Toutes les CCTV

(poème de Palmyre)

paru dans lundimatin#187, le 16 avril 2019

Toutes les CCTV m’attendent au tournant de la rue
comme un œil d’araignée sur un corps à distance

Toutes les CCTV m’attendent au tournant de la rue
comme un œil d’araignée sur un corps à distance

un homme est en prison pour aveuglement de la bête
on lui a donné un surnom
à coups deux coups le bris
le contour de sa pierre se fond dans ma rétine
une mémoire lapidaire

longeant la nouvelle greffe j’enfonce le visage dans mon col
les armes par destination

Débris tenus ensemble avant décompte
amorces d’anatomie explosive
des cervicales bloquées
des détonations coule un sommeil noir

Fortes images des corps courant des corps forcés aux pleurs et aux crachats
des corps adrénaline et de l’humiliation

des bras armés font une photo en groupe devant une barricade en feu
la pose virile en casques et boucliers

tandis que de l’autre côté la chair vole et les moignons suintent
un de plus flatte sa matraque

tandis
deux garçons pré-pubères vagabondent en émeute retournent
les avertissements
petit frère au ban de l’école républicaine
porte une cagoule en blast

Zineb est au silence
au JT de vingt heures elle meurt à nouveau
une voix ne cherche plus à s’évader du poste
et crie sa trahison dans tous les PMU de France

tandis qu’ils bavent
disons assassinat

alors
noms en captivité
sous la reconnaissance faciale
et la double vue des blindés

faites monter

en rêve un policier autour ses complices en civils
dans un wagon peuplé pour que le peuple voie et aussi pour l’exemple
entrave mes poignets pour mieux pouvoir forcer
mes cuisses
mes seins
mon sexe
et que personne ne bouge

lundimatin c'est tous les lundi matin, et si vous le voulez,
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