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#129 | 15 janvier
 
 
 
Le gendarme responsable de la mort de Rémi Fraisse innocenté
 

Ce qu’il faut retenir du non-lieu prononcé par la justice



Les reporters de lundimatin ont pu se procurer l’ordonnance de non-lieu prononcée la semaine dernière par les deux juges toulousaines en charge de l’affaire Rémi Fraisse. Décryptage et analyse.

Au fond, elles sont un peu punks, les juges d’instructions du tribunal de Toulouse Anissa Oumohand et Elodie Billot, qui ont rendu le 8 janvier une ordonnance de non-lieu dans ce que les médias nomment l’« Affaire Rémi Fraisse ».

Elles sont punks, parce que contrairement à un poncif dans les affaires de violences ou de morts aux mains des forces de l’ordre, et peut-être à leur insu, le "non-lieu" qu’elles prononcent ne revient pas, par un malencontreux choix de mots, à nier l’existence de Rémi Fraisse, à nier sa mort, à nier ce qui a causé sa mort. Non, leur "non-lieu", si on nous permet de surinterpréter un instant le vocabulaire juridique, reconnaît le non-lieu de l’enquête.

 
 
 
 
 
« Tout le monde déteste le travail »
 

Rencontres pour qui en a, en cherche, l’évite, s’organise au delà... [Samedi 27 janvier]



Il y a quelques mois, alors qu’allait se tenir le congrès annuel des directeurs de ressources humaines des grandes sociétés du CAC 40, nous avions relayé un appel à « chasser le DRH » dans le Bois-de-Boulogne. La suite est connue : face à ce rassemblement festif, Muriel Pénicaud, DRH de l’entreprise France avait dû annuler sa venue au congrès. Tandis qu’un rassemblement statique conspuait gaiement l’événement toute la matinée, obligeant les DRH à faire quelques pas à pied, quelques joggeurs énervés se laissèrent aller à incendier des voitures de fonction des invités. Il n’en fallut pas plus pour que nos confrères journalistes de tous bords répandent leur chagrin sur tous les écrans du pays : « comment peut-on s’en prendre, avec humour de surcroît, à ces honnêtes DRH qui ne veulent que le bien commun ? » Un scandale en appelant un autre, les organisateurs de la chasse s’apprêtent à récidiver le 27 janvier prochain : « Tout le monde déteste le travail », Rencontres pour qui en a, en cherche, l’évite, s’organise au delà..., c’est ainsi que s’intitule cette journée où se croiseront syndicalistes et philosophes, ouvriers et historiens, sociologues du travail et metteurs en scène, écrivains et ZADistes. Gageons que ceux qui ont feint de s’émouvoir à la vue d’une DRH acculée à prendre le métro ne manqueront pas de s’indigner plus encore de cette improbable agrégation qui ose mettre en joue ce par quoi tant d’entre nous sont tenus : le travail.

 
 
 
 
 
« Nous n’avons pas peur d’eux, nous n’avons rien à perdre »
 

Iran : la révolte d’une génération no future contre la République islamique



Hamid Mohseni est un activiste germano-iranien, journaliste indépendant, vivant à Berlin. Actif au sein des réseaux de solidarité iraniens depuis l’insurrection de 2009, il nous livre ici son analyse des récents soulèvements contre le pouvoir.

Le peuple iranien est en pleine rébellion ; des millions de personnes ont pris la rue pour protester contre le gouvernement ; vingt personnes ont perdu la vie, et plus de 1 700 ont été arrêtées. Malgré la répression, la colère ne s’apaise pas. La période actuelle de révolte semble avoir beaucoup plus de potentiel que celle de 2009 car c’est une génération sans avenir qui se soulève, s’apparentant à un no future thatchérien, cette fois made in Iran. Une génération qui n’a rien à perdre et prête à tout risquer.

 
 
 
 
 
Dans les médias, la mairie de Grenoble loge des SDF !
 

Tout semble si beau à Grenoble… Plus de caméras, plus de publicité, et des logements gratuits pour les sans-abris.



 
 
 
 
 
La bonne conscience des intellectuels français
 

Le cas de Thomas Guénolé et de la gauche française de Jean-Luc Mélenchon



En mars 2016, Les Blancs, les Juifs et nous : vers une politique de l’amour révolutionnaire d’Houria Bouteldja paraissait aux éditions La Fabrique et provoquait une succession de polémiques parfois nécessaires mais souvent artificielles ou platement diffamatoires. Lundimatin s’en est d’ailleurs occasionnellement fait le relai en publiant cet article d’Eric Hazan ou cette critique d’Ivan Segré. Les écrits polémiques ne sont pas de la littérature ou de la philosophie que chacun peut apprécier d’une confortable distance, ils nous somment de prendre parti, d’attaquer ou de défendre. C’est bien le mérite qu’il faut reconnaître au Parti des Indigènes de la République, digne héritier en cela d’un certain trotskisme français, que de savoir opérer pour bousculer, ébranler et imposer ses termes au conflit et ses divisions au cœur du parti adverse ou à conquérir. Mais c’est une des conséquences de la politique qu’il devient à un certain point impossible de distinguer quel parti se joue de l’autre. D’un côté, le livre d’Houria Bouteldja stimule et révèle l’expression et l’assomption d’un racisme mainstream aussi décomplexé qu’effarant et glauque ; de l’autre il prétend imposer une idée de l’amour révolutionnaire aussi désirable qu’un plan quinquennal soviétique. S’il revient à chacun de déterminer la nécessité de se mêler à telle ou telle bataille, les questionnements ouverts par le conflit nous interpellent tous. C’est pourquoi nous publions cette tribune rédigée et signée par des intellectuels juifs et qui apporte un éclairage très différent à ce débat bien trop français.

