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#138 | 19 mars
 

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Farce doit rester à la justice - La violence quotidienne d’une institution
 

Rencontres et discussions le 25 mars 2018 à la Bourse du travail de Saint-Denis



Dans un contexte où l’Etat tente d’asphyxier toute forme d’action politique qui se joue en dehors du cadre institutionnel des partis par le biais d’une justice trop souvent supplétive de la police, une journée de rencontres et de débats sur la justice est proposée à la Bourse du travail de Saint-Denis le 25 mars.
Des intervenant.e.s analyseront l’ordinaire de la justice comme forme de l’exception permanente. Des inculpé.e.s viendront témoigner : pourquoi et comment la justice a-t-elle voulu régler leur cas ? Il sera question d’un travail généalogique sur la justice pénale. Il sera question des formes de contrôle exercées sur les personnes étrangères grâce à une législation ubuesque, alliée indéfectible des brutalités policières et des nouvelles formes concentrationnaires. Il sera question du traitement judiciaire des violences policières dont les pauvres et les racisé.e.s sont toujours les cibles privilégiées. Il sera question de la pénalisation croissante des pratiques syndicales.
Alors qu’on nous rétorque que l’Etat – et ses institutions – sont un moindre mal, nous réfléchirons à d’autres formes de régulation des conflits, comme celles existantes dans des communautés ayant acquis une autonomie politique (au Chiapas), et aux formes historiques des justices sans Etat. Enfin, il sera question des manières de penser et de pratiquer les luttes politiques inventées par des femmes en dehors de l’invocation du droit….

 
 
 
 
 
[Vidéo] Alors que la mobilisation du 22 mars s’annonce massive...
 

lundimatin est venu souffler les bougies des 80 ans de la SNCF à la gare de Lyon



Nos reporters ont voulu rencontrer Guillaume Pépy.

 
 
 
 
 
Blockchain et crypto-monnaies : une révolution ?
 

Peut-on attendre de riches entrepreneurs en informatique qu’ils renversent le capitalisme ?



En 2008, un informaticien anonyme inventait une monnaie décentralisée visant à destituer le système bancaire qui avait failli au-delà du raisonnable : le Bitcoin. En dix ans, le Bitcoin est passé du statut d’utopie libertarienne marginale à celui de précurseur d’une nouvelle forme d’organisation sociale décentralisée, anonyme et transparente à la fois. Les crypto-monnaies reposent en effet sur une technologie de contrôle de la fiabilité de l’information, la Blockchain, dont les applications pourraient dépasser largement le champ des transactions économiques.Permettant d’établir une confiance entre des millions d’utilisateurs sans passer par une instance centralisatrice, la Blockchain pourrait ainsi rendre superflues les institutions bureaucratiques qui servent encore de porte-greffe aux flux du monde mondialisé.

Cette semaine, Vincent Larue, professeur de philosophie revient sur la brève histoire des crypto-monnaies et fait la critique des promesses sous-jacentes à la technologie qui les a propulsées sur le devant de la scène.

 
 
 
 
 
Pour une enquête dans les lieux de soin
 

« Comment faire plier les directions, comment trouver les moyens pour s’organiser, où peser de tout notre poids, où porter les coups, pour entrevoir de nouveau la simple possibilité de changer les choses ? » par quelques étudiant·es en santé



La France est en train d’assumer pleinement le fait d’être une entreprise. Certains secteurs en pâtissent tout particulièrement : c’est évidemment le cas de la santé. Peut-être parce que c’est l’un des domaines où la gestion doit faire face à ce qui lui est absolument hétérogène, à savoir la vie. Pourtant, à force de gestion, la vie elle aussi a fini par entrer dans des cases puis dans des ordinateurs : le soin s’en retrouve d’autant plus bouleversé. Sans s’attarder plus qu’il n’en faut sur le millième plan d’économies ou l’éternel manque de moyens dans les hôpitaux, voici un article qui propose plutôt de redémarrer un travail d’enquête afin de rencontrer l’ensemble des personnes qui tiennent au fait de soigner et de se faire soigner. Le but assumé étant de « faire plier les directions », « trouver les moyens pour s’organiser », « peser de tout notre poids » et de trouver « où porter les coups ».

 
 
 
 
 
Tarnac : un procès très attendu.
 

En toute bonne logique : le procureur éructe, la défense agresse, la juge joue juste. La possibilité d’un déraillement reste ouverte. Compte-rendu des trois premières journées d’audience.



