#OccupyForGaza

« Occupons les places, les villes, les pays et même le monde s’il le faut, jusqu’à la libération de la Palestine »

paru dans lundimatin#480, le 17 juin 2025

Dans le sillage de l’actuel approfondissement de la solidarité internationale et populaire, seul garant d’une élévation du rapport de force favorable à l’imposition d’un cessez-le-feu immédiat et à la rupture du blocus israélien de Gaza, dont la Freedom Flotilla, la marche internationale du Caire à Rafah - la « Global March To Gaza » - et la caravane internationale « Soumoud » en partance de la Tunisie sont exemplaires, un jeune mouvement d’occupation des places semble émerger depuis la France.

Alors que la mission politique et humanitaire de la Freedom Flotilla a déjà été interrompue illégalement par Israël, que la « Global March To Gaza », qui réunit des dizaines de milliers de personnes venues de nombreuses géographies du monde, est encore arrêtée à la sortie du Caire et que la caravane « Soumoud », composée de plusieurs centaines de véhicules, a été stoppée en Libye, une nouvelle initiative attire notre attention : OCCUPY FOR GAZA. Malgré l’ampleur et la récurrence des répressions subies par les personnes engagées partout dans le monde, dans la solidarité avec le peuple palestinien et la défense active de la Palestine, les initiatives continuent de proliférer.
En soutien à la marche et à la caravane actuellement à l’arrêt, et pour que ne cesse pas les actions en faveur d’une paix durable en Palestine, libre et souveraine, et de sanctions contre Israël, nous publions un Appel à propager : « Occupons les places, les villes, les pays et même le monde s’il le faut, jusqu’à la libération de la Palestine ».

Aux peuples du monde,
Aux collectifs et comités de solidarité avec le peuple palestinien,
Aux associations et organisations de droits humains,
A celles et ceux qui résistent et se rebellent pour la Palestine libre,

***

Depuis près de deux ans, nous assistons toutes et tous, en direct, à un génocide.

Sans entrer dans les détails, mais pour être plus précis, depuis un an, huit mois et neuf jours, nous voyons et nous écoutons, depuis chaque géographie et à chaque instant, le déploiement militaire d’Israël dans sa guerre d’extermination du peuple palestinien et d’anéantissement de son territoire historique, en particulier de la Bande de Gaza. Nous assistons aussi à l’élargissement de ce « conflit » à d’autres territoires et à d’autres peuples, notamment à la Cisjordanie, au Liban, et désormais à l’Iran.

Le gouvernement d’extrême-droite d’Israel et son Premier Ministre criminel, Benjamin Nétanyahou, bénéficient de la complicité active de nombreux États, de l’inertie des organisations internationales et de la voracité capitaliste d’entreprises transnationales. Parce que la colonisation historique de la Palestine - le projet colonial sioniste - et l’éco-génocide en cours ne seraient pas possibles sans l’impunité structurelle permise par la coïncidence des intérêts de la Modernité capitaliste, et des États coloniaux qui en bénéficient, avec l’Etat d’Israël.

Dans sa phase actuelle, la guerre éco-génocidaire d’Israël est directement responsable de plus de 54.000 personnes assassinées, dont plus de 15.000 enfants, mais aussi de 11.200 personnes portées disparues (qui seraient probablement sous les décombres) et de 125.000 personnes blessées.

NOUS NE BAISSONS PAS LES YEUX. NOUS NE NOUS TAIRONS PAS.

Malgré l’importance vitale de la résistance palestinienne, civile et armée, des réseaux d’entraide et de solidarité transfrontières, de nos marches et de nos rassemblements, malgré les cris d’indignation et les chants d’espoir, les murmures qui, depuis chaque partie du monde, se font écho et résonnent à Gaza, malgré l’amour inconditionnel et la dignité de celles et ceux qui luttent, toujours et partout, pour la Palestine et son peuple, nous devons faire un constat : nous ne sommes toujours pas en mesure d’imposer un cessez-le-feu, impératif sans lequel les palestiniens et les palestiniennes ne pourront pas décider souverainement de l’avenir de la Palestine libérée.

Dans les conditions actuelles, aucune paix digne et juste, durable, ne semble possible.

Pourtant, nous sentons et nous pensons, toutes et tous, que la Palestine vivra et que la Palestine vaincra. Que sur ce territoire colonisé et détruit, des oliviers continueront de pousser, que la population sera vivante et libre. Nous savons tous et toutes qu’après les horreurs et les brutalités passées et présentes, celles de la colonisation et de la destruction d’un territoire et d’un peuple, il y aura un lendemain. Qu’après l’obscurité, cette longue nuit qui ne cesse, il y aura une lumière. Celle d’un peuple souverain, libre et digne sur un territoire préservé.

Mais il ne suffit pas de le murmurer, de le chanter et de le hurler, il ne suffit pas de l’écrire, ni de le savoir : IL FAUT L’IMPOSER.

La solidarité humaine avec la Palestine et ses habitant•e•s n’est pas suffisante. Si elle réchauffe les cœurs et qu’elle apporte des soutiens matériels non-négligeables, elle ne garantit pas d’horizon désirable pour le peuple.

Il faut donc intensifier les efforts de solidarité matérielle et amplifier les actions, créatives et offensives, contre « nos » gouvernements complices et « nos » entreprises transnationales qui bénéficient de cet odieux crime.

Aujourd’hui, nous appelons à ce que toutes et tous, chacun•e à sa manière, mais sans reproduire les horreurs d’Israël, résistent et se rebellent pour la Palestine. C’est vital et urgent. C’est notre priorité humaine et terrestre.

Pour élever notre rapport de force et peser sur l’issue de la guerre totale qu’Israël et ses partenaires étatiques et commerciaux font subir au peuple palestinien et à son territoire - ainsi qu’autres autres peuples et territoires impactés par le « conflit », nous appelons à ce que se multiplient, partout et à chaque instant, les occupations d’espaces publics et les actions « non- létales » contre celles et ceux qui garantissent ce qu’Israël ne cesse de semer : la mort et la destruction.

Les cibles ne manquent pas.

***

Depuis le dimanche 8 juin 2025, dans un élan spontané de réponse à l’arrestation illégale de la Freedom Flotilla par Israël, un mouvement d’occupation a émergé en France, à Paris, sur la place de la République.

Rapidement suivi par d’autres territoires en France et au Portugal, le mouvement transfrontière OCCUPY FOR GAZA commence à s’imposer comme une tentative déterminée de co-résolution de l’éco-génocide en cours.

Face au virus meurtrier du fascisme, notre résistance est contagieuse. PROPAGEONS-NOUS ! Nous n’en sommes qu’à un état embryonnaire. Il reste beaucoup à faire et à organiser ensemble.

Imposons un embargo commercial et militaire et des sanctions contre Israël, empêchons le Salon du Bourget (qui aura lieu du 16 au 20 juin 2025, avec la participation d’entreprises israéliennes) et l’achat-vente d’armes et d’ingénierie militaire à Israël, garantissons la libération de Georges Ibrahim Abdallah et de toutes les personnes emprisonnées, ainsi que le droit au retour pour tous•tes les palestinien•nes.

JUSQU’À LA PAIX DIGNE ET JUSTE ET LA LIBÉRATION DE LA PALESTINE !

OCCUPY FOR GAZA. @occupyforgaza

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