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#197 | 24 juin
 
 
 
Une politique expérientielle (III) – Michalis Lianos
 

Gilets jaunes : L’insurrection qui ne vient pas ! (Mais ce n’est pas important…)



Depuis le mois de novembre 2018, le sociologue Michalis Lianos est allé à la rencontre de centaines de gilets jaunes afin de recueillir leurs paroles et de tenter d’analyser ce mouvement aussi surprenant que protéiforme. Fin décembre 2018, nous l’interrogions à propos des premiers résultats de ses recherches (Une politique expérientielle – Les gilets jaunes en tant que « peuple »), s’ensuivait cette mise à jour en février (Une politique expérientielle (II) – Les gilets jaunes en tant que « peuple » pensant).

Alors que le gouvernement autant que les éditorialistes se réconfortent et s’auto-convainquent d’un essoufflement du mouvement, Michalis Lianos nous propose une nouvelle fois de regarder le réel avec précision et acuité. De toute évidence, les Gilets Jaunes ne sont pas parvenus à défaire Emmanuel Macron mais ils ont peut-être posé les bases de quelque chose de beaucoup plus redoutable et d’infiniment plus désirable.

 
 
 
 
 
Le cri de ralliement du caméléon fugitive
 

« En somme, le masculinisme n’est qu’un cas particulier et qu’une des couleurs que revêt l’assentiment aux rapports de pouvoir. »



Sentir tudo de todas as maneiras,
Viver tudo de todos os lados,
Ser a mesma coisa de todos os modos possíveis ao mesmo tempo,
Realizar em si toda a humanidade de todos os momentos
Num só momento difuso, profuso, completo e longínquo.

Álvaro de Campos,
« Passagem das horas »,
25 mai 1916

 
 
 
 
 
« À d’autres ! »
 

A propos des médias, du langage et de la parole : un tract de l’assemblée des gilets jaunes de Belleville



Nous publions ce tract transmis par l’assemblée des Gilets jaunes de Belleville à Paris. Le texte met en regard l’inactualité médiatique du mouvement des gilets jaunes et son ancrage croissant dans la réalité. Une réalité qu’a contrario gouvernants et journalistes quittent à grande vitesse.

 
 
 
 
 
Pouvoir et mémoire. À propos d’une nouvelle de Philippe K. Dick.
 

« Selon Dick, le pouvoir n’est pas une relation que les hommes établissent spontanément entre eux. Il dérive de techniques, de technologiques, de savoir-faire. Il est entièrement machine. »



Il est des points de vue sur l’avenir qui sont aussi des points de vue sur l’envers. Des points de vue sur l’envers du présent. Après Dostoïevski, voici Philipp K. Dick et sa courte nouvelle intitulée Le dernier des maîtres. Cette fois notre taupe préférée essaie de déterrer les postulats dickéens de sa raison tactique. Les postulats de sa conception présumée du pouvoir et de son anéantissement. Les auteurs posent partout des arts de s’en sortir qui sont aussi des arts de vivre, le critique ut talpa a pour désir profond d’en faire un arsenal : un arsenal de stratagèmes imaginaires. En voici une petite esquisse.

 
 
 
 
 
Start-up
 

« Votre projet m’a séduit, il est d’une connerie à couper le souffle. Je vais faire tout mon possible. »



La semaine dernière, Serge Quadrupanni publiait dans nos colonnes un article polémique et à charge contre les opérations menées sur le plateau des Millevaches par le « lobby citoyen » La Bascule. Pour être plus précis, contre un projet de méga-festival pseudo-écologique baptisé « l’an 0 », que l’auteur n’hésite pas à comparer aux grands raouts de SOS racisme dans les années 80 (qui visaient alors à pacifier les luttes de quartiers). Aux dernières nouvelles, ce projet de faire converger les nouvelles passions écologiques dans une grand foire ouvertes aux entreprises, aux stars comme aux perspectives électoralistes, n’a pas encore été annulé... En tout cas les ambitions et le vocabulaire de la French Social Tech auxquels Quadrupanni associe la Bascule et son leader Maxime de Rostolan, ont inspiré l’un de nos lecteurs, qui nous a fait parvenir ce dialogue fictif.

