Je me demandais si j’allais écrire l’article qui suit, à propos de quatre livres traitant d’écologie et de climat – à quoi bon ? je me le demande toujours, d’ailleurs… Sale moment à passer, mais d’autres en vivent de bien pires, et je ne pense pas seulement aux deux camarades qui se trouvent encore entre la vie et la mort et aux autres, salement amochés dans leur corps, leur vie et celles de leurs proches, après le déchaînement de violence assassine voulu par Macron, Darmanin et consorts (que l’on ne vienne surtout pas me raconter que les flics n’avaient pas d’ordres, même si cela ne diminue en rien leur responsabilité criminelle : ACAB [5]). Ces derniers jours, on nous a en effet encore annoncé entre deux nouvelles sportives les noyades d’au moins vingt-neuf personnes qui tentaient de rejoindre l’Italie depuis les côtes tunisiennes. Si vous ne voyez aucun rapport entre ces deux actualités morbides, alors vous devriez lire au moins un des bouquins dont je vais parler ci-après : Pour une écologie pirate, de Fatima Ouassak [6].
Mais je ne commencerai pas par celui-ci. Je parlerai avant des livres de Mickaël Correia : Criminels climatiques, et d’Édouard Morena : Fin du monde et petits fours [7]. Leurs sous-titres nous renseignent sur les intentions des auteurs. Respectivement : Enquête sur les multinationales qui brûlent notre planète et Les Ultra-riches face à la crise climatique.
Correia démarre fort : le 31 mars 2021, dit-il en introduction, les députés à l’Assemblée nationale examinaient le projet de loi « climat et résilience [8] », dont les dispositions étaient censées permettre à la France de rattraper son retard en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Ce même jour, le président de l’Assemblée Richard Ferrand, pilier du macronisme, décida de censurer toute discussion sur la responsabilité des multinationales face au changement climatique, au prétexte, rapporte Correia, qu’« imposer aux firmes climaticides des réductions d’émissions n’aurait “aucun lien direct ou indirect” avec la loi climat ». Ben voyons ! pourquoi se gêner quand on a affaire à une majorité de godillots [9] ? « Pourtant, en ce même mois de mars 2021, poursuit Correia, l’ONG Oxfam révélait que les activités industrielles des multinationales du CAC 40 nous conduisent vers un réchauffement planétaire de + 3,5°C d’ici la fin du siècle – soit un enfer sur Terre. » Et d’ajouter : « Pour exemple, la compagnie pétrolière Total régurgite à elle seule chaque année plus de gaz à effet de serre que l’ensemble des Français réunis. » Le résultat très concret de ce refus de s’en prendre aux émissions des grandes entreprises est que la loi climat adoptée alors ne permettra à terme que de réduire de 10 millions de tonnes les émissions de CO2 d’ici 2030, alors qu’il faudrait une réduction de 112 millions de tonnes afin de freiner un tant soit peu le réchauffement planétaire… Mais on ne va pas continuer ici à se mettre la rate au court-bouillon en parlant de Macron [10] et des polichinelles qui l’entourent. Ça tombe bien, l’enquête de Correia s’intéresse avant tout aux trois principaux mastodontes mondiaux assassins du climat – et, si on les laisse faire, de la vie sur Terre : Saudi Aramco, China Energy et Gazprom. Soit, dans l’ordre, le tiercé des plus gros émetteurs de GES. Le premier, donc, est le plus grand exportateur de pétrole au monde. La firme saoudienne a « éructé », comme dit Correia, 1,93 milliard de tonnes équivalent CO2 en 2019, soit plus de quatre fois et demie la quantité émise par la France la même année. China Energy, un des leaders mondiaux du charbon, n’en a rejeté « que » 1,55 milliard de tonnes, tandis que le troisième larron, Gazprom, entreprise géante russe issue du pillage des « biens nationaux » au moment de leur privatisation postsoviétique [11] et première productrice mondiale de gaz, se classait juste derrière avec 1,53 milliard de tonnes. À eux trois, s’ils étaient un pays, ce serait le troisième émetteur de GES, après la Chine et les États-Unis. Depuis 2015, les scientifiques n’ont cessé de répéter que pour limiter le dérèglement climatique, il faudrait laisser sous terre 80% des réserves de charbon, la moitié de celles de gaz et un tiers de celles de pétrole. Or c’est tout l’inverse qui se produit : les niveaux de production d’énergie