Action Directe s’est fait braquer

Sur « La vie clandestine », de Monica Sabolo, Gallimard 2022

paru dans lundimatin#364, le 19 décembre 2022

Dans les romans qui étaient « à paraitre » en aout dernier, La Vie clandestine [1] se distinguait par son sujet, la notice de l’éditeur annonçant un lien entre l’histoire de l’autrice et celle du groupe Action Directe, actif entre 1977 et 1987, responsable d’exécutions et de braquages, etc. Il y avait là quelque chose d’intrigant car l’étiquette « roman » laissait espérer un traitement qui diffèrerait du récit [2] consacré à Joëlle Aubron par la journaliste Vanessa Schneider, qui n’aura été, dans La fille de Deauville, que la porte-voix de cette bourgeoisie policière incapable d’entrer dans les raisons de l’ennemi, ou sa folie – ce que la littérature est la seule à savoir faire quand les autrices ou les auteurs se portent à son point d’incandescence (Chateaubriand avec les révolutionnaires, Balzac avec les bonapartistes, ou Dostoïevski avec les socialistes, par exemple.)

Il faut un peu d’audace, me disais-je, pour imposer de cette façon – avec les outils de la littérature, c’est-à-dire sans poser d’emblée que l’on condamne les agissements d’Action Directe – un sujet si mal famé dans le temps qui est le nôtre, la question de la lutte armée étant devenue au fil des années 90 et 2000 le grand impensé du militantisme de gauche, quand l’extrême-droite se réarme, elle, allant jusqu’à tuer des hommes en plein cœur de Paris [3].

J’allais donc lire La Vie clandestine.

Je l’ai lu.

Force est de constater qu’il est possible d’être de droite sans le savoir, voire en s’imaginant qu’on est une autre personne (plus touchante ou conciliante). Sous couvert de littérature et d’une curiosité pour Action Directe, l’autrice s’avance en effet grimée (à ses propres yeux du moins) ; si l’absence de condamnation a priori bouscule d’abord un peu le genre, et permet à l’autrice de penser qu’elle se trouve où on ne l’attend pas – elle qui a grandi dans les beaux quartiers de Milan et de Genève –, il n’en va pas de même par la suite ; plusieurs coups de canifs vont être infligés au pacte de lecture.

Dès les premières pages le lecteur peine à comprendre quel sera le point d’intersection entre le groupe de militants (actif entre 1977 et 1987) et la vie de l’autrice ayant grandi entourée de grands-parents et de parents menant parfois grand train (achetant des villas donnant sur le lac Léman, etc.). Le père de l’autrice revient souvent d’Afrique avec une valise d’espion. Il travaille pour le BIT qui « a pour vocation la promotion du droit au travail ainsi que celle des droits de l’homme ». « C’est l’époque des voitures de sport, des bijoux, des manteaux de vison, du caviar dans des pots de un kilo. » D’où vient tout cet argent ? Mystère. Parce qu’il ne dit pas tout à sa fille de dix ans ? Mais qui fait cela ?! Parce qu’il se serait complu dans le mystère, cet homme aurait en commun avec les militants d’Action Directe qui ont fait le choix de la clandestinité ? Cette première tentative de superposition est rien moins que problématique : l’ordre néocolonial auquel aura participé, semble-t-il, le père de l’autrice, en traficotant (avec la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Sénégal), est précisément celui contre lequel se dressaient la Fraction Armée Rouge, Action Directe et les Brigades Rouges, en s’affirmant anti-impérialistes. Si pour l’autrice les voyants sont au vert, le lecteur, lui, se met à supposer, dès les cinquante premières pages, que les secrets d’Action Directe servent à donner du relief à ceux de Papa, ni plus ni moins. En pariant sur une simple capillarité plutôt que sur des connections réelles. « Dans le documentaire Ni vieux ni traitres qui va à la rencontre d’anciens membres des GARI et d’AD, des camarades évoquent le gâteau, les bougies soufflées par Rouillan pour fêter le cinquantième braquage. Une émotion familière remonte du passé. Je retrouve un goût pour la transgression et la toute puissance qui ne dit pas son nom, une flamme noire qui luit, là-bas, les deux facettes d’une pièce qu’on lance dans les airs, jouissance et interdit. Je retrouve l’habitude qu’avait mon père de se placer au dessus des lois, celles des hommes et celles de Dieu. » [4] L’autrice essaie d’embrouiller ceux qui la suivent : entrer dans ce paragraphe par une porte (Action Directe) et sortir par une autre (papa). Mais il est à craindre que ce soit plutôt la mise en scène d’une pièce de Labiche (entrer à cour avec Rouillan et sortir à jardin avec papa). Tromperie et compagnie. Car si cet homme a trompé son monde, l’autrice est en train de le faire à son tour en usant de formules spectaculaires.

