Hippolyte et Gédéon découvrent la gardav’

Deux professeurs, du cellophane, deux gardes à vue

paru dans lundimatin#479, le 13 juin 2025

Deux professeurs quinquagénaires en garde à vue pour avoir inscrit « Retailleau "coeur" néonazis » sur du cellophane. Ca s’est passé à Grenoble le 13 mai dernier et c’est l’histoire que M@quis va vous raconter (attention rebondissements !)

« Mais ça craint qu’ils mettent des profs en GAV...!”
Une collégienne croisée dans le tram

M@quis a rencontré Hippolyte et Gédéon. Nous en avons tiré ce texte, qu’ils ont relu et validé.

Hippolyte et Gédéon [1] sont deux profs quinquagénaires, pères de famille. Ils ont respectivement 20 et 30 ans de carrière dans l’Éducation Nationale. Des “darons”, quoi.

Ils aiment encore leur métier. La plupart du temps, ils vont au boulot sans déplaisir, sans la “boule au ventre” que ressentent tellement de gens qui bossent. Ils sont bien placés pour mesurer le fossé entre la réalité et ce que les grands médias racontent. Tout n’est pas si noir dans « la France d’en bas ». A l’école aussi, malgré tout, il y a des trains qui arrivent à l’heure. Leurs élèves sont parfois pénibles, mais souvent très chouettes, à la fois puissant.e.s et fragiles.

Nos deux compères assistent effarés au sabotage du service public d’éducation (et de la santé, de la justice, de l’énergie, des transports…). Depuis Macron et Blanquer, on est passés à la vitesse supérieure. Les injonctions ministérielles sont couramment injustes, souvent absurdes, parfois contradictoires. Hippolyte et Gédéon, comme beaucoup de leurs collègues, essaient de “tenir le cap” dans la tourmente, tandis que d’autres semblent s’accommoder de la situation. Ils savent que pour éviter le burn-out, voire pire [2], leur travail doit garder un peu de sens, quand même. Alors c’est vrai, ça leur arrive de râler (mais de bien rigoler aussi, rassurez-vous).

Hippolyte et Gédéon ne sont pas encartés politiquement. Hippolyte est syndiqué. Gédéon même pas (ou plus). Ils se contentent d’essayer d’user de leur sens critique et d’être un peu humanistes, rationnels. Juste un peu exemplaires, en somme.

Ce mardi 13 mai, les deux rigolos sont d’humeur badine. Le temps est printanier. Ils se retrouvent à la manif “Fonction publique”. Ce qui est bien cette fois, c’est qu’un collectif d’usagers, de profs, de travailleurs sociaux de Grenoble Sud (quartiers populaires) vient renforcer le cortège : elles/ils se battent ensemble depuis plusieurs semaines pour obtenir les moyens de financer une inclusion digne pour les élèves “à besoin particuliers”, pour bosser dans des conditions acceptables, pour ne pas péter un plomb, pour revendiquer un vrai statut pour les AED et les AESH.

Ce qui les met de bonne humeur aussi, ce sont les “cellographs” le long du parcours. Ça change pas la face du monde, mais ça anime un peu les cortèges et en général ça plaît aux gens. C’est parfois un peu chiant, les manifs. Peut-être parce que beaucoup ont oublié à quoi ça servait, comme la grève : à arracher des victoires sociales, à conquérir des droits, à obliger les plus riches à redistribuer un peu. Notez que depuis qu’on se contente de demander de façon polie et convenue, on a rien gagné du tout. Ces gens-là ne lâchent jamais rien spontanément… Après tout, on ferait sans doute la même chose à leur place ?

Par ailleurs, Hippolyte et Gédéon, ils jugent leurs idées sous-représentées dans les grands médias, alors ils sont content de les voir exprimer, malgré tout. “Les rues sont nos médias !”.

