Et ce rappel à l’emporte pièce - j’écris je suis en train d’écrire mais écrire c’est long quand ça fore profond, juste déjà crier ça : la majorité des sionistes l’immense écrasante majorité des sionistes dans le monde est et a toujours été chrétienne protestante évangélique visant la fin des juifs, on a beau le savoir voir des documentaires ça n’entre pas : ce ne sont pas les États Unis et l’Europe qui soutiennent Israël - c’est Israël et le dos des juifs ravagés dindons de la farce qui se retrouvent à justifier à rendre possible rétrospectivement et encore l’entièreté des monstruosités européennes-chrétiennes (il n’existe pas de nom pour dire cet abominable alliage suprémaciste, le croyez vous). A qui profite l’horreur d’aujourd’hui, dites ? Aux juifs là bas qui s’autodétruisent aveuglément ? Ou à l’Europe (colonies incluses jusqu’en Amérique), aux allemands qui s’y blanchissent plus purs qu’une vierge ?
« Israël est le cadeau de l’Allemagne aux juifs » a écrit Kurt Blumenfeld
Juste un cri du matin impossible à retenir - pour le reste : à suivre
7/05
Les images des enfants affamés relèvent d’un insoutenable inédit. Nos ventres pleins ici pris dans une terreur neuve. Il ne suffit plus de hurler ni de rien. Ne sais ni ce qui doit advenir ni ce qu’il faut faire mais nous ne pouvons pas rester devant ces images dans l’attente qu’en arrivent de pires encore -
9/05
Tombée à l’instant sur le texte d’Horvilleur. Délirant comme c’est étriqué et grotesque, mesquin, niais, autocentré. Très mal écrit en rab, au bord de l’incorrect. Voir par exemple l’anaphore en « par » du paragraphe central, et si vous y comprenez quelque chose. Comme un mauvais exercice de com obligé. Il n’empêche : espérons que leur sursaut à tous les du même genre fasse tâche d’huile, et participe à entamer la chape du cauchemar
« C’est donc précisément par amour d’Israël que je parle aujourd’hui. Par la force de ce qui me relie à ce pays qui m’est si proche, et où vivent tant de mes prochains. Par la douleur de le voir s’égarer dans une déroute politique et une faillite morale. Par la tragédie endurée par les Gazaouis, et le traumatisme de toute une région. » DH, 7/05/25
11/05
Discussion de fous à l’instant sur facebook avec un « juif de gauche » qui pond sur sa page une vision catastrophiste du sort des juifs ici - à la Sfar, tous les gosses contraints de quitter l’école publique et les étudiants effrayés en amphi et les quartiers qui se vident de leurs juifs qui n’ont plus qu’à se tenir chaud dans les seuls coins de la ville où on les tolèrerait encore avant de se décider au grand départ de l’autre côté de la Méditerranée. Quand je dis que je ne reconnais rien de sa vision d’horreur, m’appuyant entre autres sur le cas de mon fiston scolarisé joyeusement depuis toujours au centre ville de Marseille dans des classes qui m’ont souvent invitée à venir montrer un film que j’ai fait avec ma grand mère sortie d’Auschwitz pour des discussions très belles : il me traite de cas particulier. Hypothèse : ce gloubiboulga complaisant ne sert que d’écran justificatoire au déni. Et on n’est pas plus des cas particuliers que ce zozo, merci. Et hier mon fils est rentré à la maison tout content d’avoir tenu la discussion en arabe - embryons appris à l’école, comme tous les gosses ici - avec le boulanger du coin, avant de se replonger dans son étude approfondie de Levinas. Et ci dessous pour le plaisir le dessin que m’a donné une lycéenne des quartiers nord de notre chère ville, après une projo il y a quelques semaines du film mentionné plus haut
13/05