 
 
 
 
 
Bordeaux : « Comment on a giletjauné la Marche des fiertés »
 

Le Front Monstrueux Insurrectionnel nous a envoyé ce compte rendu de la Marche des fierté qui se déroulait le 16 juin à Bordeaux et qu’il avait appelé à giletjauner (Voir Le rose et le jaune, lundimatin 27 mars 2019). À l’heure où La République En Marche, la CFDT, des banques et des entreprises se taillent une place de choix dans ces Marches commémorant les émeutes de 1969 à Stonewall, le collectif queer bordelais nous rappelle cette exigence : critiquer la répression conservatrice autant que la gestion (...)



Le Front Monstrueux Insurrectionnel nous a envoyé ce compte rendu de la Marche des fierté qui se déroulait le 16 juin à Bordeaux et qu’il avait appelé à giletjauner (Voir Le rose et le jaune, lundimatin 27 mars 2019). À l’heure où La République En Marche, la CFDT, des banques et des entreprises se taillent une place de choix dans ces Marches commémorant les émeutes de 1969 à Stonewall, le collectif queer bordelais nous rappelle cette exigence : critiquer la répression conservatrice autant que la gestion capitaliste de nos vécus. Voici comment le F.M.I. a giletjauné la Marche des fiertés bordelaise.

 
 
 
 
 
Répression : « Ne pas rester seul, penser l’entour »
 

« Hélas, convenir que la répression du mouvement des gilets jaunes aura été plus importante que celle du mouvement de 1995, ne nous aide pas à savoir comment la vivre. »



[Ce texte sur « la répression » est tiré du dernier numéro de Harz-Labour. Nous le reproduisons intégralement. Vous pouvez retrouver l’intégralité de ce n°25 ICI, au format PDF]

Il est fréquent que les textes paraissant dans les périodes de déclin des mouvements soient pesants et empreints d’une certaine tristesse. On essaye de comprendre les échecs, on prend conscience de nos faiblesses et on fait état d’une répression qui touche une part de plus en plus importante de gens. De nombreux messages et articles listent des chiffres effarants, il y aurait eu tant d’arrestations, tant d’incarcérations, tant de blessés. Et voilà que devant ces ritournelles chiffrées on est pris de vertige. On compare les données de la répression avec celles des mouvements précédents pour mesurer l’importance historique supposée de ce que l’on vient de vivre. Hélas, savoir qu’il y a eu 400 incarcérations ou 10.000 interpellations, ou convenir que la répression du mouvement des gilets jaunes aura été plus importante que celle du mouvement de 1995, ne nous aide pas à savoir comment la vivre. Tout au plus comprend-on que les pratiques que subissent les quartiers populaires et les populations racisées depuis longtemps se sont étendues aujourd’hui et que l’horizon a plus de probabilité de s’assombrir que de virer au beau fixe. Il nous semble opportun de tenter de comprendre le plus finement ce qui est en jeu dans les différentes formes de répression.

 
 
 
 
 
Nous mêmes, nous autres
 

Un Monde/ sans vitrines/ un Monde/ sans enseignes/ un Monde/ sans vampires/ un Monde/ sans prix/ un Monde/ riche de mondes/ infini de mondes/



Vie nue/ es-tu vraie ?/ exposée aux confins ?/ démunie de tout ?/ désarmée même/ de tes poings ?/

 
 
 
 
 
Pour faire un beau régicide
 

« On peut s’abonner aux journal
Et laisser faire le temps »



 
 
 
 
 
Occupation bourgeoise
 

« Y’a pas de mal. Y’a que des iPads.
L’argent nous a rendu étranges. »



 
 
 
 
 
Gilets jaunes : un assaut contre la société
 

lundimatinpapier #4 en librairie le 4 avril



Nous sommes heureux d’annoncer la publication du 5e volume de lundimatinpapier [1].
Sans surprise, c’est un numéro thématique qui revient sur les quatre premiers mois du mouvement des gilets jaunes. Nous avons sélectionné et condensé en 224 pages la trentaine d’articles qui nous semblaient le plus à même de restituer et de comprendre ce soulèvement inédit. Beaucoup de textes d’analyses donc, mais aussi des témoignages, des entretiens, des photographies et de la poésie.
Comme toujours, les plumes connues se mélangent à autant de pseudonymes ou d’anonymes, et les angles d’appréhension du sujet sont aussi divers que possibles : des appels au soulèvement, des gloses sur Hanouka, le détournement d’une chanson célèbre de Sabine Paturel, un hommage à Christophe Dettinger, une critique brutale de la violence médiatique, une discussion sur la guerre et la langue avec Eric Vuillard, etc.

 
 
 
 
 
 
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