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#157 | 17 septembre
 
 
 
Etats-Unis : une mystérieuse vague de vandalisme contre les trottinettes en libre-service
 

Glisse, ubérisation et destruction créative



Elles sont là. On les a aperçues, notamment dans le 3e arrondissement parisien. Elles, ce sont les trottinettes en libre-service de la startup californienne Bird. Le principe ? Le même que pour les vélos Indigo ou Gobee : l’usager peut déposer sa bécane n’importe où dans la ville, les autres utilisateurs sauront la retouver grace à la géolocalisation et une application dédiée. Le plus de Bird ? Ses trottinettes sont ramassées entre 21h et 5h pour être rechargées, car elles sont électriques . Ces petites machines sont devenues des stars outre-atlantique, où elles bénéficient même d’un grand concours transcontinental de... haine et de destruction.

 
 
 
 
 
Le revenant - Eric Chauvier - [Bonnes feuilles]
 

Charles Baudelaire réapparaît en zombie dans le Paris d’aujourd’hui



Dans les rues de Paris, en 2018, Charles Baudelaire est de retour parmi les vivants. Monstrueux, effroyable et décati, le zombi erre au milieu d’une foule d’abord indifférente puis amusée et finalement terrorisée. Personne évidemment pour reconnaître le célèbre poète, loqueteux. Comment est-il arrivé là ? De quelle mystérieuse malédiction est-il la victime ? Impossible de le savoir. Son dessein par contre, s’éclaircit au fil des pages et des badauds déchiquetés : il recherche la beauté, une certaine idée de la beauté, en vain.

 
 
 
 
 
Il n’y aura pas d’expulsion dans la Montagne Limousine !
 

Facéties d’une préfète zélée au fin fond de la Creuse



Le lundi 9 juillet dernier, la toute nouvelle préfète de la Creuse, Magali Debatte, se met en tête de convoquer un jeune soudanais réfugié à Faux-la-Montagne, petit village de la Montagne Limousine, en vue de son placement en rétention. Le lieu de la convocation est la gendarmerie de Felletin, petite bourgade creusoise de 2500 habitants. Le but affiché suite au placement en rétention administrative du jeune homme, est son expulsion vers l’Italie, pays de sa première entrée dans l’espace Schengen, comme le prévoient les accords dits « de Dublin ».

 
 
 
 
 
Les Fantômes à venir
 

(A propos du film Les Fantômes de mai 68)



« Les images des luttes ont des référents concrets, les corps filmés se sont battus, certains ont été blessés, les lieux et les décors ont été chamboulés, les murs ont été marqués de mots définitifs... et tout cela, photographié, revient comme spectral. »
Jean-Louis Comolli, 2018

« Un spectre hante l’Europe. »
Marx & Engels, 1847

Les Fantômes de mai 68 est un documentaire co-réalisé par Ginette Lavigne et Jean-Louis Comolli. La force de ce travail est de ne pas avoir fermé la parenthèse de Mai 68 en donnant un sens nouveau aux archives filmées à l’époque et donc un nouveau statut, celui d’une histoire toujours active. « Ces images sont hors nostalgie. Elles actualisent ce qui, passé, pousse à revenir » nous indique Comolli. Alors, au lieu de parler de commémorations, il s’agit davantage de réfléchir à une transmission. Mais que reste-t-il à transmettre de mai 68 ? Et comment ? Les fantômes sont notre futur, c’est certain, ils reviennent vers nous sous une autre forme. Aller à leur rencontre est une tâche historique qui nous incombe. D’autant plus lorsque nos aînés nous y invitent. Nous avons donc eu envie de poser quelques questions à Ginette Lavigne.

 
 
 
 
 
Rente ferme
 

« les juges n’arrivaient plus à satisfaire, par manque de pauvres gens, leur besoin d’infantilisation »



La semaine dernière, nous publiions des « poèmes depuis la plage » ; encore avant, une bande dessinée ; cette semaine, voici une brève nouvelle de science fiction. Nous tenons à ce que la littérature, aussi diverse soit-elle, permette d’aérer le flot des essais et autres articles d’actualité. Il n’y a pas là un exotisme hasardeux et parfaitement insouciant : nous pensons plutôt que les langages poétique ou romanesque ont bien des vertus dont manquent les meilleurs journalistes. En plus de toucher directement à la sensibilité, la prose littéraire évite la critique obsessionelle aussi bien que l’idéologie trop pesante.
Ici, prenant au sérieux le problème de la surpopulation carcérale, un lecteur de lundimatin envisage dans cette courte fiction une solution utopique et amusante dans laquelle police et justice perdent leur rôle et leur crédit, tout en finesse.

 
 
 
 
 
 
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