reproduit là :
N. B. Et le monde de l’art rennais est en lutte, cinq minutes, un soir au TNB... [Une remarque post scriptum.] Des artistes du TNB se sont félicités à hauts cris, par exemple sur les réseaux, du moment politique vécu dans leur théâtre le 14, lors de la descente des palotins salle Vilar [1]. Les palotins, s’il est permis, rectifient : s’ils sont descendus ainsi sur la scène, ils ne l’ont pas fait pour offrir une minute de frisson ou de bonne conscience aux artistes : mais précisément, aussi, pour les interroger sur leur absence crasse de réaction, en ces temps de colère générale et de grève. (Relire si besoin le dernier paragraphe du tract ci-dessus, qui leur a pourtant été remis en mains propres, ce même soir.) (À Rennes, une AG-Culture, réunie très tardivement – la première fois le 23 mars – est incapable de prendre aucune décision ni de produire le plus petit positionnement ; sans même parler de proposer un lieu à la lutte. Le TNB, depuis le début, est parfaitement silencieux ; son directeur est absent. Partout, même aux sympathiques Ateliers du vent, on craint pour sa subvention qui vient [2].) Alors, on peut bien se féliciter, dans la langue des réseaux, que lors de la descente des palotins le 14, dans le théâtre, « @franciscotristannoofficiel […] ne cessa pas de jouer » et rappeler « que sur le Titanic la musique continuait de jouer, qu’elle ne s’arrêtait jamais... » N’est-ce pas parce que la musique ne s’est pas interrompue, justement, qu’on n’a pu entendre ce soir-là – ou pas voulu essayer d’entendre, préférant continuer de s’entendre soi – ce que ces « militants » qui « descendirent soudain sur scène » avaient à dire – et très précisément, en particulier, aux artistes [3] ? L’art doit continuer, dit-on parfois… (Mais l’art subventionné, quand il doit continuer, pour quelles raisons le doit-il ?) (En attendant, en manifestation dans Rennes et ailleurs, restez sur vos gardes : car ce n’est visiblement pas dans les théâtres et les lieux culturels qu’en cas de poursuite un peu véhémentes, qui ne manquent pas en ce moment, la lutte pourra trouver refuge. Même les petits commerçants du centre, quand ça enfume et tire, se montrent avec nous – que les artistes engagés, qui soutiennent le mouvement – infiniment plus hospitaliers. / Plus joyeusement pour finir, nous renvoyons à la première série « Jarry » de l’Affichage Messalino-claudien, qui sera bientôt recollée dans Rennes, çà et là, une nuit d’été [4]
]]. [Pontcerq, 24 avril 2023]