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#78 | 24 octobre
 
 
 
Comme une pierre lancée - par Juliette Keating
 

« Déloger le pauvre, tirer l’exilé de son abri de bâches et de planches, pousser la tente des Roms au peu plus loin : ventiler la misère, la disperser pour qu’elle sente moins la mort. Qu’ils disparaissent, ordonnent les salauds. L’ordure à la benne et le trottoir passé au karcher sous les yeux vides des électeurs. »



Inverser l’inconfort, insinuer le doute, introduire l’inquiétude dans les têtes pleines de certitudes et le malaise dans les salons feutrés où se décide le sort de ceux qui n’ont pas. Trouver la faille pour y glisser le coin, faire éclater le mur du pouvoir et mettre à nu les salauds.

 
 
 
 
 
Mieux comprendre la police avec « Engrenages »
 

« Les policiers sont des illégalistes comme les autres. Ils vivent en bandes, sont brutaux, sans foi ni loi.[...] La seule chose qui les distingue des autres bandes, c’est qu’ils sont organisés en un plus vaste appareil de complicité, et qu’ils se sont par là arrogés l’impunité. Autrement dit : il n’y a plus que des forces dans ce monde, que l’on répute criminelles à proportion de leur inorganisation. »



 
 
 
 
 
L’État bientôt condamné à verser 67 200 euros au lycéen nantais blessé au flashball ?
 

Face aux armes de la police : une épopée judiciaire



Ce 21 octobre, le tribunal administratif de Nantes examinait un recours quasiment inédit qui vise mettre en cause la responsabilité de l’État dans les blessures provoquées par les flashballs.

Pierre Douillard, lycéen à l’époque, avait perdu un oeil en 2007 après qu’un policier lui ait tiré dessus lors d’une manifestation contre la loi LRU. Lors de son procès en 2012, le policier avait été reconnu coupable du tir mais relaxé au prétexte qu’il obéissait à un commandement supérieur.

Le recours dont il est question dans cet article consiste à contourner la responsabilité et les éventuelles fautes individuelles des policiers, pour s’attaquer directement à l’État. C’est la légalité même de l’usage de ces armes à « létalité atténuée » qui est en jeu.

Un lecteur de lundimatin nous a envoyé le résumé de toute cette affaire dont l’épilogue est attendu le 25 novembre. S’ensuit une interview d’Étienne Noel, qui expose en détail les enjeux de cette décision d’un point de vu légal.
(Notons que Pierre Douillard a récemment publié un livre intitulé L’arme à l’oeil. Violences D’Etat Et Militarisation De La Police.

 
 
 
 
 
Aucune confiance en leur Justice [Quand j’entends le mot culture]
 

Les paysans allemands face aux paradoxes de l’institution judiciaire.



Cette semaine, nous parlerons du film Michael Kohlhaas, d’Arnaud Des Pallières. Trois concepts s’y affrontent : la justice, idéal honorable, l’injustice, fréquente en ce bas monde, et la Justice avec un grand J, l’institution judiciaire censée réparer les injustices et faire régner la justice. Ce film est l’histoire d’une injustice qui grandit au contact de la Justice, comme une pierre qui roule et amasse mousse, qui grandit, grandit, jusqu’à excéder infiniment tout ce que peut éponger l’institution. C’est donc l’histoire d’un éboulement, édifiante malgré son caractère tragique. Tragédie magnifiée par l’usage obsessionnel du contre-jour : le monde est bien sombre lorsqu’on l’illumine par le soleil de la justice.

 
 
 
 
 
« Ce soir, c’est Macaron ! »
 

Envoyé spécial dans le carré presse d’un meeting politique, An Premier de l’Etat d’urgence.



Voilà un bail que mon cousin – appelons-le Camille – m’invite à lui rendre visite à l’improviste. A une heure de chez lui, je le préviens par SMS de mon arrivée avec des victuailles. En retour, une réponse sibylline : « Pas avant minuit, ce soir c’est Macaron ! » Ledit Macaron est en réalité un ex-banquier passé au travers d’un correcteur orthographique. Il donne un meeting, où Camille et une amie doivent se rendre en reportage. On se débrouille pour que je puisse me joindre à eux.

 
 
 
 
 
Adresse aux manifestants sauvages de la police
 

par Serge Quadruppani



 
 
 
 
 
Les policiers sont-ils tous des bâtards ?
 

Dissertation



 
 
 
 
 
Cauchemars et facéties #50
 

On en parle sur l’internet.



De l’eau bouillante contre les terroristes. Des pistolasers contre les zadistes. Des bracelets de couleur pour les migrants. Et des frigos-zombies contre les géants de l’internet.