« L’habitude qu’avait mon père de se placer au dessus des lois »… La formule est si spectaculaire que le lecteur bienveillant continuera de croire à l’existence d’un lien concret entre Action Directe et les secrets de cet homme qui, sous l’apparence d’une vie de grand bourgeois, pourrait avoir financé l’ultra-gauche – une sorte de Feltrinelli à la française. Mais le lecteur moins bienveillant commence à douter de la solidité du livre reposant sur ce parallèle, car pour l’heure les forfaits ou les crimes listés par l’autrice sont d’un autre ordre (gagner mystérieusement de l’argent, faire des dettes à droite à gauche, violenter sa femme (une fois semble-t-il) et porter atteinte à l’intégrité sexuelle de sa fille (viol ou attouchements ce n’est pas dit clairement mais peu importe : le crime est là).

Quel rapport avec la révolution prolétarienne voulue par Action Directe et refusée, elle, par les lois des hommes ou celle de Dieu, disait l’Eglise ? Le lecteur bienveillant est contraint de tenter un salto pour sauver sa lecture : ce lien entre Action Directe et l’autrice est capillotracté. Premier souci : si ce lien n’est solide ni sur le plan narratif ni sur le plan symbolique, il est foireux artistiquement. Second souci : le lecteur dubitatif décèlera dans ce lien lâche une seconde entaille donnée par l’autrice à la consistance politique d’Action Directe. Ce dont il s’agit, en fait : que des remords s’expriment enfin. L’autrice sait-elle qu’elle donne ces coups de ciseaux ? Il est difficile de dire que ce programme d’écriture est tout à fait intentionnel, mais des citations rendent son ingénuité bien improbable : « Le réel s’adresse-t-il toujours à une part secrète, inconnue de nous, qui nous mène exactement là où elle le désire ? Serait-il possible que l’histoire ne parle en vérité que de nous-mêmes ? » [5]

Elle est donc intentionnelle, la réduction des enjeux historiques extérieurs. A la façon d’une diseuse de bonne aventure traduisant ce que dit le marc de café, l’autrice voit dans l’histoire récente un discours crypté portant sur sa propre vie. Si Action Directe a braqué des banques ce n’est pas pour acheter des armes et payer les avocats défendant ceux qui étaient incarcérés, c’est pour lui permettre de comprendre la tristesse de sa mère abandonnée par son premier amour. Si Action Directe a exécuté certains responsables de l’ordre policier ou néolibéral, ce n’est pas pour œuvrer à la libération des salariés humiliés mais pour lui permettre de mieux comprendre les agissements de son père incestueux.

Cet inceste ou ces viols qui ne sont pas dits dès le début du livre sont en fait sa raison d’être, l’autrice ayant attendu une demande de pardon qui ne viendra jamais, des années durant. Mais dans l’ordre des choses littéraires – puisque « roman » il y a –, force est de constater que la gravité du crime paternel percutant le désir d’écrire sur Action Directe, des propositions très improbables surgissent de ce carambolage. Alors qu’elle a obtenu l’accord de Nathalie Ménigon et qu’elle s’apprête à la rencontrer, l’autrice écrit : « J’ai compris ce matin que je n’allais pas rencontrer l’héroïne de mon roman, enfin pas seulement. Je ne vais pas non plus rencontrer une militante, ni une combattante, ni même l’ex-ennemie publique numéro 1, condamnée deux fois à la réclusion à perpétuité, notamment pour les assassinats de l’ingénieur général de l’armement, René Audran, en 1985, et du P.-D.G. de Renault, en 1986. Non, je vais rencontrer Yves S. [le père de l’autrice]. Et je vais lui poser les questions que je ne lui ai jamais posées. » [6]

Pour problématique qu’elle soit, cette substitution (Ménigon -> le père de l’autrice) se fait à découvert et n’entre donc pas dans le registre des coups que l’on fait en douce. Aux lecteurs de la valider ou non. Mais il en est d’autres plus retorses, dans La vie clandestine : parlant de Joëlle Aubron qui répond en 2005 à des questions pour un film sur son parcours, l’autrice écrit « C’est ma blessure que je vois dans ce corps qui se rétracte, c’est moi, cette fille en pull over noir transpirant d’indignation, car lorsque je la revisionne, le jour suivant, la scène m’apparait entièrement différente. Joëlle Aubron agite ses mains, elle s’anime, mais son corps ne diffuse plus rien – il s’est redressé durant la nuit, on l’a expurgé de sa douleur. Pourtant, même si la vérité m’échappe, même si, dans cette histoire, je ne peux me fier à quiconque, et à moi encore moins qu’aux autres, une certitude demeure : la colère est là, je reconnais sa vibration. » [7] Ce passage est complexe car le lecteur dira d’abord l’autrice honnête, puisqu’elle se montre en train de mal lire certains signes, projetant sur son sujet (Joëlle Aubron) une interprétation qui n’appartient pas à la militante mais à elle-même. Ce faisant, elle assume le subjectif et reste fidèle à une sorte de tremblement ou de bougé qui est parfois la sincérité de ce livre.

