Standing Rock vs. Tigerswan - Part. II - L’envers du décor

« La distinction entre la sécurité privée et les forces de l’ordre, au DAPL, n’a pas existé »

paru dans lundimatin#108, le 13 juin 2017

Nous publiions la semaine dernière un article paru sur The Intercept, relatant les pratiques particulièrement douteuses d’agences de sécurité privées dans le cadre de la répression du mouvement d’opposition à la construction du Dakota Access Pipeline (DAPL). Cette semaine, nous vous présentons un autre article de la même source exposant les liens complexes, mais avérés, entre ces agences de sécurité privées et les forces de l’ordre.

Par une nuit glacée de novembre, alors que la police arrosait les opposants au DAPL à grand renfort de canons à eaux et balles de gomme, des représentants du FBI, du Bureau des Affaires Indienne, du Parquet du Dakota du Nord ainsi que des officiers de la police locale échangent des emails, commentant le suivi en temps de réel de la répression.
« Chacun regarde un différent live », remarque l’officier Lynn Wanner de Bismarck, un peu moins de 90 minutes après le début de la manifestation, située alors sur le pont Backwater de l’autoroute 1806 du Dakota. Ainsi, à l’aube du 21 novembre, environ 300 protecteurs de l’eau sont blessés, parfois gravement. Parmi eux se trouve la jeune Sophia Wilansky, qui a failli perdre son bras après avoir été touchée par ce que de multiples témoignages disent être des munitions de la police.
Les emails échangés cette nuit mettent en lumière les efforts des forces de l’ordre pour contrôler les récits à propos de cette nuit de violence, notamment en diffusant des propagandes réfutant la version de Wilansky. Outre le fait qu’on y apprend jusqu’à quel point les agences se reposent fortement sur les médias sociaux activistes pour suivre leurs activités, les documents révèlent également, pour la première fois, l’existence d’un informateur du FBI, crucial pour les opérations de contre-propagande policière.
D’une manière générale, les documents analysés par The Intercept (dans lesquels se trouvent les échanges de mails) se situent entre octobre et décembre 2016, point d’orgue de la lutte. Les forces de l’ordre usèrent à ce moment-là de moyens si disproportionnés qu’ils attirèrent l’attention nationale, tandis que le nombre de protecteurs de l’eau vivant dans les camps anti-DAPL augmenta jusqu’à 10 000. Si la surveillance de ces derniers fut évidente - entre les hélicoptères ne cessant de survoler les camps, les contingents de sécurisation observant de lointaines collines et les rangées de lumières aveuglantes illuminant l’horizon le long du pipeline - la collecte des renseignements, elle, se faisait dans l’ombre et le secret.
Outre les échanges d’emails mentionnés plus haut, The Intercept publie également 15 rapports de situations préparés par TigerSwan pour son client Energy Transfert Partners, ainsi que trois powerpoints que l’agence de sécurité partagea avec les forces de l’ordre.
Ainsi, la semaine dernière, The Intercept publiait un article détaillant les activités de TigerSwan pendant 9 mois et sur un territoire couvrant 5 états. Ses activités incluaient la surveillance aérienne, le contrôle des médias sociaux, l’infiltration et des campagnes de contre-information.

Une image de TigerSwan mise dans un PowerPoint destiné aux forces de l’ordre. Le gorille représente les forces de la réaction surveillant le camp de Standing Rock

