Actu-cinéma, sorties en salle ces temps-ci et chouettes rencontres

Suite
Fabien Drouet

paru dans lundimatin#364, le 19 décembre 2022

Le retour de la suite des visiteurs, François Bayrou déguisé en Marie-Ange Nardi, 49-3 le matin et Laurent Wauquiez au rayon fruits et légumes. Suite des chroniques ciné et belles rencontres de Fabien Drouet.

Les Visiteurs, le Retour de la Suite !

Noté 1/5 par la presse et 4/5 par les spectateurs

Dans cette suite des Visiteurs (la neuvième tout de même), Christian Clavier incarne un homme d’une soixante d’années ayant pour nom Mahometian Piano (vous avez compris la blague ?) - directeur d’un hypermarché E. Leclerc qui se retrouve, par l’intermédiaire d’une faille spatio-temporelle se cachant au cœur d’une boîte de raviolis goût poulet rôti (il ouvre la boîte parce qu’il a faim, les raviolis s’éjectent de la boîte et se mettent à tourner de plus en plus vite dans une ronde qui bientôt produit une tornade de raviolis tandis que la sauce tomate et les petits bouts qu’il y a dedans, en tournant également très vite, produisent une sorte d’électricité qui aspire Mahometian Piano et le propulse en 50 avant J.C.)

Première scène, et déjà le scénario ne prend pas... on n’y croit pas plus d’une seconde, d’une part parce que les clients du supermarché sourient, ont l’air heureux en faisant leurs courses et parlent correctement à la caissière, et d’autre part parce que la tornade de raviolis est très mal faite.

La deuxième scène sauve un peu le film, puisqu’une fois propulsé par la sauce des raviolis et les petits bouts qu’il y a dedans en – 50, Christian Clavier se retrouve face à deux Gaulois (un petit moustachu surexcité qui porte un serre-tête et Gérard Depardieu) qui lui pètent le nez parce que, disent-ils, son jeu d’acteur a soûlé tout le monde et mérite une bonne raclée.

Christian Clavier saigne abondamment, perd connaissance, et quand il reprend ses esprits se rend compte que ses poignets et ses chevilles sont attachés à un pieu érigé pour l’occasion au centre du village.

Astérix a pris le micro, et comme on dit il fait le show, il slame en langue celte des tas d’injures tout en sniffant de la potion, tandis que dans l’hilarité générale, Obélix s’assoit sur le visage de Christian Clavier en déclarant ’ça c’est pour ton soutien à Nicolas Sarkozy, connard’ et actionne un mouvement rotatif de bassin qui fait le régal du public.

Malheureusement, Mahometian Piano (Christian Clavier) s’en sortira, et il continuera donc à nous soûler et à soûler tout le village avec ses grimaces et sa manière de parler super agaçante.

Dans la dernière scène du film (ALERTE SPOIL !), il retrouvera sa vie d’avant (comme c’est original) et son poste de directeur de centre commercial E. Leclerc, oui mais avec sur le menton, sur le nez et dans les cheveux une vague odeur de selle extrêmement chargée en protéines animales.

Les Visiteurs, le retour 8’, en salle le jeudi 30

Mes excuses au cinéma mais il faut que vous sachiez : on vous ment. La Reine Elisabeth n’est pas morte. Seulement, elle est méconnaissable puisqu’elle est déguisée en Gérard Darmon. Le déguisement a dû coûter très cher parce que très honnêtement c’est à s’y méprendre. Et Gérard Darmon ?, me direz-vous. Gérard Darmon est déguisé en ma soeur Chloé qui est déguisée en moi qui suis moi-même déguisé en Philippe Candelero qui est déguisé en Clémentine Autain qui est déguisée en Philippe Katerine qui, lui, est déguisé en Amélie Rivière qui était dans la même classe que moi en CM1, et ainsi de suite. Songez-y en sortant de chez vous, les gens ne sont pas ceux que vous croyez qu’ils sont. Pour beaucoup, le déguisement est mal fait, parce qu’il ne leur a pas coûté grand chose. C’est assez pitoyable, d’ailleurs, ces déguisements mal faits. Mais les plus riches se cachent beaucoup mieux ! Pensez que Sylvester Stalone est déguisé en François Bayrou qui est lui-même déguisé en Marie-Ange Nardi qui elle-même est déguisée en Karim Benzema qui est déguisé en Virginie Despentes qui est déguisée en Nagui et que personne depuis bientôt trente ans que cette comédie dure n’avait avant moi été foutu de s’en apercevoir.

49-3 le matin

Noté 0/5 par la presse et 1/5 par les spectateurs

Nouvelle conséquence du réchauffement climatique, le film de Jean-Jacques Beneix réalisé en 1986 d’après le roman de Philippe Djian s’intitulera désormais 49-3 le matin.

D’autre part, dans cette version remise au goût du jour, Betty n’aidera pas Zorg à repeindre des bungalows mais à installer la 4G sur toute l’étendue du camping et ne trouvera pas un manuscrit de Zorg en fouillant ses affaires mais en se rendant sur sa page Facebook (@Zorg zorg).

Elle ne se mettra pas en tête de lui trouver un éditeur mais lui créera dans la nuit une page Zorg Auteur et invitera tous ses amis à la suivre.