Les « cellographeurs » tendent un premier cello. Et puis ils continuent leur petit manège en marge du cortège, avec les slogans suivants [3] :

— L’argent public pour l’école publique !
— Nos impôts financent Stanislas et Betharram… ;-( !
— Des moyens pour tous les gamins !
— Faisons cracher les Bolloré (et Cie) !
— Sarko, Le Pen, Bayrou : au trou !
— Macron ?Couic ;-) !
— C’est pas les services publics qui coûtent cher, c’est les milliardaires !
— Du cash pour les AESH !
— Macron, Bayrou, Robins des riches !
— Borne, Macron, fossoyeurs du service public d’éducation !
— Pas d’école à deux vitesses, du pognon pour la tess !
— Retailleau, vieux bigot !

Hippolyte et Gédéon, voir des néonazis escortés par la police défiler en plein Paris quelques jours avant, ça les a choqué. Ils pensent que ça banalise des idées criminelles, alors qu’on criminalise celles et ceux qui essaient de les dénoncer (13 interpellations – plus violences- chez les opposants antifascistes, zéro chez les nazillons). Ils valident d’un sourire (un peu amer) le slogan tagué en tout début de manif :

« Paris, 9 mai : Retailleau "coeur" Néonazis »

D’aucuns s’interrogeront : quel rapport avec l’École et les services publics ? Lisez jusqu’à la fin...

A midi, Gédéon quitte le cortège. Il doit rentrer manger avec son cadet qui est à la maison. Il n’a pas fait 100 mètres hors du cortège que trois agents de la BAC – Brigade Anti Criminalité, quand même ! - lui annoncent avec vigueur un contrôle d’identité. Gédéon obtempère et sort son portefeuille … et son téléphone. Il garde son calme mais prévient qu’il va exercer son droit parfaitement légal à filmer une interpellation. Et là, ça va très vite : un agent lui arrache le truc, clé dans le dos, menottes [4], voiture banalisée, direction l’HP [5]. Merde, Gédéon commence à se dire qu’il ne sera pas à l’heure pour manger avec son fils. Il s’inquiète de savoir s’il pourra au moins le prévenir. Mouais, rien n’est moins sûr : “parole de flic” [6]

Conduit dans la cour de l’HP, Gédéon n’est pas très surpris, au bout de quelques minutes, de voir arriver Hippolyte avec un aréopage de baqueux [7] tous plus costauds les uns que les autres. A priori ça va à peu près.

Les deux néophytes ne comprennent pas mais ne tremblent pas non plus. Bon, ils sont assez éberlués... Ils en apprennent un peu plus quand leurs hôtes déploient la banderole incriminée, “pièce à conviction”. Entre les mots “Retailleau” et “néonazis”, c’est un cœur. Un agent lance à Gédéon, “on peut pas tout dire et tout écrire dans une manif”. Bien sûr, mais justement, pourquoi aucun néonazi n’a été arrêté en “flag” à Paris le 10 mai ? Les deux comparses se sentent d’emblée jugés voire -osons le mot- méprisés par les flics. Ils savaient déjà que certains profs insupportables pensent tout savoir, mais ils vérifient que leurs collègues de l’Intérieur ne sont pas des spécialistes du doute et de l’esprit critique non plus.

Hippolyte est un taiseux, mais, soucieux du bon usage de l’argent public (Il en manque en pédiatrie à l’Hôpital, par exemple…), il ne peut pas s’empêcher de calculer combien peut coûter la mobilisation de 7 agents de la BAC (avec les primes, pas si mal payés, finalement [8]) pendant au moins 3 heures et un bon nombre d’autres flics qui accompagneront les auditions, la garde à vue, sans compter les véhicules banalisés (Hippolyte a fait le voyage à toute bringue en plein centre ville, brûlant les feux rouges). Déjà sidéré sur le “fond” de l’interpellation, il reste assez perplexe sur la “forme” : ça fait quand même un paquet de fonctionnaires rémunérés pour une affaire à la Bourvil. Fichtre.

