Élections présidentielles au Brésil [1/ ?]

Boulos, Daciolo et la communication politique

paru dans lundimatin#350, le 12 septembre 2022

On le sait, il y a un certain régime de temporalité politique propre aux campagnes présidentielles, qui favorise tout à la fois l’amnésie, le dégout, et le désintérêt.
Cela dit, il peut parfois se révéler intéressant d’analyser les nouvelles pratiques qui se déploient à l’intérieur du théâtre concurrentiel pour l’accès au pouvoir d’État.
Le Brésil élira dans quelques semaines son prochain président. A cette occasion et jusque là, nous publierons une série d’articles visant à éclairer nos lectrices et lecteurs sur les enjeux du scrutin, ses protagonistes et la dynamique politique propre au Brésil. Nous en publions cette semaine le premier volet qui s’attarde sur les stratégies communicationnelles des candidats à la dernière élection présidentielle de 2018, dont Jair Bolsonaro est sorti victorieux. Une sorte d’album Panini où se mêlent personnages absurdes et nouvelles stratégies de prise du pouvoir.

Le 2 octobre 2022 auront lieu les élections brésiliennes avec Lula et Bolsonaro en face à face. Il y aurait beaucoup à en dire, mais revenons d’abord en 2018, à l’occasion de l’élection du « Capitaine ».

Bien évidemment, les deux principaux candidats d’alors étaient ceux qui se sont affrontés au deuxième tour du 28 octobre : Fernando Haddad (Parti des Travailleurs) et le « Capitaine » Jair Bolsonaro (Parti Social Libéral). « Démocratiquement » élu avec un large avantage, Bolsonaro a profité du pouvoir pour inventer une nouvelle manière de gouverner sur laquelle il nous faudra méditer longtemps. Cependant, plusieurs autres choses se sont passées pendant cette élection atypique, et qui constituent peut-être les signes de ce qui deviendra un jour. Il y a eu d’autres personnages remarquables du spectacle électoral qui méritent d’être regardés de plus près. Nous ne les attendions pas au départ. Leurs noms sont moins importants que les rôles qu’ils ont joués. Faisons tourner le kaléidoscope.

Il y a d’abord le président sortant avec une popularité négative de 82% dans un sondage,Michel Temer, le vampire en personne, qui n’était pas candidat mais qui est devenu un youtuber. Sa participation s’est réduite à faire des vidéos d’une teneur sarcastique sur différents sujets, de manière aléatoire. Ensuite, il y eût Marina Silva, candidate écologique, dont la campagne a été une dégringolade qui l’a envoyée en deçà de 1%. Après avoir été une des principales protagonistes des deux dernières élections, elle est devenue, cette fois-ci, insignifiante. Pas d’espace pour un discours écologique libéral. En 2022, elle a renoncé à sa candidature pour tenter d’accéder à la chambre des députés. Ciro Gomes, un progressiste typiquement autoritaire, troisième en lice, était un des candidats potentiels pour le deuxième tour, mais il n’est pas allé plus loin que 12,47%. Une fois encore candidat en 2022, il est sorti du centre pour se transformer en un candidat de droite qui soutient un discours de haine contre Lula et le PT. Le colistier de Lulla en 2022, Geraldo Alckmin, était, au départ, le favori des groupes des médias et du grand capital ainsi que du conglomérat informellement appelé centrão (gros centre). Ce fut un échec complet : 4%. À part quelques analystes naïfs attachés aux logiques d’une autre époque, tout le monde savait qu’il n’avait aucune chance de victoire. Le banquier João Amoedo n’a pas tenu longtemps : un feu d’artifice. Par la suite, il fut très commun de rencontrer des électeurs embarrassés de Bolsonaro qui disaient avoir voté Amoedo. Henrique Meirelles, président de la banque centrale pendant les gouvernements Lula,incarna une autre fausse promesse. Parmi les candidats aux scores insignifiants, deux méritent d’être regardés de plus près : Guilherme Boulos, candidat du Parti Solicalisme (?) et Liberté, et Cabo Daciolo, candidat de Patriote. Ils ont eu respectivement 0,58 % et 1,3 % des votes. Pour des raisons différentes et inattendues, ils sont des démonstrations concrètes et allégoriques de ce qu’ont été ces élections, et aussi d’une anti-politique possible.

