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#175 | 21 janvier
 
 
 
Le stade, laboratoire de la politique sécuritaire en France
 

En réponse aux épisodes de violences qui ont émaillés certaines manifestations des Gilets Jaunes, le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré sur TF1 vouloir appliquer aux ’casseurs’ les méthodes de la lutte contre le hooliganisme. Les citoyens s’apprêtent donc à vivre dans l’espace public ce qu’endurent les supporters de foot depuis de longues années dans les stades.
Guillaume Navarro nous a envoyé ce texte qui présente les différents dispositifs en vigueur pour lutter contre le hooliganisme et les (...)



En réponse aux épisodes de violences qui ont émaillés certaines manifestations des Gilets Jaunes, le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré sur TF1 vouloir appliquer aux ’casseurs’ les méthodes de la lutte contre le hooliganisme. Les citoyens s’apprêtent donc à vivre dans l’espace public ce qu’endurent les supporters de foot depuis de longues années dans les stades.

Guillaume Navarro nous a envoyé ce texte qui présente les différents dispositifs en vigueur pour lutter contre le hooliganisme et les dérives qui en découlent. Il fait le parallèle avec les mesures administratives mises en place durant l’Etat d’Urgence et pérénisées depuis. Et bien sûr avec la répression que subit le mouvement des Gilets Jaunes et le vote des futures lois anti-casseurs.

 
 
 
 
 
Lancement du grand débat national : notre reportage à Bourgtheroulde
 

Ou comment deux reporters de lundimatin se sont fait interpeller par le PSIG et crever les pneus de leur voiture



C’est à Bourgtheroulde, commune de l’Eure de 3700 habitants qu’Emmanuel Macron avait décidé, mardi 15 janvier, de lancer son grand débat national. L’enjeu était de taille : mettre en scène devant 600 maires et tous les médias que compte le pays, une tentative de « renouer le dialogue » avec les Français. Grand classique de la contre-insurrection : d’un côté, réprimer par la violence les éléments les plus vigoureux de la contestation, de l’autre, mimer le dialogue et la réconciliation. C’est en tous cas de cette manœuvre dont Bourgtheroulde a été le théâtre mardi. Il s’agissait, tant pour les services de communication que de police, que le débat ait lieu tout en empêchant des foules de gilets jaunes de venir le perturber. Pour assurer de tels enjeux d’image et de sécurité, la ville a été « bunkerisée ». Deux de nos reporters se sont rendus sur place pour enquêter sur cette bataille des images qui leur a tout de même coûté deux pneus.

 
 
 
 
 
De la violence médiatique - Alain Brossat
 

« S’il est un journal qui a su choisir son camp et abuser en toute clarté de sa position dominante depuis le début du mouvement des gilets jaunes, c’est bien Le Monde »



Le Monde aura beau publier à retardement article sur article documentant le saut qualitatif effectué, à l’occasion de la mobilisation des gilets jaunes, dans le registre des violences policières, violences d’Etat – cela ne changera rigoureusement rien au fait vérifiable par tous et chacun que le même journal aura publié, édito après édito, au fort du mouvement et toujours à son heure, des mots, des phrases et des sentences dont il est plus qu’urgent de dévoiler le nom : violences médiatiques.

 
 
 
 
 
Retour sur le procès Nick Conrad
 

« Pendez l’Agrif »



Mercredi 9 janvier a eu lieu le procès d’un rappeur de Noisy-le-Grand, Nick Conrad, pour un clip intitulé « PLB » (« Pendez Les Blancs »). L’occasion pour l’AGRIF (l’Alliance générale contre le Racisme et pour la défense de l’Identité Française et chrétienne) et la LICRA de se retrouver du même côté de la barre à défendre l’idée d’un « racisme anti-blanc ». Celui-ci a fait l’objet d’un live-tweet édifiant par Sihame Assbague, revenant notamment sur la dimension idéologique de l’audience.

 
 
 
 
 
Toulouse, la ville prose
 

Acte X, reportage photo



L’acte X à Toulouse a été particulièrement important. Environ 15 000 personnes ont défilé pendant plusieurs heures, pas du tout convaincues par le grand débat qui s’était ouvert en début de semaine. Et pour cause, la lettre de Macron semble écrite dans une autre langue, que nous n’avons plus envie de comprendre. La rue parle un autre langage auquel il nous semble plus important de prêter attention qu’aux inepties d’Emmanuel.

 
 
 
 
 
Trois conditions pour la suite du débat en cours
 

« On ne discute pas avec un LBD pointé sur la tempe »



Si chaque Acte devait avoir un rôle depuis le début du mouvement, celui de l’Acte X fut peut-être de faire passer au second plan le démarrage du « grand débat national » lancé par Macron. En essayant d’analyser la fausse distinction entre parole et action ou débat et manifestation, cet article pose trois conditions sans lesquelles il paraît difficile d’envisager un vrai débat : le désarmement de la police (car « on ne discute pas avec un LBD pointé sur la tempe »), l’amnistie des prisonniers du mouvement (puisque « c’est aussi avec eux que nous voulons débattre ») et la destitution de Macron et de son gouvernement (étant donné qu’ils l’empêchent physiquement et en faussent les termes). Autant dire que, si débat il doit y avoir, il est à chercher ailleurs que dans les salles qui seront gentillement mises à disposition des citoyens les prochaines semaines.

 
 
 
 
 
Un vent de révolte au Pays Basque ?
 

« Souvent conquis, jamais soumis »



Que se passe-t-il depuis quelques mois au Pays Basque nord ?
Alors que depuis la moitié des années 2000, et encore plus depuis la fin de la lutte armée en 2011, les luttes basques semblaient être entrées dans un sommeil profond, nous assistons depuis cet été à un retour de luttes autonomes et radicales.

