Détruire des maisons, des installations d’infrastructures, réduire à l’état de ruines des villes entières avec les atrocités que cela implique contre les populations concernées, c’est encore produire une image de la guerre…
Raser la terre jusqu’à la réduire à un paysage lunaire, avec interdiction qu’elle laisse pousser d’elle-même la moindre herbe, le plus infime végétal, ce n’est autre que la dénaturer, ne plus la reconnaître comme terre-nature pour les Hommes et avec eux, par eux. L’interdit d’ensemencement est un véritable « Terricide » dont on ne peut ignorer que pour tout terrien et en particulier Palestinien, il représente à cet instant, l’infini de la cruauté, ce qui ne peut être racheté par quelque dessein serait-il impénétrable.
En ces temps de prétendus retours-recours à la nature naturante, au respect de ce qui enveloppe naturellement l’Homme sur la terre, en la végétalisation des zones urbaines, la protection des arbres…quel tissu d’insanités ne voit-on pas se lever en étendard de la civilisation et sa protection de la planète !
Quand il n’y aura plus de silhouette pour rejoindre l’horizon
Quand le vent ne soufflera plus que le silence de l’immobile
Quand le désert ne sera plus qu’un parvis sans âme
Quel oiseau passera d’ici ses nids effacés, à ailleurs que rien n’appelle ?
Quelle présence évadée rejoindra son indéchiffrable ?
Quel ciel verra sa chute dans l’en-de-çà de son mystère ?
Lors, on saura humblement que lève toujours une main palestinienne
pour semer le fond rêvé de sa terre.
Philippe Tancelin
Poète-philosophe/ 8 avril 2025