Commençons par Guilherme Boulos, philosophe, psychanalyste, avec un master en psychiatrie. Il est un des leaders du MTST (Mouvement des Travailleurs Sans-Toit) d’abord à São Paulo, et ensuite au niveau national. Dans une de ces idiosyncrasies très brésiliennes, après le résultat peu impressionnant de 2018, il est arrivé en deuxième position lors de l’élection du maire de la ville de São Paulo en 2020. En 2022, il est candidat à la députation. Il est certainement l’une des figures politiques les plus importantes qui ont surgi sur la scène brésilienne ces dernières années.C’est sa participation à la dénonciation de la destruction de l’occupation de Pinheirinhos en 2012 et lors des Journées de Juin 2013 qui a propulsé sa carrière nationale. Depuis, avec le MTST, il a coordonné plusieurs occupations de terrain, notamment celle de Sao Bernardo en 2017-2018. Suite à ces expériences, il a pris du galon, il s’est habitué à parler en public et au contact direct avec les millions de gens qui composent les couches les plus pauvres de la population urbaine du Brésil. Il connaît bien un certain vocabulaire, l’usage de certaines expressions et peut parler sans intermédiaires avec la plus grande partie de la population brésilienne.

Toutefois, au lieu d’utiliser et de construire sa campagne à partir de cette expérience de dialogue et de terrain, il a fait la démarche inverse. Il a fait l’opposé de ce qu’on imaginait et de ce qu’il était. C’est peut-être sous l’influence des professionnels des médias dits alternatifs, Midia Ninja/Fora do Eixo, qu’il a préféré séduire un public bobo, comme on dirait en France. Du coup, au lieu de faire ce qu’on attend d’une candidature de gauche venue des mouvements de bases, au lieu de parler la langue qu’il connaît bien, populaire, des sans toits, des bas-fond, Boulos a précisément utilisé la langue et l’esthétique employée par les convertis d’une« classe moyenne éclairée »qui étaient à ses côtés dans la construction de la campagne. Depuis lors, il n’a pas quitté cette nouvelle position confortable et omnisciente ; ce n’est pas un hasard si le MTST a joué un rôle insignifiant pendant le gouvernement Bolsonaro : en 2018, il avait la possibilité de faire entendre une voix dissidente dans le spectacle électoral, mais il a préféré jouer le jeu habituel. Son message est devenu inaudible par les personnes qui étaient en dehors de ce champ.

Cette recette n’a pas pris le goût qu’aurait voulu le jeu de mot proposé par sa campagne politique : Boulos, en portugais, s’entend comme très proche de bolos – gâteaux. De sorte que son programme s’appelait : les recettes de Boulos. Tout tournait autour de ce jeu de mot, y compris l’esthétique de son programme mise en page comme un livre de recette en famille et entre amis. Aucun impact possible. Il en reste un Boulos plutôt fade. Même en nommant une militante de renom, Sônia Guajajara comme la première femme autochtone candidate à la vice-présidence, cette campagne aura rassemblé le pire score de toute l’histoire du PSOL (pour cette année le parti a choisi de supporter Lula). Ce n’est pas un hasard si le parti a connu un fort déclin et a failli imploser après le départ de plusieurs de ses militants. Autrefois socialiste, il est devenu un parti de niche.Un résultat qui n’a pas aidé la gauche dans cette campagne électorale, laquelle a abdiqué son authenticité et son répertoire d’action. S’il est vrai qu’une grosse partie des gens qui se disaient sympathisants de Boulos ne l’ont pas appuyé pour des raisons soi-disant pragmatiques, (le vote utile pour Haddad), cela ne cache pas les erreurs stratégiques de cette campagne, qui laisse un goût amer.