Quand les agences fédérales font circuler des théories douteuses

Environs huit heures avant que Sophia Wilansky soit blessée, l’officier de police de la ville de Bismarck, Lynn Wanner – dont les documents nous apprennent qu’il était l’agent de liaison entre les agences de renseignements et les officiers de terrain lors du mouvement anti-DAPL – alerte toutes les polices possibles en affirmant « qu’une source intérieure du FBI » lui rapporte « qu’à l’intérieur du camp, des bouteilles de propane ont été trafiquées pour exploser  ». Ce sera cette version des faits qui sera largement relayée par les forces de l’ordre, notamment le sheriff du comté de Morton.
Entre-temps, Ben Leingang, un officiel de l’état du Dakota du Nord écrit à 10 h « nous devrions probablement nous préparer à un retour de bâton médiatique demain, bien que nous ne sommes pas en tort. 244 messages énervés reçus jusqu’à présent. » En effet, ce même matin, des images de Wilansky gravement blessée circulent en masse sur les réseaux sociaux.
De même, TigerSwan se préoccupe du contrecoup médiatique : « les manifestants affirment qu’il y a plus de 100 blessés en liens avec la manifestation et vont certainement tourner les vidéos de l’évènement en propagande anti-DAPL  » écrit ainsi la compagnie le lendemain matin également.
Le surlendemain, Terry Van Horn du Parquet national, spécialiste des renseignements classés sécurité nationale, envoie un email aux membres des différentes agences fédérales, insistant sur l’information du FBI : « qu’une source, à l‘intérieur du camp, rapporte que des personnes fabriquaient des IED [Improvised Explosive Device, c’est-à-dire des bombes artisanales], avec des petites bouteilles de gaz ». Il rajoute : « Wilansky a été aperçue jetant un IED du pont, qui s’est enclenché trop tôt, lui causant ses blessures  ».
Moins d’une heure après ce premier email, Van Horn partage un texte, posté sur le Facebook de « Netizens for Progress and Justice », commençant ainsi : « Cela n’a pas été causé par les forces de l’ordre, ça a été causé par des abrutis de manifestants pensant faire une bonne chose en pratiquant « l’action directe », sans aucune considération pour la sécurité et le bien-être des honnêtes opposants pris dans la situation  ». Le post continue, proposant une version de l’évènement qui va même à l’encontre de celle des forces de l’ordre.
À ce mail de Van Horn, le major Amber Balken, chargé de la communication de la Garde Nationale (elle aussi impliquée dans le maintien de l’ordre anti-DAPL), répond « comment peut-on diffuser l’histoire ? », rajoutant « c’est un excellent rapport  » et suggérant le nom d’un blogueur local conservateur. Cecily Fong, chargée de la communication de services d’urgence du Dakota du Nord lui rétorque alors qu’elle « verra avec » le blogueur pour qu’il fasse circuler ce texte.
Comme Intercept l’a rapporté la semaine dernière, Netizens for Progress and Justice, publiait régulièrement des contenus issus de TigerSwan, incluant des vidéos critiquant les opposants. Fong a refusé tout commentaire, comme Balken et Van Horn. Le FBI décline également tout commentaire à propos de ses activités contre les opposants, de même que le Bureau des Affaires Indiennes (BIA).
Ainsi, le 22 novembre, le département du sheriff du comté de Morton fait un communiqué de presse insinuant que Wilansky a été blessé par un IED, reprenant la version de l’infiltré du FBI.
Intercept a appelé Lauren Regan, l’avocate de Sophia Wilansky, et lui a lu les emails de Van Horn. Celle-ci a affirmé que « la plupart de ce qui est dit est factuellement faux ». « Je n’ai jamais vu ou entendu de preuve attestant l’existence de bouteilles de gaz transformées en explosifs » continue l’avocate, qui fait partie d’une équipe de Civil Liberties Defense Center [Centre de défense des libertés civiles], basée en Oregon ; « À la lumière de ce qu’ils ont fait, à savoir littéralement exploser le bras d’une femme et du timing du communiqué, celui-ci me rend profondément sceptique  »
Le père de Sophia Wilansky, Wayne, rejoint l’avocate dans le fait qu’il « n’y a pas une once de vérité  » dans la version de Van Horn. « De toute évidence, la désinformation est une activité majeure, dans leur manière de traiter avec les manifestants ».

Les rapports de surveillance décrivent les manifestants comme désespérés et déviants.