fossiles n’ont jamais été aussi élevés, pire : ils ne cessent d’augmenter. « Les deux tiers des capitaux placés dans les projets de production d’énergie en 2018 sont allés dans le pétrole, le gaz et le charbon […] contre moins d’un tiers à l’éolien et au solaire », dixit Andreas Malm [12], cité par Correia. Ce dernier détaille tout au long de son livre les ravages exercés par ce « trio climaticide » – sans toutefois éluder ceux des autres méga-entreprises comme Total, entre autres. Au moment où il écrivait (son livre est sorti en janvier 2022), le dernier rapport connu du GIEC [13] « pointait en creux l’inaction criminelle des gouvernements et des entreprises fossiles ». Au même moment, Aramco annonçait ses résultats financiers pour le deuxième trimestre 2021. Son revenu net avait augmenté de 288% par rapport à la même période en 2020. Il est vrai qu’en 2020, à cause de la pandémie que vous savez, la planète tournait quelque peu au ralenti. On avait même pu se réjouir de ce ralentissement de l’économie qui entraînait celui des émissions de GES. On, c’est-à-dire vous et moi, simples pékins. Quant aux actionnaires d’Aramco, eux, ils ont dû préférer la reprise : au titre de ces seuls trois mois d’activité en 2021, « la firme prévoyait de verser 18,8 milliards de dollars de dividendes ». Multiplié par quatre, cela donne près de quatre-vingts milliards… Bref. Si vous voulez en savoir un peu plus sur ces trois entreprises et, plus largement, sur l’extractivisme pétrolier, gazier et charbonnier, lisez Correia, son bouquin vous en apprendra beaucoup. En janvier 2022, Poutine n’avait pas encore déclenché son « opération militaire spéciale » contre l’Ukraine, qui a depuis entraîné quelques conséquences pour Gazprom, grand fournisseur de gaz de l’Europe. Rien de très grave pour la firme cependant. Pendant la guerre le business continue, même s’il doit changer de destinations et de parcours. C’est d’ailleurs ce qu’il y a de plus impressionnant, peut-être, dans ce bouquin : à quel point, quoi qu’il arrive, y compris le pire (que l’on commence à percevoir très concrètement à travers canicules, sécheresses et autres accidents climatiques) les affaires se poursuivent, que dis-je, elles prospèrent, comme si de rien n’était.
Comme si de rien n’était ? Pas tout à fait. C’est ce que nous montre Edouard Morena dans Fin du monde et petits fours. En effet, parmi les « ultra-riches », comme il dit, un certain nombre ont pris conscience du fait que la crise climatique menace gravement, à terme… non, pas les équilibres écologiques, pas la vie sur Terre, rassurez-vous, mais tout simplement leurs intérêts de capitalistes. Morena regrette que l’on se contente trop souvent de dénoncer ces ultra-riches pour leur mode de vie perso et leur « empreinte carbone » (yachts, jets privés, etc.) Mais comme il le dit très bien : « Cet intérêt pour les jets privés est symptomatique d’une focalisation plus large du débat climatique sur les comportements individuels. Moins consommer est présenté comme “l’action politique la plus viable pour remédier au changement climatique”. Tel un miroir grossissant, ils entretiennent notre propre culpabilité carbone” » – et donc notre propre impuissance, ajouterais-je. Or, en réfléchissant trente secondes, nous comprenons que ce qui caractérise ces personnes riches, très riches voire ultra-riches, plus que leurs joujoux de luxe, c’est qu’elles disposent d’immenses fortunes « le plus souvent composées de liquidités, de biens immobiliers et d’actifs financiers ». C’est par là qu’ils se révèlent vraiment nuisibles au climat. Selon une étude menée conjointement par Greenpeace et Oxfam [14], citée par Morena, si l’on tient compte de ces actifs financiers, « l’empreinte carbone du patrimoine financier d’un milliardaire français, en moyenne, s’élève à 2,4 millions de tonnes de CO2 par an », alors que celle du « patrimoine financier d’un Français moyen s’élève à 10,7 tonnes de la même saloperie… Toujours selon cette étude, (les actifs financiers de) 63 milliardaires français émettent autant de CO2 que (ceux de) la moitié de la population française, tandis que trois de ces milliardaires : (Gérard Mulliez (Auchan), Rodolphe Saadé (CMA CGM) et Emmanuel Besnier (Lactalis) émettent autant de CO2 que 20% de la population française. Mais trêve de chiffres… Ce que