La conspiration
Il en va de la crédibilité même du conspirationnisme que d’avoir mauvaise presse. Quel serait l’intérêt de gloser sur les forces occultes qui ont enlevé Tupac et Elvis si chacun était convaincu qu’ils coulent effectivement des jours heureux sur une île du pacifique ? Il y a quelque chose de gratifiant à voir les ficelles que d’autres ne voient pas. Le malaise de n’avoir prise sur rien en devient étrangement confortable. N’est-ce pas le ressort essentiel du complotisme que de nous rassurer de notre impuissance ?
La conspiration que nous révèlerons dans ce feuilleton de politique (science) fiction est elle bien réelle. Ses agents pensent nos réseaux électriques et déploient les câbles par lesquels nous communiquons. Ses machines magiques altèrent nos perceptions et mettent au travail nos sentiments.
C’est l’histoire d’un siècle de mobilisation contre l’hypothèse communiste, d’une guerre froide à l’infini. Ce sont les étapes d’un redressement général, d’une mobilisation totale dont le but a été de produire un « humain nouveau » qui se fonde parfaitement dans le monde de l’économie, jusqu’à se produire lui-même. C’est l’histoire d’une conspiration qui ne dissimule jamais son objectif : tout prévoir pour que tout fonctionne.
Le génie électrique, le génie de la finance, le génie public du béton fibré, le génie génétique, autant de domaines dans lesquels nous ficherons les conspirateurs et éplucherons les modes d’emplois de leurs machines. 10 épisodes, 5 personnages, 5 machines pour comprendre l’économie à partir de ses infrastructures.
Cette semaine : Le génie électrique - Maurice Boiteux et les magiciens du Boulevard Saint Michel.