On peut s’interroger sur les intentions de cette galaxie, alors que leur patron est tout engagé dans la fascisation des libéraux, la libertarianisation des fascistes et la bataille culturelle qui doit mener l’union des extrêmes droites au pouvoir, comme aux État-Unis [1]. Pour cela, il porte le projet Périclès (Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens et Souverainistes) pour faire gagner les extrêmes droites dans les urnes et dans les têtes, et que les structures de la galaxie Bien Commun sont accusées de servir.
Pourtant, toutes ces structures se défendent de leur implication dans le projet politique du « Saint Patron des réac’s ». Même si la démonstration n’est plus à faire, faisons-la quand même, et intéressons nous tout particulièrement aux fréquentations douteuses de la Maison du Bien Commun.
La Maison du Bien Commun au carrefour de la galaxie... Et point de chute des partisan.ne.s du « grand remplacement »
La Maison du Bien commun, c’est 450 m2 « de lieu de vie, de travail, et de réseau », dans le 7e arrondissement de Paris, au 13 rue Duroc. Le lieu doit permettre aux « entrepreneurs, dirigeants, salariés d’entreprises, responsables associatifs et indépendants de se rassembler, s’inspirer, se former, s’entraider et agir ensemble au service d’un monde plus juste, plus durable et plus humain » [2], le tout dans une ambiance « comme à la maison » ! Et elle prévoit de s’installer aussi à Nantes, à Bordeaux et à Lyon cette année.
Le projet est dirigée par Sixtine Pégat. C’est un carrefour de la galaxie « bienfaisante » de Stérin, puisqu’elle a été créé par 4 structures de la galaxie : Obole, qui a « conceptualisé et apporté son expertise pour lancer le projet » [3], la Nuit du Bien Commun « qui apporte son réseau d’associations et de philanthropes », les entrepreneurs et dirigeants chrétiens, « qui contribuent au rayonnement de la maison », et le Fond du Bien Commun, « qui soutien financièrement le projet ».
L’espace sert aussi de coworking pour 40 « entrepreneurs sociaux », qu’ils et elles appellent les « colocs » : parmi eux, un certains nombres nous sont familiers... Comme Espérance Banlieue, Excellence Ruralité [4],ou encore Marthe et Marie, les uns accusés de violences et de racisme dans leurs écoles hors contrat, les autres de dissuader le recours à l’avortement.
D’autres « colocs » sont moins connus – mais pas moins intéressant - comme « La France en partage », une association « de transmission et de défense de l’héritage culturel français », qui lutte contre le « wokisme », le « racisme anti-blanc » à l’école, pour la France chrétienne et le droit de dire « Joyeux Noël » à la RATP. Ça ressemble bien aux idées de Stérin ... Leur présidente, Carine Chaix, est d’ailleurs l’une des avocates moteur du collectif Justitia, l’outil de « guerilla juridique » du projet Périclès de Stérin.

Le lieu accueille aussi de nombreux évènements : des ateliers pour « répondre aux besoins opérationnels des assos », mais aussi des rencontres et conférences, les « rendez-vous de la Maison du Bien Commun », dont les invité.e.s et thèmes abordés laissent apparaître plus clairement les intentions politiques du lieu :
L’institut Iliade : xénophobie, défense de la « race blanche » et complotisme
Parmi les structures accueillies par les généreux entrepreneurs sociaux de la Maison du Bien Commun, on en retrouve aussi certaines qui assument pleinement leur xénophobie et leur racisme. C’est le cas du « nid », l’incubateur [5] de l’institut Iliade, un cercle de réflexion français d’extrême droite identitaire, fondé en 2014, et qui se donne pour mission de défendre la « race blanche ».
L’institut s’est créé suite au suicide de Dominique Venner devant Notre Dame de Paris pour « alerter sur le péril du grand remplacement », une théorie complotiste, raciste et antisémite, qui s’inquiète du « grand remplacement de la population de la France et de l’Europe » par « l’immigration afro-maghrébine », le tout orchestré par les juifs et juives. Rien que ça. L’institut Iliade se donne pour mission de former idéologiquement les nouvelles générations d’activistes, et, selon les mots de la conseillère régionale Isabelle Surply, fournir aux militants des « cartouches pour le combat culturel ». L’institut Iliade est plus généralement « un mouvement qui forme de jeunes suprémacistes blancs, des héritiers de Génération identitaire [notamment l’Alvarium à Angers, dissout en 2021] aux intégristes d’Academia Christiana » [6]

