Voir en ligne
   
 
 
 
#201 | 22 juillet
 
 
 
Ruine, Macron, fétiche - Les habits de l’empereur
 

par Diane Scott



On s’est interrogé ce mois-ci sur le succès de la série américaine et britannique Chernobyl, « un immense succès surprise » (Télérama), en l’associant à la question climatique, aux fake news ou à qualité artistique de la série. On n’a pas eu la malice d’y lire un reliquat de guerre froide et cette sorte de « plaisir d’offrir » qui n’a pourtant pas manqué de faire mouche côté russe. Plus généralement, il me semble que Tchernobyl est l’un des noms les plus courants d’un engouement de l’époque pour un objet à l’histoire pluriséculaire mais à l’actualisation contemporaine tout à fait remarquable : la ruine. Detroit, Pripiat, les « friches », l’île de Hashima, Mad Max, l’Europe de l’Est via la photographie des années 1990, le cinéma catastrophe récent, le mobilier postindustriel forment une seule et même nébuleuse d’objets et d’images dont je pose qu’elle s’éclaire d’être saisie depuis cette catégorie de la ruine. J’ai essayé d’entrer dans le détail de cet amour, qui se distingue nettement de la tradition de la ruine antique, dans un petit essai : Ruine. Invention d’un objet critique paru aux éditions Amsterdam en mai. À la lumière de ce désir de ruines, le succès de Chernobyl n’est pas une surprise.

 
 
 
 
 
En vacances et sans répit !
 

[Nous avions publié cette annonce de départ en vacances partiel début juillet avec la naïveté de tous les employés qui imaginent encore pouvoir bronzer sans que leur smartphone ne les oblige à quelques tâches oubliées ou supplémentaires ; comme si cette époque n’était pas en train d’abolir définitivement la distinction entre travail, loisirs et repos. Pour reprendre les mots de notre stagiaire estivale : « Quand on aura gagné, on pourra se reposer ! »]
Chères lectrices, chers lecteurs, Comme chaque année, (...)



[Nous avions publié cette annonce de départ en vacances partiel début juillet avec la naïveté de tous les employés qui imaginent encore pouvoir bronzer sans que leur smartphone ne les oblige à quelques tâches oubliées ou supplémentaires ; comme si cette époque n’était pas en train d’abolir définitivement la distinction entre travail, loisirs et repos. Pour reprendre les mots de notre stagiaire estivale : « Quand on aura gagné, on pourra se reposer ! »]

Chères lectrices, chers lecteurs,
Comme chaque année, nous allons prendre quelques vacances et passer de la frénésie de nos éditions hebdomadaires à des publications moins cadencées mais régulières et au fil de l’été (nos contributeurs peuvent donc continuer de nous envoyer leurs articles par les canaux habituels). Évidemment, nous aurions préféré laisser nos ordinateurs au bureau et nous déconnecter complètement de tous ces écrans pendant deux mois mais nous savons qu’en face il n’y a pas de trêve y compris pendant les congés d’été.

 
 
 
 
 
Zombie-walk à la ZAD
 

Des fantômes et des fantasmes



Si l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a constitué une indéniable victoire pour un mouvement protéiforme et courageux, cette concession de l’appareil étatique s’est accompagnée d’un assaut hors norme contre tout ce qui s’était déployé positivement sur la zone et avait permis au fil des années une résistance de longue haleine. Depuis, certains habitants ont quitté la ZAD pendant que d’autres ont choisi de rester et de négocier en espérant préserver et développer la plus large part d’autonomie possible. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la continuation de la ZAD par d’autres moyens a suscité son lot de désaccords, de conflits et souvent de polémiques auxquels s’ajoutent autant de blessures et de déchirements. Ce texte écrit par des « ancien.nes combattant.es de la ZAD » ouvre une question aussi épineuse que délicate : comment dénouer ce qui, dans la lutte, relève de la victoire ou de la défaite.

 
 
 
 
 
Être pris dans le rêve de quelqu’un... - Alain Brossat
 

Variations sur un motif deleuzien



« No noose, good noose ! »

(Gene Kelly – Serafin – sur le point d’être pendu dans The Pirate de Vicente Minnelli)

Dans son Abécédaire, Deleuze dit : les idées, c’est très obsédant [1]. Il en prend pour exemple le cinéma de Vicente Minnelli et, dans les films de celui-ci, la question du rêve. C’est un motif, dit-il, qui revient constamment, dans tous les films de Minnelli – qu’est-ce que ça signifie, être pris dans le rêve de quelqu’un ? Cela, ajoute Deleuze, c’est une idée, pas un concept.

 
 
 
 
 
Europacity, futur cimetière
 

Un reportage audio sur le triangle de Gonesse



La cour d’appel administrative de Versailles valide la Zone d’Aménagement du triangle de Gonesse, étape préalable au bétonnage de 280 hectares de terres. Au programme : un quartier d’affaires et la construction d’EuropaCity, un projet mégalo de centre commercial. Au 280 hectares du triangle il faut aussi ajouter, un projet de terrain de golf sur 80 ha, la gare de fret Carex sur 116 ha, le projet Aérolians destiné à accueillir des bureaux, des hôtels et des restaurants sur 200 hectares, etc. En tout, 1 300 hectares de terres agricoles doivent disparaître d’ici 2030.

 
 
 
 
 
G7 : désobéissance active
 

« Montrer au G7 et à ses supporters qu’en plus de refuser leur monde, nous sommes motivés à le bloquer pour en construire un autre. »



Alors que la France s’apprête à connaître une nouvelle vague de canicule nous recevons cet article d’opinion à propos de l’organisation du G7 à Biarritz le mois prochain. Le pragmatisme sécuritaire du président Macron aura-t-il le dessus sur les désirs balnéaires d’une population chauffée à blanc ?

 
 
 
 
 
« Gilets jaunes / Le poète / Qui vous aide »
 

Gilet jaune File donne A tout vent Droit devant
Populace Et mieux plèbe Qui embrasse Peu d’éphèbes
Qui menace Le puissant Impuissant Dans sa face
Qui détruit Le miroir Pour construire Tant d’espoir
La caverne Ouvragée Une aubaine Obligée
Débouchée Par la grogne Tant humaine La besogne
Courageuse Arrachée Nucléée
Ombrageuse Lumineuse Terrifiée Mais lucide Translucide Aux amis
Mais opaque Aux oligarques Décatis
Déconfits Et leurs sbires Réticents
Ont le sang Refroidi Sans (...)



Gilet jaune
File donne
A tout vent
Droit devant

 
 
 
 
 
 
m'inscrire / me désinscrire