montre Morena dans son livre, c’est qu’un certain nombre de ces très riches de différents pays (évidemment, surtout d’Europe et d’Amérique du Nord) ont compris que le dérèglement climatique menace tout ou partie de leurs actifs, d’une part, et, d’autre part, que « s’engager » contre ce même dérèglement climatique pourrait bien représenter une nouvelle et très importante source de profits… Je ne vous en dirai guère plus ici, mais je vous conseille vraiment de lire ce bouquin, qui décrit en détails comment ces riches qui se sont forgés une « conscience climatique de classe » (titre du premier chapitre) grâce au travail de lobbying de quelques pionniers du genre Al Gore (si, si rappelez-vous, cet ancien vice-président des Etats-Unis qui avait produit le film Une vérité qui dérange, diffusé dans le monde entier [15]) ; comment ils ont commencé à transformer les « poumons de la terre [les forêts] » en « pompes à fric » (deuxième chapitre) ; comment de grandes firmes multinationales du « consulting » et de l’expertise, McKinsey en tête, ont « promu une vision techniciste et faussement dépolitisée de l’enjeu climatique […] qui fait la part belle aux acteurs privés, dévalorise l’interventionnisme étatique – ou du moins promeut un certain type d’interventionnisme axé sur la collectivisation du risque et la privatisation du profit – et ignore volontairement les questions de justice et de réparation » (troisième chapitre) ; comment a été (et est encore) mobilisée une armée de communicants et d’experts en communication afin de verdir le business as usual (« Make our blabla great again », quatrième chapitre ») ; et, par-dessus le marché (si j’ose dire), comment tout ce beau monde (Davos et autres grands raouts internationaux) s’arrange pour « prendre une photo avec Greta » (soit promouvoir un « mouvement climat » inoffensif pour le capital et les capitalistes, cinquième chapitre). Passez, muscade ! En conclusion, Morena rappelle tout de même qu’il existe un « vrai » mouvement contre le dérèglement climatique, lequel ne marche pas dans cette arnaque, se réglant plutôt sur le slogan : fin du monde, fin du mois, fin des ultra-riches, même combat !
Réconcilier projet écologiste et habitants des quartiers populaires, c’est justement le projet de Fatima Ouassak. Mais faisons encore un petit détour avant d’en arriver à l’« écologie pirate », en passant par le petit – mais excellent – Égologie, d’Aude Vidal, qui vient d’être réédité aux éditions du Monde à l’envers [16]. Son sous-titre annonce la couleur : Écologie, individualisme et course au bonheur. En écho aux livres précédents (en fait, c’est l’inverse, puisque celui-ci était déjà paru il y a un lustre), Aude Vidal [17] stigmatise une certaine « écologie sans ennemis [18] », selon laquelle il faudrait se contenter « de changer ce qui peut l’être, son entourage immédiat ou tout simplement soi-même ». Résultat : les « petits gestes » (genre éteindre la lumière en sortant ou ne pas laisser pas couler le robinet quand vous vous brossez les dents) recommandés dans un premier temps par les acteurs associatifs aux « éco-citoyen nes » sont devenus, « repris par les autorités politiques ou les grandes entreprises, un moteur d’inertie. Ils témoignent autant d’une volonté de chacun e de rassurer à peu de frais ses angoisses écologiques que de celle des institutions qui les promeuvent de faire oublier la toxicité de leurs activités ou leur incapacité à mener des politiques environnementales dignes de ce nom ». Et de souligner « l’écart grandissant entre les injonctions adressées aux individus et les politiques anti-écologiques des acteurs dominants », lequel « invite à considérer avec plus de circonspection la stratégie d’un changement qui part de l’individu et de ses choix ». C’est encore peu dire… Mais Aude Vidal en dit beaucoup plus, entre autres contre l’idéologie du bien-être et du développement personnel. Il suffit de perdre quelques minutes à détailler l’ensemble des prospectus, offres de stages divers et variés (tous payants et plutôt chers) punaisés sur le tableau d’affichage à l’entrée d’une Biocoop pour comprendre de quoi il s’agit… Mais vous préférerez peut-être, et vous aurez bien raison, prendre une heure ou deux pour lire ce petit bouquin qui tape juste sur ce que j’appellerai la « bobo-écologie ».