Pas étonnant donc, que l’incubateur de l’institut Iliade, « le nid », qui organise de « grandes soirées des entreprises enracinées » à la Maison du Bien Commun soit dirigé par Lucas Chancerelle, ancien de VIA [7], du RN, ainsi qu’ancien responsable de Génération Z Bretagne et actuellement trésorier de Canto et chroniqueur à TVLibertés.
On est bien loin du « Bien Commun » pour « un monde plus juste, plus durable et plus humain »...
Une galaxie qui ne dupe personne
Le rôle que jouent les satellites du « Bien Commun » dans le projet politique de Stérin ne sont par ailleurs plus à prouver :
Le calendrier du caricatural business plan politique Périclès, dévoilé dans l’Humanité en juillet parle d’une période « d’incubation de Périclès dans le Fond du Bien Commun », mais veulent « se protéger sur plan légal et réputationnel ». Porosité qui demeure puisque c’est d’après le plan « en lien avec le Fond du Bien Commun » et « en s’appuyant sur ses réseaux » que « la réserve » de 1000 technocrates « alignés » et « convaincus » aptes à exercer le pouvoir après la victoire des droites extrêmes se construit [8]. Comment ne pas reconnaître ici la stratégie de la Nuit du Bien Commun, qui revendique « réduire le dernier kilomètre » [9] en tissant des réseaux locaux de petites et grandes bourgeoisies locales, et ainsi faire émerger des profils et soutiens pour les municipales à venir.
Des salarié.e.s de Périclès tout droit venu du fond du bien commun
D’après Le Monde, Périclès est d’ailleurs une mission parmi d’autres confiées au Fond du Bien Commun, qui se charge du recrutement notamment. Alors qui le fond a-t-il recruté pour diriger et porter le projet de faire gagner l’extrême droite ? D’après les profils Linkedin, à la direction de Périclès, on retrouve le directeur du fond, qui s’est auto-recruté : Alban du Rostu ; La responsable des « affaires institutionnelles » du fond est devenue responsable aux relations publiques chez Périclès (Marguerite Frison-Roche) ; Thibault Combournac est responsable stratégie pour le fond et devient alors... Responsable stratégie pour Périclès ; ou encore Philippe de Gestas, qui, s’il n’affiche pas d’expérience professionnelle au fond du bien commun, n’hésite pas à afficher son activité pour Périclès au coté du devenu dogwhistle « #BienCommun ».

Pour ajouter à la longues liste des preuves - non exhaustives - que la galaxie du « bien commun » (le fond, les nuits, la maison et tout le reste), ajoutons la bourde d’Arnaud Montebourg, le « pote de gauche » que Stérin respecte tellement et avec qui il fait du business sur le nucléaire (via la société Alfeor), qui ne semble lui, pas avoir de doute sur le rôle de la galaxie Bien Commun dans le projet politique de Stérin. Il confie à l’Humanité : « je me tiens à bonne et parfaite distance des activités du Fond du Bien Commun qui finance les activités sociétales conformes aux convictions personnelles et intimes de Pierre Édouard Stérin ».
On pourrait également parler des missions transversales d’évangélisation qu’exercent toutes les structures de la galaxie Bien Commun, et ses pratiques pour pousser une frange intégriste dans la bataille politique qui se joue dans l’Église, dont l’appropriation du « bien commun » est l’un des symptômes.
Les preuves sont tellement nombreuses et l’évidence tellement grande que leur stratégie de déni semble complètement hors sol : Stérin veut construire un État dans l’État, et au nom du « Bien Commun », il asphyxie d’une main le monde associatif (en faisant du lobbying pour le désengagement de l’État), et joue de l’autre de sa galaxie « Bien Commun », arrosée de son argent, pour prendre la main sur les associations en difficultés. Cette stratégie lui permet de prendre petit à petit le contrôle de pans entiers de la société pour diffuser ces idées réactionnaires à tous les niveaux. Comment ne pas y voir un projet politique ?
Nous le voyons et ne laisserons pas faire. C’est pour cette raison que nous appelons à se mobiliser partout où des « Nuits du Bien Commun » ont lieu, dans une quinzaine de villes en France, en Belgique et en Suisse. Ils rêvent de politique libertarienne à la Musk, nous ne les laisserons pas prendre le contrôle sur nos vies, mobilisons nous contre Stérin, sa galaxie, son projet, et organisons-nous pour que les Nuits du Bien Commun n’ai pas lieu !
La SCAS - Section Carrément Anti-Stérin
Dates des Nuits du Bien Commun :
Tours : Mar. 6 mai 2025, à l’Opéra de Tours
Lyon : 19 mai 2025, Centre des Congrès de Lyon
Bruxelles : 4 juin 2025, au Théâtre des Galeries
Nantes : Jeu. 5 juin 2025, lieu non précisé
Rouen : Mer. 11 juin 2025 au Kindarena
Toulouse : 18 juin 2025, au Centre des Congrès Pierre Baudis
Annecy : 24 juin 2025, à l’Impérial Palace
Marseille : Septembre 2025 (date et lieu à venir)
Angers : 1er octobre 2025, au Centre des Congrès
Genève : Mer. 8 octobre 2025, au Bâtiment des Forces Motrices
Rennes : Novembre 2025 (date et lieu à venir)Dijon : Mar. 2 décembre 2025, au Palais des Congrès
Bordeaux : Prochaine date à venir
Lille : Prochaine date à venir
Paris : Prochaine date à venir
Vendée / Puy du Fou : Prochaine date à venir