Gédéon est plus bavard (c’est plus fort que lui) … et sans doute plus naïf. Il cause syndicalisme avec un barbu qui connaît Ionesco. Gédéon lui explique que quand même, la formule “Le problème de la police, c’est la justice” [9] c’est une drôle de conception républicaine. Leur problème, à Gédéon, Hippolyte et à tout.e.s leurs ami.e.s, c’est plutôt l’INjustice. Ou plutôt LES injustices : scolaires, écologiques, sociales, fiscales. Et là, un autre flic acquiesce : “C’est vrai que pendant qu’on bosse, y’en a qui se gavent”. Gédéon respire en pensant qu’il sont d’accord sur le scandale des ultra-riches qui ont vu leurs fortunes colossales exploser sous le règne de leur pantin Macron [10]. Mais le flic continue et finit par dire que ceux qui se gavent, c’est les « kébabiers ». Merde. Puis y’a une équipe de “simples flics” qui passent. Y’en a un qui, au passage, lance bien fort en les toisant [11]Faudrait vraiment remettre de l’ordre dans c’pays !”. Pas rassurant... Puis le dernier de la petite troupe passe et se penche vers eux en faisant une grimace et en déclarant (d’un air un peu malade en effet, mais pas du ventre) : “J’ai envie d’faire caca”. Pas rassurant non plus. Voire carrément inquiétant, non ?...

“Putain d’profs gauchistes”. Non, ça, en vrai, Hippolyte et Gédéon ne l’ont pas entendu. Mais deux baqueux (des balèzes, waouh) leur expliquent qu’ils sont des Bisounours, qu’ils connaissent pas la vie ni la misère du monde alors qu’eux la côtoient tous les jours. Hippolyte et Gédéon soupirent. Ils en connaissent, des élèves balloté.e.s de foyers en hébergement d’urgence, et d’autres qui dorment à la rue. Les flics lâchent pas l’affaire, dévoilent leur lecture du monde (on se croirait sur Cnews ou dans une de ces émissions à peine légales qui suivent les flics en intervention) : ”Mais nous les flics, on est le dernier rempart contre le chaos, l’ultra violence”. Houla. Hippolyte et Gédéon mettent ça sur le compte de la spécificité de leur profession. Ils savent qu’il y a des jeunes sacrément cabossés qui sont pas faciles, ils en ont ont eu pas mal dans leurs classes. Et ils ont certes parfois constaté que quand l’école les laisse tomber, ça peut coûter cher à la société (comme disait Renaud avec ses « blousons noirs », et avant eux les apaches, et … bref). Mais Hippolyte et Gédéon préfèrent pointer la responsabilité des adultes que celle des enfants. Ils pensent que quand les politiques s’attaquent à l’ordonnance de 1945 et veulent “responsabiliser” des gamins de plus en plus jeunes, c’est vraiment qu’ils ont zéro solutions et fuient leurs responsabilités à eux. Un régime qui maltraite sa jeunesse s’interdit tout avenir.

Bon, Gédéon pressent que ça va être inutile de suggérer des pistes de solutions, au moins partielles. Il se contente de penser “Et si, par exemple, on réfléchissait à une autre approche de la politique en matière de stupéfiants, ça vous ferait moins de boulot, vu que ça doit représenter les trois quarts de vos missions [12], et les plus dangereuses  ?” On est à “ChicaGre”, les narcos sont toujours plus riches (donc plus puissants) que la Police, mais ici comme partout sur le territoire national , les flics – et les riverains, de plus en plus - font face à des trafiquants sacrément organisés (et qui ont tout compris à la loi de l’offre et de la demande, à la promotion commerciale, aux lois du marché et surtout à celle du plus fort ; de bons capitalistes, en somme...) et toujours mieux armés. Enfin, on verra ça une autre fois, ou on transmettra à Retailleau, lui qui a parlé de “mexicanisation”, sûr qu’il est soucieux de sortir de l’escalade en changeant de paradigme plutôt que continuer une guerre perdue d’avance. On peut toujours rêver. Sans doute qu’il préférera laisser s’entre-tuer des jeunes dont personne n’a rien à foutre [13] et laisser corrompre et discréditer les institutions de L’État une par une (comme au … Mexique) : la Police, la Justice, les politiques. L’avenir (proche) nous le dira...

