Conversation avec Ben Morea
Nous publions ici la traduction d’un entretien réalisé par nos amis italiens de Qui e Ora avec Ben Morea, figure emblématique du groupe révolutionaire « Up Against The Wall, Motherfuckers » et fondateur du magazine Black Mask. Formé en 1966, ceux que Abbie Hoffman qualifiait de « cauchemard des classes moyennes » et de phénomène « anti-médiatique simplement parce que leur nom ne pouvait être imprimé », le groupe des « Motherfuckers », donc, affirme que l’art révolutionnaire doit faire intégralement partie de la vie et ne jamais se soumettre à la marchandise. Influencé par les dadaïstes et proche des situationnistes, le groupe revendique néanmoins une totale liberté idéologique, comme l’explique ici Ben Morea. Cet entretient est en fait la suite d’une première conversation datant de mai dernier, disponible en italien, dans laquelle Ben Morea revient en détail sur son parcours. Ici, il évoque plutôt les relations que le groupe entretenait avec les grandes figures de la contre-culture, notamment Allen Ginsberg, Timothy Leary, Valerie Solanas, Les Diggers, les Weathermen, Jerry Rubin et encore Fernanda Pivano, Ken Kesey, Andy Warhol, Les Jefferson Airplanes, etc. Il revient également sur le rapport aux substances psychédéliques, notamment le LSD, fondement d’une perception révolutionnaire du réel en tant qu’il permet de « rétablir le lien entre le cérébral et les sentiments ».
[1]
|