Le préfet de Police de Paris, actuellement sur la sellette, était il y a 10 ans l’un des protagonistes du fiasco de Tarnac.
Samedi 8 décembre.
Michel Delpuech est au 2e sous-sol de la préfecture de police de Paris. Depuis la fameuse salle d’information et de commandement (SIC) de la DOPC (direction de l’ordre public et de la circulation), là où « s’était invité » un certain Alexandre Benalla un soir de 1er Mai, il observe sur les dizaines d’écrans de surveillance ses petits blindés positionnés à proximité de la place de l’Etoile. Avec un dispositif de maintien de l’ordre jamais vu à Paris, la journée devrait à peu près bien se passer...
Au même moment, un certain Julien Coupat est arrêté dans le Nord de Paris par plusieurs voitures de policiers de la DGSI. Qui retrouvent dans son coffre, une bombe de peinture, un masque anti-poussière, et... un gilet jaune. Le fameux vêtement qui préoccupe tant Michel depuis maintenant 4 week-ends.
M. Delpuech était-il au courant que cette « figure de l’ultra-gauche », dont on pourra brandir le nom en conférence de presse le soir-même, allait être arrêté par les services de renseignement ? L’ultra-gauche il la connaît un peu, Michel. Non pas depuis le 1er Mai, quand il avait (encore une mesure historique) tout simplement empêché le défilé syndical de se dérouler, de peur que le Black Bloc sème le chaos dans Paris.
Il y a 10 ans M. Delpuech était directeur de cabinet de la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Il était présent lors des réunions « antiterro » qui réunissaient les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, le patron des RG, le directeur de la DST, et le Préfet de Police de Paris (tiens, tiens.. à l’époque Michel Gaudin). Réunions lors desquelles, en 2008/2009 il fut beaucoup question d’ultra-gauche et d’une certaine affaire de Tarnac.
Pour écrire son livre « Tarnac, magasin général », David Dufresne avait rencontré Michel Delpuech. Nous lui avons demandé si nous pouvions reproduire le chapitre de son ouvrage consacré à ce personnage. Si M. Delpuech n’a pas eu un rôle absolument déterminant dans cette affaire, son entrevue avec David Dufresne permet de voir comment certaines arrestations de militants, ainsi que leurs suites judiciaires, peuvent être traîtées en haut-lieu.
PS : David Dufresne opère en ce moment un travail remarquable de recension des violences policières dans le cadre du mouvement des Gilets Jaunes.
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