Les profanateurs de secrets d’états

Éloge et défense de Julian Assange

paru dans lundimatin#187, le 16 avril 2019

Jeudi 11 avril 2019, Julian Assange est arrêté au matin par la police Britannique à l’ambassade d’Équateur à Londres pendant que le monde a le dos tourné, emporté par un fourgon. Cheers ! à la Chambre des Communes, alors qu’en préambule de son allocution sur le Brexit, Theresa May se félicite de l’opération. Elle remercie tout le monde pour leur professionnalisme et leur coopération-coup-monté, et conclut « Cela montre que personne n’est au dessus des lois au Royaume-Uni ».

Il est donc arrivé. Le jour que nous redoutions, où nous allions trembler, où nous savions que, forcément, nous ne serions pas là pour crier ou nous enchaîner au fourgon avec lui. C’était le plan, évidemment, que nous ayons le dos tourné. Que nous soyons absents de la scène, ou fatigués.

« Les juristes romains savaient parfaitement ce que signifie « profaner ». Les choses qui d’une manière ou d’une autre appartiennent aux dieux étaient sacrées ou religieuses.Comme telles elles se voyaient soustraites au libre usage et au commerce des hommes et on ne pouvait ni les vendre, ni les prêter sur gage, ni les céder en usufruit ou les mettre en servitude. Il état sacrilège de violer ou de transgresser cette indisponibilité spéciale qui les réservait aux dieux du ciel (et c’est alors qu’on les appelait justement « sacrées ») ou à ceux des enfers (on les disait alors simplement « religieuses »). Alors que « consacrer » (sacrare) désignait la sortie des choses de la sphère du droit humain, profaner signifiait au contraire leur restitution au libre usage des hommes. Et c’est ainsi que le grand juriste Trebatius peut écrire : « Au sens propre est profane ce qui, de sacré ou religieux qu’il était, se trouve restitué à l’usage et à la propriété des hommes ».

Giorgio Agamben, Éloge de la Profanation

« L’implication est qu’il y a une propriété non physique qui habite les documents une fois qu’ils reçoivent leurs marques de classification, et que cette propriété magique est éteinte, non pas en copiant le document, mais en rendant sa copie publique. Le document maintenant public doit, pour les fidèles de l’État de sécurité nationale, non seulement devenir dépourvu de cette propriété magique et revenir à un objet mondain, mais il a été habité par une autre propriété non physique : une propriété maléfique. Ce genre de pensée religieuse a des conséquences. C’est l’excuse utilisée par le gouvernement américain pour empêcher des millions de personnes travaillant pour l’’état dans un état’ de lire plus de trente domaines Internet WikiLeaks différents - la même excuse que celle utilisée pour bloquer le New York Times, Guardian, Der Spiegel, Le Monde, El País, et d’autres organes publiant du matériel WikiLeaks. »

Julian Assange, Introduction aux WikiLeaks Files

Julian Assange, prodige de l’informatique, altruiste, visionnaire, fondateur et éditeur de WikiLeaks, la plateforme sécurisée pour lanceurs d’alerte et base d’archives de documents historiques confidentiels d’intérêt public ; Julian Assange, cible des États-unis après la mise à disposition du public par WikiLeaks de milliers de documents révélant, entre autres, des crimes de guerre américains, des traités commerciaux manigancés en secret, les câblages de l’Empire et la structure du complexe militaro-industriel ; Julian Assange, journaliste plusieurs fois primé, et pionnier du data-journalisme, nominé tous les ans pendant 6 ans pour le Prix Nobel de la Paix et au prix Nelson Mandela des Nations Unies en 2015 ; Julian Assange (méta-)dissident surdoué, réfugié politique de l’Équateur (de Rafael Correa) qui l’hébergeait depuis 2012 dans son ambassade de Londres pour le protéger des menaces sur sa vie venues des États-Unis fâchés ; Julian Assange, nationalisé Equatorien, qui attend des années un sauf-conduit de la part du Royaume Uni pour sortir du refuge de Londres et rejoindre la terre d’accueil, qui ne vient jamais, ou bien des garanties par la Suède et par le Royaume-Uni, qui ne viennent jamais, de sa non-extradition vers les États-Unis ; Julian Assange, abandonné par son Australie natale, sorte de parent démissionnaire au large ; Julian Assange est refoulé comme un malpropre de l’enceinte qui l’abritait jeudi 11 avril à 10h50 par l’Équateur (de Lenin Moreno maintenant), à quelques semaines du 7e anniversaire de son entrée... à quelques jours d’une visite annoncée de rapporteurs des droits de l’homme de l’ONU, dont les gens comme Theresa – qui décident quelles lois doivent être ou ne pas être respectées – n’ont décidément rien à carrer.