Les rapports internes de situation, à partir du moment où Wilansky est blessée, contiennent d’autres exemples de désinformations. Ils montrent également une fixette sur les violences alléguées aux anti-DAPL, ainsi qu’une forme agressive de renseignements. Ainsi, quelques fois, TigerSwan se réfère explicitement à ses indicateurs et infiltrés. Un exemple est ce document du 3 octobre, qui explique de quelle manière la compagnie surveilla les membres de l’American Indian Movement : « surtout via les réseaux sociaux » et « via un indicateur », cela dans le but de juger de l’efficacité des pratiques de sécurité [du mouvement] et de « développer des contre-mesures en avance, si possible  ».
En outre, les documents, dont 4 furent d’abord publiés par Grist, inclut les noms de dizaines de contestataires, nommés « Personne d’Intérêt ». Ces papiers décrivent également des rencontres avec les forces de l’ordre, y compris « la police des campus » [1]] de l’université de l’Illinois et du college de Lincoln Land. Systématiquement, les officiers de TigerSwan, lors de ces rencontres, tentent d’influencer les forces de police à agir de manière plus agressive contre les opposants.
Par ailleurs, dans un rapport du 10 octobre, TigerSwan déclare qu’il a réussi à avoir des contenus Facebook difficile d’accès, notant : «  la cellule attachée aux réseaux sociaux a exploité une technique de codage URL pour découvrir des profils cachés et des groupes associés aux opposants ».
Cependant, les renseignements de TigerSwan sont loin d’être parfaits et ses interprétations sont souvent hors-sujet. En témoigne un document faisant référence à un collier de coquillage qui, d’après la compagnie, est le signe distinctif des membres du groupe du Mississippi Stand « ayant été arrêté pour la cause ». Un des membres du groupe, Alex Cohen, a expliqué à Intercept qu’en vérité ce collier n’a rien à avoir avec cela. Ce furent des cadeaux donnés à certain membres par les amérindiens.
Plus marquant est le fait que Tiger Swan décrive les situations sur le terrain comme volatiles, parfois décrivant la drogue comme monnaie-courante chez les anti-DAPL, avec un penchant naturel pour la violence, dû à des déviances sexuelles. En vérité, TigerSwan trouve toujours un moyen d’interpréter n’importe quel évènement comme potentiellement explosif. Ainsi, un document anticipant un concert dans un casino, avec Jackson Browne et Bonnie Rait, annonce que cela va ramener «  de nombreux influenceurs étrangers ». Le document prédit donc que « selon l’avancement des travaux à ce moment-là, le projet pourrait en être affecté négativement si des dispositions ne sont pas prise contre. »

Après le 8 novembre, TigerSwan note que « l’élection de Trump aura probablement un effet positif pour le projet et la coopération au niveau fédéral augmentera sûrement après le 20 JAN ». Parallèlement, l’entreprise commente le « désespoir » post-électoral, écrivant ainsi le 12 novembre que « les anti-DAPL sont profondément désespéré et ne songent plus à des solutions pacifiques à propos du DAPL. Il nous faut nous attendre à ce que la situation devienne plus volatile que jamais ».
Le lendemain (13 novembre), TigerSwan insiste à nouveau sur la probabilité d’une flambée de violence : « la plupart des locaux portent désormais une arme pour protéger leur personne, ainsi que leur famille et leur propriété  » note le rapport. « Ils ont également exprimé de la frustration avec ce qu’ils perçoivent comme un manque d’action des forces de l’ordre  ». C’est à cette époque précise que TigerSwan et les forces de l’ordre s’inquiètent beaucoup de l’impact de la possible mort d’un manifestant : « l’usage de la force, ou la mort d’un manifestant ou émeutier aura pour résultat immédiat d’arrêter les opérations liées au DAPL, ce qui stoppera le projet de manière permanente » partage TigerSwan dans un PowerPoint destiné aux policiers.
Quelques semaines plus tard, l’administration d’Obama refusera à la compagnie construisant le pipeline un permis fédéral, gelant sa construction. En janvier 2017, le président Trump ravive le projet. En juin de cette année, le pipeline a offert ses premiers services.

