Appel : « ZBEULE TON ENQUÊTE PUBLIQUE ! »

Des habitant.e.s du Sud Meuse ne veulent toujours pas de la poubelle nucléaire de Cigéo

paru dans lundimatin#303, le 6 septembre 2021

Est-il d’utilité publique de transformer les sous-sols du sud de la Meuse en poubelle radioactive ? C’est ce qu’une enquête devra établir du 15 septembre au 23 octobre. Dubitatifs, les habitants nous ont transmis cet appel à « zbeuler » l’enquête en question, c’est-à-dire la bloquer et l’empêcher, partout où elle se tiendra [1].

Comme nous nous y attendions, l’enquête publique sur la demande de déclaration d’utilité publique (DUP) du projet Cigéo d’enfouissement des déchets radioactifs se déroulera cet automne, précisément du 15 septembre au 23 octobre prochain. Nous appelons à s’y opposer et à la bloquer partout où elle aura lieu !

Malgré les lacunes énormes du dossier déposé en août 2020 par l’Andra, les interrogations laissées en suspens, les avis défavorables formulés par plusieurs conseils municipaux, la demande de gel du processus exigée par les associations opposées au projet, il semble que ce soit la précipitation qui préside encore une fois dans cette affaire. Les objectifs politiques sont clairs : pour la ministre Barbara Pompili, il s’agit maintenant d’expédier cette enquête dans l’espoir d’en recevoir les conclusions en début d’année prochaine et de pouvoir promulguer l’utilité publique de Cigéo avant le mois de mars 2022. Au delà de ce délai, le processus se trouverait stoppé net durant plusieurs mois par les élections présidentielles puis législatives.

Pour les autorités, il y a visiblement urgence à déclarer cette poubelle nucléaire d’utilité publique. Nous appelons donc à leur faire perdre du temps, encore et encore, autant que possible, comme nous le faisons déjà depuis des années – rappelons que la DUP était initialement prévue pour 2015 – jusqu’à ce que leur projet criminel achève de s’effondrer.

Il n’y aura pas d’enquête publique cet automne à Bure !
Il n’y aura jamais d’enfouissement des déchets radioactifs, ni ici ni ailleurs !

L’enquête publique, en quoi ça consiste ?

Concrètement, l’enquête prend la forme de permanences, c’est à dire de créneaux horaires durant lesquels le dossier de demande de DUP (5000 pages environ) est consultable en mairie, en présence d’un·e ou plusieurs commissaires enquêteur·ices (ielles sont au nombre de cinq dans cette enquête). À cette occasion, il est possible de consigner un avis ou une question dans le registre de l’enquête publique. Ces avis doivent permettre aux commissaires de formuler le leur, favorable ou non (spoiler : à la fin, leur avis sera favorable).

Ici, 25 permanences de 3 heures chacune sont prévues. Elles auront lieu dans six villages concernés par le projet : Bure, Saudron, Gondrecourt-le-Château, Mandres-en-Barrois, Cirfontaines-en-Ornois et Montiers-sur-Saulx (voir calendrier ci-dessous), à chaque fois dans les mairies.

Pour que l’enquête publique soit jugée conforme aux dispositions légales, il faut que ces permanences se tiennent. C’est-à-dire, que les commissaires accèdent aux mairies, que le dossier et les registres y soient consultables (probablement en version électronique), que les créneaux horaires soient respectés, etc.

En plus de ces permanences, les commissaires peuvent organiser des réunions publiques. Une seule est pour l’instant prévue, à l’occasion de laquelle l’Andra viendra vanter la qualité de son dossier de demande de DUP. Ce sera à Gondrecourt, le vendredi 17 septembre, de 17 à 19h.

Appel à actions, ici, partout, tout au long de l’enquête !

Ce n’est plus le lieu ni le temps d’expliquer pourquoi nous ne croyons pas une seule seconde à cette démocratie participative, à ces invitations au dialogue inscrites dans la loi ou à l’injonction à formuler des « critiques constructives ». Cela a déjà été développé ailleurs (la Fête des Acronymes) tout comme les enjeux de cette DUP (Enjeux de DUP) et les risques énormes que Cigéo ferait courir (ici ou ).

Nous ne voulons plus dialoguer avec celles et ceux qui depuis 30 ans se sont assis sur nos craintes, nos oppositions et nos colères, quelle que soit la manière que nous avions de les formuler, dans des actions, dans des débats publics ou des tribunes, dans la rue ou dans des pétitions, dans une forêt occupée ou sous les dorures des cabinets ministériels.

Nous ne voulons pas améliorer ce projet, nous voulons le détruire.

Nous ne voulons pas améliorer l’industrie nucléaire, la rendre plus sûre, plus verte ou plus jolie à regarder : nous voulons qu’elle disparaisse.

Pour toutes ces raisons,

Nous appelons à empêcher cette enquête publique par tous les moyens,

Nous appelons à bloquer chacune des permanences prévues,

Nous appelons à faire preuve de créativité pour mettre mille bâtons dans les roues de cette mascarade,

Nous appelons à nous rejoindre à Bure et dans les villages alentours si vous le pouvez,

À faire des actions depuis chez vous, partout en France et ailleurs,

Nous appelons à nous rassembler devant les mairies les jours de permanences,

À bloquer le site de l’enquête publique quand il vous plaira (https://www.registre-numerique.fr/dup-cigeo)

Nous vous appelons à vous joindre à nous pour un premier temps fort, DU 15 AU 18 SEPTEMBRE PROCHAIN, à l’occasion de l’ouverture de l’enquête publique.

Le programme sera détaillé dans les jours à venir mais une chose est sûre : plus nous serons, plus notre message sera clair ; plus nous taperons fort dès le début de l’enquête, plus il ne fera aucun doute qu’elle ne pourra pas avoir lieu.

Le nucléaire se meurt, achevons-le !
ON N’EST PAS DUP !
ON N’EST PAS DAC !

À très bientôt,
Des habitant·e·s du Sud Meuse

[1Pour suivre l’évolution de la mobilisation antinucléaire à Bure, consulter https://bureburebure.info

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