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#191 | 13 mai
 
 
 
Éléments pour une théorie du fauscisme - Frédéric Neyrat
 

« Dans la fauscisme, le faux est un moment du faux. »



 
 
 
 
 
Si la littérature est une niche
 

Nathalie Quintane



Souvent, les écrivains s’autorisent de ce qu’ils écrivent en disant que c’est un engagement (un engagement suffisant).

Etant engagés dans la littérature, ils n’ont pas besoin de produire une littérature engagée — ce serait un pléonasme, comme « sortir dehors » ou « monter en haut ».

 
 
 
 
 
Il nous faut des maisons peintes et des combats communs
 

Deuxièmes notes de lecture sur Nanterre, du bidonville à la Cité, de Victor Collet



A la lecture de mes premières notes , on aura compris que l’ouvrage de Collet peut être pris comme un gisement d’informations et d’analyses utiles aux batailles d’aujourd’hui. Deux filons parmi d’autres me semblent particulièrement riches d’enseignements pour les temps que nous vivons : l’histoire de la Maison Peinte et celle du Comité Gutenberg.

 
 
 
 
 
L’oeil schizoïde 1969-2019
 

[Vidéo]



Secret défense : En 2019, on découvre le dossier déclassifié d’un agent de la CIA en poste à Paris dès le début des fameuses « années 69 », où il œuvre à la « contre-révolution prolétarienne », jusqu’à son décès en 2005 suite à une progressive déchéance dans les drogues et la pornographie. Ce film d’archives visuelles et sonores inédites a été intégralement monté par notre ordinateur, pour votre discrétion seulement. Où commence le réel et où fini la fiction ?

 
 
 
 
 
C’est la nasse finale - Paris,1er mai 2019 [Vidéo]
 

« Vous confisquez les gilets ?
_— Non, non. »



 
 
 
 
 
« Téma le ciel »
 

C’est là que le cauchemar commence. Nous sommes alors sur le boulevard de l’Hôpital. Face à nous, plusieurs rangées de CRS, mais surtout, le canon à eau.



Alors que nous avions déjà publié un récapitulatif du match Qui a gagné le 1er mai ? rédigé par un promeneur, ainsi que quelques notes sur un changement d’époque de Serge Quadruppani, un lecteur nous a transmis cet autre récit du 1er mai qui a attiré notre attention.

 
 
 
 
 
Emmanuel Macron n’a pas d’argent magique mais il fait ruisseler l’espérance !
 

Par Raymond Macherel



La cathédrale — œuvre humaine, trop humaine — était encore en proie aux flammes que Bruno Jeudy, rédacteur en chef de Paris-Match, instrumentalisait déjà l’événement en publiant un tweet en forme de bulle papale : « Nos racines chrétienne en flammes. Sidération. »

 
 
 
 
 
Résister aux mauvais sorts - Barbara Glowczewski
 

A propos de Pour une Anthropologie de l’incertitude de Laurent Dousset



Ou comment dans d’autres mondes la notion de personne est intimement liée à des modes d’existence relationnels qui ne se laissent pas représenter.
Dans le débat « décolonial » franco-français prolongeant le statut de l’Indigène colonial comme un prédicat en miroir avec les identités sécrétées par la gouvernementalité républicaine (ou ce qu’il en reste, à l’époque des réseaux qui font imploser ses institutions), il est bon de se pencher sur une pensée des multiplicités qui ne se laisse pas réduire à la logique hégémonique d’un nouveau Sujet « dominé ».
Des Aborigènes australiens ne cessent de réinventer le monde tout en luttant contre leur assignation à un indigénat héritier de la brutalité coloniale. Comme la sorcellerie du Vanuatu de recomposer des régimes d’historicité postcoloniaux différents qui transforment le monde vécu dans lequel s’agence la vie de la communauté.
Ici, donc, pas de rapport à « l’authenticité » culturelle, ni de critique de l’acculturation mais plutôt l’attention portée, et partagée, à la réinvention de nouvelles formes de vie inévitablement métisses, des ontologies multiples et relationnelles qui impliquent une pluralité de régimes de temporalité.