 
 
 
 
 
Le regard de la Méduse
 

« S’extraire du dispositif panoptique de contrôle : impossible, irréalisable ? »



Une dissertation.

 
 
 
 
 
Précisions de Commercy, réponse de Montreuil
 

En vue de l’Assemblée des Assemblées, le 26 janvier prochain



Les gilets jaunes de Montreuil ont entendu l’appel de l’assemblée populaire de Commercy (publié il y a trois semaines sur lundimatin) à se retrouver dans une grande assemblée des assemblées, une commune des communes, le 26 janvier prochain. Nous publions ici leur appel ainsi que des précisions transmises par les Gilets Jaunes de Commercy en vue de la préparation et du déroulement de la journée.

 
 
 
 
 
Brigades d’actions cinématographiques
 

Que pleuvent les cotillons pas les grenades [vidéos]



Le 17 décembre dernier, nous publiions un mystérieux appel à destituer le cinéma signé des brigades d’actions cinématographiques. Rapidement, nous recevions et publiions de nombreuses vidéos en réponse. Cette semaine, deux nouvelles vidéos de Toulouse et Dijon.

 
 
 
 
 
Le 24 novembre, Gabriel, 21 ans, a eu la main arrachée sur les Champs-Elysées
 

[Appel à soutien]



Ces dernières années lundimatin a beaucoup documenté les violences policières dans les quartiers, contre les mouvements sociaux, sur la ZAD et plus récemment contre le mouvement des gilets jaunes. La semaine passée, nous avons pu constater un tournant médiatique. Après deux mois d’hyper violence policière, des milliers de blessés, des dizaines de mutilés, les médias de masse ont finalement décidé d’y accorder une certaine importance : des blessés ont été invités sur les plateaux télés et les habituels commentateurs du néant ont dû reconnaître un certain malaise dans le maintien de l’ordre.

Samedi 24 novembre lors du premier rassemblement des gilets jaunes sur les Champs-Elysées, deux membres de lundimatin ont vu Gabriel, 21 ans, avoir la main arrachée par une grenade GLI-F4, sa famille et lui ont désormais besoin de soutien.

 
 
 
 
 
Arrestation de Cesare Battisti
 

Ce film n’est pas un documentaire



Après 37 années de cavale, l’ancien activiste italien a finalement été arrêté en Bolivie et extradé vers l’Italie. Le cas de Cesare Battisti est emblématique à de nombreux égards. Condamné en 1993 pour deux meurtres et complicité de deux autres assassinats commis en 1979 pendant les années de plomb, l’ancien militant des Prolétaires Armés pour le Communisme a toujours clamé son innocence. Jugé par contumace sur la base d’aveux de repentis et à partir de lois antiterroristes ahurissantes, il avait bénéficié jusqu’en 2004 de la "doctrine Mitterrand" qui offrait l’asile à tous les italiens ayant renoncé à la lutte armée et ne pouvant espérer bénéficier de procès équitables dans leur pays d’origine. En 2004, donc, et alors qu’il est devenu un écrivain reconnu à Paris, le gouvernement Chirac accepte de rompre l’engagement de la France et accepte une énième demande d’extradition italienne. Battisti prend alors la fuite pour se réfugier au Brésil où il espère une plus grande mansuétude de la part du gouvernement Lula. Mais c’était sans compter, 14 ans plus tard, sur l’arrivée au pouvoir du président d’extrême droite Jair Bolsonaro : « Le Brésil n’est plus une terre de bandits. Matteo Salvini le “petit cadeau” va arriver. » a-t-il tweeté après l’arrestation en Bolivie du fugitif qu’il souhaitait livrer à l’Italie.
La vidéo qui suit a été postée le jour de l’arrestation de C. Battisti par le ministre italien de la justice. Le texte déclamé en voix-off est d’Alain Brossat.

 
 
 
 
 
La machine de guerre Gilets Jaunes - Jacques Fradin
 

« Les Gilets Jaunes sont-ils deleuziens ? »



En 1990, la regrettée revue Futur Antérieur publiait un entretien de Gilles Deleuze avec Toni Negri, entretien intitulé : Contrôle et Devenir [1].
La relecture de cet article, 30 années plus tard, nous amène à poser la question : les Gilets Jaunes sont-ils deleuziens ? Même sans jamais avoir entendu parler de Deleuze !

 
 
 
 
 
Règle numéro 5 : Pas de Retour Possible !
 

Emmanuel Thomazo



Tignasse anarchique enduite d’un gel bleu blanc rouge, jambes nues crottées de boue grise, bijoux de famille enveloppés dans un sac poubelle jaune, torse emballé dans de gros titres de papier glacé, auréolé d’un parfum de sueur poivrée et d’un nuage de mouches vertes, l’éboueur bénévole fit irruption dans la salle du Conseil Municipal en jonglant avec une demie douzaine de corbeaux décapités.

 
 
 
 
 
Aux « décrieurs »...
 

Poème, par P. Tancelin



Se lèvent les éblouissants
contre les brisants de clarté
qui les voudraient demeurer dans l’arrière nuit
de vos mémoires résignées

 
 
 
 
 
Haïkus de criconstance
 

"De libres sourires
manifestation en joie
menu peuple en joue"



Nous avons reçu ces haïkus inspirés de l’actualité jaune et mouvementée des derniers temps. La règle est simple : "Cinq, sept, cinq : haïku". Un exemple : "Cette fois, c’est lancé / tournure des événements / Voitures incendiées" ou encore : "Tends ta joue restante / « le très grand débat public » / prie qu’on te la laisse -". Bonne lecture.

 
 
 
 
 
 
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