« Jour très beau. S’ils me prennent, ils me tueront... Mais c’est mérité. »
Nous reproduisons ici Le journal d’Espagne de Simone Weil, paru dans l’antilivre Simone Weil - L’espagnole aux éditions abrüpt.
Présentation de l’éditeur à lire en intégralité dans la première note de bas de page :
"Le Journal d’Espagne, qui est un cahier de notes ponctué de nombreuses pages blanches, où Simone Weil inscrivit quelques observations lors de son séjour en Catalogne et en Aragon, fut publié dans : Simone Weil, écrits historiques et politiques, Collection Espoir dirigée par Albert Camus, Gallimard, Paris, 1960, p. 209. Une version critique se trouve également dans les Œuvres Complètes, dirigées par André A. Devaux et Florence de Lussy, dans le Tome II, Volume 2, L’Expérience ouvrière et l’adieu à la révolution (juillet 1934 - juin 1937), Gallimard, Paris, 1991, p. 374.
Simone Weil arriva le 8 août 1936 en Espagne, à Portbou, et la quitta par la même ville le 25 septembre de la même année, après une grave brûlure au pied à la fin du mois d’août dont les complications faillirent lui faire perdre sa jambe. Après avoir abordé le P.O.U.M. (Parti ouvrier d’unification marxiste) pour proposer de se rendre dans le camp ennemi afin de retrouver Joaquín Maurín, un de ses dirigeants, et avoir essuyé un refus, elle alla à la rencontre des anarchistes de la C.N.T.(Confédération nationale du travail) qui l’accueillirent. Elle fut intégrée au sein de la colonne Durruti, du nom de son délégué général Buenaventura Durruti. Elle se rendit avec eux sur le front d’Aragon, et dut les quitter, malgré ses protestations, à la suite de sa blessure. Dès qu’elle put à nouveau marcher, elle passa la fin de son séjour en Espagne dans la région de Barcelone, et en profita notamment pour visiter quelques usines dont la Maritima et Hispano. Rejointe par ses parents inquiets, elle finit par accéder à leur demande et à celle de ses camarades de rentrer se soigner en France. "
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