L’asile est révoqué et c’est argumenté. Assange a des idées, tout ce qu’il dit est politique, il critique les faux-amis de l’Équateur, il pense qu’il est espionné, il ne fait pas confiance, il coûte cher, il fait du ballon, il est ronchon, en mauvaise santé, il pète, ça pue, y’en a marre.

Il est remis des mains de l’Équateur dans les mains des autorités Britanniques, qui le veulent donc, au prétexte périmé qu’il n’a pas respecté les conditions de sa caution en 2012 en se réfugiant à l’ambassade d’Équateur quelques jours après avoir perdu au tribunal britannique son appel contre la demande extradition de la Suède [1], qui le voulait elle au prétexte d’une enquête préliminaire fermée-puis-rouverte au sujet d’un viol supposé là-bas, mais qui refusait de garantir qu’elle n’allait pas ensuite l’extrader vers les États-Unis où se préparait déjà une inculpation tenue secrète (Suède qui refusa ensuite de l’interroger pour les besoins de ladite enquête à l’ambassade d’Équateur jusqu’à aussi tard qu’en 2016, après quoi l’enquête fut re-fermée). Et ils veulent Assange, les Britanniques, en ce printemps 2019, parce que les États-Unis viennent précisément de leur servir une demande d’extradition d’Assange, celle que lui et ses avocats soupçonnaient avec raison être en chemin depuis 2012 (CQFD), et par crainte de laquelle Assange avait demandé refuge en Équateur. Pendant tout ce temps de 2012 à aujourd’hui, les États-Unis ne disaient pas clairement qu’ils voulaient Julian Assange (ou alors trop clairement, style « Et si on le dronait ? ») ni à quelles fins ils le voulaient, mais, à regarder le traitement réservé alors (et rebelote aujourd’hui) à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, avec qui on essaie au grand jury enVirginie de prouver une association de malfaiteurs, on savait que ça n’allait pas être marrant.

Donc, Assange est enfin arrêté. Cela prouve que « personne n’est au-dessus des lois » au Royaume-Uni. Et aussi, que l’Équateur est « souverain ». N’est-ce pas ? Avec une belle broderie de bullshit sur la cravate, les un·e·s les autres devraient pouvoir tenir jusqu’aux prochaines élections.

Mais enfin, qui suit un peu les affaires du monde et dont le cerveau n’est pas totalement rincé, en Grande Bretagne, en France ou ailleurs, ne peut décemment retenir un étranglement à l’entente de ce genre d’affirmations. Les exemples de dédain des lois et d’insultes à nos intelligences ne manquent pas (en France, n’en parlons même pas).

Dans le cas Assange nous pourrions faire une liste des non-respects de ses droits ces dernières années, notamment de ses droits à une justice équitable. Par exemple en regard de l’affirmation de Theresa May que « Personne n’est au dessus de la loi » relisons l’opinion délivrée par le Groupe de Travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire en décembre 2016 [2] :

« La privation de liberté de Mr Assange est arbitraire et en violation des articles 9 et 10 de la déclaration Universelle des Droits Humains, et les articles 7, 9(1), 9(3), 9(4), 10 et 14 du Pacte international relatif aux droits civiques et politiques »

En conséquence de cette délibération, l’ONU demande expressément de laisser aller librement Assange, et même, de le compenser pour les torts causés par cette détention. Merci.