J’en arrive donc à Fatima Ouassak. Qu’est-ce que l’écologie pirate ? C’est un « projet initié dans les quartiers populaires », d’abord. Auteure de La Puissance des mères (paru en 2020 à La Découverte [19]), elle s’engage avec toute sa force et son énergie pour offrir du possible à ses enfants et à tous les enfants des quartiers populaires. Elle a créé, avec d’autres, la première Maison de l’écologie populaire en France, à Bagnolet : Verdragon. Elle raconte, entre autres, dans son livre, les réactions indignées qu’a suscitées cette initiative. Verdragon est née en mai 2021, créée, donc, par Le Front de mères et l’organisation écolo Alternatiba. Il s’agit d’un espace de presque mille mètres carrés, obtenu de haute lutte grâce au « rapport de forces politique local qu’ont su construire ces « militants et militantes des quartiers populaires de Bagnolet ». « Cet espace écologiste est singulier, écrit Fatima Ouassak : géré en grande partie par des femmes non blanches, il est empreint de la culture des quartiers populaires avec la figure du dragon, les mangas, l’immigration… Sa fonction n’est évidemment pas de sensibiliser ; ce sont les quartiers populaires qui y décident d’une ligne dont le but est d’essayer, dans l’urgence, de casser les murs qui empêchent de lutter contre le désastre climatique, en associant les quartiers populaires et les quartiers pavillonnaires, les Blancs et les non-Blancs. »
Le titre – et surtout le sous-titre : Et nous serons libres ! – du livre est directement inspiré par le manga One Piece d’Eiichiro Oda, dont Fatima Ouassak dit qu’il est très aimé dans les quartiers populaires, car il conte l’histoire d’enfants qui veulent prendre la mer et se faire pirates pour échapper à leur quartier pauvre et qui sert de décharge aux riches du quartier voisin. « Cette aspiration à la liberté de circuler pour tout le monde, sans entraves, est au cœur du projet écologiste proposé dans cet essai. » Et quand elle dit « tout le monde », ce sont bien sûr aussi les personnes que la France et l’Europe cherchent à tout prix à empêcher de pénétrer sur leur sol, au prix de dizaines de milliers de morts, particulièrement en Méditerranée.
Le livre décrit, avec une juste colère et sans jamais aucune résignation, les conditions de vie indignes imposées aux habitants des quartiers populaires. Et puisqu’aussi bien j’égratignais au début de cet article le quotidien régional La Provence pour sa présentation superficielle et racoleuse des dérèglements climatiques à venir et de leurs conséquences, je dois néanmoins reconnaître qu’entretemps j’y ai lu de « vraies » informations, je veux dire par là des informations qui serviront peut-être à faire bouger quelques lignes ici et là. Il se trouve qu’elles corroborent parfaitement ce que dit Fatima Ouassak dans son livre. Premier exemple : elle parle des quartiers populaires comme de lieux où l’on ne se gêne pas d’« installer des incinérateurs, des usines, des data centers, des parkings, des échangeurs autoroutiers, des décharges, du bruit, du laid, des odeurs nauséabondes ». Jeudi 30 mars, les pages deux et trois de La Provence étaient consacrées à la pollution industrielle. Dans certains quartiers Nord de Marseille (dont on sait qu’ils ne sont pas les plus riches), on assiste à une explosion de cancers et de morts prématurées depuis l’extension des quais du port et particulièrement l’aménagement de quais destinés à recevoir les navires de croisière. Depuis les collines surplombant la rade, écrit Delphine Tanguy, auteure d’un des papiers de cette double page, « la vue reste sublime mais on la scrute désormais avec angoisse, au rythme des escales des paquebots : “On trouve des résidus noirs, gras, dans nos piscines, sur nos terrasses […] Mais le plus dangereux c’est ce qu’on ne voit