Mais on ne peut en rester là, car ce « Joëlle Aubron c’est moi » revient à séparer la militante de sa colère, que l’autrice du livre peut ensuite ramasser en quelque sorte, pour s’en parer. Dans l’opération (un énième tour de passe-passe), la colère contre l’ordre injuste (Joëlle Aubron) est remplacée par une colère contre le père. Et c’est tout de même un comble : issue de la grande bourgeoise milanaise et genevoise, cheffe de rubrique dans un hebdo féminin parisien, l’autrice se coule dans la colère d’une militante emprisonnée durant vingt ans, et elle se carapate avec, elle l’emmène ailleurs cette fureur, loin de Joëlle Aubron, hors du champ strictement politique.

Le diable git dans les détails. En apparence le texte est honnête, mais si l’on cherche à comprendre comment il fonctionne, ce qu’il nous donne à lire, on comprend qu’Action Directe vient de se faire braquer.

L’obsession de ce livre : les remords des uns et des autres. Mais si l’on comprend parfaitement que l’autrice soit hantée ou bouleversée parce que son père n’a jamais formulé la moindre demande d’excuses, ni exprimé de vrais remords, comment valider qu’elle mette sur le même plan les questions politiques ayant menée Action Directe à tuer des militaires ou des capitaines d’industrie ? Dans la superposition des deux scènes c’est évidemment la question politique qui passe à la trappe, que l’autrice refuse d’envisager. Elle le dit d’ailleurs explicitement lorsqu’elle agite la figure de la veuve et de l’orphelin à la façon des pires récupérations médiatiques ou politiques : « Reste le courage, celui du renoncement à soi : celui dont font preuve les membres d’Action Directe qui, au tribunal correctionnel comme à la cour d’Assises, et alors qu’il est question de peine de perpétuité, revendiquent jusqu’au bout un acte collectif, sans jamais chercher à se défausser, qu’ils aient tué ou non, braqué ou non. (…) Il y a là toute la superbe de l’honneur et de la fraternité, quelque chose d’insensé et de crépusculaire aussi, l’adieu à un monde auquel on a renoncé. // Pourtant, cela ne va pas. Cela ne va même pas du tout. / Je regarde des images de Françoise Besse, l’épouse de Georges Besse. Ses rares entretiens filmés, comme dans Faites entrer l’accusé, son visage tendu, ses mains croisées posées sur la table, son chemisier rose, ses cheveux parfaitement domptés, sa colère toujours contenue. Son sourire semble lui coûter si cher (…) » [8]. Et sur la page suivante, cette question plus ou moins adressée par l’autrice à Jean-Marc Rouillan « Comment vit-on avec [l’absence de compassion, de remords] ? »

Reconnaitre un courage, ou le sens de l’honneur, aux membres d’Action Directe, pour poser avec plus de force, a du penser l’autrice, la question du remords, voilà qui laisse perplexe – à tout le moins. Lors de l’entretien que lui accorde Nathalie Ménigon : « Je cherche dans sa voix ce que j’espère désespérément, la compassion, le remords, la présence de Françoise Besse et de ses enfants, le poids de l’arme, la vie d’un homme, le sens de nos actes. Mais rien ne transparait de tout cela, juste les faits. Ce qui s’est passé, ce soir-là. » [9] On verrait ainsi deux types de texte s’opposer, et deux choix esthétiques : l’un qui psychologiserait tout, comme si la politique n’existait pas, comme si ce que disent les gens ne comptait pas, mais seulement les troubles psychologiques qu’on leur invente [10] ; l’autre (choix esthétique) s’en tenant, comme dans les polars behavioristes, aux gestes que font les personnes, à leurs conséquences. 

Ce genre de citation est rien moins que troublant ; si l’on peut croire parfois que la geste d’Action Directe n’est qu’un marchepied pour accéder au véritable enjeu du remords (entendre ceux de son père incestueux), à d’autres moments le lecteur en vient à se demander si ce n’est pas l’inverse : le scandale de l’inceste ne serait-il pas une façon de rendre injustifiables les choix d’Action Directe ? Et, en les rendant immoraux, de les faire sortir du champ des possibles politiques – alors même que l’inscription du livre dans le champ littéraire, je l’ai dit, laissait entendre le contraire… ?

