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#196 | 17 juin
 
 
 
L’ennemi sur un Plateau - Serge Quadruppani
 

À propos d’une opération de guerre psychologique du capitalisme vert



« Celui qui vient vers toi en disant qu’il n’a aucun ennemi, c’est forcément un ennemi » (Proverbe maori)

L’ennemi a plusieurs visages. Mais chacun de ces visages nous vise.

Il y a le visage sans regard du robocop qui vise notre oeil avec son LBD. Il y a le visage au regard mort du manager, de France Télécom hier ou de la Sncf aujourd’hui, qui vise l’objectif de déflation du personnel. Il y a aussi, indispensable complément des deux premiers, la bonne bouille aux yeux rieurs des « jeunes » de La Bascule, « lobby citoyen et étudiant » qui annonce vouloir rassembler 50 000 personnes dans un « festival écolo de masse » à Gentioux-Pignerolles, fin août, sur le plateau de Millevaches. Mais que visent-ils ?

 
 
 
 
 
Antonin Bernanos en détention préventive et à l’isolement depuis 2 mois
 

Nouvel épisode dans la répression de l’antifascisme - Entretien avec Geneviève Bernanos



Tout le monde se souvient des polémiques qui ont accompagné l’apparition du mouvement des Gilets jaunes en novembre dernier. Pour le gouvernement, comme pour une partie non négligeable de la gauche et de l’extrême gauche, ce soulèvement populaire et spontané ne pouvait qu’être intrinsèquement réactionnaire ou souterrainement manipulé par les fascistes.

 
 
 
 
 
Haussmann ou le triomphe (toujours actuel) de la pensée bourgeoise de la ville
 

Sous le Second Empire (1852-1870), parallèlement à une des politiques les plus autoritaires et répressives du 19e siècle, Napoléon III dirige la modernisation d’ensemble de Paris, avec l’aide du baron Haussmann. Avec ses immenses percées, son architecture régulière, ses parcs et ses grandes places, la capitale aérée et assainie connaît un nouveau prestige et une splendeur que peu lui refusent. Le Paris d’Haussmann est sublime. Considérations esthétiques importantes, mais banales. On oublie trop souvent (...)



Sous le Second Empire (1852-1870), parallèlement à une des politiques les plus autoritaires et répressives du 19e siècle, Napoléon III dirige la modernisation d’ensemble de Paris, avec l’aide du baron Haussmann. Avec ses immenses percées, son architecture régulière, ses parcs et ses grandes places, la capitale aérée et assainie connaît un nouveau prestige et une splendeur que peu lui refusent. Le Paris d’Haussmann est sublime. Considérations esthétiques importantes, mais banales. On oublie trop souvent les enjeux stratégiques de cette rénovation d’ensemble, plus ou moins revendiqués par Haussmann lui-même. Les remettre à la lumière semble d’autant plus important que ces aspects problématiques traduisent une vision de la ville toujours largement dominante : une ville doit profiter aux plus méritants ; une ville ne doit pas s’abandonner à l’émeute ; une ville doit pouvoir assurer la circulation des hommes et des marchandises. Cette vision de la ville est en première instance celle de la bourgeoisie, méritante, effrayée par le désordre et n’empruntant la rue que pour aller d’un confort à un autre.

 
 
 
 
 
Rouen : les petites arrangements du renseignement territorial et de la cellule d’investigation Gilets Jaunes
 

Une nouvelle phase dans la répression et l’intimidation des médias alternatifs ?



Depuis le 17 novembre, Etienne H. suit le mouvement des Gilets jaunes rouennais. Régulièrement il documente et filme les ronds-points comle les manifestations. Le 9 mai dernier, 25 policiers déboulent chez sa compagne et retournent la maison à la recherche de matériel informatique. Il comprendra bien plus tard que la police le soupçonne de contribuer au média alternatif Rouen dans la rue.

 
 
 
 
 
La bataille du logement pour tou.te.s
 

Est-ce que c’est possible de dormir dedans quand dehors ça dort dans le froid ?