Rien à foutre, le Royaume-Uni rejette cette opinion. Ils demanderont même une révision (qui sera refusée, leur argument ne passant même pas le seuil de ce qui peut en déclencher une). Alors certes, les droits de l’homme c’est paraît-il pas contraignant, mais tout de même on voit bien où chacun·e met ses priorités.

Pendant les 3 ans qui suivent l’opinion de l’ONU, la situation d’Assange stagne encore dans le dédain des lois et des impasses juridiques et se dégrade toujours plus, vers ce qui s’apparente les derniers mois à un isolement punitif hors la loi, raffinement d’une forme de torture (pour ne pas dire une tentative de meurtre à petit feu) à en juger par les rapports des médecins [3]. Un mauvais traitement qui dure déjà depuis des années, et qui se parachève par la décision abusive de l’Équateur en 2018 de couper totalement Assange de ses liens avec l’extérieur, de le priver d’Internet, de visiteurs autres que ses avocats, de toutes possibilités d’expression, arguant qu’il interfère dans les affaires des États et la bonne diplomatie entre les pays (ça alors, un réfugié politique qui est politique !)

Hashtag Équateur Souverain, désormais présidé par Lenin Moreno, bricolait en effet en 2018 un protocole-de-bonne-conduite-d’un réfugié à l’attention d’Assange et de ses visiteurs filtrés, au mépris du droit d’asile international, protocole simplement grotesque s’il n’était pas aussi intrusif, intimidant, et dangereux. Assange ne doit plus s’exprimer d’aucune façon. Quant aux visiteurs, ils doivent désormais donner à l’Équateur, en plus de leur identité, le numéro de série de leur téléphone, ce genre de choses, et être très très patient·e (comme la journaliste italienne Stefania Maurizi [4], brillante, perspicace, et constante). Ce protocole est la dernière innovation en date pour que Julian Assange et ses ami·e·s se prennent les pieds dans le tapis miné de l’hôte et que celui-ci se dégage de ses devoirs d’asile envers lui au plus vite. En échange, de bons rapports avec les États-Unis, de scandales de corruption ils espèrent rapidement passés sous silence, et on le dirait aussi, une bonne injection de devises dans la dette de l’Équateur par le FMI [5].

Ce qu’il est urgent que tout le monde comprenne, c’est que Julian Assange s’est détérioré la santé et la réputation tout ce temps à l’écart de la justice non pas parce qu’il se serait enfui ou retranché ou hissé « au dessus des lois » mais bien parce que tout a été fait ces années pour le neutraliser, l’immobiliser, et au delà, pour tenter de le mettre au ban ; au ban de l’humanité, où il ne serait ni héros ni martyr ni plus rien du tout pour personne ; pour le déshabiller de son humanité, comme les autres dépossédés, disparus, dévastés, dronés sans noms de la Terre, dont il a avec WikiLeaks dénoncé le sort pour leur restituer des trésors confisqués, des pièces à convictions avec quoi monter des dossiers, des documents confidentiels capables de réouvrir leurs droits [6] ; en faire un moins que rien, un « homo sacer », un « individu qui a été exclu de la communauté et peut donc être tué en toute impunité, quoi qu’il ne puisse être sacrifié aux dieux », selon la définition d’Agamben.

Au vu des réactions outrées venues de tous les horizons à l’annonce de son arrestation, il semblerait que la tentative de faire disparaître complètement Assange du champ de la justice n’ait finalement pas fonctionné. Son annihilation via l’extradition aux USA est aujourd’hui loin de faire l’unanimité.

Il n’empêche, c’était bien pour qu’il soit défait de tout, ses droits, ses recours, ses ressources, ses forces, ses « soutiens » (plus personne n’ose dire « amis ») qu’on s’est assuré entre UK, USA, Suède, Équateur, Australie, qu’il reste coincé là tout ce temps, pendant qu’on cuisinait l’opinion et que rouillait la justice. Assange ne demeure pas réfugié 7 ans à l’ambassade pour se mettre « au dessus de la loi », il y demeure 7 ans parce qu’il se passe 7 ans sans qu’il ait accès à une justice digne de ce nom, ce qui est très différent.