De tout le film, on pourra remarquer que jamais elle ne lui demande son avis parce que, dit-elle, « c’est bien le principe d’une démocratie et d’un 49-3, non ? »

Pour finir, dans un happy-end précédé d’un ’4 ans plus tard...’ imaginatif et que l’on doit au néo-réalisateur comme il se nomme lui-même à chaque interview juste avant de lâcher un petit rire énervant (Frédéric Beigbeder), Zorg, dans une mise en abyme gouleyante de la société du spectacle se retrouvera à la Grande Librairie et acquiescera lorsque le présentateur lui dira que son livre, pfiou, waouh et rolala, est un grand livre.

49-3 le matin, de Jean-Jacques Beneix & Frédéric Beigbeder, vaguement inspiré du roman de Philippe Djian, dans les salles ce mercredi.

Totalement rien à voir, mais hier soir j’ai croisé Cyril Hanouna. Je lui ai dit bonjour il m’a répondu j’ai 2,6 millions d’abonnés sur ma page Facebook, 2 millions de téléspectateurs qui regardent mon émission et je te parle même pas de Twitter et des gens qui chaque jour parlent de moi ou publient ma photo sur internet alors me casse pas les couilles mec et puis d’abord tu es qui, toi ?

Je l’ai trouvé quelque peu sur les nerfs, pas bien dans sa peau, je veux dire, globalement, tu peux pas être aussi débile et si bavard et si arrogant et si d’extrême droite (je sais pas ce que tu votes, ce que tu crois être, mais tu es d’extrême droite, mec, et si ça se trouve tu es tellement débilisé par le miroir que ta mafia-tarte à la crème et toi te tendent au quotidien que tu t’en rends même pas compte !).

Bref, en résumé, Cyril m’a pas paru dans son assiette, alors je lui ai tiré un poil du nez d’un coup sec pour le faire rire mais aussi pour lui faire un tout petit peu mal parce que ça sert à rien mais ça fait toujours plaisir et aussi pour l’humilier parce que j’ai pensé que ça ne pourrait lui faire que du bien. Il a dit Oh, tu me touches pas comme ça et d’abord t’es qui toi ? Un pote est arrivé (on avait tout prévu, t’inquiète la guinguette, moi aussi j’ai des bons potes imaginaires) et lui a fait une balayette puis on lui a fait caca dans la bouche. Je trouve que faire ce genre de choses, c’est pas franchement malin, puisqu’il nous a dit s’être régalé.

Et pour finir, une retranscription de la scène à laquelle j’ai assisté ce matin au marché...

— Bonjour monsieur Laurent Wauquiez=AZWHEF7_eUhfDyZSI8qby7LYwf5rUzSLPqXBGIaIQ_cGM_VSE9l9eWxxXd8MCxPRUORepzKpM8gH-QW8HUSBpqvL_RSTjrIdRkDdHt_Mtn4pt_ijmd_3L35hmPq2XcdPiZv6p3XsxiWKx1ybG22EuCNS2ALZ1OJl3Oa0uvl0PjVA9ewMxqiNRvJUUMWt5sovIUg&__tn__=-]K-R], comment que ça va aujourd’hui ?
— Plutôt bien, tranquilou bilou comme on dit !
— Eh monsieur Wauquiez, avec ma femme on se demandait si un jour on pourrait venir à un de vos dîners, j’veux dire, à la maison on mange pas si mal mais un dîner à 1000 boules par tête de pipe on voudrait bien voir à quoi ça ressemble
— Oh... vous savez, ça n’a rien d’exceptionnel...
— Oui mais avec ma femme on aimerait bien voir quand même
— La prochaine fois s’il y a des restes, promis je vous ferai un tupperware
— Olala monsieur Wauquiez, vous êtes trop bon... Et là vous faites quoi ?
— Là j’achète des chapeaux, avec mes amis on s’est dit que ce serait sympa que lors du prochain dîner, chacun reparte avec son chapeau, on est plus à cent balles près !
— Et vous avez pas peur qu’à un moment ça se voie, j’veux dire, il y a des lieux culturels qui craquent parce que vous baissez les subventions et vous dépensez 100 000 E pour un dîner, c’est, comment dire... osé !
— La politique, c’est la vie, et la vie, c’est entreprendre, et entreprendre c’est la vie, et la vie c’est pas l’assistanat, c’est l’ambition, et l’ambition c’est pas manger au Flunch de St Bonnet de Mûre vous comprenez ?
— Oui, monsieur Wauquiez, on comprend, nous on a notre retraite alors maintenant on peut être avec vous et voter à droite, tranquilou bilou comme vous dites !
— Oui, tranquilou bilou, hahaha !
— Et vous avez pas peur que les gens réagissent à un moment, qu’ils veuillent par exemple, je sais pas moi, vous planter un coup de couteau en plein coeur ?
— Hahaha, ce sont des choses qui ne se font plus monsieur, vous êtes de la vieille école ! aujourd’hui les gens ils font des posts sur facebook ou sur twitter, et ils s’énervent entre eux en commentaires
— Bon, on comprend rien à ce que vous dites, et de toute façon avec Simone on doit y aller, on va manger devant les infos ça va être cool, on espère qu’ils vont parler de vous on vous adore !
— Brrroua
— Hein ?
— Non, pardon c’était un rot, j’ai pas bien digéré mon brunch à la Région ce matin
— Vous travaillez même le dimanche ?
— Je travaille toujours monsieur, la politique surtout de droite, c’est une vocation, on l’a dans le sang ou on l’a pas

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