Mais revenons à Hippolyte et Gédéon : ils ne sont pas forcement ACAB [14], comme disent les jeunes. Ils pensent que ça doit pas toujours être facile d’être flic. Mais ils ont envie de « faire des formules », comme les macronistes, et de dire à leurs collègues de l’Intérieur la même chose qu’à leurs collègues profs : “Ton métier, tu l’aimes ou tu le quittes !” . Hippolyte et Gédéon ne sont pas d’accord pour défendre les profs maltraitants (et ils savent que la maltraitance ne passe pas que par la violence physique). Y’a sûrement des flics qui pensent pareils des leurs, mais alors, pourquoi on les entend jamais ? Pourquoi acceptent-ils d’assumer à la place de collègues dérangés des violences policières incontestables ? Depuis, Hippolyte et Gédéon se disent qu’il doit y avoir une sacré pression entre collègues flics, même s’ils sont hyper « corpo » , « esprit de voyou », voire de « meute ». Hippolyte et Gédéon, au boulot, ils ne détestent pas échanger avec des collègues de droite intelligents et ouverts au dialogue, parce qu’ils pensent qu’on a jamais raison tout seul et qu’on doit s’entendre pour vivre ensemble, même quand on est pas d’accord sur tout. Ce qu’il n’aiment pas, les deux compères, c’est les collègues incompétents, hypocrites, serviles et égoïstes.

Et puis c’est l’heure de l’audition, puis de la gardav’ en cellule. Hippolyte et Gédéon se la pètent un peu a posteriori mais ils ne souhaitent ça à personne. Ça pue la pisse, la crasse, la misère et la tristesse. Heureusement, contrairement à tout ceux dans la galère qu’ils ont croisés en cellule ou dans les étages (et tou.t.e.s ceusses, avec un gilet jaune ou pas, qui y ont perdu leur belle puissance de révolte), les deux indignés sont soutenus : y’a 150 copain.ine.s qui les attendent devant le commissariat depuis plusieurs heures. Ça leur fait du bien.

Résumons. Chronologiquement :

Le 8 mai, on célèbre en grande pompe (enfin, assez seul en ce qui concerne Macron sur les Champs-Élysées [15], celui-là, à force de faire crever des yeux et de voler des élections, il est persona non grata partout) la victoire contre le nazisme et le fascisme dans toutes les communes de France.

Le 9 mai, des centaines de néonazis [16] français et étrangers (allez les comprendre, les racistes...) défilent avec croix celtiques, gammées, visages et tatouages camouflés, saluts hitlériens [17], escortés par des dizaines de flics. Les passant.e.s choqué.e.s se font taper dessus. Plusieurs sont arrêté.e.s.

Le 13 mai, deux profs de Province s’émeuvent de la complaisance du ministre de l’Intérieur. Ils se font rudement coffrer.

Ils nous la font à l’envers, là, non ? D’autant que c’est Maylis de Cibon, attachée parlementaire RN et UDR [18] qui a déposé la demande du happening néonazi en Préfecture. Notre beau pays n’a rien à envier à l’Amérique de Trump. Chez nous aussi, ces messieurs travestissent la réalité, tordent le réel, renversent les responsabilités, alimentent la confusion. Julien Odoul, député d’un parti fondé par un tortionnaire et un ex-waffen SS, vient d’être nommé vice-président du groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée nationale. Il passe son temps à réclamer des dissolutions mais utilise “le chant des partisans” en habillage musical pour faire sa “promo RS” le 8 mai. Hey, Julien, les héritiers des corbeaux, c’est toi et tes potes ! Alors va écrire tes chansons si tu veux, mais laisse-nous les nôtres. Et sois un peu rationnel : si t’en as marre des « antifas », occupe-toi en priorité de dissoudre les fascistes.