Julian Assange devait dépérir – c’était ça le plan presque réussi – dans un trou au cœur de la meule, dans une historique capitale du Capital, à deux pas de Harrod’s, cerné d’officiers en uniformes, de police secrète, de caméras, de micros, de brouilleurs, de Lamborghini et des rondes de taxis Londoniens remplis à ras bord de luxe ; moqué ou salué selon la météo par l’occasionnel touriste en doudoune Moncler ; humblement respecté par les workers immigrés, eux aussi loin de chez eux, groom et postiers qui passent sous les fenêtres de l’ambassade avec la régularité d’un coucou dans l’horloge ; veillé jour et nuit par une poignée de convaincu·e·s, de sympathisant·e·s solidaires, de retraité·e·s, d’orphelin·e·s, de croyant·e·s, de troubadours, de yogis, de sans abris, de freaks moins fous ici à le soutenir qu’ailleurs à souffrir des violences du monde ; visité de temps en temps par Pamela et Vivienne, parmi les rares stars aguerries prêtes à apporter des cupcakes et prêter leur visibilité à quelqu’un dont elles admirent l’engagement ; soutenu par des penseurses, activistes, artistes, journalistes, lanceurs d’alerte, papis, parmi les plus incorruptibles, qui ne perdent pas le Nord malgré des divergences d’idées parfois extrêmes. Toutes et tous savent que les discussions vitales pour la société pourront avoir lieu seulement à condition d’en préserver les possibilités, ce qui passe aussi par la défense de Julian Assange.

Elles et ils sont la flamme de solidarité, le signal de soutien qui ne s’éteindra jamais pendant 7 années. Il fallait aller sur place, pour sentir, saisir l’extrême détermination de ce dispositif toutes dents dehors qui devait servir à la destruction du super-dissident Assange, décidément très tenace.

Quant à l’opinion publique, jusqu’à cette arrestation printanière, la stratégie du slow-assassinat a semble-t-il plutôt bien marché. DDoS sur la pensée critique. Quelques bruits de conspirations, antagonismes enflés, enfumages plus tard et en avril 2019 Assange semble en effet négligé par la masse indolente, biberonnée à la désinformation soft. Voilà tout un tas de gens concernés par mille trucs mais qui ne like plus rien en lien avec WL, qui ne share plus, par feeling ou par crainte de la contagion par les matériaux profanes (si l’intimidation a marché). Un blob d’opinion amnésique, absorbé à ses privilèges, ingrat, dont l’articulation favorite est « Oui mais », qui oublie ce que les causes choisies ont en commun voire doivent au travail d’autres dont Assange et WikiLeaks [7].

Nombreuses personnes ne gardent sur les lèvres que la moustache de mousse en haut de la mixture que brassent les médias, mous du genou quand ils ne sont pas malveillants ou menteurs.

En gros ça donne Trump est horrible, il faut sauver le climat, les jeunes vont changer le monde, et Assange, on sait pas. On sait plus. C’était bien, à un moment. Il a fait des trucs cool, on sait plus trop quoi, mais comme Trump c’est sa faute c’est pas compatible avec les valeurs qu’on défend donc bah, dommage quoi, bye. Et franchement c’est le bordel les leaks, trop de boulot à lire, d’ailleurs le site est mal fait, c’est pas pour des gens lambda c’est dommage. Nan mais Pamela quoi. Non mais nous on a la presse libre en Occident, genre le Guardian ça va c’est correct, faut pas s’énerver. En plus on sait pas c’est quoi son agenda, le mec est super narcissique il paraît, il se fâche avec tout le monde, il abandonne sa famille pour ça, donc euh, je doute. Mouais, c’est pas du journalisme anyway.

Rien malheureusement n’est inventé dans cet échantillon de bouillie toxique qui colle à l’image d’Assange aujourd’hui. Des remarques souvent désinvoltes, sorties de bouches de personnes « éduquées » et « informées ». Un jour que nous portions un T-shirt avec son nom, on nous a dit « ah, il est encore à la mode lui ? ».

