Halte à la crucifixion !

« Ces bons samaritains doivent être défendus contre cette graine de terroristes que sont les juges "rouges" »

paru dans lundimatin#471, le 15 avril 2025

Quoi ? Qu’est-ce qu’on veut nous faire croire ? Notre championne du combat contre les pourris du système serait elle-même un peu véreuse ? Notre pourfendeuse de magouilleurs aurait magouillé, elle aussi ? Et son parti nettoyeur de racailles, lui aussi pratiquerait des techniques crapoteuses ? Ces blanchisseurs seraient eux mêmes tout crottés ? Et tous leurs concurrents du palais bourbeux en profiteraient pour leur barrer le chemin du trône et de sa foire trépidante ?

Non, même s’ils ont reconnu quelques légères entorses à la loi, ces prêcheurs de la tolérance zéro ont bien raison de se plaindre qu’on leur fasse subir la règle dont ils exigent la ferme application... pour les autres. Où ira t’on si les élus de la république se trouvent obligés de respecter les lois qu’ils décrètent ; s’ils ne peuvent plus prendre de libertés avec les contraintes qu’ils imposent à leurs administrés ? Ce serait la fin de la démocratie de droit divin et de sa morale tacite : faites ce que je dis et pas ce que je fais. Ce serait l’anarchie !

Dans notre société affaiblie par le laxisme de ses gérants, il aurait été logique que ces pourfendeurs habituels de la « culture de l’excuse » bénéficient à leur tour d’un regard bienveillant pour leur excuse, au lieu de subir la sévère punition dont ils exigent l’application pour tous les cas où ils ne sont pas impliqués.

On le sait : ça coûte cher tous ces outils pour baratiner le veautant. On a beau être aidés par des milliardaires, il faut savoir user de toutes les ressources, et attraper aussi l’argent là où il est facile à prendre : dans les tirelires de « l’intérêt général ». Se débrouiller de cette manière n’est pas un crime, c’est de la saine politique. Tous les professionnels en « représentation » du peuple, le font. C’est la condition d’une pratique efficace du métier.

On le sait, car on n’arrête pas de nous le dire : S’il y a, dans la société actuelle, des voyous qui méritent de rudes punitions, et qui justifieraient même qu’on rétablisse la peine de mort, ce sont les métèques qui pillent les poubelles des français de souche (pas louche) et braillent dans leurs cages d’escaliers, ou les fainéants qui se gavent d’aumônes sociales d’une révoltante générosité. Mais pas les patriotes qui se décarcassent pour parvenir aux fauteuils d’où ils pourront confortablement pourvoir aux besoins du peuple, dont ils ont une idée très précise et absolument pas contestable : un papa, une maman, un martinet, une église, des enfants de chœur, un patron, pas de syndicat, un président, un 49,3, des gendarmes, des CRS, des Bac, des Gign, des barbelés, des prisons, des expulsions, des drones, des chars d’assaut, des missiles, des porte avions, des sous marins, des bombes atomiques.

Ces bons samaritains doivent, au contraire, être défendus contre cette graine de terroristes que sont les juges « rouges ». Ces subversifs infiltrés dans l’institution profitent de l’imperfection des verrous de la démocratie pour la saboter sous prétexte d’en faire respecter un principe vital quoique beaucoup passé de mode : celui qui permettrait d’empêcher que des gens élus pour servir le peuple n’abusent du pouvoir qui leur est ainsi confié et s’élèvent en despotes au dessus de lui. Ce principe de l’égalité de tous devant la loi, y compris ceux qui en sont les skippers, est le caillou dans la botte de tous les candidats « décideurs » se disputant les manettes du gouvernement. C’est le « scrupule » qu’ils sont contraints de chausser et qui gêne régulièrement leur possibilité de faire tout ce qu’ils veulent, les obligeant à toute une gymnastique de tricheries pour y parvenir tout de même. Bien que la bureaucratie judiciaire, théoriquement indépendante de leur emprise mais néanmoins composée en majorité de gens du « même monde », s’efforce souvent de ne pas trop voir les aspects néfastes de ce qu’ils font, il s’y trouve tout de même des trublions pour leur mettre des bâtons dans les roues en leur faisant subir une pénible inquisition.

Il est donc grand temps d’en finir avec cette fiction égalitaire, produite par l’obscurantisme des « lumières » et qui, depuis la prise de la Bastille donne à ceux qui ne sont rien que les serfs de la saigneurie régnante l’idée malsaine de pouvoir devenir maîtres de leurs vies.

Le gouvernement du peuple doit être exercé par ceux qui savent ce qui est bon pour lui, tout autant que ce qui est bon pour eux et qui n’est pas tout à fait la même chose. Que chacun se tienne à sa place, les Musk dans leurs fusées et les sans-dents dans leur bauge, et la civilisation continuera à courir sur la voie du progrès qui la rend si belle, de Bhopal à Fukushima, des tranchées d’Ukraine aux ruines de Gaza.

Les ennemis de la démocratie martiale essaient d’entraver la croisade pour la renaissance d’un monde droit dans ses bottes et ses bunkers. Unissons nous derrière les chefs qui sauront imposer les valeurs de cette reconquête, sans se laisser freiner par des codes moraux obsolètes et pernicieux. Voyez comme ça marche bien aux USA, en Russie, en Chine, en Hongrie, en Israël, en Afghanistan, en Iran, en Turquie, etc. !

Pour contribuer à cette splendide offensive planétaire, il est temps que les libérateurs de la vraie France puissent dire aux parasites de la ruche publique : putschez vous de là qu’on s’y mette ! Que l’invocation de la démocratie serve, enfin complètement, au retour d’un absolutisme adapté à notre temps. Et que les sujets de ce paradis triomphant puissent jouir, comme tant d’autres dans le monde, du bonheur d’y être totalement et fermement sécurisés.

Conjuration des moussaillons nationaux.
12 avril 2025.

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