Ballade perplexe d’Hinterland le klebs - Par Antoine Berce

J’étais un bon chienchien, j’courais quand al’ sifflait
‘jour d’hui j’m’en mords les coussinets des pattes
Mais ça n’a pas suffi car au caucus suprême al’ s’est fait battre
Par un gommeux trié de l’avant-veille
Nanon-les-dents-blanches i’ s’app’lait
A voir ça comment encor’croire
A l’homme (la femme) providentiel(le) ?

paru dans lundimatin#103, le 9 mai 2017

un pt’tit hommage en écho lointain
à Aristide Bruant

L’histoire que j’m’en vas aboyer
Moi berger teuton pavlovien
C’était au temps qu’la Nini Peignefin
Al’ était ma maitresse
En l’honneur d’un électorâle
du vide de la dia(g)(c)onale
Qu’al’ voulait tenir à sa main
Al’ m’avait nommé Hinterland
Moi je l’appelais rebrousse-poils
(Al’ est ni bonne ni gentille
Mais au moins al’ osait m’empoigner
Etait-ce assez pour qu’j’eus dû croire
à matrone providentielle ?)

J’étais un bon chienchien, j’courais quand al’ sifflait
‘jour d’hui j’m’en mords les coussinets des pattes
Mais ça n’a pas suffi car au caucus suprême al’ s’est fait battre
Par un gommeux trié de l’avant-veille
Nanon-les-dents-blanches i’ s’app’lait
A voir ça comment encor’croire
A l’homme (la femme) providentiel(le) ?

Ceux du rural les reste-à-terre
Scotchés dans l’pétrin foncier (ou pas) péri-urbain
Contre ceusse de la classe affaire
De l’offshore, d’la valeur qui fond
La révolte de l’armée croupion
Des consommateurs abusés
Qu’ont cru trouver en Peignefin
Celle qu’on n’a pas encore essayé …
Mais Nanon, ah la belle affaire
Parle à chacun au fond de l’œil
De son destin d’aventurier
D’innovation, rupture visionnaire
De start-ups à millions rachetées
La France qui re-gagne la terre !
Comme s’il ne fallait pas queuqu’zinzins pour payer
Aussi turbiner le dimanche
Pour la dett’ qu’y faut bien honorer
Et subir le versant destruction
De leur triomphale Création
(Yapuka vivre par procuration, c’est projection en Marchandise
du Principe
providentiel)

Qu’il fût élu, Nanon suprême, l’a fait s’égosiller
O ma Nini o ma maitresse
Al’ consonnait en gutturales comme si j’étais
Un pachyderme
Ou comme l’alchimiste rhénan
Qu’aurait fait cramer la limaille
Mais surprise, en rien de temps, le Nanon-président
s’est mis à nuitamment la visiter
avec le casque et la moto
que l’Autre lui avait légués
nous a logé pour ça à La Lanterne
ça me l’a bien calmée
là pour mes nerfs l’était en vrai l’homme
providentiel

Ah ! moi qui suis clébard z’honnête
Voire un peu pudibond
Vous m’prendrez pas à supposer
matérialité aut’que textuelle
à tout ce beau relationnel
On me laissait dans l’antichambre
Moi, Hinterland
J’les voyais au matin chacun partir à son affaire
Sans vraiment l’autre asticoter
l’un tombant les cloisons, creusant les drains
posant fistules déchargeant containers
(Pandore à quai)
L’autre, matrice à boucs émissaires…
Que çà coûte en efforts, le « laisser-faire » !
Songes-y ô Peuple souverain
Qui veux croire au Providentiel

C’est qu’i venait souvent, l’aut’ anxiogène
Lui m’avait surnommé La-french-tech
Comme si j’savais pas ce qu’est
Une antiphrase
En attendant l’avait ce qu’i’ voulait
Car chaque fois, moi, le chien rural
Le ya cabossé, i’m’faisait gerber
Dans l’bassinet
Tout’ma bile changée en gabelle ! O Miracle !
Y’en a qu’ont le métier, et d’autres l’émétique
Faut de tout pour faire eun’boutique
Mais qui c’est qu’est vraiment providentiel
(aux finances publiques) ?

ENVOI (boulet hors canon)

Prince oui Peuple, c’est bien à toi que j’cause
Electeur, Payeur-pas-décideur
Sympathisant syndiqué Mirliton associé
Qui par glissements consentements dans
Toute la longueur du temps
As laissé s’installer duopole impérial
pour contrôler Totalité de tes Communs :
Nanon à qui échut
le parenchyme
Nini pour les méats, du saucisson, le gras
Voici donc pour tes matins-quignons
le conte de Peignefin et Nanon

Tu feins à nouveau t’étonner qu’on en soit là 
Eun’fois encore
Si tu faisais le pas d’côté, considérais
Combien elle est têtue, la rage
De maintenir les fondations d’un régime obsolète
sur le mythe du coriace Pantin
qu’un beau matin se réveill’rait enfin
Providentiel… ?

Antoine Berce

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