pas” ». Les gens du quartier, regroupés en association, ont acheté des capteurs (aux États-Unis !) pour mesurer les concentrations de polluants. Celle de particules fines est « en moyenne annuelle 2,53 fois plus élevée que les normes OMS ! », dit un habitant, qui ajoute : « et ça peut grimper à 46 fois plus ». « Rien que dans cette rue, dit une autre, neuf personnes sont mortes en quatre ans », et on ne compte pas le nombre de malades : « Les cancers, on dirait que ça a poussé et puis explosé d’un coup. » Je n’insiste pas sur les autres papiers : il y a aussi Fos-sur-Mer et tout le pourtour de l’étang de Berre avec leurs industries chimiques, métallurgiques et de raffinage, Tarascon et son usine de pâte à papier, le département des Bouches du Rhône qui semble être devenu un « cluster » de cancers de la vessie…
Deuxième exemple. Fatima Ouassak dénonce à juste titre la mauvaise alimentation des habitants des quartiers populaires, qui tient à diverses raisons : manque d’argent, mais aussi manque de temps et d’énergie pour cuisiner quand on rentre d’une longue journée de travail (+ transports), difficulté à refuser des aliments trop gras et sucrés aux enfants quand on n’a pas grand-chose d’autre à leur offrir pour leur faire plaisir… Elle relève aussi que tout le monde ne peut pas avoir accès aux Amap (question de temps, de moyens, etc.) – ce qui nous renvoie, au passage, à la critique d’Aude Vidal : « L’ethos aristocratique du développement personnel […] prône [la] responsabilité de chacun
e [de son alimentation, de sa santé], alors qu’elle s’avère défavorable aux personnes vulnérables et contribue à un ordre social injuste. Bien-être et prospérité économique se conjuguent comme si l’un appelait l’autre – à moins que ce ne soit le contraire. Les effets de captivité sont ignorés avec ravissement ou cynisme : par exemple, les colis alimentaires proposés aux personnes les plus démunies ne contiennent pas ou peu de produits frais et de légumes mais leurs récipiendaires n’en sont pas moins stigmatisé es pour leur surpoids. » Nous y voilà, justement. « L’obésité, l’autre fléau qui frappe les minots des cités », titre la page Région de La Provence de ce vendredi 31 mars. Je ne sais pas à quoi fait allusion ce « l’autre ». Simplement le fait d’être un « minot de cité » (un pauvre, autrement dit) ? La délinquance ? Le trafic de drogue ? Quoi qu’il en soit, les deux articles de cette page sont assez bien documentés. Il suffira peut-être pour les résumer de rapporter cette phrase du chapô : « Précarité, sédentarité, manque d’éducation à la nutrition et au goût… dans les quartiers populaires, les enfants de 3-4 ans ont quasiment 5 fois plus de risque d’être en surpoids ou obèse ». Dans le corps de son article, Romain Capdepon nous dit que le phénomène est arrivé à un tel point que « l’État, via la Sécurité sociale, a lancé cette semaine la généralisation d’un suivi pour les enfants, de trois à douze ans, à risque ou en situation de surpoids. » Je ne suis pas sûr qu’il faille s’en réjouir… « En parallèle, le Commissariat à la lutte contre la pauvreté auprès du préfet de région et l’ARS (agence régionale de santé) vont chapeauter une vaste offensive plus locale, et ciblée sur les 0-6 ans, dans laquelle la mairie de Marseille a décidé de s’engouffrer. » Je n’aime pas les vocables que j’ai soulignés à l’attention de qui me lira. Tout ça pue le contrôle social et la stigmatisation à plein nez. Quant au Commissariat à la lutte contre la pauvreté, là, j’en suis resté comme deux ronds de flan – je ne savais même pas que ça existait… N’importe quoi, vraiment !Bon, lisez Fatima Ouassak, et si vous habitez par là-bas, soutenez la Maison de l’écologie populaire, ça a l’air de valoir le détour !
franz himmelbauer, le 2 avril 2023, pour Antiopées.