Coming-out de Valérie Pécresse

Valérie Pécresse : « Depuis le 1er janvier 2015, je suis employée par Le Gorafi. »

paru dans lundimatin#8, le 26 janvier 2015

Le Figaro – Médias

Lundi 26 janvier 2015

L’ancienne ministre Valérie Pécresse reconnaît qu’elle travaille désormais pour Le Gorafi

La rumeur enflait dans les rédactions parisiennes. Lundi matin, dans un entretien sur Radio Classique, Valérie Pécresse l’a reconnu : « Depuis le 1er janvier 2015, je suis employée par Le Gorafi. » Interrogée par le journaliste Guillaume Durand, la députée UMP des Yvelines s’est justifiée en expliquant qu’« après douze ans de carrière politique », elle a eu « envie de dénoncer les aberrations de la politique spectacle, des propositions absurdes et démagogiques ».

Depuis une interview diffusée le 20 janvier sur le site linternaute.com, dans laquelle elle se contredisait de manière systématique et multipliait les propositions absurdes, la situation de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy était intenable. Elle avait été sommée de s’expliquer par plusieurs membres de sa formation politique.

A 47 ans, la femme politique, qui a notamment détenu le portefeuille de l’enseignement supérieur et de la recherche de 2007 à 2011, puis celui du budget, de 2011 à 2012, a conclu par un « j’en ai eu ras-le-bol », avant de quitter le studio de la radio.

Depuis plusieurs semaines, et surtout depuis l’attaque de la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier, Valérie Pécresse a multiplié les déclarations à l’emporte-pièce et les revirements, déroutant jusqu’à son propre camp.

Le 11 janvier, après l’équipée sanglante de frère Kouachi et d’Amédy Coulibaly, elle affirme sur l’antenne de Europe 1 : « Il faudra bien entendu un Patriot Act à la française. Il faut une réponse ferme et globale. » Elle est désavouée dans les heures qui suivent par plusieurs responsables de l’UMP.

Un dernier défi lancé par la rédaction du Gorafi

Puis, mardi 20 janvier, invitée à s’expliquer par L’internaute.com, elle avoue : « Je ne sais même pas ce qu’il y a dans le Patriot Act américain. » Le Patriot Act, voté par le Congrès américain en octobre 2001, au lendemain des attaques du 11 septembre 2001, a renforce les pouvoirs des services de renseignement du gouvernement, a créé un statut de « combattant ennemi » hors de toute protection juridique et a permis à l’administration américain de surveiller largement les communications électroniques sans contrôle du juge.

Lors de son entretien, la députée a continué à se contredire sur un certain nombre de mesures irréalisables, et notamment une saisine de la Cour pénale internationale : « On pourrait saisir la CPI pour savoir s’il y a des financements de réseaux terroristes et comment ces financements circulent. » Avant de se reprendre immédiatement : « Je ne sais pas si la Cour pénale internationale en a la juridiction, je ne sais pas si elle en a le pouvoir... » La réponse est non, pas plus qu’elle n’en a pour mener des investigations sur l’organisme de crédit Cofidis, qui semble avoir financé l’équipée d’Amédy Coulibaly.

Le 14 décembre 2014, déjà, Valérie Pécresse s’était adressée à un public de touristes chinois, lors d’un banquet républicain factice, comme l’avait révélé Le Canard enchaîné. Selon l’un de ses proches, il s’agissait en fait d’un dernier défi lancé par la rédaction du Gorafi pour valider son embauche.

Le « coming-out » de Valérie Pécresse laisse désormais planer un doute très fort sur les motivations du retour en politique de Nicolas Sarkozy. Plusieurs observateurs estiment que la démarche fortement autoparodique de l’ancien président de la République pourrait être en réalité un coup de pub pour Le Gorafi. Le site, dont l’audience a explosé ces derniers mois, est en effet à la recherche d’investisseurs extérieurs.

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