et toutes les larmes du monde
(sèches pour les massacres de Méditerranée ou d’Afrique)
n’éteindront pas hélas les télé- – ou théo- ou téléo- – visions
pleines de prophéties de pacotille dans un temps arrêté
(où êtes-vous passés, Thérèse, William, Arthur… ?)
l’eschatologie impudique devenue scatologique spectaculaire
d’images d’images d’images d’images d’images d’images (etc.)
(mieux qu’un azur, le ciel rouge d’un Paris’burning !)
et n’éteindront pas non plus, ma bonne dame, l’incendie d’Érostrate !
Après avoir fait brûler tant de femmes
ne fallut-il pas que Madame brûlât un peu à son tour ?
Nouveau bûcher des vanités !
au Temple bourré de marchands et de toutouristes
adorateurs d’eux-mêmes, du self-
gros Veaux parfois pleins d’or, plus souvent de toc
soumis à l’idole-Valeur comme à un totem sans tabou
qui rentrent à la Cathédrale comme au supermarché
la nef de Notre-Dame comme le hall de la gare Saint Lazare
« FLÈCHE du Violeur-le-Duc DRESSE-TOI ! »
badaboum !
c’est le fiasco quotidien !
malgré les satellites des humains les fusées sans idées
la 5G de dieu les linky transcendantaux
patatrac ! on a laissé brûler l’Histoire !
Pleurons, camarades, sur les corps
des morts, sur les squelettes enlacés des bossus et des tziganes
sur celles et ceux qui ont cramé aux fours impardonnables
– mais tandis que les cœurs humains continueront à se consumer
(nos cœurs à jamais sont en cendres !)
n’ayons crainte ! ADMG ! le chœur des mensonges
continuera à glorifier les massacres.
(Rodolphe Gauthier)