Balade du milliardaire

Le musée Pinault à la Bourse du commerce

paru dans lundimatin#295, le 6 juillet 2021

François Pinault est la 27e personne la plus riche de la planète. Sa fortune est évaluée à 42,3 milliards de dollars par le magazine Forbes. Il vient de s’acheter un musée d’art moderne, installé dans les bâtiments de l’ancienne Bourse de commerce à Paris. Ce poème lui est dédié.

François P. se gargarise,
car il vient d’inaugurer son Panthéon !
La nouvelle bourse du commerce tiens donc,
et ça se dit homme d’affaire non conventionnel !!!?
Celui qui a échangé son cerveau contre des tas d’or bravo ?!
Je voudrais te dire sincèrement, brave P,
(et je ne doute pas que tu saches apprécier l’usage de cette émotion rare),
comme je trouve à quel point tu es pitoyable.
Regarde : l’énormité de ta vanité et de ton égocentrisme puéril s’étale partout.
Alors que les dégâts sociaux et environnementaux
que causent ton genre de réussite « exceptionnelle et exemplaire » ne sont plus a démontrer. Tu voudrais que l’on se pâme devant ta générosité
de mécène accomplit, non conformiste ahaha !?
Tu nous prend vraiment pour des demeurés.
Tu crois qu’on est stupide au point de s’illusionner
sur le sens et l’intérêt de tes étalages
et édifications de monuments qui font histoire,
c’est à dire TON histoire,
celle rendue possible grâce au pouvoir absolu de l’argent,
l’ultra-libéralisme en grande pompe.
On te voit comme les autres.
Rien d’autre qu’un nouveau souverain (auto-proclamé)
qui ose brandir fièrement son obscène butin,
extorqué sournoisement si ce n’est violemment à des millions
de petites mains et au dépend de la santé
organique, physique et mentale de quasiment
tout ce qui n’est pas lui.
Comme quelques uns de tes semblables,
monstres d’agressivité gavés et auto-complaisants,
tu te branles,
en agitant tes milliards de millions.
Maitres fanatiques du cour de la bourse, collectionneurs nécrophiles
accrocs à la domination sous toute ses manifestations,
vous et tous vos sous-fifres technocrates
et autres courtisans tenus en laisse
représentez tout simplement
pour quelques uns d’entre nous,
l’abjection, ou bien si on veut plus de retenue : la misère.
Heureusement vous êtes tous tristes à mourrir et très bientôt
vos algorithmes trop complexes pour être maitrisés ainsi que votre inanité,
finiront par avoir votre peau.
Comme la grenouille de la fable forcément.
Et en attendant, brossez bien consciencieusement vos belles dents,
pendant que votre monde de faux semblants remplit de béton,
se fissure fatalement.

Iris Messidor

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