D’autre part, le candidat Cabo Daciolo, avec sa campagne au goût surréaliste, est instructive pour comprendre ce qui était en jeu à ce moment-là. Bien évidemment, il ne s’agit pas du tout de soutenir son discours. Celui-ci était extrêmement problématique. C’était un candidat très à droite. Toutefois, il nous semble important de regarder de près ses gestes, ses mots et postures pour imaginer ce qu’aurait pu être la suite de la lutte politique au Brésil. Daciolo est un évangélique d’origine populaire, il a été notamment un des leaders de la grève des pompiers de Rio de Janeiro en 2011. Une grève illégale, car il est interdit aux militaires de faire grève. C’est avec cette transgression à la loi et à la suite de ce soulèvement qu’il est devenu une référence populaire dans la ville de Rio de Janeiro. Il fait son entrée dans la politique alors que se préparaient de fortes luttes sociales, qui allaient émerger en Juin 2013. En 2014, il est élu député fédéral pour le PSOL. Le parti l’expulse en 2015 en raison de son militantisme religieux croissant, qui a culminé dans sa proposition de transformer l’énoncé de l’article premier de la Constitution « tout pouvoir émane du peuple » en : « tout pouvoir émane de Dieu ». Il soutenait également les policiers impliqués dans l’affaire de la disparition d’Amarildo, un cas emblématique de la violence policière dans les favelas. Le PSOL n’a pas su gérer cette contradiction. Il n’a pas su non plus travailler avec ce député, de loin le plus populaire du parti. Après son expulsion du parti, les positions soutenues par Cabo dans la chambre des députés ont alterné entre enjeux religieux et positions pro-travailleurs. Cette position qui ressemble à celle d’un « bipolaire » est une constante chez ce personnage. Il faut souligner que malgré tout, il n’a pas soutenu le gouvernement Temer dans son offensive contre la population brésilienne. En même temps, il est tout sauf un allié.

Cabo Daciolo – et ça a été toute la teneur de sa campagne – exprime à la fois le conservatisme des pratiques et de la morale de la plus grande partie de la population brésilienne, mais avec une conscience des demandes et des démarches économiques et sociales très proches des désirs de la couche la plus pauvre de la population. Cela ne veut pas dire qu’il faudrait adhérer aux désirs économiques et politiques populaires : on trouverait très peu d´anticapitalisme dans ces désirs, mais simplement Cabo était celui qui traduisait le mieux cette confusion. C’était d’ailleurs le point central des critiques qu’il a adressées au candidat Bolsonaro. Si, malgré tout, il était d’accord avec une grosse partie des propositions concernant les modes de vie qu’avançait ce dernier, Daciolo Cabo concentrait ses critiques sur le fait que « le Capitaine » a embrassé un programme économique néo-libéral radical. En très peu de temps, le futur président a changé sa position pour se rapprocher du marché, et Daciolo a nettement pointé ce mouvement contradictoire. À la fin des fins, il était le seul à vraiment le critiquer sur ce point précis. Une critique qui, malgré tout, pouvait être partagée par la plupart de la population.

Pour tous les autres candidats, y compris évidemment ceux supposés de gauche, le fait qu’il ait embrassé les marchés indiquerait que Bolsonaro n’était peut-être pas si indomptable que cela, que leur abstraction illogique contrôlerait la fureur du « capitaine », entre autres illusions qui s’avéreraient fausses dans les années suivantes [je n’ai pas compris le sens de cette phrase]. Autrement dit, depuis son point de vue, « le Capitaine » avait trahi son programme nationaliste initial et était lui-même devenu un néo-libéral comme n’importe quel autre. Cabo Daciolo, de son côté, se plaçait comme anti-néolibéral, comme quelqu’un qui n’allait pas faire des accords avec l’ordre systémique dominant. Dans ce sens, il exprimait une demande confuse et totalement équivoque mais pourtant authentique contre le système ; et, il faut le dire encore une fois, beaucoup plus explicite que les candidats de la gauche.