Allez, devenons lyriques : tous les jours, le regard d’Hippolyte et Gédéon se pose sur le massif du Vercors, si robuste, si sauvage, si majestueux, chargé d’Histoire. C’est en quelque sorte leur monument contre la barbarie. Ils savent aussi que le CNR [19], groupuscule clandestin antifasciste quelque peu actif et célèbre, réussira après-guerre à imposer un programme de justice sociale historique dans un pays ruiné (bien loin des 6% - les tocards !- de déficit hérités de l’inénarrable premier mandat de Macron et son renflement brun de ministre de l’économie ) et détruit. Hippolyte et Gédéon se disent que l’alliance de la macronie, de la droite LR et de l’extrême-droite a surtout pour objectif de faire oublier cet héritage. De nous convaincre toutes et tous que plus rien n’est possible, sauf la guerre [20].

Les deux camarades ne sont pas toujours fiers de leur institution, l’Éducation Nationale. Mais ils lui accordent des circonstances atténuantes, à l’École publique. Elle est bien seule pour remettre tout ça à l’endroit. Elle doit se battre contre des réseaux sociaux abrutissants, des IA totalitaires, des médias sournois, des politiques cyniques (qui n’ont pas toujours inventé la poudre) … et désormais, la Police ?

Hippolyte et Gédéon ont parfois des moments de fatigue où ils se disent : “Et puis merde à la fin, au lieu de tergiverser, remplacez direct l’école par Tik Tok [21] ?!”.

Ils ont un drôle de rapport au slogan “¡No pasarán !” parce qu’en Espagne, en 39, ils ont fini par passer, et ça a duré 40 ans, et ça dure encore, et ça durera longtemps parce que fascisme est une gangrène à effet diffus et que le travail de mémoire, prélude indispensable aux réconciliations nationales, est empêché par la droite et l’extrême droite espagnoles.

Mais bon, cette fois encore, Hippolyte et Gédéon espèrent que le fascisme ne passera pas. Ils ne se prennent ni pour des messies ni pour des lanternes. Ils savent bien que ça ne dépend pas que d’eux [22]. Alors on verra bien...

Hippolyte et Gédéon ne sont pas rancuniers.
Ils n’en veulent – presque- à personne de s’être vus interpellés sous les yeux de parents et d’élèves, d’avoir été gardés à vue comme des criminels sans motif légitime, de devoir lire le “Mouais, y’a pas d’fumée sans feu ...” dans le regard de collègues ou de voisins, d’avoir dû se justifier auprès de leur plus jeune fils [23] et d’autres.

M@quis non plus n’est pas rancunier.
Nous passons donc le bonjour à l’OPJ qui a jugé absolument prioritaire de faire interpeller puis d’entamer une procédure judiciaire contre deux p’tits profs qui s’exprimaient dans le cadre d’une mobilisation intersyndicale et familiale. Nous lui soumettons cette belle citation de Thoreau : “Sous un gouvernement qui emprisonne injustement, la place de l’homme juste est (…) en prison.” A bientôt donc, s’il le faut.

Nous saluons le Procureur, qui à l’issue de l’audition libre du lundi 2 juin, a classé le dossier sans suite… mais demande au Recteur de prendre des sanctions (pour « irrespect du devoir de réserve [24] ») contre Hippolyte et Gédéon. Ils seraient donc coupables d’avoir exprimé des slogans syndicaux dans le cadre d’une …manifestation syndicale. C’est bien pratique – mais assez peu glorieux - de s’en remettre aux sanctions de l’Administration lorsque la Justice n’a pas pu sévir, faute d’infraction [25].

Nous présentons nos salutations républicaines [26] à Mme La Préfète de l’Isère (38), épouse de Franck Robine [27], directeur de cabinet de M. Retailleau. Tiens ?