 
 
 
 
 
Le fil psychanalytique de la radicalité - Ivan Segré
 

A propos d’Egalité radicale. Diviser Rancière d’Antonia Birnbaum



Est paru fin 2018 aux éditions Amsterdam un livre d’Antonia Birnbaum consacré à Jacques Rancière : Egalité radicale. Diviser Rancière. Mais plutôt qu’une étude portant sur l’œuvre du philosophe et s’efforçant d’en retracer la genèse et les articulations principales, son livre est une sorte de corps à corps avec la pensée de Rancière, et la division dont il est question dans le sous-titre – « Diviser Rancière » - évoque finalement un geste analogue à celui de la physique moderne s’efforçant de scinder l’écorce atomique de la matière afin d’en dégager le noyau irradiant.

 
 
 
 
 
Je danse le Christophe Castaner
 

« Et le jour où je me ferai trop chier, j’irai ouvrir une paillote au Cap-Vert. »



Suite à l’émission télévisée « Au tableau », où le ministre de l’Intérieur explique à des enfants comment il se relaxe avant une interview, j’ai décidé d’appliquer ses méthodes sur moi et l’effet en a été pour le moins surprenant. Pendant quelques minutes, je suis entré dans la tête de Christophe Castaner...

 
 
 
 
 
Dix thèses sur {Lazzaro felice} en tant que forme de vie
 

A propos du film italien Heureux Comme Lazzaro, par Gerardo Muñoz, enseignant à la Lehigh University, en Pennsylvanie et auteur de l’ouvrage à paraître For a posthegemonic politics (2020).



Lazzaro felice (Heureux Comme Lazzaro, 2018, réalisé par Alice Rohrwacher) a été projeté pour la première fois l’an dernier à New York. Voir ce film, sans pitié pour l’hégémonie de la dernière forme spatiale de notre civilisation, la métropole, projeté au coeur de la Grande Pomme, procurait un sentiment étrange. Le chef-d’œuvre de Rohrwacher a été hativement réduit à un simple dispositif esthétique, inspiré par la tradition cinématographique : une belle réinterprétation de Pasolini, Rossellini, De Sica et d’autres grands noms du cinéma italien. Ce n’est pas une lecture totalement erronée, mais elle est limitée, dans la mesure où sa potentialité se retrouve ainsi encadrée par cette institution à bout de souffle que nous appelons « université ». Dans les thèses qui suivent, nous proposons une lecture alternative. Une lecture qui n’est ni conceptuelle, ni fondée sur une « analyse filmique », disciplinaire. Nous proposons plutôt une constellation d’images permettant de lire Heureux Comme Lazzaro comme un document unique qui exprime ce que d’autres ont nommé « un communisme plus fort que la métropole ».

 
 
 
 
 
Contre Euralille - Une critique de l’utopie métropolitaine
 

Antonio Delfini, Rafaël Snoriguzzi



Après la publication d’extraits de l’ouvrage La fête est finie, nous vous proposons de prolonger la critique de la métropole vue du Nord par les bonnes feuilles du livre Contre Euralille. Une critique de l’utopie métropolitaine, récemment publié par la jeune maison d’édition lilloise Les Etaques.

Si La fête est finie abordait les ravages locaux de l’opération de marketing culturel Lille2004, Contre Euralille revient sur la construction au milieu des années 1990 du troisième quartier d’affaires de France. L’ouvrage dissèque les prétentions politiques, les délires architecturaux et la pauvreté des usages du quartier. Il dresse le procès de l’utopie de la métropole. Car Euralille a été une matrice : EuroSudOuest à Toulouse, Euratlantique à Bordeaux, Euroméditéranée à Marseille, l’idéologie qui a percutée Lille à la fin du siècle dernier s’est depuis emparée de la plupart des agglomérations françaises.

 
 
 
 
 
Martin de Tours - Mina Süngern
 

« Pourquoi cet idiot ne me donne-t-il pas son manteau en entier ? Que va-t-il faire d’une moitié de manteau ? »



Avec Martin de Tours, Mina Süngern nous donne un beau texte qui porte sur quelques épisodes de la vie et de la mort de Martin, évêque de Tours au ive siècle. Comme c’est le parti pris de son éditeur, ce récit est mis en regard d’images dessinées par Frédérique Loutz : les éditions du Chemin de fer ont en effet, depuis les années 2000, construit leur catalogue (de belle tenue) en alliant formes narratives courtes, nouvelles et romans brefs, avec une iconographie qui témoigne de leur « intérêt fondateur pour le renouveau du dessin en tant que medium de modernité » (dixit leur présentation).