Sa campagne a été menée de façon absolument anormale. Un en seul acte, avec un engagement proto-millénariste : il a passé vingt-et-un jour à camper et à jeûner sur une colline. Durant ce temps-là, il a fait plusieurs vidéos de témoignages, prières et discours partagés sur sa page Facebook et sur Youtube. C’est vrai que ce fut un retrait avec une excuse d’ordre religieux, mais c’était le signe radical d’une autre façon possible de faire une campagne électorale. Dans ce moment, contrairement aux autres candidats, il a refusé de participer aux débats, il n´a pas fait d´entretiens et n’a pas voyagé à travers le pays. En fin de compte, il a fait une campagne sans les compromis habituels d’une campagne électorale. Il a montré que les normes établies ne sont pas véritablement immanentes à ce type de situation. Il ne s’engageait pas dans une demande des votes, mais soutenait une posture éthique pour parler aux gens. Le plus important c’était la prédication spirituelle, d’apporter son message et son mot d’ordre : « gloire à dieu ». Il a fait une campagne anti-campagne. Et cette anti-campagne a été un choix préalable. Par exemple, il n’a pas eu l’excuse d’une attaque au couteau pour mener une anti-campagne, contrairement à Bolsonaro. Son refus des rites et de l’ordre institutionnel établi a été un choix assumé dès le premier jour. Une manière qui nie les rites, les postures, les manières et le vocabulaire attendus d’un candidat à la présidence de l’un des plus grands pays du monde. Une posture qui impose un temps et une forme personnelle de discours, non déterminés par ce qui vient du dehors, ce qui était déjà établi ou historiquement convenu. C’est lui qui a contrôlé sa campagne. Il venait de l’extérieur, et dans ce monde électoral et politique, il était totalement dissonant, anti-politique, il aurait pu le faire exploser.

Pendant les débats auxquels il a participé, il employait un vocabulaire beaucoup plus proche de celui de la plus grosse partie de la population, sans aucun jargon politique courant et sans l’usage des expressions pompeuses qui apparaissent dans ces moments. Son fanatisme lui donnait un air sincère. Il était beaucoup plus direct. De plus, il répondait aux questions des journalistes et de ses opposants de la façon qu’il voulait, sans suivre les règles du jeu, sans s’adresser aux candidats qu’il fallait, sans dire ce qu’il fallait dire, sans suivre le temps qui avait été préalablement déterminé. Un moment emblématique fut celui de l´échange avec Ciro Gomes à l’occasion d’un débat télévisé. Gomes, qui, entre autres choses, fut Visiting Scholar à la Law School de Harvard, ne comprend pas la question posée par Cabo à propos des fantasmes sur un nouvel ordre mondial et une union socialiste des pays d´Amérique Latine. Néanmoins, à travers ce dialogue de sourds, dans lequel questions et réponses n´ont eu aucun rapport, l’image d´un homme d´élite, d´un expert méprisant est apparue de manière assez évidente pour le public.C´est dans ce sens que ces interventions chaotiques, qui dérangeaient les médiateurs et les autres candidats, ont bien montré le côté théâtral et formellement vide de ces débats – un point sur lequel il insistait lui-même lors de ses interventions. La forme et le contenu hors-norme de Daciolo créaient une tension insupportable à l’intérieur du rite électoral.

Ses analyses économiques et politiques sont un chapitre à part. Il est vrai que si elles étaient totalement complotistes, donc bien délirantes et ambiguës y compris dans leurs développements possibles (notamment antisémites), elles exprimaient fidèlement la confusion que devient la vie dans l’abstraction et l’isolement imposés par le système capitaliste mondial. Il ne faut jamais oublier qu’une grosse partie de la population brésilienne reste enfermée dans ses quartiers sans issue et souvent sous la domination des trafiquants ou des miliciens. Pour la plupart de ces populations, c’est même trop cher d’aller de l’autre côté de leur propre ville. Certains passent toute leur vie dans le même endroit, car ils n’ont pas les moyens financiers de circuler ni de sortir pour connaître l’autre côté de la ville, l’autre côté du pays ou de la planète.