Premier avril 2019, fin de la trêve hivernale.
S’ils appellent ça la trêve c’est bien qu’ils réalisent à quel point c’est la guerre, dormir dehors, le froid, la peur, les nuits toujours trop courtes, l’épuisement, la faim, chercher des cartons à travers la ville pour s’isoler du sol, des recoins à l’abri pour s’isoler du vent, de la ville et des gens, chercher de l’alcool ou n’importe quoi d’autre pour s’isoler du monde, de la vie qui se mène dans les rues d’une ville pas si riche mais pas pauvre.

 
 
 
 
 
Notre Dame de Paris : qui a allumé le feu ?
 

4 hypothèses



Les élections passées, revenons aux choses sérieuses (non pas que les élections ne soient pas une chose sérieuse, entendons-nous bien, je parlais seulement des dernières) : le 15 avril, le toit de la cathédrale Notre Dame de Paris a brulé. Ça fait maintenant deux mois de cela. Et à cette heure, aucune cause, aucun incendiaire volontaire ou involontaire n’ont été identifiés. On ne va pas tourner autour de la flèche en cendres, il n’y a pas dans cette affaire trente six mille hypothèses, on en retiendra quatre :

 
 
 
 
 
Ce qu’il peut rester du mouvement des Gilets jaunes
 

[Temps Critiques]



Nous avions dit en mars que le mouvement était sur sa ligne de crête. Qu’en est-il aujourd’hui que le nombre de manifestants, et des présents aux AG, décline, que la reprise des ronds-points ne s’effectue pas ? Comment continuer à dire : « On ne lâchera rien » sans être dans le déni de l’affaiblissement du mouvement ? C’est pour toutes ces raisons qu’il nous paraît bon d’évoquer une question simple : que peut-il rester d’un mouvement comme celui-ci ? Question qui exige de quitter le court terme sur ce que l’on peut encore faire ici et maintenant, sans se projeter dans un illusoire « cela va reprendre à la rentrée avec les nouvelles mesures Macron en préparation qui ne feront qu’aggraver la situation ».

[Extrait du blog : Temps Critiques ]

 
 
 
 
 
La démocratie n’est pas un régime de gouvernement !
 

« La cité divisée, au risque de la stasis, de la guerre civile, voilà la démocratie. »



La confusion que l’on ne peut admettre sans se fracasser la tête jour et nuit contre le mur de béton armé qui l’érige, tient en deux mots : la démocratie confondue avec la représentation. La représentation est bien un régime de gouvernement, en France depuis la révolution de 1789. Mais la démocratie, au Ve siècle avant JC à Athènes, et bien que les femmes et les esclaves en furent écarté(e)s, est l’instauration au sein de la cité du conflit, nerf de la politique, la « cité divisée » dont l’oubli fut fatal aux athéniens, ainsi que Nicole Loraux put le décrire avec force dans un livre portant ce titre (on aimerait savoir pourquoi cet ouvrage majeur publié en 1997 n’est toujours pas réédité à l’heure qu’il est !).

 
 
 
 
 
Gilets jaunes : un assaut contre la société
 

lundimatinpapier #4 en librairie le 4 avril



Nous sommes heureux d’annoncer la publication du 5e volume de lundimatinpapier [1].
Sans surprise, c’est un numéro thématique qui revient sur les quatre premiers mois du mouvement des gilets jaunes. Nous avons sélectionné et condensé en 224 pages la trentaine d’articles qui nous semblaient le plus à même de restituer et de comprendre ce soulèvement inédit. Beaucoup de textes d’analyses donc, mais aussi des témoignages, des entretiens, des photographies et de la poésie.
Comme toujours, les plumes connues se mélangent à autant de pseudonymes ou d’anonymes, et les angles d’appréhension du sujet sont aussi divers que possibles : des appels au soulèvement, des gloses sur Hanouka, le détournement d’une chanson célèbre de Sabine Paturel, un hommage à Christophe Dettinger, une critique brutale de la violence médiatique, une discussion sur la guerre et la langue avec Eric Vuillard, etc.

 
 
 
 
 
 
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