La justice n’aura donc pas attendu le mois de novembre : l’anniversaire des arrestations, les 10 ans ! C’est ce 13 mars 2018 que s’est finalement ouvert le procès de l’affaire dite de Tarnac – village dans lequel une partie des prévenus a été arrêtée et où ils furent un temps suspectés de s’organiser, dans l’ombre des tourbières, à des fins criminelles. Huit personnes sont jugées devant le tribunal correctionnel de Paris, non pour terrorisme comme l’espéraient les principaux acteurs du dossier (l’équipe d’enquêteurs de la SDAT menée par Bruno Mancheron, le procureur Jean-Claude Marin, le juge d’instruction Thierry Fragnoli, le directeur des renseignements de l’époque Bernard Squarcini, la Ministre de l’intérieur puis de la justice Michèle Alliot-Marie, Alain Bauer, le criminologue qui murmure à l’oreille des premiers Ministres, etc.), mais pour divers chefs d’inculpation.

 
 
 
 
 
Procès de Tarnac : « Passez un bon week-end ».
 

Compte-rendu d’audience, jour 3 et 4 par Serge Quadruppani.



Le procès de l’affaire dite de « Tarnac » s’est ouvert le 13 mars dernier au tribunal de grande instance de Paris. Il devrait se tenir jusqu’au 30 mars, juste avant le grand déménagement du tribunal aux Batignolles.
C’est une affaire vieille de dix ans née dans le gyron de la DCRI. On a vu les dernières années, les pratiques de ce service de renseignements, aujourd’hui devenu DGSI, continuer d’opérer dans de nombreux dossiers à charge contre des manifestants. S’il ne s’agit plus ici de qualification terroriste, c’est bien l’ensemble du dispositif anti terroriste, de la SDAT au juge d’instruction qui a oeuvré à ce que 8 personnes se trouvent actuellement renvoyées devant un tribunal correctionnel pour des motifs allant de l’association de malfaiteur en lien avec des dégradations, recel de faux à refus de prélèvement ADN. Si nous avons consacré une entière édition papier à cette affaire, retraçant les dix années de défense des mis en cause et de soutien de ces derniers, c’est qu’elle en dit long sur l’époque dans laquelle elle a lieu. Son procès est pour nous un moment important.
Afin de couvrir et de rendre compte des audiences qui s’annoncent très denses, Lundi Matin a invité des écrivains à se relayer sur les bancs du public, dans le but de saisir les enjeux politiques multiples qui vont se jouer à l’audience.
Serge Quadruppani s’est rendu au troisième et quatrième jour du procès, il nous raconte comment le tribunal se débat face à une défense qui s’est arrogé le droit à une égalité de parole.

 
 
 
 
 
Sur le projet de loi « Asile et Immigration »
 

Vidéos du colloque « Pour l’asile, une autre politique de l’immigration est possible » (Paris 8, lundi 5 mars), par Doc du Réel.



 
 
 
 
 
La Belle Endormie n’a pas sommeil
 

« À Bordeaux, le mouvement contre la loi Vidal a pris une ampleur inédite ces dernières semaines. »



Ce n’est pas un secret : à proprement parler, il n’y a pas eu de mouvement contre la loi Vidal. Mais, comme nous n’avons cessé de l’écrire et de le relayer lors du printemps 2016, qu’une suite de manifestations et de débordements ne soit pas un mouvement n’est pas un signe de faiblesse : c’est tout à son honneur. Car les mouvements se suivent, se ressemblent et se maîtrisent trop facilement, d’un côté comme de l’autre. Il faut alors tendre une oreille plus attentive à ce qui se passe depuis plusieurs mois dans les facs : non pas un mouvement mais une série d’irruptions disséminées qui parviennent à instaurer un rapport de force local plus ou moins intéressant. En plus de Toulouse (fac en partie occupée et régulièrement bloquée depuis deux mois), Rennes, Paris (et d’autres), la fac de Bordeaux est actuellement en proie à une agitation sans précédent. Avant la grande manifestation du 22 mars, voici un récapitulatif en forme d’échauffement de la situation bordelaise (à la fac) depuis quelques mois.

 
 
 
 
 
Plus vivants que jamais. Journal des barricades - de Pierre Peuchmaurd
 

Fiche de lecture



« Mardi 21. Paris-sur Grève. Une ville paralysée et plus vivante que jamais. Parce que ce qui est paralysé est ce qui, en temps ordinaire, paralyse. Le métro étouffe, il n’y a plus de métro ; l’université façonne, il n’y a plus d’université ; l’usine broie, il n’y a plus d’usines ; nombre de bureaux retournent à leur poussière. Paris respire et n’en croit pas ses bronches. Jusqu’au pas des gens qui est différent, on dirait plus léger. En même temps qu’à parler, ils réapprennent à marcher. On repart à zéro. Cette fois, en sortira-t-il des hommes ? À quelques sales gueules près, et pas seulement les casquées, ils ont l’air plus heureux aussi. Quelque chose d’enfantin, quelque chose de nouveau. Fin de l’hibernation. »

 
 
 
 
 
 
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