Cependant, tout d’un coup, sans aucun préavis, ils voient leur vie menacée par la chute de la bourse de Shanghai, la Guerre d’Ukraine ou la montée du dollar. Dans le discours de Daciolo, les États Unis et la Chine apparaissaient comme des entités aussi lointaines qu’un vampire ou un dragon. Car en fin de compte, ce sont des abstractions intangibles qui représentent l’irreprésentable : la totalité illogique qui est celle du capitalisme et la confusion qui s’est créée dans la tête des gens qui finissent par devenir complotistes et tomber dans des délires. Non parce qu’ils sont naïfs, mais parce que la quête d’une logique là où il n’y a pas de logique qui ne soit pas auto-destructrice finit par retomber dans des illogismes qui permettent de créer un narratif. La fausseté parfois nous soulage. Il est naturel qu’un système absolument chaotique et irrationnel produise des réactions pulsionnelles, irrationnelles. Au passage, on n’insiste jamais assez sur le fait que ce symptôme s’exprime dans la gauche et dans la droite, chez les pauvres et chez les riches. Ce symptôme n’est le privilège de personne. À priori, personne n’est prémuni contre ces paradoxes,même au Brésil. Et toutes ces contradictions complexes étaient exprimées par Cabo Daciolo d’une façon très claire et directe. Non moins important était le fait que ce délire était suivi d’accusations envers tous les autres candidats d’être au fond tous des partenaires du système. Personne n’a échappé aux critiques car tout le monde a collaboré et était là pour jouer le jeu. Il est vrai que l’une des forces du « Capitaine » était de prétendre être contre le jeu politique dominant et que l’une de ses plus grandes réussites après son élection fut d’avoir changé le jeu en étant capable de dicter autant de nouvelles règles que possible, dont beaucoup étaient inimaginables auparavant. Mais il est également vrai que seul le Cabo était entièrement opposé à jouer le jeu. Il se positionnait ainsi d’une façon beaucoup plus radicale que la gauche, comme quelqu’un d’anti-système.

Pour finir, nous voudrions insister sur le fait que nous ne faisons pas une défense illustrée des positions soutenues par Cabo Daciolo. Nous suggérons plutôt de tourner le regard vers le côté formel de cette campagne – qui a aussi été la moins chère – et surtout le fait qu’elle a été une véritable anti-campagne anti-politique. Si le contenu apporté était très problématique, il nous semble qu’il exprimé une grosse partie des contradictions qui caractérisent la situation actuelle du pays. C’est dans la forme d’un grand pastiche chaotique que les contradictions de la situation exposent le mieux la fausseté du réel de la politique électorale et démocratique officielle. Daciolo ne représente pas une droite pleine de haine ni porteuse d’un nouveau fascisme, même si ses tendances sont bien là. Il exprime plutôt un désespoir qui s’est incarné dans la droite – mais qui aurait pu trouver une autre expression.

Cabo Daciolo n’a pas joué le jeu convenu, mais il n’en incarna pas non plus une alternative véritable. Et même s’il n’a eu qu’un peu plus de 1 % des votes, d’autres qui ont eu ce même score ont joué le jeu avec une croyance fétichiste et aveugle. C’est en ce sens qu’il aurait pu nous donner des idées pour la suite. Son refus plein d’angoisse a donné lieu à une pratique et des discours paradoxaux partagés par une partie considérable de la population. Il n’appartenait pas à la gauche de clarifier pour la millième fois comme s’il s’agissait d’un pur problème de conscience ou de manque de raison. Même si Lula gagne en 2022 et prend le pouvoir, ce scepticisme populaire ambigu mais souvent anti-systémique tend à augmenter au regard des tendances auto-destructrices à l’œuvre dans le monde.

Et, comme nous le savons, l’extrême droite qui flirte avec un nouveau fascisme semble très bien savoir comment conduire cette angoisse, contrairement aux gauches qui suivent les anciennes recettes. Quatre ans se sont passés dans le nouvel ordre dirigé par Bolsonaro et la gauche n’a toujours rien à offrir face à ces symptômes objectifs de désespoirs explosifs.

FL

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