Portraits d’urgence

Le 1er novembre, l’état d’urgence intègre le droit commun - 5 témoignages, 5 courts-métrages pour laisser la parole aux premiers concernés.

paru dans lundimatin#121, le 6 novembre 2017

En vigueur depuis les attentats du 13 novembre 2015, l’état d’urgence a profondément altéré la société française dans son rapport aux libertés individuelles et collectives. Pendant près de deux ans, gardes à vues, perquisitions et assignations à résidence sont devenues le lot commun de tous ceux et toutes celles confronté.e.s à cet état d’exception. Alliant sons et photographies, « Portraits d’urgence » raconte ces transformations en donnant la parole aux premiers et aux premières concerné.e.s. À travers cinq portraits de personnes touchées différemment par une restriction de liberté, cette série documentaire raconte leur quotidien bouleversé et leur ressenti vis-à-vis de l’état d’urgence, à l’heure où celui-ci s’apprête à rentrer dans le droit commun.

Les courts-métrages seront mis en ligne en libre accès entre les 1er et 5 novembre, à raison d’une diffusion par jour. La bande annonce :

Une page facebook pour suivre directement l’évolution du projet.

Une première projection est prévue le 9 novembre au CICP (21 ter rue Voltaire, 75011 Paris / Métro Rue des Boulets ou Nation), suivie d’un échange avec deux des co-réalisateurs de "Portraits d’urgence" et d’autres intervenants.

Portrait n°1 - « À coups de gaz lacrymo »

Malgré l’interdiction de la manifestation, A. et M., étudiants militants, se rendent sur la place de la République pour protester contre la COP21. Ils racontent la vague d’arrestations et l’aléatoire des gardes à vue.

Portrait n°2 - « J’étais une quantité négligeable »

Après des dénonciations anonymes, M. est assigné à résidence suite à une perquisition particulièrement marquante. Il relate l’impact considérable de l’état d’urgence sur sa vie de famille.

Portrait n°3 - « C’est juste un prétexte »

À Argenteuil, un foyer pour femmes en difficulté, toutes de confession musulmane, est perquisitionné en pleine nuit. V., présidente de l’association, revient sur les séquelles causées par la perquisition.

Portrait n°4 - « Une double assignation »

Jugé en « voie de radicalisation », A. est assigné à résidence au lendemain du 13 novembre. Bloqué dans un petit village des Pyrénées, éloigné de tous et de tout, il tente de positiver tout en racontant un quotidien bouleversé.

Portrait n°5 - « C’est la prison chez soi »

Pour avoir participé à des activités militantes, C. est interdit de manifestation, puis assigné à résidence. Face à la place prise par l’état d’urgence dans sa vie intime, il tente de comprendre ce qu’il nomme un acharnement.

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