Un centre de fusion dans le Maryland

Centres de fusion et « le complexe industriel de surveillance »

L’échange de mails de la nuit de l’incident du pont Backwater, ainsi que d’autres documents, présentent des illustrations détaillées du travail des « centres de fusion » [Fusion centers]. En 2007, le président George W. Bush signe le 9/11 Commission Act, débloquant 300 millions de dollars pour le Département de la Sécurité Intérieure [Homeland Security ou DHS], pour l’établissement de centres de fusion, originellement conçus pour faciliter le partage des renseignements antiterroristes parmi les différents Etats, polices et agences fédérales. D’après le site internet du DHS, il existe 77 centres de fusion dans le pays. Chaque Etat en aurait au minimum un.
Brendan McQuade, professeur assistant de sociologie à l’Université d’Etat de New York – qui travaille actuellement sur un livre à propos de ces centres de fusion – affirme que les archives appartenant aux renseignements du Dakota du Nord et à des polices plus locales, surveillant donc les activités et réprimant les opposants de Standing Rock, offrent un aperçu unique pour comprendre comment les centres de fusion sont utilisés dans la répression politique.
«  Nous avons déjà observé des traces de cette surveillance et contrôle, dans les mouvement Black Live Matter et Occupy, mais jamais on a trouvé de preuves explicites, comme ces documents. » dit-il à Intercept après avoir regardé les documents obtenus.
D’après un ancien agent spécial du FBI, Michael German, travaillant à présent avec le Brennan Center For Justice de l’école de droit de NYC, les centres de fusion sont devenus une part d’un « complexe industriel de surveillance » où agences de sécurité et secteur privé fusionnent en une frénésie de surveillance, de traçage et d’accumulation d’information à très grande échelle. Le soutien grandissant du gouvernement à ces centres de fusion s’explique par leur usage massif de « sources d’informations non traditionnelles », note l’ancien agent. Un des buts majeurs des centres de fusion est de protéger les infrastructures critiques de la nation, dont 85 % sont détenus par des intérêts privés.
«  La chose pernicieuse est que le rôle des entités du secteur privé dans les centre de fusions a grandi sans qu’aucune législation ne le sanctionne  », dit German, qui a co-écrit un rapport en 2007 devant l’ACLU [American Civil Liberties Union, équivalent de la LDH], intitulé Ce qui ne va pas avec les Centres de Fusion. « Le développement de ces techniques et relations, telles que celles impliquant TigerSwan et les forces de l’ordre du Dakota, ont eu lieu dans le petit monde fermé des forces de l’ordre. »