Donc voilà, de fil en aiguille, de semaines en semaines, d’années en années, c’est la « déchéance » d’Assange, dans toutes les dimensions du privé, du public, du politique, dans la confusion ; la « déchéance », comme titre un peu tristement Médiapart dans un article du reste parmi les mieux documentés sur le parcours d’Assange [8].

Mais le mot déchéance n’est pas à comprendre comme une fatalité. Il ne nous intéresse ici que parce qu’il peut servir à désigner le processus actif par lequel Assange est coup après coup privé d’exister, privé de ses droits humains, y compris des plus basiques comme l’accès à la lumière du jour, à la santé, à la justice. C’est une déchéance planifiée en avançant comme à la guerre (c’est une guerre), décidée et orchestrée par une poignée de puissants furieux de l’insubordination suprême d’Assange et de WikiLeaks, ces profanateurs de secrets d’États et de business, qui osent rendre au peuple ce qui leur a été confisqué, à savoir ses connaissances sur lui-même, donc ses pouvoirs, ses capacités à se déterminer, à s’émanciper, à s’inventer. Parce que c’est cela le dessein d’Assange et de WikiLeaks, qui s’est perdu entre temps dans les méandres des psyops, des stratagèmes contre-insurrectionnels (un cas d’école) et des bourbiers judiciaires. Récupérer, nous ré-approprier la frise temporelle de l’humanité, s’assurer que l’Histoire ne sera pas écrite seulement par les vainqueurs assassins.

Et c’est encore, toujours, possible.

Une telle menace pour l’ordre établi demande une telle « déchéance », au moins.

C’est une « déchéance », celle d’Assange, dont les politiques, les médias, tous les laquais, tous les radoteurs, les badauds des fils d’actualité de tous pays se sont fait les complices.

Mais ça ne prend pas, Assange ne tombe pas et nous non plus dans le panneau.

Assange n’est pas déchu. Celles et ceux qui le tiennent enfin par le col se trompent en croyant qu’il sera annihilé maintenant qu’il est au fond de leur geôle. Celles et ceux qui croient Assange seul, abandonné, parce qu’on ne voit que la Police dans la vidéo de son arrestation, se trompent. D’abord, c’est oublier qu’il tient un livre, et que personne n’est seul quand il est en compagnie d’un auteur choisi. Et puis, nous sommes là. Celles et ceux qui le voient vaincu sur les images vidéo de son arrestation regardent mal. Oui il est pâle. Oui son visage est bouffi. Oui il a la barbe, les poils poussent avec le temps c’est un fait, et il fut long le temps depuis que nous l’avons vu la dernière fois, depuis qu’il nous a dit quelque chose. Mais regardons dans ses yeux. Entendons ce qu’il dit. Observons ses postures, précises. Ce n’est pas fini ! Ce ne sera jamais fini d’Assange, de WikiLeaks, de Manning, de Snowden, de la grande vexation provoquée au sein des structures du pouvoir par l’exposition de leurs secrets... Des révélations coperniciennes, qui changent pour toujours la perception du monde...

« Personne n’est au-dessus des lois » a dit Theresa May le jour de l’arrestation coordonnée d’Assange, avant d’être reprise par le Ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt, qui ajouta « Julian Assange n’est pas un héros ». Dans un monde inversé, ça nous dit bien qu’il en est un. Si personne vraiment n’est au-dessus des lois, comme disent Theresa et Jeremy, où sont-elles, où sont-ils, celles et ceux qui ont le sang et la destruction dans les mains ? En dessous des lois ? C’est possible. Derrière ? Ah oui derrière, c’est possible. Autour ? Autour, certainement. Mais surtout, elles et ils sont au sol. Sur le sol que Julian Assange, emporté par la UK Metropolitan Police, refuse, avec toute sa tête et le cœur qu’il a encore pour résister, de fouler de son plein gré.

Aujourd’hui Julian Assange est plus près de nous, revenu dans le monde, bientôt sur les planches d’un tribunal. C’est presque un drôle de soulagement qu’il revienne dans le champ de la justice.

C’est le moment.

De le défendre.

PAS D’EXTRADITION DE JULIAN ASSANGE VERS LES ÉTATS-UNIS

https://defend.wikileaks.org/

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