Voilà pour la ligne de basse du récit, voilà pour la tresse que l’autrice s’échine à fabriquer. On le voit, le livre est intéressant car le problème littéraire (une tresse qui ne tient pas, à la façon d’une charpente qui s’effondrerait sitôt que mise en place) révèle un problème politique ; c’est parce que le livre est raté en tant qu’œuvre littéraire qu’apparait nettement ce qu’il est sur le plan politique. Si la tresse ’Père/AD/Père’ avait été plus justifiée, si elle ne revenait pas à mêler des carottes et des voitures, ou des tondeuses et des poissons rouges, sans doute la politique de l’autrice aurait-elle été complexifiée jusqu’à lui échapper, jusqu’à devenir la politique de ce livre. Comme elle échappait à Balzac par exemple – dont les opinions réactionnaires ne s’expriment que dans sa correspondance, ses œuvres tenant un autre discours, bien plus étrange et bien plus libre. Ici, La vie clandestine est bien trop faible pour rivaliser avec ce que pense l’autrice, avec sa façon de regarder les gens, de parler d’eux, de leur rendre ou non justice. Le roman n’est pas en état de porter l’autrice.

Qu’est-ce qu’un livre de droite ? Un livre qui émonde la dimension politique des choses. Un livre qui fait croire que, ce faisant, il ne fait pas de politique, mais qu’il en revient à la dimension archaïque ou essentielle des choses (la douleur d’une veuve, la détresse d’un orphelin). La droite est peut-être la seule du spectre politique à faire croire que certaines décisions pourraient ne pas être politiques, et relever seulement de la morale, ou du crime, ou d’une « nature des choses ».

Et maltraiter les gens en ne cherchant pas à entrer dans leurs raisons, vouloir à toute force les faire revenir dans l’aire de la morale, c’est écrire un ouvrage de propagande, quelle que soit la naïveté ou la sincérité naïve de son auteur – et en l’espèce elle est plus souvent consternante qu’autre chose ; La Vie clandestine c’est un peu Pimprenelle en vacance chez les grands fauves. Car au final ce « roman » ne fait que justifier scrupuleusement le discours de la police et de l’Etat bourgeois, ou de ses médias [11], sans jamais mesurer qu’il en est prisonnier. Non pas les raisons de la police et de l’Etat en place, mais son discours officiel, sa façon de raconter les événements, de disqualifier ses opposants. Dans le privé, la classe dominante (le milliardaire Warren Buffet par exemple) reconnait qu’il s’agit d’une guerre contre les pauvres ou les salariés, une guerre qu’elle mène et qu’elle gagne ; mais devant les micros, elle met en avant la douleur d’une veuve, et des arguments psychiatriques. Ce que fait ce roman, sagement, scrupuleusement. Qui n’est donc pas traitre à la cause (l’autrice a le droit de penser ce qu’elle veut) mais à l’art du roman, ou à la littérature – que l’on peut sans doute trouver contenue dans ce que l’on pourrait appeler une passion de la description. (Passion qui exclue qu’on fasse de Paris-Match une « bible ».)

Cédric Giacomini

[1Monica Sabolo, La Vie clandestine, Gallimard 2022, 318 pages.

[2Vanessa Schneider, La Fille de Deauville, Grasset 2022.

[3Militant du GUD, Loïk Le Priol est suspecté d’avoir assassiné le rugbyman argentin Federico Martín Aramburú le 19 mars 2022 boulevard Saint-Germain, à Paris, de six balles dans le dos. Selon les témoins, le racisme de l’assassin serait à l’origine de l’altercation puis de l’assassinat.

[4La vie clandestine, p.161

[5Idem, p.46

[6Idem, p.272

[7Idem, p.141

[8Idem, p.208

[9Idem p.281

[10« Je pense à Joëlle Aubron, qui était mariée à Régis Schleicher au moment où elle a écrit cette lettre, ou du moins y a apposé sa signature. Et à Nathalie Ménigon, que Régis appelait « petite sœur ». Je voudrais savoir pourquoi le temps n’agit pas sur elles, pourquoi elles ne laissent jamais transparaitre aucun mouvement intérieur. // En psychologie, la dissociation est un mécanisme de défense de l’inconscient pour ne pas faire l’expérience d’une douleur émotionnelle face à un conflit ou une situation stressante. » On contestera évidemment cette psychologisation des questions militantes, qui est à l’évidence une façon de retirer aux militants toute pertinence politique ; s’ils n’expriment aucun remords, c’est parce qu’ils sont dissociés et non parce que ces remords auraient une signification politique qu’ils refusent en conscience. Vouloir dissocier la motivation politique du geste fait est évidemment une façon de rendre injustifiable, inexcusable, le geste fait. Ce n’est pas là une opération littéraire, mais une opération de police.

[11« Selon Paris-Match (un magazine qui va bientôt devenir ma bible, dont les articles d’époque (…) me permettent d’observer la vie au travers d’un miroir grossissant) (…) » La Vie clandestine, p.42

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