Ambiguïté juridique

Le fait que TigerSwan soit une entreprise privée lui a permis d’opérer basiquement sans aucun critère de transparence. Ainsi, le North Dakota Private Investigation Security Board [Institution supposée délivrer les permis d’exercer pour les entreprises de sécurité privée] confirme à Intercept que TigerSwan, bien qu’actif depuis neuf mois, n’a toujours pas obtenu de licence pour travailler dans l’Etat. Tout ceci, lié à son étroite collaboration avec les forces de l’ordre abreuvées de ses renseignements, pose donc d’importantes questions juridiques.
« La distinction entre la sécurité privée et les forces de l’ordre, au DAPL, n’a pas existé » dit Bruce Ellison, du National Lawyers Guild dans lequel il travaille comme soutien juridique avec les protecteurs de l’eau. «  Ils n’ont fait plutôt qu’un  » rajoute-t-il.
Il n’est pas clairement établi que les activités de TigerSwan, couplées à celles des forces de l’ordre ont franchi une frontière légale. Les compagnies privées ont des obligations spécifiques, comme protéger les droits constitutionnels de la liberté d’expression, d’association ou la vie privée. Les agences publiques, forces de l’ordre comprises, ont également ces obligations. Elles ont également une marge de manœuvre énorme pour user de techniques invasives et non éthiques bien que légales. Ceci est parfaitement illustré par ce qu’Intercept rapporta en janvier à propos des « directives » produites par le FBI pour gérer ses opérations liées aux indics, infiltrés et couvertures secrètes. Cependant, ces directives sont remplies de flou permettant aux agents du FBI de faire à peu près n’importe quoi tant qu’ils ont l’aval de leur hiérarchie.
Cependant, si TigerSwan rencontrait régulièrement le FBI – en agissant pour le Bureau ou même simplement en donnant des informations à ses agents – cela représente potentiellement un court-circuit à ces règles du FBI. En outre, comme le dit Ramzi Kassen, professeur de droit à l’université de New York et qui dirige le projet CLEAR (Creating Law Enforcement Accountability & Responsability), [2]« les directives sont une chose, mais la base légale de celles-ci quant à ce qui est constitutionnel ou non en est une autre ».
D’une manière générale, à moins qu’il ne soit prouvé que TigerSwan agisse sous la direction du gouvernement, ses agents sont jugés aux standards des citoyens lambdas, leurs délits les plus habituels étant sans doute des choses comme des intrusions.
Par-delà cette ambiguïté juridique, les actions de TigerSwan posent question. « Vous avez ces acteurs privatisés qui remplissent des fonctions admises comme prérogatives du gouvernement – peu-importe si l’on a jugé celles-ci bonnes ou mauvaises. » dit Kassen. « Les entreprises privées sont en train d’exercer ces prérogatives à une échelle jusqu’ici inconnue. – on ne parle pas ici de votre petit détective privé embauché dans un bureau local, mais bien de tactiques militaires employées à l’étranger. »
« Nous avons besoin de regarder si nos lois sont suffisantes pour protéger les militants politiques des interférences, perturbations et attaques de la part des gens qui les infiltrent ou surveillent leurs activités » dit Kris Hermes, un auteur et activiste qui a, pendant des années, fourni une aide juridique aux manifestants avec la National Lawyers Guild. « Ce qui a été fait est une douche froide pour les gens organisés politiquement. Désormais, tout le monde ressent qu’il faut passer à une sorte de culture de la sécurité pour éviter l’espionnage des forces de l’ordre ou des compagnies privées. Ce qui a des conséquences bien plus grandes qu’on ne l’imagine. Cela empêche effectivement les gens de s’engager des activités garanties par le Premier Amendement. »

Les Pinkertons contemporains

La privatisation des forces de l’ordre et leur soumission à des intérêts d’entreprises ne sont pas une chose nouvelle – bien que de nos jours la militarisation accrue de la gestion policière de la contestation ait pris une tonalité sinistre dans le sillage de la prétendue guerre globale contre la terreur.
À la fin du XIX siècle, l’agence de détectives privés fondée par Allan Pinkerton, sous le nom de National Detective Agency, offrait ses services aux clients publics ou privés. Les « Pinkertons », comme ils furent nommés, fonctionnaient beaucoup à partir d’agents infiltrés. Ceux-ci agissaient souvent comme agents provocateurs, déclenchant des violences tout en s’engageant dans la surveillance et la propagande.
L’agence fournissait également des gardes armés pendent les grèves et autres conflits ouvriers, devenant « un moyen facile à utiliser pour les pouvoirs abusifs d’un capitalisme sans restriction  », dit Paul O’Hara, professeur d’histoire à l’Université Xavier, ayant écrit un livre sur Pinkerton. Pour les travailleurs, les Pinkertons étaient « des brutes embauchées par le capital » et des « symboles du pouvoir des corporations ». Les activités de Pinkerton menèrent à deux enquêtes du Congrès, ainsi que le « Anti-Pinkerton Act » de 1893, qui empêcha le gouvernement d’embaucher l’entreprise ou toute autre ayant les mêmes pratiques. Cependant, la loi échoua, et les Pinkertons ouvrirent la voie à des partenariats publics qui durent jusqu’à nos jours.

TigerSwan n’a jamais répondu aux nombreuses questions d’Intercept, oscillant entre suivre ou bloquer ses journalistes sur Twitter. L’entreprise, en revanche, retweeta un commentaire fait par un lecteur d’Intercept consistant à appeler TigerSwan « les Pinkertons contemporains ».

[1NdT : Il existe aux USA une police spécialisée dans le maintien de l’ordre universitaire

[2Ce projet vise, basiquement, à produire des lois de responsabilité et transparence pour les forces de l’ordre.

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