Ours polaire, pour une Soupe tricotée animiste
 

Des Ours polaires aux coronavirus - par Louise Deltrieux



Un long mais passionnant article qui revient avec beaucoup d’humour sur les rapports mouvants entre vivants (humains, ours polaires) et non-vivants (notamment les virus) à travers l’oeuvre de Nastassja Martin, Baptiste. Morizot et Tim Ingold.

 
 
 
 
 
Kurosawa : L’Éthique du samouraï-médecin
 

Certains hasards de la vie font parfois des théorèmes. Une coïncidence un peu banale devient soudain l’Idée secrète d’une manière de vivre. Il y a quelques années, en regardant L’Ange Ivre (1948) et Barberousse (1965) d’Akira Kurosawa, je suis tombé sur l’une de ces formes de vie accidentelle.
Cette coïncidence ne concerne réellement ni Kurosawa (le réalisateur) ni Toshiru Mifuné (l’acteur) ni l’un des multiples masques dont l’affublent ses performances (les personnages). La proposition existentielle dont (...)



Certains hasards de la vie font parfois des théorèmes. Une coïncidence un peu banale devient soudain l’Idée secrète d’une manière de vivre. Il y a quelques années, en regardant L’Ange Ivre (1948) et Barberousse (1965) d’Akira Kurosawa, je suis tombé sur l’une de ces formes de vie accidentelle.

 
 
 
 
 
Confinement du printemps
 

par Claire Le Men



Claire Le Men, auteure et illustratrice a publié l’année dernière son premier roman graphique Le syndrome de l’imposteur (aux éditions La Découverte) inspiré de son internat en psychiatrie. Le poème qui suit « évoque le confinement de façon un peu décentrée, un témoignage du printemps à l’ère anthropocène ».

 
 
 
 
 
Trou Noir
 

Qu’est-ce qu’un voyage dans la dissidence sexuelle ?



Depuis le 28 janvier 2020, un nouveau magazine en ligne est apparu avec pour objectif de rendre compte des réflexions, recherches et affirmations qui s’énoncent sur le terrain des dissidences sexuelles. Sa périodicité est mensuelle, tous les 28 de chaque mois, le 28 faisant écho aux émeutes spontanées de Stonewall à New York le 28 juin 1969. Trou Noir est le nom évocateur de ce projet dont le troisième numéro est actuellement en ligne.

 
 
 
 
 
De quelques rapports entre le coronavirus et l’État
 

[Temps critiques]



La crise du coronavirus remet l’État au centre de l’attention générale. Acteur héroïque et guerrier d’un côté, cible de toutes les critiques et de toutes les demandes de l’autre : l’État revient en force. C’est cette situation et ce problème qui sont l’objet de cet article, qui distingue, pour mieux comprendre la situation, entre un État-réseau (fragmentaire) et un État-nation (unitaire) qui tentent par tous les moyens de surmonter la situation, produisant ainsi de nouvelles contradictions : entre la négligence et l’urgence, la certitude et la confusion, l’économie et la santé, etc.

 
 
 
 
 
« Et si c’était lui qui avait pété les plombs ? »
 

Témoignage depuis Romans-sur-Isère



Samedi, à Romans-sur-Isère, un homme de 30 ans a distribué des coups de couteaux en pleine rue et dans plusieurs commerces tuant deux personnes et en blessant cinq autres. Le chef de l’Etat s’est exprimé, la police antiterroriste a été saisie, trois personnes ont été placées en garde-à-vue, notamment l’agresseur. Selon l’AFP, citant une source proche de l’enquête, l’homme « ne se sentait pas bien depuis plusieurs jours » et était « assez aigri » à cause du confinement

Un lecteur de lundimatin et habitant de Romans-sur-Isère, nous a envoyé ce texte que nous publions.

 
 
 
 
 
Lettres de la Vallée de Susa
 

À propos de la situation dans les prisons et des délires antiterroristes



Comme chacun sait, les prisons se sont soulevées dans toute l’Italie contre un confinement meurtrier. La revendication d’une amnistie et de réduction de peines qui videraient ces hauts lieux mortifères n’a cessé de monter depuis. Le mercredi 1er avril, elle a pris la forme d’un « tapage », dans toute l’Italie, de Naples à la vallée de Susa, accompagné de banderoles et d’écriteaux : un début de reprise de la rue…

 
 
 
 
 
Sortie sous confinement
 

[Poème] - par Philippe Tancelin



Les Hommes sont mal renseignés ou ont perdu le sens des mots ou mieux encore, ont confiné les mots dans le sens qui leur agrée exclusivement. Ainsi quand ils disent « sortir », c’est souvent pour enfermer le dehors dans leur dedans et n’entrouvrir leurs yeux qu’une ou deux fois par siècle.

 
 
 
 
 
If, de Marie Cosnay
 

[Note de lecture]



Hugues Robert, le libraire de la librairie Charybde, sise dans le 12e arrondissement de Paris, est un serial lecteur qui nous fait profiter plusieurs fois par semaine de ses découvertes sur son blog. En accord avec lui, Lundi Matin reproduira une de ses fiches de lectures chaque lundi. Pour commencer en beauté, voici If de Marie Cosnay (aux éditions de l’Ogre) qui fouille la mémoire rapatriée et celle de la colonisation dans une île mythique au large de Marseille.

 
 
 
 
 
La Fièvre Jaune [Chanson française]
 

« C’est la fièvre entre deux reprises d’une insurrection de bonne santé »



Nous avons reçu cette reprise toute en mélodie de « Van Gogh, le suicidé de la société » d’Antonin Artaud. Méfiez-vous, des beaux paysages !

 
 
 
 
 
« Par les enfants, pour les enfants »
 

Troisième semaine



Pour cette troisième semaine confinée, nous poursuivons notre nouvelle rubrique : « Par les enfants et pour les enfants ». Si vous avez plus de 12 ans et que les fautes d’orthographes vous font peur : passez votre chemin. Merci à Adèle, Hadrien, Maya, Pablo, Lazare, Adel et Léon.

 
 
 
 
 
 
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