Nous adressons enfin nos plus sincères félicitations au ministre Pruneau Retailleau pour son éclatante victoire [28] contre Laurent Wokyeah lors du scrutin du 18 mai. Les Républicains [29] a enfin trouvé son führer.

M@quis [30]

1maquis2 “a” dans l’“o” riseup.net

[1Les prénoms ont été changés

[2On ne se suicide pas que dans la Police.

[3Le truc est volontiers participatif : les manifestant.e.s facétieux.ses peuvent proposer leurs propres slogans à bomber sur les cellos.

[4C’est con, mais Gédéon se rappelle que y’a 45 ans, ses menottes en plastoc achetées chez Mammouth, ça faisait pas si mal.

[5Pour “Hotel de Police”, hein, c’est les flics eux-mêmes qu’ils l’appellent comme ça.

[6Depuis cette histoire, Hippolyte et Gédéon ont compris l’expression.

[7bacqeux ? baceux ? BKeuh ? allez savoir...

[8https://alliancepn.fr/images/traitement/PARIS_0.pdf . Beaucoup de flics savent qu’ils font de la merde, mais bon, tant que le pognon tombe, hein...

[11Mais on sait pas pourquoi, on sent pas non plus un courage infini dans son attitude. C’est sûr que ça doit être juste insupportable de bosser et de vivre dans la peur, tout le temps.

[13Après tout, comme d’autres dans les gares, ces jeunes “ne sont rien”. Ou pire encore, ce sont des « barbares », ou des “monstres”... (https://arenes.fr/livre/la-fabrique-du-monstre/)

[14Ils ont vu et aimé “La nuit du 12”. Ca a été filmé dans le coin. Et Gédéon, quand il était beaucoup plus jeune, il détestait pas l’inspecteur Harry. Mais chut, il s’en vante pas trop.

[16Pour ceusses qui sauraient pas, parce que ça fait très solennel, leur truc, c’est un hommage à un de leur copain qui est tombé (tout seul) d’un toit d’immeuble.

[18L’UDR, c’est Ciotti, ex-chef de Les républicains. C’est un sacré loser, mais Retailleau rêve quand même de réaliser avec lui “l’union des droites”. Inch’Allah.

[19Dont la mémoire est violée par Macron, confusioniste en chef, avec son Conseil National de la Refondation.

[20Et si l’Europe, l’Allemagne, la France et tous les pays qui alimentent la course au chaos consacraient les centaines de milliards dédiés à l’armement à des dépenses socialement utiles ? Cette “connerie” de guerre, on en parlerait plus.

[22Relisons Rhinoceros. Hey, Hippolyte et Gédéon ont un peu de culture,merde ! Mais ils voient pas trop l’intérêt d’assimiler des tas de trucs si au bout du bout c’est pas utile à mieux vivre ensemble.

[23Hyppolite et Gédéon, ils s’en foutent pas mal du jugement des autres (J’ai pour me guérir du jugement des autres, toute la distance qui me sépare de moi-même”) mais pas de celui de leurs gamins. C’est aussi – surtout ?- pour eux qu’ils se battent.

[24Aaaaah, le fameux (et très nébuleux) « devoir de réserve » des fonctionnaires : https://www.monde-diplomatique.fr/2020/11/BONTEMPS/62425

[25C’est sans doute ce pénible détail qui pousse Retailleau à déclarer que « l’État de droit n’est pas intangible ni sacré. » 

[26“Liberté, égalité, fraternité”, vraiment ?

[27On dirait un pseudo de star yéyé période “Salut les copains !”, non ?

[29Bis : “Liberté, égalité, fraternité”, vraiment ?

[30Merci et pardon pour toutes les notes de bas de page et les gros mots.

lundimatin c'est tous les lundi matin, et si vous le voulez,
Vous avez aimé? Ces articles pourraient vous plaire :