La prison se situe au fondement de l’autorité étatique et ce qui fait tenir les rapports sociaux capitalistes. Il constitue la menace principale et constante qui nous contraint à accepter un régime quotidien d’exploitation et d’abus. Elle est un sanctuaire du pouvoir et un monument dédié à sa futilité. Elle est un ensemble de caméras, détecteurs de mouvement, épais murs de béton, le tout enveloppé dans du fil barbelé. Mais elle est aussi un lieu d’expérimentations psychologiques et disciplinaires. Et un atelier clandestin. Elle est le nom de la séparation forcée des familles et du déchirement des êtres. C’est le dernier arrêt de merde avant d’être déporté dans la vie tout aussi merdique que l’on avait tenté de fuir. Elle est un lieu de travail tentaculaire, où les gardiens syndiqués gagnent leur vie en gardant des êtres humains dans des cages. C’est une capsule temporelle, limbes où des individus arrachés au présent présent sont jetés pendant des années.
Pour ceux à l’intérieur, la lutte contre les prisons est souvent une lutte pour la survie, combat constant pour préserver sa dignité. Pour ceux à l’extérieur, il s’agit de lutter pour briser les barrières de l’isolement institutionnel - physique, technique ou bureaucratique. Il s’agit d’une bataille pour construire et entretenir des relations avec ceux que l’Etat aurait voulu voir oubliés. Les prisons sont construites comme des forts impénétrables. La lutte pour leur abolition est une tâche gigantesque. Que l’on vive à l’intérieur ou à l’extérieur, leur existence est un affront à la notion même de liberté ... et exige la résistance.
Trouble #20 : Inside-Out from sub.Media on Vimeo.
Le collectif canadien submedia qui publie chaque mois les très bons reportages Trouble est en pleine levée de fonds. Voici leur vidéo d’appel à soutien.
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