Chers très chers gouvernants à qui nous avons, bon gré mal gré, confié un certain nombre de commandes affectant nos existences. Vous répétez souvent et à qui veut l’entendre que vous êtes amis des juifs que vous vous faites mission de protéger de toute agression. Alors on se permet de faire appel à vous. C’est que depuis un an et demi le péril qui menace les juifs pousse exponentiel. Jusqu’à parvenir en ce printemps 2025 à un point de non retour radicalement manifeste pour qui a des yeux. Chacun d’entre nous le sent de l’intérieur : nous sommes menacés d’implosion, voire d’annihilation. Les images d’enfants squelettiques rappelant ceux du ghetto de Varsovie ou celles de femmes et d’hommes affolés de ne pouvoir nourrir les leurs, après celles de familles - quand elles ont survécu aux bombardements exterminant d’un jet précis des lignées entières - qui errent comme juifs avec leurs maigres valises : c’est en nos chairs qu’elles font rappel de la plus triste mémoire, convoquée comme en réflex. Tout comme l’intention formulée d’évacuer ce qui reste de ces familles hors des frontières qu’on décrète exclusivement siennes. Que des suprémacistes furieux se réclament du nom juif pour infliger à d’autres ce que les juifs ont subi ne peut que manifester avec une clarté inouïe ce dont il s’agit : une usurpation malsaine et démente, une spoliation. Du nom qui est nôtre et que nous chérissons. A vous donc chers très chers protecteurs des juifs en qui vous voyez l’incarnation des victimes que sait enfanter le monde des hommes : nous demandons de protéger notre nom auquel vous dites tenir en mettant un terme à la barbarie de ceux qui se font passer pour nôtres. Et puisque vous vous en préoccupez tant : c’est notre socle existentiel qui est en jeu, celui qui nous donne contours et consistance. La reconnaissance immédiate de l’état de Palestine, la rupture des liens de solidarité guerrière et diplomatique avec le gouvernement israélien, la dénonciation de leurs crimes auprès des tribunaux compétents : autant de gestes auxquels vous pouvez avoir recours TOUT DE SUITE. C’est qu’il n’est plus temps d’attendre : nous sommes tous suspendus, avec ceux qui souffrent le martyr à Gaza, à l’instant d’après. Vous pouvez empêcher l’horreur d’atteindre l’irréversible qui rendrait le monde définitivement invivable. Merci d’avance, donc, pour tous -
14/05
Réponse à un commentaire : Non le sionisme n’était pas qu’une aberration, ma grand mère l’aimait comme on aime ce qui répare ce qui empêche de sombrer dans la désespérance absolue. Et je lis Buber et d’autres et ça aurait pu être beau ça a sûrement été beau en partie mais voilà, on en est là, profondément vaincus - par l’état-nation, par sa forme perverse, par l’antisémitisme européo-chrétien ravageur, par l’Allemagne qui avait flingué les juifs déjà bien avant de les exterminer, par le sang qui est au cœur de l’Europe depuis les Grecs - vaincus, il ne reste donc aux juifs qu’à se sortir de cette galère ce cadeau empoisonné ce faux messie
16/05
« À l’Arabe, on dit : « Si vous êtes pauvres, c’est parce que le Juif vous a roulés, vous a tout pris » ; au Juif, on dit : « Vous n’êtes pas sur le même pied que les Arabes parce qu’en fait vous êtes blancs et que vous avez Bergson et Einstein » ; au nègre, on dit : « Vous êtes les meilleurs soldats de l’Empire français, les Arabes se croient supérieurs à vous, mais ils se trompent. » D’ailleurs, ce n’est pas vrai, on ne dit rien au nègre, on n’a rien à lui dire, le tirailleur sénégalais est un tirailleur, le bon-tirailleur-à-son-capitaine, le brave qui ne-connaît-que-la-consigne.
– Toi pas passer.
– Pourquoi ?
– Moi y en a pas savoir. Toi pas passer.
Le Blanc, incapable de faire face à toutes les revendications, se décharge des responsabilités. Moi, j’appelle ce processus : la répartition raciale de la culpabilité. ’
Frantz Fanon, Peau noire masques blancs, 1952
18/05
« L’Autriche remporte la finale en Suisse devant Israël » : obscène Europe qui, décidément, ne s’entend pas parler
Natacha Samuel