 
 
 
 
 
Ghost Dog : une forme-de-vie — Part I
 

Live by the code, die by the code



Ghost Dog est un film précieux. Il raconte l’histoire d’un assassin singulier (Ghost Dog), joué par Forest Whitaker, tentant de vivre et de mourir en samouraï dans une ville américaine où le crime se normalise. Tout samouraï a un maître : celui de Ghost Dog est un mafieux insignifiant qui le charge régulièrement d’exécuter des contrats pour le compte de la mafia. Ils ne communiquent que par pigeon voyageur. Un jour, un contrat se passe de façon légèrement imprévue, et tout dégénère : la mafia décide d’exécuter Ghost Dog, qui décide d’exécuter la mafia pour protéger son maître. Il est visiblement difficile de vivre en samouraï intègre dans une époque cynique et aplatie. Ghost Dog, qui ne renonce jamais, finit par accepter de mourir de la main de son maître pour ne pas trahir son code.

 
 
 
 
 
Je n’étais jamais venue sur la ZAD
 

Un film et un appel à converger sur la ZAD le 10 février



Que vont dire Edouard Philippe et Macron à propos de la Zad dans les jours qui viennent ? Aéroport ou non ? Expulsion dans tous les cas ? 2500 militaires réquisitionnés ? À la limite, peu importe (ou presque) : ce qui importe, c’est de ne pas se laisser dicter notre calendrier par celui de la communication millimétrée de Matignon. D’où l’importance de dates posées ou imposées par le mouvement anti-aéroport lui-même comme des dates décisives dont la pertinence demeure quelque soit la décision gouvernementale (et qui, sans doute, pèsent à leur façon sur cette décision). Ainsi du 8 octobre 2016, dont il est question dans la vidéo ci-dessous : quand des milliers de personnes prêtent solenellement le serment de venir défendre la zad en cas d’expulsion, voila qui n’est pas seulement une réaction aux annonces du premier ministre et qui peut aussi faire hésiter ce dernier au moment d’ordonner l’assaut. Il en va de même pour l’appel à venir converger sur la zad le 10 février prochain pour ce qui s’annonce comme une immense fête et que nous relayons ici avec le programme de la journée.

 
 
 
 
 
Dormir à Bure
 

« Aidez-nous à renforcez l’occupation ! » appel à soutien pour construire un dortoir dans le bois Lejuc



Alors que le sort de la Zad de Notre-Dame-des-Landes concentre tous les regards, la lutte à Bure continue aussi et tente de se renforcer par tous les moyens. Lundimatin relaye ici un appel en vue de la construction d’un dortoir réalisée par le comité de soutien de Dijon. Un appel à don se trouve ici , mais il est aussi possible d’aider en donnant du matériel ou en se rendant sur place.

 
 
 
 
 
Le concubinage notoire du christianisme institué et du despotisme économique [5/9]
 

Par Jacques Fradin [vidéo]



Jacques Fradin mène depuis 40 ans un minutieux travail de généalogie du capitalisme. Il y a presque trois ans, nous avions publié une série de vidéo intitulées Qu’est-ce que l’économie, cette nouvelle salve en est la suite logique, dans le sens d’un approfondissement. Le propos est rapide, dense et complexe tout autant qu’il est érudit, précieux et indispensable. Enregistrées à l’hiver 2016, ces 9 vidéos demandent de la patience et de la concentration, qualités nécessaires à tout bon lecteur de lundimatin. Cinquième épisode : Le concubinage notoire du christianisme institué et du despotisme économique

 
 
 
 
 
Loup y es-tu ?
 

"Si un certain nombre de ces animaux sont des hybrides chiens et loups, « on protège aujourd’hui un animal qui n’est pas un loup »." Par Antiopées.



Soit trois numéros de La Provence, datés des 8 décembre 2017, 9 et 13 janvier 2018. Point commun : on y crie Au loup ! La une du premier présente un étrange montage photographique : on y voit une tête d’animal en gros plan, avec un œil vert-jaune, et l’autre aigue-marine. Le titre sous l’image explique : « Chiens, loups… ou hybrides ? » En page 5, le « Dossier du jour » réitère l’interrogation : « Loup, hybride : comment reconnaître le prédateur ? » Quel est l’enjeu de la question ?

 
 
 
 
 
Affaire du pommeau de douche : toucher n’est pas jouer
 

Retour à froid sur la manifestation du 27 avril 2017 à Rennes qui avait vu un policier sortir son arme et être houspillé par certains manifestants.



Bien que nous ayons déjà beaucoup traité cette affaire dans nos colonnes (ici, , ici et encore ), nous publions, 9 mois après les faits, un article (poposé par des lecteurs) offrant un regard nouveau sur la manifestation du 27 avril à Rennes (quand un policier avait sorti son arme de poing) et ses suites judiciaires.

 
 
 
 
 
Lundimatin a 3 ans
 

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