 
 
 
 
 
TOUT LE MONDE PARLE DE LA PLUIE ET DU BEAU TEMPS, PAS NOUS
 

Ulrike Meinhof et les préquels de la RAF



Le bi-hebdomadaire allemand Konkret fut fondé à Hambourg en 1957 par Klaus Rainer Röhl, pour succéder à Studentenkurier né deux ans auparavant.
Le magazine est proche du Parti Communiste allemand (le KPD), qui est alors interdit en allemagne de l’Ouest et qui participe à son financement (et certainement à sa ligne éditoriale). Parmi les contributeurs de Konkret, souvent qualifié de magazine d’extrême-gauche, parfois même (par ses détracteurs) de journal porno-politique (on y trouve effectivement des photos de nus), on trouve notamment Stefan Aust (qui deviendra 40 ans plus tard rédacteur en chef de Der Spiegel), un proche de Röhl, ainsi que la femme de ce dernier : Ulrike Meinhof, qui sera rédactrice en chef de 1960 à 1964 et continuera de publier des chroniques jusqu’en 1970. Cette dernière est évidemment connue pour avoir cofondé le groupe armé révolutionnaire Fraction Armée Rouge.

 
 
 
 
 
Ce qu’il y a d’indécidable
 

« Il n’y a ni plan ni point de vue pour un Etat démasqué, réduit à sa fonction de police, il n’y a que des scénarios, et des déploiements et déferlements de force qui tentent de s’ajuster. »



L’état de violence est absolument indécidable. La violence du pouvoir de Macron, nommons ici sa violence armée, monte en puissance par degrés. Celle-ci est plus ou moins prévisible, dans sa rage impuissante à mater définitivement un mouvement qui depuis 6 mois lui tient tête, comme dans le déploiement de son arsenal technique, meurtrier.

 
 
 
 
 
Gilets jaunes : un assaut contre la société
 

lundimatinpapier #4 en librairie le 4 avril



Nous sommes heureux d’annoncer la publication du 5e volume de lundimatinpapier [1].
Sans surprise, c’est un numéro thématique qui revient sur les quatre premiers mois du mouvement des gilets jaunes. Nous avons sélectionné et condensé en 224 pages la trentaine d’articles qui nous semblaient le plus à même de restituer et de comprendre ce soulèvement inédit. Beaucoup de textes d’analyses donc, mais aussi des témoignages, des entretiens, des photographies et de la poésie.
Comme toujours, les plumes connues se mélangent à autant de pseudonymes ou d’anonymes, et les angles d’appréhension du sujet sont aussi divers que possibles : des appels au soulèvement, des gloses sur Hanouka, le détournement d’une chanson célèbre de Sabine Paturel, un hommage à Christophe Dettinger, une critique brutale de la violence médiatique, une discussion sur la guerre et la langue avec Eric Vuillard, etc.

 
 
 
 
 
Chères lectrices, chers lecteurs,
 

lundimatin a besoin d’argent



Nous ne savons jamais trop comment vous en demander, notamment parce que nous imaginons que la grande majorité d’entre vous n’en jette pas tous les matins par les fenêtres. C’est aussi lié à notre ligne éditoriale un peu atypique et que vous commencez à connaître. Ce que nous cherchons à produire c’est de l’intelligence collective, une perception partagée du monde qui nous entoure ; nous parions donc sur le contenu des articles que nous publions, la façon de les agencer, la manière de les signer ou non, plutôt que sur l’identité réelle ou supposée de notre petite équipe. Lorsque des confrères d’autres médias nous sollicitent pour parler de « nous », nous refusons systématiquement, non pas par fausse pudeur ou goût du secret mais parce que notre fonctionnement comme nos biographies nous paraissent sans intérêt. La meilleur manière de savoir ce qu’est lundimatin reste de nous lire.

 
 
 
 
 
 
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